Le temps était au beau fixe, le soleil doré brillait avec force, les quelques immaculés nuages accrochés au ciel, par timidités, ne venaient pas couvrir ce glorieux astre. Le souffle du vent protégeait tendrement tout être vivant de la chaleur des rayons, elle n'était pas envahissante, elle chassait l'humidité ambiante et faisait profiter de sa fraîcheur. C'était une véritable bénédiction, une bénédiction doublée on considérant que nous étions un dimanche. Il était tôt le matin et ce matin-là, Yoshino voulait profiter du temps clément de la meilleure façon possible.

Sur le toit du bâtiment-dortoir de Tadakai se trouvait un jeune homme seul. Son dos reposait avec nonchalance contre le grillage et il se trouvait en face de l'entrée du toit. En vérité, il était impossible de passer le pas de cette porte sans tomber nez à nez face au mage. Seul les infâmes Sans-cœurs, seul les imberbes sentimentales, seul les âmes froides et les morts les plus rigides ne pouvaient trouver en ce garçon quelque chose de touchant. Car, qu'y a-t-il de plus beau qu'une joie franche, un plaisir innocent qui ne souffre d'aucune timidité et d'aucun vice ? Tel la félicité naïve d'un enfant. C'était un de ses moments intime ou par faiblesse car, baissant exceptionnellement sa garde, il révélait au monde entier un sentiment pur et vrais.

Il portait l'uniforme de l'école, ici, le vent chantait sensiblement plus fort et il emportait sa chevelure brune dans ses invisibles arabesques. Seuls les cheveux tenus par ses barrettes ne valsaient pas tendrement, oui, ces cheveux-ci et ceux qui étaient contre la paume de sa main et ses doigts. En effet sa main droite était collée contre le côté droit de son crâne. Ses doigts étaient entremêlés avec cette crinière dansante : prenez cela comme le signe d'une concentration intense. Sur son visage un doux plaisir se faisait ressentir. Un joli petit sourire était finement dessiné sur ces lèvres, un sourire heureux qui empourpra ses joues d'une légère teinte rouge. Son nez piquait droit vers les cieux, et les cieux bénissait son visage d'un éclatant teint.

Une tâche discrète dans le tableau était ses yeux. C'était des émeraudes pâles, le blême typique des aveugles ! Sa vue, arrachée de son corps, volait sans vergogne dans le bleu infini du ciel ! Voilà un nuage cotonneux de traversé ! Et a présent il volait parmi des oiseaux blancs. L'invisible sens pouvait voir la ville, le lac, Tadakai et bien d'autres choses. C'était une vision incroyable et la sensation du vol et le vertige de la hauteur semblaient lui envahir l'estomac. Ce fut si intense que Yoshino se demanda si le siège des sentiments n'étaient pas l'estomac au lieu du cœur. La vue n'était plus vue, mais vent !

Il ne connaissait pas de sensation plus puissante, plus incroyable et plus séduisante que délaisser ses problèmes et de cette fausse liberté absolu. C'était un garçon qui avait depuis longtemps oublié ce qu'était la confiance sans faille d'un ami et n'avait jamais connu l'amour, s'il ne fut jamais épris par ce sentiment, il l'a feint de nombreuses fois. Cet état à moitié de rêverie à moitié de concentration dura longtemps et rien, au non ! Rien ! N'aurait fait plus plaisir à Yosino qu'elle dure encore et encore, il se goinfrait de plaisirs par gourmandise c'était un de ses pêchers, mais n'est-ce pas celui aussi de l'humanité ? Le destin était sage et surtout d'une logique sans faille. Il résulte précisément et seulement du passé, il est se qu'on appel le hasard et il allait interrompre sa semi-transe par la plus douce des manières, une surprenante rencontre.

… bonjour...

La voix d'une jeune fille arriva à ses oreilles, une voix timide et juvénile. Pourquoi lui dire bonjour ? Seulement bonjour. Elle aurait pu, à sa guise, l'ignorer et rien ne l'obligeait à faire preuve de civilité. Son désir de faire connaissance apparu évident aux yeux aveugles de Yoshino. Sa réserve resplendissait dans ce simple mot. C'était une pudeur bien japonaise et il était encore heureux qu'elle lui adresse la parole. Mais la question, était quoi répondre à ce simple mot ! C'était son interrogation éternelle, ''quoi répondre ? ''. Pour une fois, il n'y réfléchit pas longtemps. Yoshino avait le talent de ne pas répondre par un simple mot, il aimait faire réagir. Il se plaisait à parler et ignorait son in-familiarité avec les inconnus. Il négligeait parfois autrui et l'ennui que pouvait leur provoquer ses innombrables mots. C'était égoïste de sa part.

Étant aveugle sur sa situation, il ne pouvait pas savoir à qui il avait affaire. C'était une fille, jeune et inconnu. Il n'avait pas plus d'information et ignorait tout d'elle. Quelle force l'animait, quel pouvoir elle possédait et quelle beauté enchantait son visage. Il réfléchit un petit moment sur la situation et cela lui plut. Il ne fit pas un geste en réponse à la salutation, il gardait cet air sublime de celui qui subit un plaisir. Il parla lentement, sans ramener sa vue vers lui. On pouvait deviner sa joie dans sa voix, c'était d'un incroyable satisfaction !

Bonjour ? Oui, bonjour. Est-ce mes yeux d'aveugles qui te gênent ou ma présence était-elle seule responsable à ta timidité ? Si l'une ou l'autre te pose un quelconque problème je serais ravis de te laisser ma place car, il est vrai que ma présence n'est pas nécessaire pour ce que je suis en train de faire. Quoi que ... je donne l'impression de ne rien faire et, note, cela vaut mieux ainsi.

Une fois son discours terminé, il se mit en mouvement sans attendre la réponse. Il se mit à marcher droit devant lui avec la lenteur propre aux aveugles. Son visage était tourné vers l'étrangère, et le monde entier aurait juré qu'il se dirigeait vers le beau de ses prunelles bleues. Sa vue lui montrait des grâces connues seulement des oiseaux et cela le troubla au plus haut point. Ses joues s'en pourprèrent un peu plus et l'univers aurait pu croire que son écarlate lui venait de quelques honteuses idées. Un malentendu, tout pouvait porter à un malentendu, mais à l'heure actuelle, Yoshino ne pensait qu'à la splendeur des cieux et aux charmes de ses habitants.

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