Raikou regardait tout ce beau monde brailler. Qu'est-ce que c'était ridicule. Quand l'une n'hurlait pas qu'elle était perdue, l'autre lui répondait méchamment alors que toutes deux étaient dans la même situation. Et par dessus tout, un grand mec, qui dévisage tout le monde d'un air froid, voire méprisant. *Mais oui mon garçon, tu es tellement au dessus de tout ça, ignorant toutes les jolies demoiselles passant autour de toi. Tu es gay, c'est ça ?* Tss. Raikou ne comprenait pas toutes les filles qui faisaient des courbettes devant lui, franchement, quelque pourrait bien être la plus belle personne du monde, si cette dernière se montre froide, impassible et méprisante, personne ne pourra lui parler. Mais si un mec comme lui attirait tant de femmes soumises, le gentil sourire trompeur et le charisme inégalable  de Raikou en attirerait bien plus. Oupas.

"Maintenant si tu pouvais arrêter de parler assez fortement ce serait très gentil, ce n'est pas pour dire mais ça résonne un peu, de plus ce n'est pas en courant et gueulant partout que tu vas attirer quelqu'un ou trouver le chemin, tout au plus ils s’enfuiront car tu les as effrayés ou tu risque d'avoir une sanction. Enfin, si l'on veut trouver ce que l'on cherche autant arpenter les différentes salle du hall au lieu de rester immobile, nous trouverons bien ."

Tiens, mais ce ne serait pas la voix d'Edéa ? Cette fille n'a vraiment aucun sens de l'orientation ! Franchement, Raikou s'étonnait qu'elle ne l'ai pas déjà dégoûté. Qui est assez stupide pour se perdre dans un bâtiment comme celui-là ? Il suffit de regarder toutes les salles une à une, ou regarder un plan, si on est pas trop stupide. La jeune fille aux cheveux roses, Ev, d'après ce que l'hybride avait pu comprendre, étouffa un "oh" devant un panneau qui était plutôt loin par rapport à elle. Suffisamment près pour décrypter la police illisible qu'utilisait Tadakai quand il ne restait plus beaucoup d'encre dans l'imprimante ou la photocopieuse, Raikou lut "Bureau d'Administration". Son désespoir pour le petit groupe tripla. Finalement, il y avait des pancartes ici. Autrement dit, il était super facile de se repérer, enfin, a priori. Voyant Kiba caresser tendrement une bête, il souffla

des paroles trop basses pour qu'on l'entende.:

Bon, peut-être que Raikou l'avait vite jugé, mais les deux jeunes filles, bien qu'ayant un sens d'orientation digne d'un lamasticot, étaient agréables à regarder, alors les emmener dans une chambre... MOUAHAHAHAHAHAHHAHAHAHAHA.

"Salut les amis de Carotte, vous êtes perdus malgré les pancartes directives omniprésentes et les gentilles personnes vivant ici adorant saluer les petites jeunes filles ?"

Raikou ressentit un brusque choc. Edéa lui bondit dessus en hurlant son prénom, comme ravie de l'avoir à nouveau vu. Elle se pressa contre lui en enfouissant sa tête dans son torse -s'il avait eu des seins, ç'aurait été magnifique-. Le jeune homme posa sa main sur la tête de la mignonne petite créature qu'était Edéa ; il serait gêné de ne pas lui rendre son affection malgré sa tendance à être méprisant avec les gens qui aiment les gentils câlins. C'est la faute de ces gens là si Ebola se répand si vite.

"L'amie" d'Edéa prit la main de l'autre garçon et murmura une question, enfin un ordre, enfin un ordre-question. Ne préférant pas s'interroger sur quelque chose qu'il n'avait pas beaucoup travaillé, à savoir les messages subliminaux, Raikou prêta à nouveau attention à Edéa. Elle semblait à nouveau perdue en vérité, non pas parmi des flots de haie (logique feuille eau oklm) mais parmi des flots de personnes pas toutes accueillantes et décidément étranges. Bah, finalement, bien qu'il ait du mal à l'avouer, il se sentait très content d'avoir rencontré Edéa au labyrinthe. Quel enfer ce serait d'être seul ici.

 "Ahah ça faisait longtemps ma petite carotte en or ~   Alors, tu t'y retrouves avec tous ces gens-là ? Parce qu'entre la paumée naïve et le muet givré comme un lapin crétin... Vous cherchez quoi, là ?"

"Hihi , oui ça faisait longtemps. Hum.. pas vraiment je suis pas trop bonne en orientation et ducoup j'ai du mal a me repérer... C'est méchant de les insulter enfin, ils ont l'air gentils pourtant et le gars lapin c'est pas un lapin, fin je l'aurais reconnu quand même.."

Tss, pour qui le prenait Edéa ? Bien évidemment qu'il ne pensait pas que c'était un lapin, il n'avait pas les yeux complètement crevés non plus ! Vous croyez vraiment que sa queue est un petit pompon blanc ? Et pourquoi s'acharner à les défendre alors qu'elle savait très bien que Raikou était toujours hautain dès la première rencontre. L'hybride se retint de lui cracher des méchancetés car sa réponse n'était pas supposée être péjorative, mais le lion était quand même sur les nerfs.

"J'avais remarqué.", se contenta-t-il de répondre d'un air neutre plus froid que chaleureux.

Raikou regarda les deux autres personnes qui cherchaient toujours leur chemin. Était-ce si compliqué de jeter un coup d’œil au plan ? M'enfin bon, la fille semblait le genre de personne à demander son chemin, alors peut-être qu'elle irait faire cela à l'office.

"Hey vous deux, je ne pense pas nous trouverons les dortoirs dans les bureaux d'administration, a mon avis ils sont plus de l'autre côté non ? Après c'est comme vous voulez faire mais moi dans mon cas c'est de ce côté que je vais.", dit la lapine.

Sur ces mots, Edéa s'écarta d'un bond croquignolet. Tss, elle cherchait vraiment le contact avec les autres, vous ne trouvez pas ? Comme s'il ne suffisait pas. Le grand homme hocha la tête. Quant à la jeune fille aux cheveux roses, l'hybride lion ne put voir sa réaction. Carotte retourna vers lui et attrapa ses sacs en souriant avant de se retourner encore une fois en disant :

"Si vous avez faim j'ai des donuts mais dépêchez-vous, je ne garantie pas leur sureté pour les dix minutes a venir hihi !"

Ah, et lui n'avait pas droit à l'offre ni à son air espiègle ? Tss, il se vengerait. Apparemment, il se pouvait qu'Edéa soit intéressée par les deux inconnus. Elle voulait les mettre dans son lit ou quoi ? Ah, et Raikou qui avait pensé avoir lâché  suffisamment de propos lascifs et licencieux pour la dissuader d'aller vers d'autres personnes... Eh bien, il faut croire qu'il allait devoir aller un peu plus loin là-dedans (t'as compris la blague). Le jeune lion commença par les regarder d'un air assez froid et effroyablement impressionnant puis se crispa.

"Moi j'ai faim. Si tu restes avec moi je te montrerai où sont les dortoirs", dit-il d'une voix maussade, traduisant son acrimonie, tout en lui prenant le bras et en le serrant fort d'un air plus dissuasif que rassurant.