~Les clés de Tadakai ~

Scarlett sortit du studio. Une fois la porte fermait, elle soupira. On lui avait attribué la chance de faire visiter l’école à un nouveau professeur. Elle n’en avait pas envie, et puis c’était la psychologue pas un professeur ! De toute façon, elle aurait pu dire n’importe quelle excuse elle n’avait guère le choix. D’un pas lent et gracieux elle alla alors vers le lieu de rendez-vous.

Pourquoi fallait-il que ce soit elle qui fasse la visite ? Elle n’aimait pas tenir compagnie aux personnes, même si c’était pour visiter. Ecouter les élèves ou même quelques professeurs, cela elle aimait, mais devoir faire la visite à quelqu’un, cela signifiait avoir une discussion dans les deux sens. Apprendre sur l’autre et donner des informations sur soi-même. Et ça s’était quelque chose qu’elle n’aimait pas. Parler d’elle, s’était privée. Personne n’avait à savoir sa vie.

La mage arriva alors dans le salon bien plus vite qu’elle ne le voulu. Elle s’arrêta à l’entrée et regarda la salle. Il n’y avait personne … En faite si. Il était de dos assis à caresser son familier. Un beau cerf bleu ailé. La psychologue fut surprise de voir un si bel animal. Gold, posé sur son épaule, battit de ses ailes, jaloux que la mage le trouve beau. Elle leva un sourcil et regarda le papillon noir. C’était bien le genre de Gold à être jaloux.

Reprenant son sérieux, Scarlett s’avança, d’un pas lent et délicat vers la personne. Elle passa une main dans ses cheveux blonds qu’elle n’avait pas attachés et les laissa voler derrière elle. Elle se mit alors face au mage.

- Bonsoir, veuillez excuser mon retard. Etes-vous le nouveau professeur ?

En retard ? Elle ne l’était pas, mais c’était une façon polie d’aborder la discussion. Sa voix était neutre. Elle ne laissait rien paraître sur son visage. Pas une expression. Se tenant droite, une posture qu’elle avait l’habitude de prendre pour paraître encore plus grande, elle mit ses mains devant elle.

~Les clés de Tadakai ~

Première constatation : il était plutôt bel homme. Mais il semblait jeune, surement plus jeune qu’elle. Un kimono ? C’était très japonais. Le thé également. Scarlett ayant des origines japonaises, elle connaissait quelques coutumes. Mais sa famille l’avait plus éduqué sous les coutumes allemandes. En tout cas il avait de bonne manière. Scarlett aimait les bonnes manières et en avait elle-même mais plus européenne. L’avantage avec les traditions japonaises, c’était qu’ils n’étaient pas très contact physique. Elle n’aurait donc pas de problème avec lui.

« Bakura Meiyo ». Il s’inclina, alors Scarlett en fit de même. Elle remarqua également ses lunettes. Bizarrement elle trouva que ça ne lui allait pas. Cela cachait son regard noir… Mais qu’importe, on ne choisit pas sa vue. Elle-même avait de la chance d’avoir une bonne vue. De toute façon vue la famille qu’elle avait, si Scarlett avait dû porter des lunettes elle serait partie loin d’eux. Par exclusion de sa famille ou par honte de ne pas être à la hauteur de son titre.

Il fit disparaître le service de thé. Tiens, étrange. Une question vient tout  coup à son esprit « Quel était son pouvoir ? ». Scarlett se re-concentra sur, il lui présenta alors Seiko son familier. Le magnifique cerf bleu ailé. Elle hocha légèrement la tête pour dire qu’elle comprenait ce qu’il voulait dire. Scarlett resta muette attendant d’être sûre qu’elle pouvait parler. Mais le nouveau professeur reprit la parole avec un sourire.

- Je m'en remets à vous pour me faire découvrir l'académie, j'avoue que j'ai eu du mal à trouver ma propre salle de classe et mon appartement dans la journée, alors vous me serez d'une aide précieuse.

Si elle pouvait lui rendre service pourquoi pas. Sans changer l’expression sur son visage, ni le ton de sa voix (toujours un ton très neutre) elle prit la parole.

- Enchantée Bakura Meiyo. Je me nomme Scarlett Traum. Et je suis la psychologue de l’académie. Si vous avez besoin de moi autre que pour la visite de l’école je serais honorée de vous écouter.

Mince. Son « Enchantée » sonnait plus allemand. Les phrases telles que « bonjour, au revoir », « merci, de rien, s’il vous plait » (…) faisaient toujours ressortir son accent allemand. Gold voleta un peu vers Bakura avant de s’intéresser à Seiko et de s’approcher, gardant une distance de sécurité tout de même.

- Voici Gold. Mon familier, vous ne risquez pas d’avoir des problèmes avec lui, il aura du mal à sauter sur votre familier. C’était plutôt les autres qui lui sautent dessus. Mais passons.

Elle aurait pu parler de Gold sur une pointe d’humour mais elle n’en fit rien. Scarlett regardait droit dans les yeux Bakura. Elle n’aimait de toute façon pas baisser les yeux.

- Avez vous visitez les extérieur ? Et savez vous ou son vos appartements ?

~ Les clés de Tadakai ~

Scarlett fit un simple signe de tête. Elle ne savait pas vraiment s’il disait cela pour plaisanter ou s’il était sérieux. C’est pour cela qu’elle décida de ne pas répondre, juste par un hochement de tête. Il est vrai qu’étant une école différente des écoles normales, remplit de mage et d’hybride, certains avaient plus de problèmes qu’un élève humain normal. C’était souvent un problème au niveau de l’acceptation entre les élèves ou un problème de différence. Et pour ce qui est du niveau de débordement, elle ne l’était pas. Cependant elle avait toujours du travail à faire à l’extérieur -étudié les dossiers pour aider les élèves à leur prochaine visite, aider l’école en tout genre, et même faire visiter le domaine aux nouveaux enseignants.

Gold resta alors à voler près du cerf. C’était une façon à lui de l’observer sur toutes les coutures. Cependant, le papillon noir ressentit un coup de vieux face à l’animal. Il était nouveau contrairement à lui. Après tout Scarlett avait fait ses études dans cette même académie et depuis ils ne s’étaient jamais quittés. Ce qui fait que Gold était vieux. La notion de samouraï confirmait les dire de Scarlett que Bakura venait bien d’une famille japonaise traditionnel.

Scarlett eut un petit sourire intérieur en entendant son familier se sentir vieux. Mais elle ne laissa rien paraître écoutant le professeur. Elle leva un sourcil. Surprise, il s’était réveillé ce matin dans les jardins ? C’était sa première réaction qu’elle montrait au nouveau. Son levé de sourcil habituel lorsque qu’elle trouvait quelque chose d’étrange. Il passa le détail et lui expliqua qu’il avait rencontré sa colocataire Kagura. La professeur de philosophie. La psychologue ne la connaissait pas vraiment, elle avait juste entendu son nom et la matière qu’elle exerçait.

Y allait doucement ? Ce n’était pas le genre de Scarlett de se hâter à quelque chose. Elle était du genre à prendre du recul. Oh moins cela allait arranger le professeur qui voulait « y aller doucement ». C’était curieux de sa part. Elle mit cela dû à son surement jeune âge. Mais la psychologue ne s’attarda pas sur se point là.

- Très bien, nous commencerons donc par les extérieurs. Si vous voulez bien me suivre s’il vous plait.

Scarlett ne fit pas attention à son geste de galanterie. C’était sûre qu’elle se mettrait devant pour guider le nouveau professeur. Peut être à la suite de la visite ils marcheront côte à côte mais pour le moment c’était elle qui menait la cadence.

Elle sortit donc du salon et traversa le hall. Elle ne s’arrêta pas sur cette pièce parce qu’elle avait dit qu’elle commencerait par les extérieurs. Des élèves passèrent par là en masse sans faire attention aux personnes autour d’eux. Avec une esquive gracieuse, Scarlett les évita tous sans en toucher aucun. Aucune bousculade. Sa robe était faite d’un tissu très fin, donc une simple main sur ses bras et la personne pourrait ressentir des picotements dus à son pouvoir. Scarlett avait une parfaite maîtrise de son pouvoir mais elle n’aimait pas l’exercer.

Une fois sortie de la foule d’élève, elle arriva dans la cour. Gold, laissant le nouveau familier s’envola aux dans le ciel. Scarlett se retourna avec grâce pour voir si Bakura avait suivit.

- Vous pourrez trouver ici, le gymnase, la piscine, un labyrinthe, un jardin, un lac et un cimetière. De l’autre côté, il y a donc le dortoir, l’infirmerie et la buanderie.

Tout en parlant calmement, elle fit des gestes pour indiquer où se trouvaient les lieux qu’elle citait.

- Vous arrivez à suivre ? Voulez-vous en voir quelques-uns en particulier ?

~Les clés de Tadakai ~

Scarlett posa une main sur ses cheveux qui volaient au vent. Le vent frais du soir. Ses longs cheveux blonds suivaient le mouvement du vent, doucement. Mais ce qui l’intéressait ce n’était pas le paysage mais le nouveau professeur. Il avait enlevé ses lunettes et regardait le ciel. Pensif. C’était un personnage assez curieux pour la psychologue. C’était plus son métier qui ressortait avec sa curiosité de savoir les problèmes ou la vie en général d’une personne.

Il se mit à complimenter l’académie. C’était vrai que c’était un bel établissement. Bien entretenu et bien classé. « Ressentir une si grande paix ». C’était un détail qui perturba un peu Scarlett. Qu’avait-il fait avant d’atterrir à Tadakai ? Cette personne était de plus en plus mystérieuse. Comme si derrière ses allures de japonais classique, il y avait quelque chose d’autre … Un mystère de plus à résoudre. Il lui semblait être intéressant jusqu’au moment où Bakura posa une question sur la psychologue. C’était ce qu’elle aimait le moins. Mais pour éviter de paraître froid au nouveau, elle décida de lui répondre. Après tout, c’était une question simple comme une autre.

- J’ai étudié ici, donc oui cela fait assez longtemps. Le lac ? Si vous voulez, si vous voulez bien me suivre.

Elle l’attendit un moment puis se dirigea vers le lac. Gold haut dans le ciel redescendit doucement. Il allait au rythme du vent. Il se rapprocha de Scarlett et tourna autour d’elle. Le papillon était plus aimable et plus sociable que la mage et l’attitude de Scarlett l’agaçait. Après tout, le nouveau professeur devait garder une bonne impression de l’académie mais aussi du personnel. Scarlett soupira légèrement de recevoir la morale par son familier. C’était quelque chose qu’ils avaient toujours fait. Depuis toutes ses années ils avaient toujours été là à se disputer pour la bonne conduite à prendre envers une autre personne. Scarlett décida alors de tourner la tête vers Bakura

- Et vous comment êtes-vous arrivez à Tadakai ? A venir ici, et à être professeur d’arts plastiques ?

~Les clés de Tadakai~

Gold voulait qu’elle parle. Et bien voilà c’était fait. Scarlett avait fait la curieuse et avait entamé un début de discussion. Elle s’imaginait un peu comment il était devenu un artiste. Est-ce du à ses parents ? Une soudaine passion avec un incroyable don en rapport avec les arts ? L’admiration d’un artiste. Elle-même avait commencé le piano en voyant sa grand-mère en faire et en écoutant les musiques de grands artistes. Aussi parce que c’était dans leur tradition.

S’étant tourné pour voir son interlocuteur, Scarlett le vit sans ses lunettes. C’était une sensation étrange. Son regard lui semblait profond. Sans ses lunettes son visage donnait l’impression qu’il venait de la noblesse. Son regard était tellement fascinant que la psychologue n’en écouta pas le début de son histoire.

Remarquant qu’il avait commencé à parler, elle se concentra plus sur ses dires. Cependant ses yeux l’attirant. Il avait l’air hésitant. Allait-il lui révéler un peu de son histoire ? Après tout Scarlett était l’une des meilleures personnes à qui parler. Un psychologue est là pour écouter et ne pas juger la personne. Juste lui apporter des réponses, du soutient, ou une autre façon de penser. Mais avant tout d’écouter.

Oh, il n’avait pas l’air d’avoir la vie facile avant de venir à l’académie. Son visage de noble était juste une illusion ? Même s’il était un samouraï, il avait dû vivre dans la rue, bien loin d’une condition de noble. Elle-même savait ce qu’était la vie de noble ayant les gênes de grand noble allemand. Ses talents ? Surement son pouvoir. Un grand pouvoir, pratique pour se défendre à son avis, sinon il n’aurait pas tenu dans les rues de Tokyo. Ou alors par « talents » parlait-il de ses talents en tant que samouraï ? Peut importe, il avait « survécu » dans les ruelles de Tokyo et il ne s’était pas lavé depuis deux ans ?

Si Scarlett n’était pas si absorbé par ses yeux noirs, elle se serait évanouit. Elle était pâle de nature, mais là elle se sentait comme devenir encore plus pâle. La propreté était quelque chose qui lui tenait à cœur. Elle s’imaginait les cheveux sales. Oh non pas ses cheveux. Elle y tenait comme « à la prunelle de ses yeux ». Les longues chevelures bien entretenues étaient une tradition chez les femmes de Traum. Non non, il fallait qu’elle enlève cette vision au plus vite de son esprit.

Elle secoua légèrement la tête pour penser à autre chose. Elle secoua la tête pour le kimono mais, elle oublia de faire l’analyse de ses dires. Ce qui aurait pu la mettre sur la voie que Bakura était peut-être en vérité dans la noblesse. Il finit par lui expliquer sa rencontre avec son familier et sa rencontre avec la directrice puis il remit ses lunettes. Tout en continuant de marcher, Scarlett rassembla alors ses idées et recolla les pièces du puzzle : Bakura. Mais il y avait quelque chose qui clochait… Peut être est-ce quelque chose qu’elle n’avait pas comprit ? Elle prit quand même le risque de demander une réponse à ses interrogations.

- Pourquoi avez-vous ce kimono ? Quelle était votre vie avant de vivre dans les rues de Tokyo ? Et comment avez-vous fait réussir à survivre si longtemps ? Certes vous avez l’air d’être un mage puissant mais, même pour nous il est difficile de vivre dans de telles conditions. Et quel est votre talent qui vous a tant aidé durant ses deux années ? Oh bien sûr je comprendrais que vous ne souhaitiez pas en parler...

~Les clés de Tadakai ~

Voilà que son côté psychologue ressortait. Scarlett n’avait pas toutes les pièces du puzzle ou du moins tout n’allait pas ensemble ce qui l’empêchait d’analyser la personne. C’est pour ça qu’elle poussait toujours plus ses clients à parler et à aller plus liens dans leur dire. Là pour Bakura, elle allait peut-être un peu trop vite. Il est vrai qu’elle avait réfléchi aux mots qu’elle allait employer, mais elle aurait dû éviter de l’agresser de toutes ses questions.

Ils arrivèrent au lac. Un si beau lac. Bakura s’assit face à la rive. Elle décida de rester debout. Elle observait le magnifique paysage. Il n’y avait surement rien de plus beau qu’un coucher de soleil. Surtout quand celui-ci se reflétait Puis le professeur rompit le court silence. Avant de continuer il voulait que ce soit donnant donnant. Scarlett grimaça. Si elle l’avait su, elle n’aurait rien demandé. En hocha comme un signe d’acquisition même si elle n’avait pas du tout envie de parler d’elle.

Tiens, Scarlett avait raison. Son visage de noble appartenait véritablement à un noble. Il venait d’une ancienne famille. Peut être que si elle avait été plus proche du côté japonais de sa mère, Scarlett aurait connu ce nom et sut de suite qui il était. Elle fut surprise qu’il entre à l’université si jeune. 14 ans … Elle a 14 ans elle rentrait à Tadakai. Il sortit une feuille de papier et demanda à la psychologue de s’asseoir.

Celle-ci s’assit, en veillant à ne pas abîmer sa robe. Elle le regarda attentivement. Il se prépara comme s’il exerçait un rituel ou quelque chose de très important. Et à nouveau il enleva ses lunettes. Scarlett était en train de se demander s’il en avait réellement besoin. Mais ses interrogations furent perturbées lorsque que les caractères se mirent à bouger. Une petite boule de lumière sortie, s’envola, explosa. Une pluie de lumière. Scarlett pensait aux feux d’artifices. Cela lui donnait le même effet, sauf que là c’était plus près et plus beaux. Elle ouvrit légèrement la bouche. C’était impressionnant. C’était un pouvoir en rapport avec le dessin, la calligraphie.

Gold au début intimidé, il était resté près de Scarlett. Puis après il faisait des ronds autour des petites boules de lumières. Quand Bakura reprit son discours. Scarlett refermât la bouche et le regarda. Il lui sourit. Elle resta sans émotion comme si c’était un spectacle qu’elle pouvait voir tous les jours. Cependant, seuls ses deux grands yeux bleus la trahissaient et brillaient. Cela lui donnait un regard de petite fille impressionnait par ce qu’elle venait de voir. Puis elle reporta son attention vers le lac. C’était tout simplement beau. Scarlett remit une main dans ses cheveux et brisa le silence quelques minutes après.

- C’est vraiment très impressionnant ! Et en même temps très beau à regarder. Vous pouvez faire tout apparaître ? Même ce qui semble le plus improbable ? Je comprends en tout cas pourquoi vous êtes le professeur d’arts plastique.

~Les clés de Tadaki ~

Bakura détourna les yeux. Scarlett également. Elle se remit à regarder le beau paysage qui s’offrait à eux. Elle eut un sourire en coin. Il l’a trouvé spécial. C’était plutôt gentil. Mais le détail qui la perturba fut qu’elle l’avait regardé dans les yeux ? Elle lâcha un faible « pourquoi ? » en se tournant vers le professeur. Elle fronçait les sourcils, ne comprenant pas trop. C’était vrai qu’il avait un regard profond qui donnait l’impression de se perdre mais si on les regardait longtemps, cela pouvait-il donner une sensation moins agréable ?

D’un côté elle ne voulait pas savoir. Elle n’aimait pas baisser les yeux face à une autre personne mais, si le regard était trop fort elle n’aurait pas d’autre choix. Surtout qu’elle avait toujours eu un regard qui la trahissait. Un regard émerveillé pour peu de choses, un regard enfantin, mignon. Ce qui ne collait pas du tout à son caractère.
Il se mit à rire et il expliqua à la psychologue qu’il pouvait avec toutes ses créations les faires sortir qu’importe la taille et l’origine, aussi bien réel, qu’irréel.

- Je confirme ce que je disais, vous avez un très beau pouvoir et très pratique aussi. Surtout si cela dure longtemps.

Scarlett esquissa un sourire avant de regarder à nouveau le paysage. Il y eu un moment de silence puis se fut Bakura qui reprit la discussion. Une discussion que Scarlett n’aimait pas du tout. C’était ce qu’elle craignait depuis le début. Parler d’elle. Elle n’avait jamais été habituée à parler d’elle, de sa vie, de son pouvoir. Non pas qu’elle en avait honte, mais son histoire n’était pas très intéressante. Et raconter sa vie n’aidera pas les autres à comprendre qui elle est. Il suffisait de la regarder pour comprendre. Elle soupira mais continua de regarder le lac.

- Vous avez raison je suis bien de famille noble. Surement bien moins noble que vous. J’ai disons juste les gênes et les coutumes d’ancien noble allemand. Chez les Traum ce sont les femmes qui sont des mages, hormis quelques exceptions. Ma mère par contre est japonaise. Mais j’ai été élevée par les coutumes allemandes. Puis, je suis allée à Tadakai, je suis partie, j’ai fait des études plus approfondies sur la psychologie ensuite je suis retournée ici. Voilà. Fin de l’histoire.

Niveau rapidité, elle gagnait le match haut la main. Elle n’était pas entrée dans les détails de son éducation, de ce que sa famille lui avait fait faire, de sa mère, et de son pouvoir. Mais elle savait que Bakura voudrait également savoir qu’elle était sa capacité. La psychologue avait encore un petit espoir pour qu’il ne lui demande pas. Mais ce qui d’un connait ne serait pas juste.

- Je comprends que vous voulez plus connaître les personnes du pensionnat, mais pardonnez-moi, je ne suis pas une très bonne oratrice pour parler de moi. Je ne trouve pas ma vie très intéressante ou du moins mon passé ne permet pas vraiment à l’autre de mieux me comprendre. Mais bon, vous souhaitez parler tel des collègues, très bien, que voulez-vous savoir de plus ?

Elle leva sa main et tendit un de ses longs doigts blancs vers le lac. Gold s’y posa en battant des ailes une fois à l’arrêt. Il regardait la mage. Le familier était fier d’elle, qu’elle ait un peu parlé d’elle, la version rapide, ce qui était déjà un bon début.

~Les clés de Tadakai ~

Bakura trouvait qu’il n’avait plus rien d’un noble. Son kimono le trahissait et encore plus son visage quand il ne portait pas ses lunettes. Il est vrai que la combinaison d’un samouraï et un professeur d’art plastique était assez étrange. Scarlett hocha la tête et se releva. Elle passa une main sur sa robe comme si elle voulait enlever quelque chose, de la poussière, de l’herbe. Puis, elle se redressa et reprit le chemin vers le pensionnat suivit du nouveau professeur.

Il est vrai qu’ils avaient une visite à faire et que le soleil s’était rapidement couché. Tout en marchant, Scarlett ne s’était pas mise cette fois devant Bakura mais à côté. Ainsi ils pourraient continuer leur discussion. Le jeune homme n’avait pas l’air d’avoir besoin de savoir plus sur elle. Tant mieux. Oh moins ils avaient un point en commun ils n’aimaient pas parler mais, quand quelqu’un leur demandait des informations sur eux, par politesse ils répondaient.

Discuter de qui elle était maintenant. Une simple mage, qui travaillait à Tadakai en tant que psychologue, qui aimait aider les autres mais avec un côté solitaire. Il s’excusa de ne pas trop savoir par où commencer pour enchainer une discussion. Cela fit légèrement sourire Scarlett.

- Vous allez devoir vous y habituez. Vous revenez un peu dans une sorte de société, surtout que dans un pensionnat, que ce soit élèves ou professeurs, tous seront curieux. En particulier avec les nouveaux. Et ne vous inquiétez pas, je ne suis pas la meilleure personne pour ce genre de discussion.

Scarlett ne répondit pas de suite à ses questions. Elle réfléchissait. Qu’aimer t-elle faire ? Que faisait-elle en dehors de son travail ? Rien de bien glorieux et rien de bien intéressant. Elle ne voulait pas ennuyer le jeune homme, alors elle sélectionnait les choses qu’elle aimait et qui pouvait être intéressante à dire.

- Qu’es que je fais en dehors du travail et bien … Je lis. Je lis même trop. J’aime jouer du piano quand j’en ais le temps. Je n’ais pas vraiment des activités hors du travail, je ne suis pas du style à faire la fête et des sorties entre collègues. J’aime bien être seule par moment. Rester assise pendant longtemps à observer un paysage ne me dérange pas du tout. C’est un peu étrange non ? Et vous ? Qu’es que vous aimez faire ? Et que pensez-vous faire en dehors de vos cours au pensionnat ? Il y a beaucoup d’activité, une charmante ville pas très loin où il y a beaucoup de choses. Vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer.

Bizarrement, plus elle parlait, plus Scarlett se sentait détendu. Sa voix était moins neutre qu’au début de leur rencontre. Elle n’était pas joyeuse mais s’était plus un ton souple.

~Les clés de Tadakai ~

Tout en marchant, ils s’approchaient de l’académie. Il faisait de plus en plus sombre et il y avait de moins en moins de monde. La cour était calme. Sans nul doute, habituellement Scarlett aurait ralenti et apprécié le paysage de la cour calme sous la nuit. Mais là, elle était concentrée à écouter Bakura. Elle eut un sourire quand elle s’imagina la scène avec la poêle. C’était une curieuse façon de saluer les gens.

C’était incroyable et étrange... Scarlett avait rencontré quelqu’un qui lui ressemblait ! Ils n’étaient tous deux pas très doués pour discuter et puis il ne la trouvait pas étrange d’aimer rester à un endroit et observer. Elle était plus du genre calme et posé. Et cela certaines personnes avaient du mal à comprendre. Les autres étaient plus rapides, plus réactifs, à bouger à droite à gauche, surtout les plus jeunes. Elle l’avait remarqué à force de travailler à Tadakai. Elle devait sembler bizarre à certains élèves.

Bakura continua la discussion de ce qu’il aimait. Beaucoup de choses très japonaises selon la psychologue. Il ne trahissait pas ce qu’il ne caractérisait.

- Le bushido c’est un peu les règles et lois pour un samouraï non ? Oh pardonnez-moi mais je ne connais pas vraiment ce domaine là. Et puis d’un côté je trouve cela bien de savoir se défendre autre qu’avec ses pouvoirs.

Elle secoua la tête. Sa vie d’avant n’avait pas l’air d’être facile alors il devait se réhabituer à vivre comme tous êtres normaux. Cela n’avait pas dû être évident … Survivre. C’était quelque chose que Scarlett ne connaissait. Elle savait ce que s’était mais elle savait très bien que dans les rues elle ne pourrait pas survivre. Comment une personne de bonne famille, avec des manières, pouvait-il survivre dans un monde comme celui-ci ?

Elle s’était un peu perdue dans ses pensées, sur la misère et la pauvreté qu’elle ne remarqua pas de suite que son collègue avait l’air également ailleurs et qu’elle l’avait dépassé. Scarlett tourna la tête vers lui pour voir s’il était parti plus dans de bonne ou de mauvaise pensé. Dans la nuit, elle ne pu le dire.

- Les gens comme nous Traum-san, n'ont pas besoin de parler pour s'exprimer ... je crois.

Elle fit un petit sourire un peu plus sincère que les autres. Il avait raison. Chacun d’eux avait un passé qui les faisaient se taire et être distant avec les autres. Du moins, c’est comme ça qu’elle le voyait. Scarlett ouvrit la porte du hall et entra.

- C’est beaucoup plus calme que tout à l’heure … Pour continuer la visite, ici c’est donc le hall, il y a le salon où nous étions tout à l’heure, le réfectoire, la cuisine, la bibliothèque (CDI), et l’amphi. Vous voulez en voir une ? Ou vous préférez monter aux étages ?

Comme pour les extérieurs, elle montrait où se situait les endroits d’un geste de la main.

- Dites moi, j’ai une question. C’est peut-être un peu idiot de ma part mais, votre familier, Seiko, c’est sa taille adulte ? Je veux dire, j’ai déjà entendu parler de cerf volant, dans les livres, mais ils disent qu’ils sont grands. Je ne veux pas dire qu’il est petit ou quoi que ce soit mais, c’est la première fois que j’en vois un alors … Ca m’intéresse.

En faite, Scarlett ne s’en préoccupait pas vraiment. C’était plutôt Gold qui la harcelait par pensée pour qu’elle demande s’il allait être plus grand comme les livres le disaient. Le petit papillon était bien trop curieux.

~Les clés de Tadakai~

A première vue, Scarlett n’était pas si inculte que ça sur les traditions japonaises. Elle fut surprise de son savoir. Maintenant, grâce à Bakura, elle en savait plus sur les samouraïs, le bushido. Plus il parlait, plus elle voyait que sa famille était puissante. Quitter cette famille n’avait pas dû être facile. Et vu leur tradition, elle fut surprise qu’il ne soit pas également mort par l’un d’entre eux.

Scarlett regretta directement cette pensée. Penser à la mort de quelqu’un n’était pas des plus gaies. Mais, vu la famille que semblait être les Meiyo, une famille noble, assez strict, partir ou être exilé de cette famille serait vue comme une trahison. Enfin c’était comme cela que Scarlett voyait les choses. Les Traum auraient réagis de cette façon mais pas par le sabre et face à la personne…

Il préféra montait. Très bien. Son intervention l’avait sorti de ses pensées un peu glauques. Elle marcha donc avec lui jusqu’au escalier. Il se mit alors à parler de Seiko qui était sauté dans ses bras. Avait-il eu une pensée négative et que son familier l’avait consolé ? Ce fut à ça qu’elle pensa en première, à force de côtoyer des élèves et leur familier. C’était une attitude naturelle pour le familier. Dès que le mage n’allait pas bien, l’animal se serait à lui comme pour le réconforter. Elle ne pensa pas à cette option et écouta le professeur.

Scarlett avait l’impression de passer pour une idiote à poser une telle question. C’était stupide. Tout ça pour que Gold arrête avec ses questions de curiosité qui ne menait à rien. De toute façon peut importe la réponse il serait plus grand que le papillon.

- Deux mètres ? C’est impressionnant. Ne comptez pas sur moi pour monter je n’aime pas les endroits en hauteur.

Elle avait essayé de parler sur un ton plus joyeux, mais ses pensées l’en empêcher alors elle était retombée sur une voie neutre. Scarlett monta les marches de l’escalier. S’en vraiment s’en rendre compte elle avait légèrement dépassé le professeur d’art plastique. Et une fois en haut elle se retourna.

- Vous savez, ma famille aussi n’est pas toute rose et avait une certaine méthode pour se défendre et être plus forte. Niveau « glauque » je pense que nos deux familles sont dans le même panier.

Sa voix avait une pointe de triste mais, elle esquissa un petit sourire pour ne pas trop perdre l’ambiance détendue qu’ils avaient. Même si le sujet n’était pas le plus joyeux. Bakura allait surement lui poser des questions, mais Scarlett y répondrait.

~Les clés de Tadakai ~

Scarlett pencha la tête sur le côté. C’était quelque chose qu’elle n’avait pas pensé regarder Tadakai vu dans haut. Elle ressentait la joie qu’avait son papillon à voler, haut, toujours plus haut. Mais elle … ce n’était pas ce qu’elle préfère. Elle n’avait pas le vertige mais, elle ne se sentait pas à l’aise dans les airs. Elle avait déjà monté une fois un cheval et c’était une sensation qui l’avait effrayé. Alors un cerf dans les airs ? Cette pensée lui donnait un frisson. Elle remercia Bakura mais elle déclina. La mage eut un regard vers Seiko. Il l’apprécié ? C’était gentil. Mais elle espérait qu’il ne grandisse pas vite, qu’il prenne son temps. Rien que d’imaginer cette sensation elle frissonna à nouveau.

Une fois arrivée à sa hauteur, le professeur enchaîna pour parler de sa famille. Elle s’était préparée à ce qu’il lui pose des questions sur elle mais ça n’en fut pas le cas. D’un côté elle était soulagée de ne pas à révéler son passé. Attentive à ce qu’il disait elle ne reprit pas de suite la marche, le laissant un peu parler. Scarlett le regarda un moment dans les yeux. Ce n’était pas le même regard que quelques temps plutôt. C’était surement dû au peu d’éclairage qu’il y avait dans le couloir. Il ne portait plus ses lunettes. Elle ne l’avait pas remarqué jusque là ne s’étant pas mit face à lui depuis leur entré au hall.

Alors il ne participait pas à leurs affaires familiales. C’est une famille avec un grand pouvoir et avec surement une autorité implacable. Et il avait une mauvaise discussion avec eux. Ils avaient reprit leur marche dans les couleurs. Il y eut un silence que Scarlett voulu briser mais, ce fut le professeur qui le rompit.

"Pardonnez ma curiosité mais quelles genre de méthodes Traum-san ?"

En faite, ça l’avait intéressé. Elle le regarda puis détourna la tête. Par où devait-elle commencer ? Après quelques minutes pour bien rassembler toutes les méthodes des Traum, elle prit la parole.

- Tout d’abord par la magie, vu que nous sommes une famille de mage. Les femmes utilisaient leurs pouvoirs pour convaincre les personnes de faire ce qu’elle dit où les tuer tout simplement. C’était des pouvoirs tels que copier des objets et pouvoir facilement faire une armée ou avoir des armes à l'époque, l’illusion, séduire ...

Elle s’arrêta là pour les pouvoirs. Elle aurait pu dire le siens mais elle voulait garder ce côté d’elle encore un peu plus secrets.

- Les hommes, dépourvu de pouvoir essayer de rentrer dans la « sorcellerie », les empoissonnements, dans la force physique. Rien de très honorable et fait avec honneur. Nous sommes bons orateurs mais, depuis peu. A notre époque, les Traum influence plus par la parole que par les actes et les personnes acceptent par peur parce qu’ils savent comment ont réglé le problème.

Scarlett s’était un peu laissé aller dans ses propos. Elle n’avait pas détaillé mais, c’était suffisant. Une fois qu’elle eut fini elle jeta un coup d’œil au professeur. L’avait-elle effrayé ou était-il intéressé ? D’une voix plus calme elle enchaîna. C’était une façon de changer de sujet ou tout simplement de voir s’il était intéressé ou non par la famille Traum.

- Au premier étage, il y a la salle des premières années, le laboratoire, la salle de musique, le foyer, et une salle de jeux vidéo. Vous avez les premières années en cours ?

~Les clés de Tadakai ~

Scarlett se sentit mal à l’aise. Le regard de Bakura sur elle, un regard si triste, si profond, trop profond. Elle se sentait mal. Peut être aurait-elle dû éviter le sujet. Maintenant il allait prendre pitié d’elle. Et la pitié était la dernière chose que la mage voulait. D’un côté, elle savait, dû moins elle espérait qu’il comprendrait, mais d’un autre elle aurait dû savoir que ce genre de discussion ne mettait que le malaise entre les personnes. Elle s’avouait vaincue. La psychologue était douée pour écouter et peu pour parler dans une discussion normal.

Une fois qu’elle eut présenté l’étage elle reprit la marche lente et gracieuse qu’elle avait eue jusqu’eux là. Mais elle préférait éviter le regard de Bakura. Il n’était pas comme elle a caché ses émotions et c’est ce qui la dérangeait à ce moment. Parce qu’elle savait que si elle le regardait, elle verrait un homme triste qui compatissait et qui peut être comprenait ce qu’elle ressentait.

Sans s’en rendre compte, ils étaient déjà au deuxième étage. Scarlett eut un moment d’arrêt. Puis elle se tourna vers Bakura, risquant de le regarder en face.

- Voici le deuxième étage, celui qui vous intéressera le plus. Il y a la salle des deuxièmes années, la salle d’art plastique, la véranda et la salle créative. Voulez-vous aller voir un endroit ?

Puis, Scarlett se sentant mal à l’aise reprit la parole avant lui.

- Désolée d’avoir lancé un sujet peu accueillant. Mais je vous avez prévenu que je ne suis pas très doué pour ce genre de discussion. Alors pardonnez-moi pour ça.