C'était une belle journée qui commençait. Un petit déjeuner en compagnie d'Ombrage, juste tous les deux. Après tout, après la soirée riche en émotions qu'ils venaient d'avoir, il y a de cela quelques nuits, les deux personnes ont eu quelques jours pour récupérer. Les flammes d'Ombrage. Plusieurs fois, le jeune garçon avait tenté d'évoquer le sujet, mais la demoiselle semblait plutôt réticente à en parler. Cependant, elle avait accepté, juste avant d'arriver à la cafétéria, un rendez-vous en fin d'après midi, tous les deux, dans un endroit où elle ne risquait pas de faire de dégâts, ou plutôt, que si elle en faisait, ce n'était absolument pas grave. L'arène. Ayant déjà participé à son premier combat, le jeune garçon savait à peu près comment marchait l'endroit et avait fait une réservation pour eux deux, à 16h. Le temps de légèrement se préparer.

Car oui, Ryusaki n'entrait pas dans ce lieu les mains dans les poches. Contrairement à la dernière fois, le jeune garçon avait besoin de sortir du pensionnat, pour aller à l'autre bout de Nara, afin de rendre visite à son oncle... Pour lui emprunter son "arrosoir". Car ce n'était pas un arrosoir normal, mais un arrosoir magique... Ou plutôt, un fouet. Un fouet garni de dents de requin extrêmement acérées, ayant la particularité de pouvoir générer de l'eau. Et de l'eau, il en aurait besoin. Même si le débit de cette arme était si faible que l'oncle de Ryusaki l'utilisait comme arrosoir. Quant à comment il a mis la main dessus... Personne ne le savait vraiment, puisqu'il change de version à chaque fois qu'il raconte son histoire. Et après tout, tout ce qui compte, c'est que Ryusaki adorait jouer avec avant d'entrer à Tadakai.

Et le voilà ainsi arrivé, à l'heure indiquée pour se préparer. Le jeune garçon sourit en regardant les tenues, toutes trop grandes pour lui, excepté une tenue qui avait été réparée et remise à neuf depuis la dernière fois : Une robe rose pour gamine de 10 ans avec des petites ailes de fée à moitié transparentes, seul habit à sa taille dans ce vestiaire. C'est donc tout content qu'il l'enfila, voyant qu'elle lui allait toujours comme un gant. Cette fois-ci, cependant, le jeune garçon ne prit pas d'armes dans le coffre à jouets acérés, ayant son propre jouet qui faisait mal accroché à sa ceinture. Théoriquement, il n'aurait pas à l'utiliser, mais bon. On ne sait jamais.

Le voilà ainsi entré dans l'arène, où Ombrage l'attendait, une arme à la main. Une épée? Mais... Ca, par contre, ce n'était pas prévu. Oui, c'était toujours utile, cela pouvait toujours servir... Mais leur objectif n'était pas de se taper dessus jusqu'à ce que l'autre perde tout son sang. C'était censé être un combat amical, qui n'avait qu'un but...

"Mais qu'est ce que tu fais avec cette épée, Omby-chan? T'es censée me cramer, apprendre à maîtriser tes flammes... Je crois pas qu'on ait le temps de s'amuser avec."

Oui, Ryusaki avait beau dire que ce n'était pas le but et qu'ils allaient combattre uniquement avec leurs pouvoirs, il avait aussi sa propre arme à la ceinture. Arme qu'il activa d'ailleurs discrètement, déposant quelques gouttes d'eau sur ses mains. Mains qu'il porta ensuite à son visage, près de ses deux grands yeux devenus larmoyants avec une moue toute triste.

"Sauf si tu as envie de me blesser et de me faire vraiment du mal? Moi... snif... Tout ce que je voulais... snif... C'était juste t'aider... snif... juste te faire plaisir..."

Certes, les larmes étaient fausses. Mais le jeune garçon a bien appris à maîtriser ce ton implorant avec la pose trop mignonne à qui personne ne pouvait refuser quoi que ce soit. A chacun ses armes, après tout...

Oh? Si son visage ne laissait pour l'instant absolument rien paraître, le jeune garçon souriait intérieurement, se disant qu'il était toujours aussi doué pour faire la comédie et obtenir ce qu'il voulait avec un air trop mignon. Cependant, il fallait qu'il s'entraine à ce sujet s'il ne voulait pas rouiller et que cet air de chien battu soit toujours aussi efficace. Entre deux pleurs, le jeune garçon observait attentivement la demoiselle en face de lui, qui semblait totalement désemparée face au jeune garçon. Même si ses mains sont montées devant son visage, le jeune garçon pouvait y lire de la peur, de l'angoisse. Et... Des flammes apparurent à ses pieds. Pour l'instant, ce n'était pas grand chose. Certes, les flammes brûlaient un peu, mais cela ne semblait pas aussi chaud que les flammes de la nuit dernière. En même temps, ce n'était pas les mêmes conditions, ils sont cette fois en extérieur, mais... C'était juste une impression. Il fallait noter dans un petit coin. La peur de blesser ne produit pas de bonnes flammes... Mais en même temps, c'est logique, puisque par définition, elle ne voulait pas blesser.

Cependant, il fallait mettre la demoiselle dans de bonnes conditions. Si Ryusaki pouvait lui faire lâcher son arme aussi facilement, c'est qu'il y avait un problème avec son innocence. S'il était aussi facile de l'avoir, une personne moins bien intentionnée que lui pourrait lui causer beaucoup de tort, et il fallait qu'elle retienne la leçon. On ne retient jamais ses coups dans un combat. Surtout quand cela implique des pouvoirs pouvant aisément faire beaucoup de dégâts. C'est donc toujours en pleurant, cette fois un tout petit peu pour de vrai parce que mine de rien, ça faisait mal aux pieds d'avoir des flammes qui lui léchaient les chevilles, que le jeune garçon courut, toujours avec son air de chien battu, vers la demoiselle, comme cherchant du réconfort dans ses bras en fuyant les flammes.

Et ce n'est qu'une fois suffisamment près d'elle que le jeune garçon eut quelques remords. Elle ne voulait plus lui faire de mal... Lui n'avait jamais voulu lui en faire. Cependant, il était bien obligé s'il voulait. Oh, et puis zut. Faire appel à son imagination serait certainement moins douloureux... Mais tout de même. Ainsi, lorsque le jeune garçon fut à portée, qu'il se laissait faire dans les bras de la demoiselle, Ryusaki monta sur la pointe des pieds et porta ses lèvres au cou de la demoiselle avant de remonter à son oreille comme pour lui susurrer un mot doux...

"... Idiote."

Et brusquement, le jeune garçon repoussa son adversaire. Ce n'était pas un coup à proprement parler, car Ryusaki ne voulait absolument pas faire de mal à la demoiselle. Du moins, pas physiquement. Du moins, pour l'instant. Mais c'était suffisant pour la repousser en arrière, suffisamment pour que la demoiselle soit hors de sa portée. Toute trace du Ryusaki larmoyant et pleurnichard avait totalement disparu, laissant place à un Ryusaki plutôt en colère et déterminé. Qui cria sur sa camarade de chambre.

"Mais qu'est ce que je t'avais dit ce matin? Ne t'inquiètes pas pour moi et ne retiens pas tes coups! Combats-moi avec tes flammes, et juste avec tes flammes, car tu n'auras peut-être pas d'épée à ton prochain combat! Mais non, tu ne m'as pas écouté, t'as préféré changer de sujet. Tu imagines si c'était un mage avec un pouvoir de transformation? J'ai même pu atteindre ton cou, imagine ce qui se serait passé si j'avais mordu au lieu de faire un bisou? Comment peux-tu être aussi naive? Nous sommes en combat, j'aurais pu te faire bien pire! Mais, t'as oublié tout ce que j'ai dit ce matin, n'est-ce pas? Tssss... Je me demande vraiment si je peux te faire confiance. "

Ce que Ryusaki avait fait exprès d'oublier de mentionner... C'était que cette colère et cette méchanceté dont il venait de faire preuve sont aussi totalement factices. Il ne pensait pas du tout la deuxième partie de ce qu'il disait. Et, après tout, le matin même, il l'avait prévenue. Qu'il était désolé, qu'il s'excusait d'avance s'il disait des trucs méchants et qu'il n'en penserait pas un mot. Que cela serait, et désormais est, dans le seul but de provoquer des émotions chez la demoiselle pour voir si les flammes générées sont plus faciles à contrôler ou non, plus puissantes ou non. Et qu'il tenterait de provoquer toutes sortes d'émotions chez la demoiselle... Positives ou négatives. Et si elle a réellement oublié leur conversation du matin... Alors ce serait plus facile pour le jeune garçon de jouer avec les émotions de Ombrage. Et c'est avec un faux mélange de dédain et de déception que le jeune garçon regarda son adversaire. Attendant la réaction émotionnelle qu'elle pourrait avoir. Tristesse? Déception? Colère? En tout cas... Probablement de quoi être brûlé vif.

Tic, toc. Les paroles de Ryusaki semblaient avoir eu un drôle d'effet sur Ombrage. Difficile de réellement voir ce qui animait la demoiselle en ce moment, mais une chose était sure, elle semblait en proie à de nombreuses émotions qui se chevauchaient. De la tristesse? De la colère? Le ton de la voix de la demoiselle ne disait pas grand chose. Un peu trop faible pour être de la rage absolue. Un peu trop de conviction pour être de la tristesse. Et un visage toujours un peu choqué... Non, c'était plus un mélange qu'une émotion absolue.

Elle n'avait toujours pas bougé. Comptant les secondes depuis sa petite tirade, le jeune garçon trouva qu'il avait même le temps de calculer combien de coups il aurait pu lui porter pendant sa phase de choc. Cependant, Ryusaki s'en voulait toujours un peu, et préféra ne pas en profiter. C'était une phase de choc émotionnel après tout... Mais c'était la seule fois qu'il laisserait Ombrage récupérer un peu. Trois, quatre coups? En tout cas, s'il avait autre chose en réserve, il pourrait largement préparer une grosse attaque. Ce qui, heureusement, n'était pas vraiment le cas.

Ah. La réaction commença à venir. Dans ses mains, une petite flamme commença à... Ah ben non, c'était vraiment une petite boule de feu qui se formait, qui prit le jeune garçon un peu de court lorsqu'elle fut lancée. Apparemment, elle n'avait pas visé à côté, et cette boule allait tout de même assez vite. Un peu plus petite que son visage, mais bon. Le jeune garçon esquissa un sourire et plongea... Tête la première vers cette boule de feu. Oui, ça ne servait pas à grand chose de tenter de l'esquiver. Après tout, c'est pour mesurer des puissances qu'il était là.

C'est beau. Il n'avait environ qu'une demi-seconde pour apprécier le spectacle qui lui venait en pleine face. Ouvrant grand la bouche, le jeune garçon se rendit compte que, tout de même, la boule de feu était plus grande que sa propre bouche. Tant pis. Ryusaki put juste croquer dedans, en plein milieu, aspirant un peu, afin d'en absorber une partie; Mais ce qui resta à l'extérieur de sa bouche explosa alors, soufflant le jeune garçon en arrière et lui causant quelques brûlures. Ryusaki tomba ainsi à la renverse, le visage bien rougi par cela. Et oui, cela faisait mal. Mais... Il lui suffit d'avaler pour que ses brûlures guérissent et qu'il n'ait plus rien.

Se passant la langue sur les lèvres pour apprécier le goût de la boule de feu qu'il venait de se prendre, Ryusaki se remit à sourire. Avant de tout de suite se rendre compte qu'il ne devait pas et qu'il fallait qu'il continue son acte. Attendant une petite seconde au sol, le jeune garçon avait ses sens à l'affut, mais... Ombrage semblait plutôt attendre, encore gênée par ce qu'elle venait de faire. Ryusaki soupira alors... Avant de se relever d'un bond et de courir, assez vite, vers Ombrage. Elle était encore assez proche, donc, il avait encore l'élément de surprise. Suffisamment pour lui rentrer dedans, et profiter du choc pour la faire tomber en balayant sa cheville, tout en passant une main dans son dos pour la tirer vers l'arrière au niveau de sa nuque... Même si c'était plus pour que le choc de la chute soit amorti par sa propre main plutôt que par la tête de la demoiselle.

Les deux personnes se retrouvèrent ainsi allongées sur le sol de l'arène, le jeune garçon au dessus de la demoiselle.

"Comme tu peux le voir, j'ai absolument rien. Encore une fois, ne te soucies pas pour moi. Ne te retiens pas, et déchaîne toi. N'aies aucune crainte à me brûler vif."

Dans sa position, Ryusaki était vraiment à bout portant. Là, il ne pouvait absolument rien esquiver si Ombrage lui envoyait quelque chose à la figure à cet instant. Cependant, le jeune garçon ne voulait pas d'une simple attaque, mais d'une émotion absolue. Toutefois, malgré ce qu'il venait de dire, Ryusaki avait encore des remords à provoquer la demoiselle. Il fallait qu'elle oublie ses sentiments, mais... Lui même avait beaucoup de mal à ce sujet. Oh, en y réfléchissant, il lui était simple de les oublier. Il suffisait juste qu'il s'adonne à sa faim et ce serait réglé. Mais son but n'était pas de faire du mal à la demoiselle, mais que cette dernière libère son potentiel et donne son maximum.

"Imagine, très chère. Imagine que je suis un vilain mage noir. Imagine que j'aie commis un meurtre, et que je dis à tout le monde que c'est toi qui l'as fait. Imagine que je viens de voler ton porte-feuille. Imagine que je suis en train d'insulter tes amis. Tes parents. Imagine que je suis en train de torturer Ludicra."

Intérieurement, le jeune garçon espérait que tout cela suffise. Ou du moins, Ryusaki espérait qu'elle perde tout contrôle pendant un instant, afin de voir si des flammes de colère pure étaient plus puissantes ou non que ce qu'il venait de recevoir.

Oh. Un joli sourire de la part d'Ombrage, un sourire qui ne présageait pas grand chose de bon de la position où il était, un sourire qui indiquait qu'elle avait compris et qu'elle allait faire exactement ce qu'il lui avait demandé. C'est donc avec un petit sourire d'impatience aussi que le jeune garçon vit une main se placer sur son visage. Oh? Ryusaki se sentit rougir un peu à cette étrange caresse. Ah non, il rougissait plutôt du fait que cette main commençait à lui brûler le visage. Par réflexe, le petit blondinet se décala de la direction opposée de la main, avant de se faire repousser et déséquilibrer. C'était pas mal. Mais il en fallait tout de même plus. D'abord, tenter de ramener un peu les flammes sur ses joues plus proche de sa bouche afin de les aspirer. Et ensuite, féliciter la demoiselle qui serait certainement en train de... Ah ben non.

Il y avait un souci. Ombrage semblait incapable de se relever. De par sa position, il semblait qu'il lui était arrivé quelque chose à la cheville. Peut-être, en la faisant tomber il y a quelques instants, le jeune garçon lui avait tordu la cheville sans le vouloir? Cependant, ce n'était pas vraiment le moment de sortir des signes d'inquiétudes. Même s'il en était responsable... Il s'agissait d'un combat après tout. Et le fait que la demoiselle se concentre plus sur son propre état que sur son adversaire était quelque chose de très inquiétant. Une erreur qu'elle ne pouvait faire qu'une seule fois... Et heureusement qu'elle le faisait avec lui plutôt qu'avec quelqu'un d'autre.

Ryusaki sortit une petite pile électrique de sa poche. Un modèle carré, avec deux bouts en haut et rien en bas, indiquant une charge de 9 volts. Une pile basique, certes moins courante que l'universelle à 1 volt 5, mais qui servait quand même de batterie pour les objets portables sans fil nécessitant un peu plus d'électricité que des piles simples. Pile qu'il porta à ses lèvres, avant de la serrer dans son poing. Puis, prenant un air déterminé et mécontent, le jeune garçon pensa aussi fort que possible, sans pour autant laisser sortir un mot de sa bouche, qu'il espérait que la demoiselle lui pardonnerait pour l'acte qu'il se préparait à commettre.

Courant ainsi à nouveau vers la demoiselle, Ryusaki frappa d'un gros coup de pied, cette fois aussi fort que possible et sans retenue, directement dans la cheville blessée de la demoiselle. Pas bien difficile de savoir laquelle elle était, et impossible pour elle d'esquiver avec une mobilité aussi réduite. Si elle s'inquiétait de son état, frapper directement là où cela faisait déjà mal, où c'était déjà fragilisé, assurerait la fracture, tout en faisant crier la demoiselle de douleur. Et ce, dans l'unique objectif de pouvoir ensuite glisser cette pile rectangulaire dans la bouche de la demoiselle, sans qu'elle ne puisse réellement savoir ce que c'était.

"Voilà ce qui arrive, quand on est en combat et qu'on pense plus à soi qu'à son adversaire. Tu as des flammes. Tu peux t'en servir à distance. M'empêcher d'approcher, même si tu ne peux plus bouger. Quand tu te bats ainsi, tu ne dois pas laisser la douleur te paralyser ou t'aveugler. Laisse l'adrénaline, la colère monter en toi et crâmes l'ennemi, et ce de loin. Et seulement lorsqu'après que ce soit fini et qu'il ne reste plus rien de lui, qu'à ce moment tu peux arrêter d'attaquer et céder à la douleur."

Bien plus facile à dire qu'à faire, mais il s'agissait de la dure réalité des choses. Ses mains étaient encore libre, son cerveau était intact, elle pouvait donc très bien continuer à manipuler des flammes même si sa cheville était en vrac. D'ailleurs, c'était aussi pour cette raison que Ryusaki avait ajouté à la douleur. Une simple entorse pouvait ne pas causer beaucoup de dégâts mais faire mal tout de même. Ajouter une fracture permettait d'avoir des choses à régénérer... Et donc, permettre à la pile qu'il avait ainsi enchantée de faire son effet, et de pouvoir calmer la douleur et remettre l'intégralité de sa cheville en place. Qu'elle soit comme neuve, trente secondes après que la demoiselle ait avalé cette pile électrique.

Et paf! Ca fait des chocapics. Ca faisait aussi que Ryusaki commença à saigner du nez et recula en se tenant le visage. Souriant, rigolant légèrement même, heureux que la demoiselle ait compris ce qu'il voulait lui dire. Cela lui apprendrait de ne pas suivre ses propres leçons et de baisser sa garde pour pouvoir se lancer dans un monologue. Retirant ainsi ses mains, le jeune garçon laissa couler son propre sang à l'intérieur de sa bouche. Ce n'était pas par vampirisme ou parce qu'il appréciait particulièrement le sang, mais faire ainsi aidait tout de même un petit peu à la régénération. D'autant plus qu'il fallait qu'il commence à se soigner tout de suite si une suite arrivait. Et, oh joie, elle arriva.

Des flammes étaient apparues dans les mains d'Ombrage, et se sont projetées sur Ryusaki, mettant ainsi le feu à sa robe rose et l'obligeant ainsi à reculer. Un étrange sentiment de fierté et de chaleur commençait à monter en lui... Ah non, la chaleur n'avait absolument rien d'étrange puisqu'il commençait à brûler. Donc le voilà en train de commencer à aspirer ces flammes, ces délicieuses flammes, ce qui fut suffisant pour arrêter son hémorragie nasale. Cependant, l'assaut continuait malgré le fait que Ryusaki éteignait peu à peu sa robe, qui de nouveau prenait feu. Une fois, deux fois, trois fois. Des trous commençaient à apparaître et à consumer la robe tandis que les chocs avaient fait reculer le jeune garçon.

"Très bien, continue comme ça!"

Sautant sur le côté pour éviter une nouvelle petite flamme, Ryusaki avait tout de même du mal à tout éteindre. Les trous de l'habit étaient de plus en plus gros, et le jeune garçon repensa à son premier combat où sa robe avait fini dans un état similaire. En tout cas, même si ses blessures étaient guéries, à force de transpirer à cause de la chaleur, Ryusaki commençait à avoir légèrement soif. Cependant, maintenant qu'il avait réussi à éteindre sa robe, le jeune garçon se rendit compte qu'il était désormais un peu trop loin pour pouvoir directement attaquer. Du moins, l'assaut frontal n'était pas une bonne idée, et il lui semblait qu'Ombrage préparait une nouvelle attaque pendant qu'il cherchait à s'éteindre...

"Suis fier de toi Omby, j'suis sur que tu peux faire encore mieux!"

Cela commençait à avoir une bonne tête. Esquivant les flammes qui venaient vers lui et dévorant celles qu'il n'avait pas réussi à éviter, Ryusaki regardait peu à peu l'étrange métamorphose de la demoiselle. Métamorphose dont il se sentait tout de même plutôt responsable, mais cela allait tout de même dans le bon sens. Ombrage semblait avoir une affinité de plus en plus grande avec ses flammes, qu'elle pouvait non seulement faire apparaître, mais en plus les diriger vers le jeune garçon. Voilà ainsi les flammes qui enveloppaient ses avant-bras. Cela semblait plutôt prometteur. Maintenant, même s'il réussissait à s'approcher, il ne resterait pas indemne sur le coup. Croquant dans une flamme au vol, Ryusaki se mit à sourire. Cherchant maintenant à savoir comment il allait faire pour survivre lui même à cette situation.

Un avant bras. Deux avant bras. Deux bras entiers. Et apparemment, on ne pouvait pas vraiment lire de la douleur dans le visage d'Ombrage. Cela signifiait qu'elle n'avait pas mal, que ces flammes étaient sous son contrôle, qu'elle les endurait sans douleur. C'était plutôt... Non, on ne pouvait pas vraiment appeler cela de l'hésitation. Les attaques continuaient, difficile de comprendre ce que c'était qui la faisait légèrement chanceler. Tout ce que Ryusaki savait, c'est qu'il n'avait absolument pas le temps d'en savoir plus, d'en faire plus. S'il arrêtait de dévorer les flammes qui constamment fonçaient sur lui, il finirait dans la section des gravement brûlés. Et cela n'était pas une bonne idée. Il lui avait pourtant promis, qu'il serait toujours là, à l'aider dans sa tâche de contrôle des flammes. C'était un combat, un véritable combat, tout comme celui contre l'incendie de la nuit dernière.

Sauf que les flammes d'Ombrage commençaient à dangereusement se propager sur elle. Certes, elle ne semblait rien avoir pour l'instant. Certes, elle ne semblait pas affectée par sa transformation. Mais cette armure de flammes commençait à s'étendre de plus en plus. Etait-ce volontaire? Ou non? Ce n'est pas parce que tout de suite, elle n'avait pas mal... Ou plutôt... Il venait de lui dire de ne pas montrer de signes de douleur... Peut-être que... L'hésitation pouvait se lire dans le visage du jeune garçon. Qui secoua la tête pour chasser tous ses doutes. Il n'avait plus de conseils à donner, juste un peu d'inquiétude. Si cette armure de flammes recouvre la tête, alors il interviendrait.

"Tu peux le faire, Omby! J'ai confiance en toi!"

Evitant une nouvelle gerbe de flammes, le jeune garçon commençait à prendre le rythme sur ce qu'il devait éviter ou ce qu'il devait manger. Peu à peu, le jeune garçon s'approchait, tournant autour, changeant brusquement de direction pour éviter les attaques de la demoiselle. Un petit craquement disait que la robe du jeune garçon n'allait pas tenir encore très longtemps. C'est alors qu'un certain doute commença à s'emparer du jeune garçon, tandis qu'il approchait peu à peu.

"Il ne faut pas avoir peur du feu, tu peux le contrôler!"

Petit mot d'encouragement qui ne semblait pas atteindre la demoiselle... La laisser se vider en énergie de la sorte pour l'instant marchait plutôt bien, mais Ryusaki commençait à douter de ce qui arriverait une fois qu'elle en serait à court.