-Tâche de faire attention la prochaine fois !

Marchant d’un pas suffisamment lent et régulier, je m’éloignais alors de l’infirmerie où j’avais passé plusieurs jours. Mon pouvoir… J’essayais toujours de contredire toutes ces idées et ces avis sombres qui venaient jusqu’à moi… Qui continuaient toujours à roder, toujours plus près, me hantant jusqu’au plus profond de mon être. Je me voulais optimiste dans une situation pareille… Je ne savais plus quoi penser de moi-même. Les paroles du médecin résonnait encore jusqu’à moi… Je n’avais plus longtemps à vivre à ce rythme-là. Peu d’adulte était au courant pour mon cas, mais la chose était bien réelle : mon pouvoir, aussi destructeur soit-il, détruisait et me détruisait de façon irrémédiable. L’utilisation quelconque d’un objet magique faisait empirer ma situation… La médecine moderne, donc actuelle était la seule susceptible de m’aider… Pourtant, comment ? J’étais dans une impasse. La médecine moderne voulait que ce soit le corps qui se soigne de lui-même face aux virus ou autres qui l’altèrent. Là… Ce-c’était contre un pouvoir, un amas sentimental… Alors, pourquoi ? Comment ?

J’accélérais alors le pas, serrant les dents devant ces pensées qui ne faisaient que de me rendre plus conscient de la réalité… Je n’avais aucune chance, je le sentais comme ce vide qui se créait en moi.
J’étais effrayé rien qu’à cette idée et… Pourtant… P-pourquoi les choses devaient se passer comme ça ?! C’était injuste… Mo visage se baissait alors, déformer par la peur, la rage, l’indignation… Je passais en évitant le regard des élèves qui étaient alors dans les couloirs. Je crois que j’entendais des paroles s’élever pour moi et contre moi… Je les ignorais et je passais mon chemin. Il fallait que je m’isole, que je pense, que je respire. Je… Je n’arrive pas accepter cette situation… Que ce soit l’obtention de mes pouvoirs qui fut vécu comme un désastre, que… « Eux », les deux entités qui se sont installés. Je regardais alors mes mains de destructeurs… J’espérai seulement avoir une fin autre… Et que… Je laisse, seulement des sourires… Pas ça !

Continuant dans mes pas, je me demandais bien ce que j’allais faire… Etrangement, mes pensées se dirigèrent vers l’une des entités du nom d’Astaslal… Lui. Maintenant que j’y repense… Je… Etait-ce lui, le gentil de l’histoire ? Je… Secouant la tête comme pour me ressaisir, je plaçais cette pensée de côté avant de monter une série d’escalier. Il était le soir, les doux rayons orangés fusaient telle une myriade colorée. Les nuages s’étaient dispersés autour de nous… Le ciel était là, bras ouvert. Je… Je veux continuer à regarder le ciel !
A pas de course, je montais alors les escaliers sous le coup de mes émotions. Ouvrant la porte avec vigueur, j’étais déjà essoufflé même si ce n’était peut-être qu’une question de sentiments… Mon cœur battait et j’avais comme dû mal à respirer. Je retirais alors ma casquette marine pour la garder dans mes mains, la serrant contre moi. Mon visage semblait presque admirateur du paysage, de mon havre de paix… Je pensais à mes amis hors d’ici…

Me rapprochant alors du bord, je sentis une brise souffler. Mes yeux se fermèrent, je respirais profondément… Comme pour ressentir, comme pour admirer… Une première larme ruissela le long de ma joue…

Mes yeux étaient fermés, je semblais comme libérer ma pensée contre ce vent. Les premiers souvenirs évoquèrent les précieux moments passés en compagnie de mes amis d’enfance. J’étais tellement attaché à eux que je restais encore au stade à me demander ce que je faisais ici, dans un pensionnat qui m’évoquait tant de sentiments. Deux parties de moi s’affrontaient. Le premier me rendait compte de mon passé, de ce qu’il s’était passé avant de me faire pencher vers un futur merveilleux qui aurait être le mien. J’ai encore le souvenir et cette impression qui me traversaient et qui me décrivaient les sensations perçues avec ces précieux amis. Je m’étais senti à ma place, j’étais à ma place, je ne voulais rien d’autre et je ne voulais que rien ne change. Les missions, les sourires, les rires : c’était ce dont j’avais besoin, je voulais que les choses restent. Rester même après sa mort, rester même malgré ma malédiction. Je me doutais pourtant bien que les choses allaient changer, mais j’aurai encore aimé avoir eu le choix quant à la fin que je désirais.

La seconde partie de moi intervenait alors pour s’opposer à ces précieux instants, me faisant voir plus loin dans l’avenir, me faisant diffuser mon être dans un espace lointain. Quelque chose s’était créé depuis que j’étais arrivé à Tadakaï, je le percevais, je le sentais au plus profond de moi. Une chose qui était tout aussi précieux qu’avant. Malgré les difficultés que j’avais toujours eu avec les autres, ceux qui n’étaient pas mes amis. J’ai alors appris à découvrir des amis, j’ai réalisé des rencontres, multiplié les altercations. Que ce soit avec une personne qui me soutenait dans l’effort, qu’une personne voulant se montrer froid, qu’une autre qui allait peut-être m’accompagner dans mon avenir, mais il y avait aussi tous les autres. Même si un jour je perdais contact avec mes précieux amis, je venais de m’apercevoir que des amis n’étaient pas comme je le pensais, ce n’était pas des idéales mais bel et bien des personnes qu’il fallait accepter, puis oser faire les premiers pas.

Mes larmes coulaient en cascade, je fondais en larme mais mon visage était toujours diriger vers l’horizon. Je décidais d’ouvrir les yeux pour observer le Soleil qui me quittait, mais pourtant, lorsque je crus entendre ou me sentir observer. Je me suis soudainement tourner et je perçus de mes grands yeux dorés, une fille qui semblait comme perdre ces moyens. Sous une immense surprise, mon esprit m’harcelait de question dont une résonnait plus que les autres : « Depuis combien de temps était-elle là ? Pourquoi est-ce qu’elle était là dans ce grand moment de faiblesse ? ».
De mon menton gouttelait ces mêmes larmes, j’étais resté bouche-bée devant elle ; le temps me paraissait être sans fin. Le choc avait été si grand que je n’avais ni vu, ni perçu son carnet glisser de ces mains. Rien mise à part elle et moi étaient présents. Elle parlait et essuyait mes larmes à l’aide d’un mouchoir, de mon côté je restais toujours aussi surprit et sans parole. J’avais encore du mal à imaginer que m’est observé, mais je ne savais quoi penser.

Elle continuait à parler, mais cette fois-ci je n’avais pas compris grand-chose, si ce n’est qu’elle voulait m’aider. Il me semblait avoir déjà entendu des paroles similaires, alors mon état de paralysie ne se libérait pas.
C’est alors que son visage se transformait, ressemblait presque à un Soleil scintillant et éclatant, ces paroles surent alors me transpercer. Elle-elle voulait que je sourie ? La stupéfaction se brisait en mille pièces, et mon visage se mit alors à rougir. J’avais bien des difficultés avec le contact, et c’est seulement lorsque je me suis rendu compte qu’elle était très proche et qu’elle rayonnait, que je sentis comme un profond embarras. A l’aide de mes mains, je tentais de dégager le reste de mes larmes, lâchant alors :

-Dé-Désolé !

Une fois mes larmes essuyés, je laissais mes mains devant mon visage afin de le couvrir. J’étais extrêmement gêner par la situation actuelle, je ne savais vraiment plus quoi faire et mon visage était intégralement rouge de gêne.

Caché derrière mes mains, je la regardais toujours dans mon embarras. Cet embarras semblait en plus s’accentuer quand je voyais qu’elle aussi semblait dans le même cas. J’espérai peut-être qu’elle ne soit pas aussi timide que moi, sinon la discussion risquait d’être difficile. A cette pensée, je me sentis un peu mieux car, c’était comme si le fait d’imaginer un dialogue entre deux timides étaient suffisamment cocasses pour me faire sourire à l’image. Mais, peut-être que c’était plutôt un stratagème pour que moi-même je me sente moins triste, que je me purge de mes émotions en pensant à autre chose, ce qui me permettrait peut-être plus de revenir là-dessus. En tout cas, le fait d’être avec elle me réchauffait déjà le cœur. Je ne la connaissais pas, mais c’était presque comme un ange tombé du ciel pour me secourir dans le plus grand des hasards qu’est notre rencontre. La sensation s’accentuait peut-être un peu, mais ceci me faisait presque sourire mentalement. Comme si je devenais spectateur de moi-même pour rire de moi-même.

Lorsqu’elle me parlait et qu’elle avait coupé sa phrase en cours. Je semblais la regarder fixement pour entendre la suite. Pourtant, elle se modifiait pour s’excuser et se présenter. Je soupirais alors brièvement en tentant de me remettre de mes émotions. J’avais toujours ma casquette marine en main, alors je la serrais contre moi comme pour me rassurer. Mes yeux restaient bien humidifiés, mais j’avais bien pleuré.
Mon visage restait assez rougissant, surtout lorsqu’elle me sourit à nouveau. J’avais croisé son regard durant un instant mais celui-ci se déviait et se baladait lorsque je sentais que la gêne devenait trop grande. Je restais un peu au recul quant à elle, je n’étais pas tactile après tout.
Lentement, je me sentais un peu plus rassuré néanmoins, ces émotions s’abaissaient, mais lorsque j’entendis ces questions posées en série, j’avais eu le réflexe de reculer comme si j’étais sur le point de fuir. Ce n’était pas la première fois que je voyais cela, malheureusement de la part de filles.

Pendant ce temps, à l’intérieur de moi-même.

-« Hum… »

-« Très bien. Parle, vas-y je t’écoute en me fichant à moitié de ce que tu diras. »

-« Je trouve assez incroyable que, malgré ce que nous les Hommes, les vrais Hommes démontrons chaque jours. Il existe toujours cette espèce très répandue de filles, de femmes, de mères, de grands-mères qui pratiquent ce sport de « Parler à vitesse lumière ». Le pire, c’est qu’elle pense que c’est rassurant peut-être, mais pour un garçon, ça lui donne surtout envie de se tailler les veines et de crever la gueule ouverte sur un urinoir. »

-« Oh. Il existe pire tu sais. »

-« Si tu le dis, lézard. »

Je n’avais peut-être entendu que des légers sons incompréhensibles, mais je restais toujours un instant bouche-bée pour que je digère à la fois les émotions qui m’ont submergées et ce dialecte. Je crois que j’étais suffisamment mal, mais passons.
Je tremblotais à mon tour, toujours un peu rougissant, mes paroles avaient été compréhensibles.

-Je-Je m’appelle Naoto Yukinojo, en Première Année. En-Enchantée ! Et je-je vais bien, inutile que tu t’inquiètes, euh-euh, Haruna !

Je frissonnais alors sans raison apparente. L’embarras donne toujours du trac.

A mes mots, je m’attendais à ce qu’elle me réponde immédiatement, tel était le déroulement d’un dialogue. Pourtant, les choses étaient un peu différentes, il y avait un silence. Un silence qui, selon mon expérience, signifiait une réflexion, une hésitation et un choix. Je l’avais si souvent vu devant moi ce genre de choses que, en moi, naissait comme un cocon. Ce même cocon qui rassemblait beaucoup de mes émotions antérieures provenant de mon expérience personnelle. Un amas, représentant parfaitement la phase adolescente dans lequel j’étais plongé. Je m’en étais rendu compte ce jour où j’avais décidé de me lier aux autres, d’arrêter ce cercle solitaire et d’en sortir par la force. Pour dire simple, ce simple cocon rassemblait des événements et des faits marquants. Parfois minime, mais marquant en tant qu’individu. Pour une grande partie d’entre nous, lorsqu’une situation se finit d’une mauvaise manière mais qu’elle est marquée par notre incompréhension, on finit par la conserver. Conserver l’expérience mauvaise, la classée pour bien souvent l’oublier afin de ne plus y revenir. Et… A un moment, ceci commence à s’accumuler, nos préjugés augmentent jusqu’à un jour exploser, puis revenir puis exploser de nouveau. Comme ça, jusqu’à que la résolution soit faîte.

C’était l’ainé de mes amis d’enfance qui m’avait un jour parlé de ça… A chaque fois que je sens cette boule de tristesse, de haine, de colère remonter jusqu’à moi, je me sentais très mal. Je faisais pourtant en sorte de repousser ces aprioris, en me basant sur la confiance que j’avais dans les autres, dans l’évolution, mais le pire était lorsque cela se concrétisait et que je découvre que j’avais raison.
Lorsqu’elle m’annonçait son pouvoir, ces capacités, il y a eu comme quelque chose qui s’était brisé à l’intérieur de moi. Je sentis subitement comme ma vision se déformer pour revenir à la normale. Mes yeux s’étaient écarquillés sous le choc colossal, et j’ai commencé à sentir comme une rage monter en moi. Pour essayer de la cacher du mieux possible et de retrouver mes esprits par la même occasion, je me tournais et je fis dos à Haruna. Prenant un visage rarement sérieux et fusillant du regard le Soleil couchant, ne sachant pas quoi observer et voulant essayer de me rassurer le plus rapidement possible. Je sais que je commençais à sentir comme une vague d’émotions sombres me submerger, mais ma logique prenait le dessus sur mes sentiments : je n’avais aucune raison d’en vouloir à elle.

En vérité, je n’avais aucunement envie qu’elle s’intéresse autant à moi, qu’elle en sache trop sur moi. Ce n’était pas que je ne l’aimais pas, c’était mon impulsivité primaire. Comme si quelqu’un vous voyait à nu sans que vous le vouliez, que cette personne connaisse vos faiblesses et que, sur une rencontre aléatoire elle cherche à vous aider, c’était beaucoup pour moi. Jamais, je n’avais souhaité me reposer sur quelqu’un ou y déposer mon fardeau, jamais je n’avais osé me dévoilé subitement comme ça, ayant en plus à entendre les mêmes commentaires avec les mêmes émotions : ça ne ferait que de me rendre plus mal à l’aise jusqu’à peut-être prendre la pire des décisions.
Je m’avançais alors, prenant appuis sur la rambarde métallique puis m’asseyant, me trouvant de cette façon tout juste face au vide. Je m’assis sans un mot et sans échange de regard avec elle. J’entendis son gargouillis, sa proposition, mais je répondais d’un ton normal à sa proposition.

-Non merci, je n’ai pas faim.

Et je continuais à regarder l’horizon pour peut-être me purger de mes pensées et mieux réfléchir à tout ça. Que ce soit pour les décisions que j’avais à prendre, que pour mon avenir. J’avais la sensation d’être jeté dans une arène, mais je n’avais pas le choix, c’était mon pouvoir et mon changement d’univers qui m’y avaient contraints, me punissant par une mort inéluctable la moindre défaite.

Lentement mais sûrement, cette grande colère qui m’avait envahie finissait par être remplacée par une profonde tristesse. C’était peut-être par réflexion que je commençais alors à changer mon humeur, mais je pensais et je réfléchissais sur ce qu’il s’était passé. Que ce soit avant ou maintenant, je pensais. Je pensais sur beaucoup de choses, en particulier à la façon dont j’aurai pu améliorer les choses, l’impact que j’avais eu sur le déroulement de la situation, sur les personnes qui m’entouraient, sur la particularité de ces personnes. J’avais beau me sentir mal, je sais que j’étais incapable de laisser quelqu’un dans le besoin, que ce soit pour un oui ou pour un non, je me devais comme un devoir d’aider cette personne. Pouvoir aider quelqu’un était une chose, mais pouvoir aider quelqu’un sans même l’avoir fait et se rendre compte des circonstances… Je crois que c’était ce que je voulais éviter : les regrets. Que ce soit une bonne chose ou non, je ne catégorisais pas mes choix, j’essayais de rester moi-même dans mes propres règles.

Je baissais alors la tête en me rendant compte que, par le pouvoir qu’avait cette jeune fille, j’étais capable de la rendre triste si j’étais triste… Soudain, je commençais à être terrifié. Mon regard s’était penché vers le bas et je venais juste de remarquer que je m’étais assis devant le vide. Pourquoi est-ce que j’avais ça à la base ? Je me figeais alors, me disant bien que je devais probablement essayer de tranquillement remonter avant que je ne tombe par m’égare. En m’agrippant fermement à la rambarde métallique qui entourait le toit, je décidais de doucement me lever, entendant derrière-moi les paroles de la fille qui me signifiait la splendeur du paysage. Sur le moment, je me suis senti un peu étrange mais j’étais passé sur mes propres sentiments. C’est finalement en revenant de l’autre côté, plus en sécurité et moins explosé au vide, je poussais un petit soupir de soulagement jusqu’à que mon regard se dépose sur la fille. Elle s’était alors tournée.

Mais, lorsque je vis une larme perlée, encore une fois je m’étais dit que j’avais intervenu trop tard. Je sentis alors ma respiration accéléré et mon cœur se serrer jusqu’à un point même où je commençais à avoir mal. Peut-être que cette douleur n’était qu’illusion, mais je n’aimais pas voir ça… Par sensation, je déposais ma main au niveau de mon cœur, jusqu’à finalement secouer la tête en me décidant de ne pas me faire avoir par mes propres sentiments. Je commençais alors à sourire d’un air triste en la regardant. Elle faisait comme si rien ne s’était passé, elle continuait à me parler mais mon visage ne changeait pas. Ce n’est finalement qu’au milieu de sa question que je commençais alors à m’approcher d’elle… Guider par mon seul être, je la pris dans mes bras pour la serrer dans mes bras. Posant ma tête au niveau de son cou et fermant les yeux.

Ce n’était pas la première fois que quelqu’un m’avait aidé de la sorte, je venais de me rendre compte que je n’avais jamais remercié ces personnes qui veillaient sur moi. C’était peut-être une façon pour me montrer à moi-même que j’avais avancé de mon propre gré, malgré tout c’était dans le silence que je l’avais prise et serré contre moi.

Je le savais et me doutais que j’allais probablement provoquer chez elle comme un choc, comme une grande surprise, mais mon cœur était déjà submergé par les émotions que je ne savais quoi faire. J’étais peut-être bien assez égoïste pour me mettre au premier plan, mais… J’avais la sensation qu’elle aussi n’était pas au meilleur de sa forme, qu’elle avait aussi besoin de réconfort. Ce n’était peut-être qu’une illusion, mais les larmes que j’avais vu été une raison suffisante pour moi. Mes pensées et ma logique elle-même devaient essayer de me tromper et de me tourner vers la mauvaise direction, la mauvaise façon de penser, mais c’était le choix que j’avais fait. Je ne pouvais pas retourner en arrière ou renoncer sous prétexte d’une erreur, je devais faire avec mes erreurs ou mes réponses. Il n’y avait jamais de retour en arrière, il fallait savoir être dans l’instant présent, comme dans le futur ou dans le passé.

Durant l’espace d’un instant, il me semblait que j’avais sentis le cœur de celle-ci comme à s’accélérer. Je crois que je m’en étais rendu compte, mais tout comme en prière, c’était comme si je ne l’avais pas remarqué.
Lorsque je sentis ces mains se poser sur moi, j’eus comme un léger frissonnement et j’entrouvris légèrement les yeux, poussant un léger soupir de soulagement. Je sentais que j’étais comme porté un ange, c’était une sensation agréable pour moi… Elle caressait alors mes cheveux…
Un silence placé sous les harmoniques des environs, je n’y prêtais aucunement attention et j’étais occupé à purger mes émotions et mon âme, comme si je les plaçais sous réparation. Je n’arrivais plus à penser correctement, j’espérais seulement que mon avenir et les choses prochaines annonçaient un Soleil voilé de lumière et non pas de ténèbres. Je perçus sa tête se poser au-dessus de la mienne, je refermais alors les yeux en rougissant légèrement.

Je dois bien avouer que je n’avais pas l’habitude de ce genre de câlin, que je n’arrivais pas à faire des câlins aussi, mais… Cet instant était particulier car je me libérais d’une part. Les choses se firent et notre étreinte s’était lentement rompue dans le même silence. Elle posait alors l’une de ces mains sur ma joue, relevant ainsi mon visage… Je semblais pourtant conserver un air arqué d’une légère tristesse. Je l’observais dans au travers de ces yeux, et avec précision je vis son sourire se dessiner chaleureusement sur son visage. Elle m’appelait par mon prénom, me demandant si j’allais mieux. Je la regardais alors pendant plusieurs instants avant qu’un sourire ne s’installe sur mon visage. Doucement, je posais alors ma main sur celle d’Haruna qui était sur ma joue. A mon tour, je posais une main sur sa joue à l’aide de mon autre main. Je répondis alors en souriant sincèrement.

-Oui… Merci, Haruna…

Je souriais un peu plus…

Je rougissais à mon tour. C’était parfois étrange d’observer une personne ayant la même timidité que vous, que ce soit une fille ou un garçon. C’était comme si l’image de votre miroir prenait vie subitement et décidait d’apprendre à vous connaître alors que c’est vous-même. Je ne l’avais pas remarqué d’ailleurs, mais elle avait les mêmes yeux que moi, le même doré et le même éclat. Des yeux légendaires, je ne m’étais pas rendu à quel point les yeux pouvaient exprimer des sens. Je rougissais un peu plus en remarquant ce détail qui était important ici. Je ressentais une certaine symbiose entre nous deux, je me demande bien par quel miracle une fille comme elle était venue à ma rescousse. Je pensais toujours être quelqu’un de malchanceux, pourtant j’avais bien une chance capricieuse et changeante, pouvant tendre vers un malheur voir un désastre, qu’un hasard ou un bonheur. J’espérais toujours l’Eden.
Par ces paroles et par son léger rire, je souriais un peu plus… Lorsqu’elle reculait, je la laissais faire sans résister. Mes yeux posés aux creux de son regard, je continuais toujours à l’observer sans que mon regard ne la quitte une seule fois. C’est seulement lorsque je vis un étrange animal semblable à un lapin que j’avais détourné le regard. Je ne l’avais pas remarqué, ou je ne l’avais pas vu. J’en avais déduis que c’était son familier par leur échange de paroles. Toujours un sourire bienveillant, j’observais sans bouger.

C’est alors que je vis une feuille volée jusqu’à moi que je penchais légèrement la tête quand je perçus le carnet ouvert par le vent. Je pensais à intervenir, mais je ne m’attendais pas à qu’Haruna puisse bouger de la sorte. C’était presque fascinant mais un peu étrange, pas une seule feuille ne s’était échappée sous ma surprise.
Une fois le tout assemblé, elle se tournait vers en masquant son visage derrière son carnet. C’est en croisant son regard et en y lisant la sensation de gêne qu’elle avait que je m’étais mis à rougir à mon tour. Si elle était si semblable à moi, pourquoi est-ce que je me sentais autant dans l’embarras ? Elle revenait alors à elle-même, mais mon visage restait rouge. Elle me parlait alors et je rougissais un peu plus. Je me levais alors et je me tournais, commençant à me sentir de plus en plus gêné, que ce soit parce que j’ai fait tout à l’heure, que par la situation actuelle. En essayant de paraître le plus normal possible, essayant de cacher mon embarras, je répondais alors :

-Oh, euh… Tu t’appelles bien Haruna ?… Que-Qu’est-ce que tu viens faire ici ?

Je me tournais vers l’horizon du Soleil qui commençait à disparaître dans la nuit.

Le temps agissait, mon embarras s’abaissait. Je fermais les yeux durant un instant, comme pour me souvenir de ce que je faisais ici moi aussi et… Je n’avais pas réellement trouvé de réponse, si ce n’était que j’étais là par pur nostalgie. Auparavant, je venais toujours sur le toit avec eux, nous préparons des plans à mettre en œuvre choisissant le nom de notre prochaine mission, de notre prochain objectif avant de l’accomplir avec toujours le même cœur. Peut-être que c’était un jeu, mais je sais que c’était ce qui nous liait tous ensemble. Si j’allais souvent ici, si j’observais souvent le ciel… C’était peut-être pour continuer à vivre avec eux dans ces gestes symboliques. Je ne voulais pas changer, je voulais rester ce que j’étais. Mais… Lorsque j’y repensais encore, je savais que ça n’avait été jamais le cas, et que j’avais inventé un autre moi-même pour me remplacer et pour me protéger.

Dans ce ciel, j’ai cru y voir une lueur qui m’appelait. Mes yeux se fixèrent dans ce tableau, à la recherche de réponse. Les paroles d’Haruna résonnaient jusqu’à moi… J’ai alors pensé qu’elle avait choisie peut-être le plus magnifique des endroits pour pouvoir s’y exprimer librement et dans le calme du vent. Je crois que je pouvais réussir à la comprendre, mais je me questionnais sur les circonstances. Peut-être y avait-il là un magnifique jeu du hasard ? Je n’en savais rien, mais peut-être que je ne devais pas chercher de réponse. C’était mieux comme ça. Il y avait tellement de chose que je pensais connaître, mais qui sont pour moi inconnu… J’avais beaucoup de chemin à faire. Peut-être qu’il y avait un ange-protecteur qui veillait en permanence sur moi, qui vérifiait que je ne fasse jamais l’impossible pour moi. Quelqu’un d’assez sage pour maintenir une distance telle que je ne me rendrais compte de rien.

Je devais être hypnotisé, mais les nouvelles paroles d’Haruna me ramenèrent un peu plus proche de la Terre que des étoiles. Je baissais un moment la tête, soupirant de soulagement dans la brise fraîche du soir. Je relevais à nouveau la tête, sentant comme une nouvelle force m’envahir. Je disais alors pour lui répondre.

-Je suis ici depuis environ un mois… A vrai dire, je ne sais pas pourquoi je suis ici. Et toi ?

Je m’approchais de nouveau à la rambarde métallique du toit, m’accoudant paisiblement. Mes paroles avaient comme un autre sens. Le fait que je ne disais que ma place n’était pas ici… C’était réellement ce que je pensais. Je me souviens encore de ce jour où, de force… Mon quotidien avant changer brutalement.

A mon sens, je ne considérais pas mon nouveau foyer comme un nouveau monde. A mon regard, je ne pouvais pas partager le monde des sciences et le monde de la magie : ce n’était qu’une unique entité dans mon esprit. Le seul lien qui les différenciait tous les deux étaient que l’un était plus connu que l’autre.
Et même si ici, j’avais eu la sensation que mes camarades étaient plus gentils avec moi, grâce à un ami cher, mon regard connaissait plus de distance. Si les élèves de ce pensionnat magique me paraissent avoir plus de compassions, c’était principalement à cause de la possession de chacun d’un pouvoir. En me souvenant et en me remémorant, j’étais sûr que tous autant que nous étions, avons un objectif prenant une place importante de notre cœur. Et c’est finalement en nous pensant unique à chacun, que nous prenons plus d’intérêt envers les autres. Mon établissement précédent et tous les autres auraient pu être le même, si et seulement si, les êtres apprenaient le sentiment de compassion, et non pas seulement face au pathétique, mais aussi face au sang-froid. Moi-même, je restais moi. Malgré tout, je ne l’étais plus depuis la mort de ma sœur…

Revenant à la réalité et remarquant mes pensées, mon regard se détournait sur le côté. Mon visage semblait interrogatif et soucieux, je venais de me rendre compte de mes pensées et… Est-ce que c’était réellement mes pensées ? C’était surprenant. Peut-être que je changeais sans m’en rendre compte, ou bien… Une influence me pousse à.
Mon regard se dirigeait ensuite vers le bas et j’observais des élèves comme nous dans la cour. La voix d’Haruna me parvint aux oreilles. Je suppose qu’elle était plus ancienne que moi… Elle aussi voulait apprendre à utiliser son pouvoir. Probablement pour son bien et celui des autres… Mais, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle, elle n’avait pas le temps et la grande faucheuse derrière elle. J’eu comme un pincement au cœur et je me sentis subitement mal, je sentais les larmes me monter aux yeux mais je ne pleurais pas encore.
J’entendis un bruit et mon visage se tournait. J’aperçus un objet entre ces mains. Sans même essayer de le regarder, je savais que c’était un souvenir de son père qui, je ne l’espérais pas, devait peut-être être mort…

Son visage souriant m’atteint et ces paroles suscitèrent des réflexions. Pour moi-même, tous autant que nous étions, ne possédons aucun différence. N’importe qui peut faire n’importe quoi, pourvu qu’il est le craint et qu’il soit impliquer. C’était ce que ce précieux ami m’avait dit, et je continuais toujours à réfléchir à ces propos, à ces mots.
Quand elle dit qu’elle avait fait de merveilleuses rencontres, un sourire accompagner d’un visage triste se dessinait sur mon visage. C’était vrai aussi pour moi, mais pourtant… Je me sentais triste. Triste de les avoir quittés, et triste d’avoir vu quelqu’un me quitter. Un mois, et je n’avais pas accepté sa mort… Pour mon esprit, c’était une chose inconcevable.
Peut-être que ma vision m’avait joué des tours, mais je voyais maintenant le visage d’Haruna comme un Soleil noir, je commençais à trouver son visage triste. Peut-être est-ce à cause de la pénombre ? Pourtant, je ne pouvais m’empêcher qu’elle m’offre un masque… Mais, je n’ai jamais aimé les masques. Mon visage toujours incliné vers elle, mon regard se baissait à nouveau et semblait presque fuyant. Je redirigeais mon visage vers l’horizon et je disais d’une voix incertaine :

-J’espère que tu continueras à sourire…

Le froid commençait à se faire ressentir… Brrr ! La première brise glaciale me fit greloter de tout mon être !
De nature, j’étais quelqu’un de frileux et je n’appréciais pas le froid, j’aimais bien quand le Soleil et la chaleur étaient omniprésents, mais à l’approche de l’Automne puis de l’Hiver, je me devais de sortir bien couvert pour faire face aux froids.
Un sourire presque radieux apparut sur mon visage tandis que j’observais toujours ciel et horizon. Je me sentais de mieux en mieux… Cette soirée qui se devait être froide, fut finalement l’une des plus réconfortantes. Malgré tout, je ne savais si j’allais rester longtemps dehors étant donné ma résistance au froid. Je détournais alors le visage vers ma nouvelle amie, mon sourire s’était agrandit comme si je voulais faire profiter ma bonne humeur. Peut-être était-ce mon moyen de prouver que j’allais mieux à présent ? Oui, probablement… Je me sentais mieux et je devais la remercier encore une fois, pour ça. Peut-être qu’elle me dira qu’elle n’a pas besoin d’un remerciement supplémentaire ou que je lui rende la pareille, mais c’était contre mes principes. Et, tout comme si j’étais dans un jeu, j’étais bien décidé à me montrer reconnaissant !

A cette pensée, mon sourire s’agrandit encore une fois jusqu’à même que j’en montre un peu mes dents. J’étais contente de la voir là, à mes côtés. Quand je vis alors son familier sauter sur mon épaule, mon attention se reporta sur lui et je pris un air étonné. Peut-être voulait-il que l’on s’intéresse à lui ? C’est vrai que bien souvent, les familiers étaient mis de côté alors que, dans un certain sens, ils partageaient tous avec nous ; que ce soit du début à la fin, je crois que c’était presque comme une partie de nous-même.
Il sautait alors dans ma direction et je fis un pas en arrière par réflexe et de peur. Il semblait comme s’intéresser à moi, alors je repris mon calme… Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais là un mauvais pressentiment. C’était peut-être la raison de ma réaction brusque ? Néanmoins, Haruna me le présentait alors je me pris au jeu.

-Je m’appelle Naoto ! Enchanté !

Je souriais à nouveau de tel sorte que j’avais l’impression que le froid se dissipait autour de nous. Une sensation agréable, mais qui ne venait certainement pas de mon pouvoir. Je pensais que rien n’allait arriver, mais…

Restant dans l’ombre… J’attendais le bon moment, la bonne occasion… Que les deux jeunes élèves baissent leurs gardes, leur attention pour alors frapper de façon… Mortel. Un sourire ? Je me précipitais de telle façon qu’il me suffit seulement quelques secondes pour les atteindre. Je bondissais alors sur ma proie, sur ce jeune garçon… C’était la fin !

Par instinct de survie, par réflexe, je me tournais alors. Mon cœur s’emballait mais… Trop tard. Je me fis alors soudainement plaqué au sol.

-Uargh !

Ma casquette marine restait sur ma tête par je ne sais quel miracle et j’attrapais la chose qui se trouvait comme appuyer contre mon torse…
Hum… C’était vraiment doux, moelleux, comme du coton. J’ouvrais les yeux, me relevant et gardant la grosse boule de poil dans mes bras.

-Shiva ! Arrête de me sauter dessus comme ça !

-Vous devez être prêt à tout, jeune maître. Peut-être qu’un jour un assassin viendra pour vous.

-Comment je vais réussir à dormir maintenant ?

Je la gardais alors dans mes bras, l’observant comme à son habitude se lécher une patte-avant d’un air nonchalant.
Je crois que ça ne change pas des habitudes, alors je souriais légèrement… Cette boule de poil, c’était Shiva, ma familière. Elle avait les yeux d’un bleu absolu, et toujours cette grosse touffe de poil blanc qui lui servait de pelage. Elle était vraiment douce… C’était alors de sa voix si particulière qu’elle dit alors.

-Vous avez de belles pensées, jeune maître. Je ne suis pas dessus de vous avoir.

Son visage se détournait alors vers Haruna.

-Oh ! Je ne me suis pas présentée. Je m’appelle Shiva, heureuse de faire votre connaissance, Haruna et Locky. Je suis la familière de Naoto, j’espère bien que je ne vous gênais pas durant votre relation intime sur le toit. Hé hé hé…

Elle continuait à se lécher la patte avant de se frotter la tête. Je me demande bien ce qu’elle avait en tête, mais elle m’avait tant aidée… J’étais vraiment heureuse de la voir. Mon sourire qui était revenue, s’agrandissait un peu plus tandis que je regardais Shiva, enlacé dans mes bras.

A entendre le rire de ma nouvelle amie, je ne sais pas pourquoi mais son seul rire me mettait encore un peu plus de bonne humeur. Dans un sens, je voyais que la situation pouvait peut-être paraître ridicule mais… C’est d’autant plus que j’apprécie encore ces moments qui, d’une certaine manière, me rappelait mes précieux amis.
Lorsque Shiva adressait la parole à Haruna, je crus voir mon interlocutrice réagir un peu étrangement face à ces mots. Je penchais durant un instant la tête, et c’est lorsque je me rappelais des allusions que me faisais sans arrêt Shiva, que je compris mieux sa réaction. Pour le coup, j’avais légèrement rougis… Mon visage se baissait automatiquement et à ne pas savoir quoi faire, je profitais du fait qu’elle était dans mes bras pour l’embrasser sur le dessus de la tête et la serrer un peu plus dans mes bras. Peut-être ma manière de la remercier ? En tout cas, j’étais vraiment content qu’elle était là et qu’elle soit la seule à véritablement m’aider contre mes cauchemars vivants…

Mon regard s’élevait lorsqu’elle me fit remarquer que Shiva et moi, nous nous entendions à merveille. C’était vrai, mais c’était surtout car Shiva me comprenait beaucoup, qu’elle m’aidait et m’épaulait en permanence. J’essayais de faire mon mieux de mon côté, mais je savais bien que je m’étais engagé sur une voix insurmontable. Malgré tout, je n’abandonnerai pas ! Il faut que je maîtrise mon pouvoir.
Je ne sais pas pourquoi, mais je perçus Shiva différente. Je sentis comme un malaise qui pourtant, ne me changea mais m’intrigua en particulier. On dirait qu’elle s’attendait à recevoir une visite… Je regardais Shiva jusqu’à finalement reporter mon regard sur Locky, le familier d’Haruna. Il sauta un peu plus bas, fixant Shiva, jusqu’à sauter sur mon épaule. Sur le coup, je reculais un peu et c’est en les observant que je ne pouvais m’empêcher que ça devienne une habitude de me sauter dessus.

J’étais perplexe en voyant cela, et je me demandais bien ce que son familier faisait… Shiva me semblait différente, elle regardait dans le creux des yeux le familier. Son air semblait sans plus ni moins, mais les yeux bleus perçants qu’elle avait…
La maîtresse de Locky intervint donc et je la laissais faire pendant que les deux familiers faisaient un bras de fer du regard. Ce lapin semblait néanmoins résister et fixer comme une ventouse sur moi, j’ai même crus que mon manteau allait être arraché avec tout ce remue-ménage. Je continuais à observer notre duo… Je regardais Shiva, je voyais nettement qu’elle était différente que d’habitude devant ce familier… Mais je n’arrivais pas à savoir pourquoi. Je penchais alors la tête vers le ciel.
Peut-être qu’en vérité, les familiers pouvaient discuter entre eux via la pensée et que, de cette façon, une discussion était présent entre les deux. Je savais que Shiva aimait beaucoup se promener… Et si elle était en fait la chef des familiers de tout le pensionnat et que, dans l’ombre, ils préparaient un plan pour conquérir Tadakaï ?! Mais ce serait horrible !

Locky prit appuie sur moi et me sortit de mes délires par la même occasion jusqu’à atterrir comme un mortier sur sa maîtresse. J’avais la sensation de revoir Shiva, sauf que ce familier était bizarre mais mignon.
J’eu néanmoins le réflexe de demander à Haruna : « ça-ça va ? ».
Mais étant donné ce que j’entendais, je pouvais supposer que oui… Enfin, je crois. Malheureusement, les familiers ne pouvaient comprendre que leur maître, Shiva était la seule exception à cela et je me demandais bien pourquoi. Je regardais alors Shiva d’un air interrogateur jusqu’à entendre Haruna me présenter ces excuses et les raisons probants des actions de Locky. Je répondis simplement en souriant :

-Pas de soucis ! Tu n’as pas à t’excuser tu sais !

Je souriais alors un peu plus ce qui devrait la réconforter. Mes yeux se reportèrent pourtant une nouvelle fois vers Shiva. Celle-ci continuait à fixer l’autre familier tel un « vecteur hypermortel ». Une brume noire commençait alors à ressortir du corps de Shiva, ces yeux virèrent alors aux rouges et devinrent étincelants sur le moment. Je m’écriais alors :

-Shiva !

-Quoi ? On ne peut plus s’amuser un peu ?

Immédiatement, elle revint à la normale et continuait à se lécher les pattes d’un air nonchalant. Je restais alors bouche-bée et je secouais le visage. Je dis alors à Haruna dans un air gêné :

-Les familiers sont tous spéciaux.

J’espère que cette démonstration ne l’avait pas effrayée et qu’elle ne me pose pas la question fatidique de : « Quel est ton pouvoir, Naoto ? ».

S-Seulement impressionnée ? Elle était impressionnée par Shiva ? Mon visage qui démontrait alors comme sourire un gêné, une certaine peur… Ouf ! Je soupirais de soulagement. Shiva, elle, elle restait la même et continuait à léchouiller tranquillement l’une de ces pattes avant. Je me demandais bien pourquoi elle faisait ça, mais elle avait un certain charme de cette façon. Je penchais alors la tête durant un instant, me disant que ma familière devait probablement l’une des plus grandes manipulatrices si elle faisait en sorte de se donner un air mignon pour paraître inoffensive alors que, avec la démonstration de tout à l’heure, je pouvais presque dire qu’elle n’était pas une chatte, mais une lionne. Je me grattais la tête en arquant un sourcil d’interrogation, avant de reprendre mon air initial et de remettre mon bras à son emplacement précédent. Je regardais alors Haruna… C’est lorsque je remarquais qu’elle n’avait plus rien à dire que je remarquais que je n’avais plus rien à dire. Mes yeux s’écarquillèrent alors et je sentis comme une poussée d’adrénaline monter en moi.

Oui… Cette situation dans laquelle je me trouvais, c’était bien une situation de danger extrême !
C’était lorsque j’étais avec mes précieux amis… Lorsque que nous nous retrouvions entre garçon et que nous étions séparés des filles… C’était bien lors d’une de nos réunions stratégiques qu’un jour, nous avons été forcés d’installer les règles d’or qu’ils nous faillaient absolument respecter dans toutes les situations impliquant la présence d’une seule fille dans les parages et d’aucun garçon. Ces règles qui doivent être respectés et qui, selon leur degré d’accomplissement, permettaient ou non d’accéder aux différents royaumes. Si toutes les règles étaient respectées, nous pouvions alors accéder au plus haut des royaumes, à la récompense ultime ! Pourtant, malgré les siècles, une seule personne semblait avoir découvert ce royaume. Je repensais d’ailleurs à cette mission où nous avions dû récupérer la dernière mémoire perdue de cette personne sur lequel chaque homme devait prendre exemple. C’était fabuleux…

Néanmoins dans la situation immédiate, je me devais d’absolument respecter l’une des règles d’or qui nous disait qu’il ne fallait pas laisser un silence de plus de 90 secondes dans notre discussion, et cette règle s’appliquait surtout si nous étions debout et en face à face. Le problème, c’est que le temps jusqu’à ma dernière phrase et le temps d’avoir pensé tout ça, il ne me restait à peine 10 secondes !
Aller ! Cherche ! Cherche !!

-Maître, n’oubliez pas que demain, vous devez entraîner sur la maîtrise de votre pouvoir.

Je regardais alors Shiva avec des gros yeux qui disaient : « Oh ! Traitrise ! ». Mais je penchais alors la tête en me disant que le chrono était repoussé. J’acquiesçais alors en me disant que c’était une bonne chose. Elle aurait pu dire autre chose par contre. Je ne perdais pas néanmoins la tête et je réagissais face aux paroles de Shiva en lui disant d’une voix un peu plus basse mais perceptible pour mes deux interlocuteurs.

-Tu sais qu’il nous comprenne alors parle d’une autre façon !

Elle détournait alors le regard sur moi puis miaulais. C’était là, le fameux langage que seul familier et mage pouvaient comprendre… Le souci, c’était les paroles qu’elle avait dit. Mon visage virait au rouge tellement je rougissais. Je restais bouche-bée un instant avant de dire.

-Shi-Shiva !!

-Calmez-vous donc, vous devez être fatigué non ?

Un sourire malicieux se dessinait sur mon familier tandis que c’était l’inverse de mon côté mais que je continuais à rougir. Je remarquais néanmoins qu’autour de moi, il faisait de plus en plus sombre alors je fis quelques pas en avant pour que nous puissions nous voir correctement. Je demandais néanmoins à Haruna, peut-être pour changer de sujet et attendre que mon visage ne devienne plus aussi rouge :

-Tu-Tu viens souvent sur le toit ?

Je soupirais de soulagement… Je me demande comment elle avait fait pour ne pas entendre ce qui pour elle devait ressembler à un miaulement, mais heureusement qu’elle ne s’y était pas intéressée dans tous les cas ! Je crois que je me serai senti extrêmement gêné si j’avais dû traduire ou plus ou moins dire ce qu’avait répondu Shiva à ce moment-là. D’ailleurs, heureusement aussi qu’elle n’avait prise en compte que ma question ! J’avais bien fait de la poser ! Je soupirais de soulagement une nouvelle fois, n’entendant que d’une oreille sourde la réponse à ma question. Quand je revins à la réalité, je voyais qu’elle venait tout juste de finir un dialogue avec son familier, je me demandais bien pourquoi tous deux parlaient alors que ma question avait été posée pour Haruna seulement… Lorsqu’elle me retournait la question, je me suis dit que j’étais mal barré parce que je n’avais rien t’écouté de ce qu’elle avait dit. Mon visage semblait alors de nouveau dire « Oh ! Traitrise ! », mais pour le moment, c’était surtout parce que j’étais de nouveau en mauvaise posture. Je détournais alors le regard vers le ciel comme lorsque je faisais des rêves éveillés. Je fouillais brièvement dans ma mémoire et j’essayais de récupéré le moindre élément pouvant m’aider. Je revis alors la scène et je voyais son visage bouger de droite à gauche… Ah ! C’est la première fois qu’elle venait ici ! Je détournais alors le visage pour qu’il se trouve dans la pénombre et je chuchotais à moi-même.

-Oui !

Avant de revenir dans la position initiale comme si rien ne s’était passé. C’est alors qu’après sa question, elle enchaînait en me donnant ces impressions sur le lieu. Je m’étais alors dit à ce moment-là que le timing avait été parfait, je me suis alors mis à sourire bien que je rougissais toujours un peu à cause de ce qu’avait dit Shiva tout à l’heure. Pourtant, c’est lorsque j’entendis ces paroles que mes rougeurs disparurent, remplacé par une légère surprise. Mon visage exprimait alors comme un doux sourire sincère… C’était grâce aux souvenirs que faisaient remonter le sujet… C’est pour ça que je souriais… Tout comme mon trésor le plus précieux… J’étais même heureux de pouvoir le partager avec quelqu’un, avec une amie… Hé hé… Je regardais alors le ciel étoilé qui se dessinait parfaitement grâce à la présence de la nuit… Je souriais.

-Je viens tous les jours ici… Toutes les nuits. C’est… C’était une promesse que j’ai fait. Lorsque je n’étais pas à Tadakaï, j’avais une vie différente. J’étais au lycée et… Je… J’avais des précieux amis, je les connaissais depuis toujours je crois. On était toujours ensemble, que ce soit lorsqu’on avait un plan à mettre en exécution, que nous voulions aider… On n’y allait toujours à fond et on s’amusait toujours. Toutes les nuits, on se réunissait sur le toit pour observer tous ensemble les étoiles.

Je marquais alors une pause durant un moment… Puis je continuais.

-Mais… Les choses sont allées tellement vite…

Je me tournais vers Haruna en souriant toujours.

-Je n’ai pas eu l’occasion de leur dire au revoir que je me suis retrouvé ici.

Je détournais de nouveau le regard en direction des étoiles…

-La magie est quelque chose qu’on doit garder secret, pas vrai ? Mais… Comme je n’ai pas encore appris à les contrôler, je ne peux pas sortir d’ici. Je ne peux même pas leur dire que je vais bien, que je suis dans un pensionnat… Je sais que tout le monde doit s’inquiéter pour moi. Je ne peux rien faire.

Je tendais alors le bras en direction des étoiles, du ciel, de la nuit, des ombres…

-C’est pour ça que je viens ici toutes les nuits. Pour continuer à garder contact avec eux et pouvoir leur dire que je vais bien et qu’ils ne doivent pas s’inquiéter.

Je baissais alors mon bras et le replaçais le long de mes membres. Je continuais ensuite.

-Je suis tellement occupé que je n’ai pas eu le temps de visiter Tadakaï, je sais seulement où aller pour assister aux cours et quelques endroits…

Mes yeux restèrent alors fixés aux cieux.