Il était quatorze heures, l’heure propice à la digestion. Plum alla sur le toit, défiant le froid sibérien qui stagnait sur le pensionnat. Elle devait se douter qu’à l’heure actuelle, ses camarades de classe étaient sagement assis en train d’écouter le cours d’un professeur barbant. Mais lequel ? Elle l’ignorait. Tout comme l’année dans laquelle elle se trouvait.

« Neiko, aide-moi. Si j’ai dix-huit ans, je suis censée être en quelle année de magie ?
- Beh la première évidemment.
- … Quelque chose me dit que je devrais discuter plus souvent avec un concombre. »

Demander sa classe au familier le plus idiot du monde, c’est comme… Comme rien en fait, ce jambon est inégalable.

La rouquine, ayant un peu froid, s’empressa de se vêtir de sa cape par-dessus son uniforme. Elle détestait l’hiver, cette saison ne correspondait pas à sa garde-robe et l’uniforme qu’elle était forcée de porter, était de très mauvais goût. Elle regarda au loin, s’engouffrant dans son tissu, tristement seule. Le regret d’avoir quitté sa famille détestable pour un pensionnat ennuyant lui traversait l’esprit.  Cela la fit soupirer, laissant se dessiner un nuage blanc confectionnée par l’oxygène s’émanant de sa bouche.

« Dis, Plum. Pourquoi tu ne t’entraînes pas à la magie ? », Demanda le cochon.

La jeune fille tourna sa tête d’un air étonné en direction de la côte de porc, comme si une lueur d’intelligence était venue à sa rencontre. Elle ne savait ni comment, ni pourquoi il faisait cette remarque. Plum, légèrement troublée,  se racla la gorge avant de balbutier :

« Parce que je n’aime pas me mélanger aux autres.
- Mais, tu peux t’entraîner de ton côté aussi non ?
- Tu vois un quelconque rat crevé autour de nous ? S’il y a une chose qui traîne, le concierge l’enlèvera aussitôt… Y’a un concierge au fait ?
- Attends, j’ai une idée ! »

Neiko se mit devant sa maîtresse et se coucha sur le dos, les quatre sabots en l’air, fermant les yeux et tirant la langue.

« Mais… Qu’est-ce que tu fous ?, dit Plum, désespérée de voir la lueur d’intelligence s’éteindre aussitôt.
- Bah je fais le mort ! Si tu veux, pour faire plus réaliste, tu me mettras une pomme dans la bouche. »

Ce cochon avait donc une débilité sans limite. La seule chose qu’espérait la rouquine, c’est que cette scène ne soit vue par quiconque. Elle avait déjà assez honte de son familier comme ça.