La sonnerie de la fin des cours retentit, pour mon plus grand soulagement. Je pris à la volée mes affaires et quittai la salle en vitesse. Quel torture ce cours d’anglais ! Pourquoi dois-je venir à un cours aussi stupide –tout comme le prof- ? Nous sommes au Japon, pas en Angleterre !

Je passai la porte de la salle de classe des 4 et au même moment une petite boule de poile rousse apparut devant moi. Enfin Fox refaisait son apparition après plusieurs heures d’absence. Il sortit ses petites griffes, sauta pour s’agripper à ma veste et grimpa jusqu’à mon épaule.

- Bah te revoilà toi ! dis-je sans réelle expression dans ma voix.

Il se contenta de japper et de me regarder avec des yeux ronds comme des soucoupes en penchant la tête sur le côté. Ce que ce familier pouvait être stupide par moment… Puis quelques secondes plus tard il re-fronça ses sourcils et son air grognon réapparut.

Ma journée de cours était enfin terminée et je me dirigeai  vers ma chambre en espérant ne pas tomber sur mes colocataires insupportables et bruyants. Je sortis de ma poche une petite liasse de billet et je me mis à les compter, encore une fois. Jamais je ne pourrais m’en lasser. Pour la plus part, ces billets avaient été gagnés en vendant mon pouvoir. C’était si facile mais si épuisant à la fois. Je savais pourtant que je ne devais pas utiliser mon pouvoir de guérison à la légère mais l’appel de l’argent m'enivrer toujours plus. Je devais trouver un autre moyen pour récolter des kamas. Je remis mon argent dans la poche de ma veste et traversai la cour d’un pas rapide. Mais je me stoppai brutalement lorsque quelque chose me sauta aux yeux. Au loin, dans le parc j’aperçus auprès d’un grand pommier trois garçons. Dit comme ça, il est vrai que cela avait peu de chance de m’intriguer mais l’un des élèves fit quelque chose de complètement improbable. Je me frottai les yeux n’y croyant pas et je m’approchai à grands pas du pommier. Non, je n’avais pas rêvé ! Ce garçon avait bel et bien balançé une poignée de kamas aux pieds des deux jeunes élèves.

- Disparaissez, avant que je m’énerve, s’écria-t-il. Allez donc vous payez des bonbons, et ne revenez plus jamais ici. Maintenant... Déguerpissez !

Je me cachai furtivement derrière un buisson et observai attentivement cette scène pour le moins inattendu.

- Oh mon Dieu, tu vois ce que je vois ? demandai-je à Fox sur un ton particulièrement enthousiaste. Des kamas ! Un tas de kamas !

Je repassai ma tête par-dessus le buisson et je détaillai l’étonnant pensionnaire. Il était grand et mince. Il possédait une magnifique chevelure dorée qui brillait sous les rayons du soleil. Son visage laissait entrevoir quelqu’un de fier et imbu de lui-même. Je le dévisageai encore une fois et me rendis enfin compte de qui était cet élève.

- Fox, c’est Shaad Princeton de la classe 1 ! murmurai-je.

Oh bien sûr que je le connaissais ! Shaad était l’un des pensionnaires les plus riches de Tadakai. Ce genre d’information rentrait bien mieux que les cours, il fallait l’avouer. J’en avais énormément entendu parler mais je n’avais encore jamais eu affaire à lui.

- Tu sais ce que ça veut dire ? demandai-je encore une fois à mon familier.

Celui-ci colla sa tête contre ma joue et se frotta avec tendresse.

- Non, pas des câlins ! Pas avec lui, m’exclamai-je exaspérée. Un pigeon, ça veut dire que j’ai peut-être trouvé un nouveau pigeon !

Les deux autres élèves partirent. Il était temps de passer à l’action ! Comment pourrais-je l’aborder ? En faisant ma grosse squatteuse pour qu’il me balance une poignée de kamas ? Ou bien en venant lui supplier de me donner de l’argent en prétendant que je suis ruinée ? Non. Cet adolescent n’avait pas l’air très sociable mais je pourrais tout de même essayer de le flatter. Quelqu’un d’aussi fier ne sera surement pas indifférent à quelques compliments. Après tout, qui ne tente rien n’a rien !

Je sortis de ma cachette et m’approcha de lui.

- Complètement stupides ces deux gamins, dis-je d’une voix agacée. J’ai beaucoup apprécié la manière dont tu les as viré.

Je restai pendant un moment au pied du pommier sans bouger, attendant une quelconque réponse de la part du jeune homme. Mon approche avait-elle réussi à l’intriguer un peu ? Je levai les yeux vers la cime de l’arbre et le regardai. Puis il finit enfin par lâcher quelque chose.

- Merci, ce n’est pas facile tous les jours d’être bon, juste et dur, mais il le faut, c’est mon territoire, et tu risques de subir le même sort qu’eux si tu ne viens que pour me dire ça, dit-il. Tiamat... Ah non merde, ils sont restés dans la chambre, tsss...

Il ne prit même pas la peine de me regarder. Ça fierté n’égalait que son air suffisant apparemment. Après tout, il fallait bien s’y attendre avec ce genre de personne. Puis il releva légèrement la tête et posa ses yeux sur moi. Un sourire provoquant s’afficha sur son visage.

- Oh, une fille... Mignonne de surcroît... Tu me plais. Tu peux rester si tu veux, moyennant le fait que tu deviennes ma servante, un deal équitable, non ? proposa-t-il en descendant de l’arbre.

Je levai un sourcil blasé mais le rebaissa aussitôt pour éviter qu’il s’en rende compte. « Mignonne » ? « Tu me plais » ? Ok, je voyais le tableau ! C’était ça, ça technique de drague ? Ce genre de mec m’était vraiment insupportable, à croire qu’il pouvait faire tomber toutes les filles à ses pieds. Mais il avait pas mal de cran et je devais dire que ça m’intrigué un peu. Oui du cran, pour me demander de devenir sa servante, il en fallait du cran. Mais je n'appelais pas ça un deal équitable, comme si j’avais vraiment envie de rester ici, près de ce stupide pommier ! J’avais d’autres chats à fouetter que de rester me prélasser à l’ombre. Les kamas avant tout ! Il continua de me fixer avec son sourire un peu trop arrogant.

- Alors, qu’en dis-tu ? Tu auras beaucoup d’avantages autres qu’avoir le droit de venir ici...

Mais avant que je ne puisse répondre, il se mit à rigoler à gorge déployée. Peut-être avait-il remarqué que j'essayais malgré moi de ne pas arborer sur mon visage mon habituelle expression exaspérée. Ce n'était vraiment pas facile de faire semblant d'être intéressée par quelqu'un. Et il me regardait encore avec son air arrogant et séducteur. Qu'est-ce que c'était énervant ! Comme s'il me prenait pour l'une de ces admiratrices. Attendez... Mais oui c'est ça ! Une admiratrice ! Me faire passer pour l'une de ses fans était la meilleure idée pour arriver le plus vite à son porte-monnaie. Je n'avais plus qu'à rentrer dans son jeu. Et puis apparemment si j'acceptais de devenir sa servante j'aurais droit à de nombreux avantages. Cela pourrait m'être très utile...

Puis il reprit la parole sur un ton étonnement courtois.

- Pardon pour ma brusquerie... Je suis Shaad Princeton, Roi des classes 1 et de ce petit territoire pour le moment, le meilleur élève de ce pensionnat, et futur Roi du Monde, se présenta-t-il.

Roi du monde ? Il avait six ans ou quoi ? Bon, je ne devais pas le juger sur ça, après tout on a tous garder en nous une part de notre âme d'enfant... Ah non, pas moi. Mais j'avais cru comprendre qu'il avait l'intention de gagner du territoire au pensionnat, ça me paraissait être plutôt intéressant.

- Et tu es... ? me demanda-t-il.

Je me préparai psychologiquement à jouer mon rôle d'admiratrice. Je lui adressai un jolie petit sourire, passai une mèche de cheveux derrière mon oreille et pria une dernière fois pour que ce marché me rapporte gros.

- Je m'appelle Daisuke Yamazaki, de la classe 4, dis-je. Mais toi, je savais déjà qui tu étais.

Je ne pus m'empêcher de lui adresser un sourire en coin. Pas la peine d'essayer de jouer les filles impressionnées et toute gênée comme devant un beau garçon, je n'y arriverai pas. Je décidai plutôt de passer aux choses sérieuses.

- Ce marché que tu me proposes... qu'ai-je à y gagner ? lui demandai-je.

A peine venais-je de me présenter qu'il recommença à faire son intéressant. Visiblement c'était plus fort que lui.

- Mouahahah ! rigola-t-il. Bien sûr que tu sais qui je suis ! Personne n’ignore ou ne peut l’ignorer, je suis le seul et unique Shaad. Par contre, je t’avoue que je ne te connaissais pas, ravi de te rencontrer Daisu.

J'étais à deux doigts de mettre mon cerveau sur pause pour ne plus l'écouter se vanter à tout bout de champs. Mais il déborda sur un sujet un peu trop sensible à mon goût. Daisu ? C'était quoi ça ?! Je détestais les surnoms et en particulier celui-là. C'était celui que me donnaient mes parents et mes ex-amis lorsque j'étais encore une petite fille douce et aimante. Je n'était plus cette fille là et ils n'avaient cessés de me le rappeler. Ce surnom ranimait en moi une étrange sensation de dégoût mais aussi malgré moi de souvenirs agréables.

Puis j'attendis ma réponse. Qu'est-ce que ce marché allait-il m'apporter ? Je fondai de grands espoirs sur lui. Après tout il était riche, alors je pouvais sans aucun doute espérer beaucoup de chose.

- Ne me déçoit pas Shaad ! pensai-je
- Hmm, et bien déjà, tu serais sous ma protection, ce qui est déjà beaucoup, mais vu que tu me plais bien, tu auras le droit de venir ici autant que tu veux, et après... A toi de voir.

Etre sous sa protection... J'avais un pouvoir de guérison et je pouvais m'en servir à chaque fois que j'étais blessée, mais il était vrai que cela me plairait de ne plus devoir me soigner à chaque fois que je mettais un élève en rogne, et cela m'arrivait très souvent. Il venait de marquer un point. Mais l'argent dans tout ça ?

- Ah oui, tes soucis de finance seront fini, si tu en as, ne t’inquiète pas, mouahahaha !!!

Aaah bah voilà ! Il venait enfin de prononcer la phrase de mes rêves ! Je n'avais aucun problème d'argent et pour tout dire je commençais à en avoir pas mal. Mais j'étais une personne de particulièrement radine, alors je ne dépensais aucune de mes précieuses pièces.

Un sourire radieux illumina mon visage. L'argent était vraiment la chose qui pouvait me faire sourire de la sorte. Fox, qui était toujours posé sur mon épaule jappa joyeusement en sentant que je devenais de bonne humeur. C'était assez rare chez moi alors il en profita en se frottant contre mon cou. Mais l'heure était à la négociation, pas à la tendresse. Je le repoussai d'une main. Vexé, il se mit dos à moi et il prit un air renfrogné. Je levai les épaules d'indifférence et reporta mon attention sur Shaad.

- Si tu as des demandes quelconques à faire, vas-y, en espérant pour ces négociations qu’elles soient raisonnables.
- Des demandes ? Bien sûr que j'en ai, lui répondis-je. Si je deviens ta servante, comme tu dis, je tiens à être payée comme il se doit. Un paiement équivalent aux services que je te rendrai. Je ne fais pas dans le bénévolat moi !

Je m'arrêtai un instant. J'avais peut-être été trop directe sur ce coup là. Ça ne faisait plus tellement ''jeune admiratrice prête à tout pour plaire à son idole''. Mais à mon avis il avait déjà dû s'en rendre compte, puisque je jouais très mal la comédie. Et de toute façon au point où j'en étais, je ne pouvais que continuer à aller droit au but.

- Mais j'ai surtout une question, continuai-je. Tu dis que je pourrais être sous ta protection, mais es-tu au moins capable de me protéger ?

Cette question allait sans doute toucher son orgueil de plein fouet mais je continuai de le fixer, sérieuse.

- Il y a un tas de mecs comme toi qui prétendent être de puissants magiciens, à Tadakai. Mais les trois quarts se révèlent être de vrais bons à rien. Comment pourrais-je être sûre que tu ne fais pas partie de ceux-là ?  

Je continuai de le regarder et m’aperçus que quelque chose avait changé l'espace d'un instant dans son regard. Il c'était sans doute enfin aperçut que mon seul objectif était sa fortune. Mais ça n'avait pas l'air de le décevoir. Tant mieux, au moins un qui ne tentera pas de me mettre en pièce parce que j'aurai profité de son argent.

- Et bien sûr, ton travail sera à la mesure de ton salaire. C’est simple, tu veux devenir riche ou pauvre ? me questionna-t-il en affichant son éternelle sourire arrogant.

La question ne se posait même pas ! Aussi je me demandai quand même si je réussirai à supporter ce garçon pour de l'argent... Je ne le savais pas mais l'occasion était trop belle pour ne pas accepter. Après tout je n'avais qu'à garder ce que je pensais de lui pour moi et essayer de ne pas être trop désagréable.

Puis il sortit de sa poche un collier où pendait un étrange pendentif. Que compter-il faire avec ça ? A peine m'étais-je posée la question que j'eus la réponse. Quelques secondes après avoir pris le collier dans sa poche, un lion apparut derrière lui. Sans doute son familier. A peine arrivée, il se mit à se plaindre et à essayer de lui faire la morale. Mon Dieu, heureusement que Fox n'était pas doté de parole parce que je crois que j'aurais craqué !

- En tout cas, je te présente ma nouvelle servante, Daisuke Yamasaki. Mais tu peux l’appeler Daisu. Dorénavant, tu seras chargé de sa protection.

Il laisse cette tâche à son familier ? Bah, du moment qu'il est efficace, tant mieux. Mais quel flemmard quand même, pensai-je. Je souris doucement à cette pensée en me reconnaissant. Moi aussi je laissais souvent les autres faire le travail. Je secouai vivement la tête pour chasser cette image de la tête. Lui et moi on n'avait rien en commun !  

Soudain une autre voix retentit. Je me penchai légèrement sur le côté et découvrit que la queue du lion était en réalité un serpent. La créature avait deux têtes ! Alors cela voulait dire deux fois plus de plaintes, deux fois plus de morales et donc deux fois plus de maux de tête ? Une goutte de sueur roula le long de ma tempe.

Shaad me présenta son familier qui se nommait Tiamat. Le lion m'adressa un mouvement de tête que je lui rendit, accompagné d'un petit sourire forcé. Quand au serpent, il ne me regarda même pas.

Maintenant que les présentations étaient faites, je devais clarifier un point. Il avait encore recommencé avec son "Daisu" et il fallait que cela cesse, avant qu'une avalanche de sentiments enfouis au plus profond de moi ne se déverse. Ce surnom me rappelais bien trop de souvenirs.

- Par contre les ''Daisu'' ça ne va pas être possible, dis-je légèrement frustrée. Je n'aime pas les surnoms. J'ai un prénom et c'est Daisuke.

Je détournai un instant mon regard mais le redirigeai aussitôt sur Shaad, pour éviter de dévoiler une de mes faiblesses.

- Pour le reste, je voudrais savoir ce que tu serais capable de faire pour moi si tu devenais ma Servante, tu devrais être contente, je te laisse le choix.

Question très pertinente. Qu'est-ce que je serais capable de faire pour lui ? Je ne faisais jamais rien pour les autres, tout était pour moi et à moi seule. Il allait falloir que je change certaine de mes habitudes.

- J'ai un certain talent pour me procurer de l'argent, mais je doute que cela t'intéresse... rigolai-je. Sinon je peux te proposer ma compagnie. Il paraît que je suis quelqu'un de détestable, mais je veux bien faire un effort pour toi, continuai-je avec un sourire en coin.

Tout à coup toute une liste de chose me vinrent à l'esprit. C'était grâce à l'appel de l'argent, cela ne faisait aucun doute.

- Mon pouvoir de guérison me permettrai de te soigner si tu tombes malade ou te blesse. Je pense cuisiner convenablement, tout comme faire la lessive. Je sais parfois faire des compliments, j'ai quelques connaissances en massage du dos. Et tout un tas de trucs comme ça. Je peux même te mettre des baffes si un jour tu as envie de te faire frapper par une fille.

Je terminai ma liste avec un petit sourire convaincu.

- Par contre juste une chose, ne pense même pas à me demander de t'appeler ''Maître". C'est non.

Je remarquai un regard intrigué s’installer sur son visage. A tous les coups il avait aperçut mon détournement de regard, même s’il avait durée à peine quelques secondes. Je devais faire attention, ce n’était pas mon genre de dévoiler aussi facilement mes sentiments.

- Des choses à cacher ? me demanda-t-il.

Bien sûr que j’avais des choses à cacher ! Tout le monde en avait. Mais ce n’était sûrement pas à lui que j’allais me confier. Aux dernières nouvelles nous n’étions pas amis.

- Rien qui te regarde. Contentes-toi de me payer et je ferai mon travail.

Le sujet était clos et je n’avais pas l’intention de revenir dessus.

Puis il détailla chacun des points de ma liste. Peu de chose avait l’air de l’intéresser et en particulier ma compagnie. Il fallait s’en douter après tout. Mais mes pouvoirs de guérison sortirent du lot. Il s’avança alors vers moi.

- Bien, je suppose que nous sommes d’accord alors ? Je te protège, enfin Tiamat te protège et tu seras payée par semaine ou mois, au choix. Et tu seras ma masseuse et kiné. Ça te va ou tu as encore des demandes ? Esclave.
- Esclave ? répétai-je en levant mes sourcils.

Je les rabaissai tout de suite, en apercevant son sourire amusé. Ce mec était décidément un véritable gamin ! Je n'avais plus qu'à espérer que ma fonction se limiterait aux soins et non pas à nounou à domicile.

- Très bien, à partir de maintenant je serais ta guérisseuse personnelle, conclus-je. Maintenant tu n'auras plus besoin d'aller voir ce stupide infirmier. Et je tiens à être payée à la semaine, bien sûr.

Il me tendit la main pour conclure notre contrat. D'habitude j'aurais regardé cette main avec mépris et ennuie, mais aujourd'hui était un jour différent. Aujourd'hui était le jour où j'allais accepter le marché le plus fructueux, financièrement parlant, de toute ma vie. Alors je lui tendis ma main et serra la sienne, en lui adressant un sourire en coin satisfait.

- Maintenant si tu permets j'ai d'autres chats à fouetter, dis-je.

Mais avant de partir, je sortis de ma poche de veste un stylo. Je m'approchai un peu plus de Shaad et lui attrapai la main. Puis je me mis à écrire soigneusement dans le creux de sa paume.

- Voilà mon numéro de portable, lui expliquai-je. Si tu as besoin de mes services appelles-moi. Et surtout ne le perds pas !

Je rangeai mon stylo dans ma poche et fis volte-face. Je lui adressai un signe de la main tout en me dirigeant vers ma chambre.

- A plus patron, chantonnai-je avec un rare enthousiasme.