14h tapante, je revenais du bureau de la petite Ami, pardon, de la directrice de Tadakai. C'était assez étrange d'avoir pour supérieur et employeur, une élève. Une jeune fille de 17 ans qui devait gérer le pensionnat d'une main de maître, comme ça devait être épuisant d'être poussée dans la vie active avant la fin de ses études! Je compulsais mon emploi du temps en avançant vers le studio. Lundi libre, c'était cool, par contre j'assurais des surveillances d'exam un samedi matin sur trois de 10h à 12h. J'avais cours avec toutes les années, et toute la journée, voila qui allait bien m'occuper. Le nez dans mes feuilles, je faillit manquer mon virage et manqua une collision avec un élève lui aussi le nez dans ses bouquins.

J'arrivais devant le studio et clanchai, c'était ouvert, l'un de mes colloc devait être là. Mon shopping avec Zero c'était bien passé, nous avions pu discuter de plein de chose, apprendre à nous connaitre même si ce n'était pas encore de la franche camaraderie. Des fois elle avait un peu un balai dans le ... Tiens? Daxter ne dormait plus, je me demandais ou il était passé. Sûrement en train de faire un rodéo sur le dos de Mikhail, d'espionner le vestiaire des filles ou encore de piller les sous vêtements d'un voisin. Pitié faites que ce soit ceux d'un voisin et pas ceux de Zero. Mon familier avait l'air très éprit d'elle. Il savait ce qu'était l'amour au moins. Moi je ne me voyais pas en couple, je savais juste que je n'était pas attirée par les femme, mais je n'avais pas pour autant bavé sur un homme. J'avais des difficulté à me projeter dans une vie sentimentale.

Je rangeais mes papiers méticuleusement dans la pochette contenant mes cours. J'avais passé un bon moment à les rédiger et à les organiser. J'étais contente de mon travail et fin prête pour commencer mon boulot! J'avais même amené des artefacts du centre pour commencer l'étude en cours. La pochette était vide. Oui, vide, plus un seul cours à l'intérieur. Je retournais l'appart mais rien, j'avais du les oublier dans le train en venant. Quelle poisse! J'allais devoir tout refaire, j'y passerais la nuit!! C'est à ce moment que mon colocataire pointa le bout de son museau.

-Oh Kintaro, j'ai fais du bruit...J'ai perdu mes cours, pas de chance. Bon il faut que je me change les idées!

Qu'allais je bien pouvoir faire? Avec ce grand soleil j'avais envie de sortir, mais il faisait tellement chaud que j'allais vite me liquéfier. Les piscine devaient être prise d'assaut, et le lac devait être blindé d'étudiant. J'avais pourtant bien envie de me baigner, en plus j'avais acheté un maillot de bain exprès pendant mon shopping avec Zero.

-Dit Kintaro, tu connais un endroit ou se baigner en dehors du pensionnat? Parce que je suppose que les points d'eau vont être prit d'assaut et j'aimerai être un peu tranquille et non pas entourée de jeune hurlant et braillant.

Je ne voulais pas non plus que la première image qu'ils aient de leur prof soit une silhouette en bikini qui s'asperge de crème solaire. Une plage ou un truc du genre serait l'idéal mais je ne connaissais pas bien la ville et je risquais de me perdre en y allant toute seule. Avec un bon bain je serais revigorée pour réecrire mes cours, et puis si Kintaro venait aussi, j'aurais l'occasion de la connaitre d'avantage lui aussi! Si j'avais réussit à tenir une aprem avec Zero, discuter avec le félin serait un jeu d'enfant!!

-Tu veux m'accompagner? On pourra discuter un peu, vu qu'on va partager notre quotidien ,se serait bien d'apprendre à se connaitre!

Codée par Pomette

Il faisait tellement chaud que Kintaro se baladait torse nu, ou plutôt torse poil. L'expression était plutôt bien employé pour mon pauvre colocataire qui devait endurer la chaleur avec son pelage. Mais ne dit on pas que les poils thermo régulent la température du corps? Ce qui permet aux animaux de résister aux températures très froides, comme aux températures très chaudes. Cela ne s'appliquait peut être pas aux hybrides...J'étais très curieuse de tout ça, les hybrides commençaient vraiment à ma fasciner. Peut être pourrais en expérimenter un, un jour. Kintaro finirait bien par dormir. Il se rhabilla et approuva ma proposition.

-Tu es d'accord? C'est super! On va passer une journée hyper cool.

J'avais dit ça comme si c'était une mission capitale, voir vitale. Si je m'entendait bien avec lui, alors j'aurais finalement réussit à m'entendre avec mes deux colocataires et à me faire mes premiers amis. C'est vrai quoi, je n'avais pas envie que mes seul liens sociaux soient mes collègues à qui je ferais un sourire tout les midi à la machine à café. Ce genre de relation était un peu superficielle, sans profondeur. Je voulais tout connaitre d'eux et surtout les hybrides. Quelle chance d'être tombé avec un représentant de cette race! Mais là maintenant, il fallait que j'arrête de le dévisager comme un cobaye ou il allait trouver ça bizarre. Personne ne comprend jamais les scientifiques.

-C'est parti! On y va à pied?

C'est vrai qu'un endroit isolé serait préférable car j'avais oublier que les hybrides devaient se cacher des humains. Ce ne serait pas très agréable pour lui de passer la journée camoufler sous des vêtements, bonnet, la queue enroulée je ne sais où, il semblait avoir déjà assez chaud comme ça. Je m'était vite habituée à sa différence, mais les humains eux, feraient une attaque. Quoique, ils penseraient peut être qu'il se déguise, mais bon, vu son âge il attirerait les moqueries. C'était pareil pour ma magie, ne la contrôlant pas ou peu il ne fallait pas qu'elle se manifeste devant une personne dénuée de pouvoir magique. Je pourrait provoquer un tremblement de terre, un éboulement,  un ras de marée, un...OK on respire. Je pris une profonde inspiration et nous passâmes le portail de Tadakai.

-Tu es à Tadakai depuis longtemps toi?  Je ne connais encore personne moi et je dois bientôt donner mon premier cours! Tu enseigne le Japonais c'est ça? Pourquoi cette matière?

Oui je le bourrinais de question, mais la route était longue et ma curiosité n'était jamais satisfaite. Au vu de son nom il semblait Japonais lui aussi avait il toujours vécut au Japon, ou avait il voyagé? Il devait venir d'Hybriland normalement alors comme nt avait il apprit la langue, comment était il arrivé ici? C'était frustrant de ne jamais rien savoir sur les personnes qui nous entourent. On semblait avoir presque le même âge lui et moi et j'étais sûre qu'il avait voyagé plus que moi! Il a au moins fait Hybriland => Japon.  J'ai aussi fait un voyage quand j'était enfant mais ça ne compte pas vraiment. J'étais une autre personne à ce moment là.

-Moi j'enseigne l'étude des artefacts magiques, je ne sais plus si je te l'ai dit. J'adore étudier les objets, les décortiquer, les maitriser, les améliorer. Je mise beaucoup sur l'amélioration, car toute chose possède un potentiel inexploitée! Moi même on m'a améliorée!

Je m'emballais toujours quand il s'agissait de science mais j'allais peut être finir par le barber à un moment.

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Dommage. Je ne pouvais plus observer avidement Kintaro comme un sujet d'expérimentation X ou Y. Il réagissait hostilement par le biais d'un regard de dominant. C'était intéressant de constater que son coté animal prenait le dessus et qu'il tentait d'établir un relation de dominance entre nous. Encore heureux qu'il n'urinait pas devant sa chambre pour en délimiter l'accès. Niveau odeur ça aurait été cool, surtout quand l'un de nous dormait sur le canapé. J'avais donc comprit les message même si je n'étais pas une femelle Animale. Vraiment dommage, mais comme je disais, il allait bien finir par s'endormir.

Il m'apprenait qu'il enseigner le Japonais car il aimait communiquer etc. Mais dans ce cas n'importe quelle matière aurait fait l'affaire non? Enfin bref. Il ne divulguait pas beaucoup d'info? C'était une tombe oui! J'avais l'impression que devoir y aller à la tenaille pour le faire parler. Il se contentait de me répondre et devait se dire que je causais beaucoup pour une nana un peu timide. Ceci dit, son point de vue sur mon intégration me faisait plaisir!

-Les élèves ne sont pas trop difficile? Je dois avouer que moi c'est ça qui me terrifie. Je vais les menacer un peu dès le premier cours histoire qu'il comprenne qu est le patron. Peut être le virus Ebola...

Je réfléchissais à mon futur sujet d'exam, pourquoi ne pas l'axer sur les item de soin? Du genre, je les infecte à leur insu au virus Ebola, puis je leur ordonne de se soigner avec les Item de soins. Il n' y aura pas de discrimination, ceux ayant réussit auront tous 20/20. Et puis ça permet à l'école de garder un bon niveau. Avais je le droit de la faire? Aucune idée, mais on me disais toujours qu'il fallait prendre des initiative dans la vie, alors je prenais l'initiative d'inoculer un virus mortel à mes élèves pour tester leur compétence. J'aimais guetter les réaction humaines face aux situations de stress intense. J'en frissonnais presque d'avance.

Des choses cachées en lui? Oh non mais pourquoi me disait il ça? Il ignorait sans doute que ça ne faisait qu'accroître mon désir de l'examiner. D'ouvrir en deux cette cage thoracique, d'analyser le fonctionnement de ce corps mi humains, mi animal. Et ce cerveau, si mystérieux. Allais je y trouver des gênes humains? Animaux? Une nouvelle espèce? Tant de questions à son sujet et tant de frustration. Je doutais qu'il me laisse un jour l'opérer et le recoudre sans protester. Je pourrais au moins lui demander son groupe sanguin. Au moins ça...J'avais déjà un échantillon du sang de Zero. Nous avons enfin atteint la plage et nous quittions le bus quand Kintaro me demanda d'ou je venais.

Je n'avais aucun soucis avec mes origines mais je savais qu'il ne comprendrait pas forcément la vraie réponse. "Je viens du Ghetto Italien , on m'a achetée pour me faire venir au Japon", on m'avait bien sûr dit depuis mon enfance de ne pas dire ça à tout le monde. Premièrement car le traffic d'enfant était illégal, et que ce serait mal vu. J'avais cependant tout mes papiers, j'étais en règle, c'était mon arrivé qui ne l'était pas.

-Je viens d'un petit coin en Italie, mais je n'ai pas beaucoup de souvenirs de là bas en fait. Sinon Alecto est le nom d'une des sœurs des Erinyes dans la mythologie grecques. Les trois sœurs qui torturaient les hommes ayant rompu leur pacte avec un dieu. Et toi? ton prénom à une signification? Il me semble que Kin siginifie "Or". serais tu un homme en or?

Nous avançâmes sur la plage et durent longer la côte un moment avant de pouvoir ENFIN trouver un coin isoler. Mais tellement isolé que nous n'étions que deux. Comme si il y avait de la magie dans l'air pour le rendre invisible ou inaccessible aux humains. Une barrière? Mais pourquoi une barrière magique isolerait une partie de la plage? Je n'allais pas me plaindre. Je fit une grimace aux humains pour vérifier quelque chose et effectivement, ils ne nous voyaient pas. Nous avions disparut comme le reste de cette plage. Parfait, plus qu'espérer que d'autres mages ne viennent pas dans le coin. J'ôtais mes vêtements pour me retrouver en maillot, m'enduisit de crème solaire (merci le teint de cadavre) et installai mes affaires sur le sable déjà bouillant à cause du soleil.

-C'est plutôt cool ce principe de plage privative pour sorcier! Tu peux montrer tes attributs Hybrides, personne ne verra la différence. Ça doit être énervant de devoir se cacher en permanence des humains. Avant je ne sortait pas beaucoup pour ne pas déraper avec ma force, mais toi c'est pire, c'est physique. Certes, tu ne risque pas de tuer quelqu'un avec ton physique.

Il était beau oui, mais pas assez pour déclencher une crise cardiaque. La présence de ces oreilles et de sa queue aiderait suffisamment à ça. Je m'approchais de l'eau et commençai à y tremper mes pieds. La fraicheur de la mer était idéale par ce temps de canicule. De plus, je ne me baignais que dans des bains publiques d'ordinaire, pour plus de tranquillité. J'avançai dans l'eau d'avantage jusqu'à ce que l'eau atteigne mes hanches. Je sentit un poisson me frôler la jambes et sursauta en peu. Etrange...des poissons dans cette mer, si près de la côte. J'avais avancé un peu plus et deux autres gros poisson passèrent tout près.

-Cette mer à l'air très poissonneuse, c'est étrange non?

Le bruit du vent ressemblait également à une douce mélodie qui prenait des allures mystiques. Quelque chose me faisait penser que tout ne se passait peut être pas normalement sur cette plage. De plus les humains de leur cotés ne semblaient pas incommodés.

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Je faisais bien rire Kintaro, ça me changeait un peu de mon autre colocataire. Il avait l'air sympa et bien décoincé, je me sentais assez à l'aise avec lui. Le seul soucis c'est que chaque mot sorti de ma bouche semblait provoquer chez lui l'hilarité et je ne savais pas du tout d'où ça pouvais provenir. Je racontai n'importe quoi sans m'en rendre compte? Où bien avait il un trouble des muscles zygomatiques? Peut être était il tout simplement incapable de garder son sérieux. Encore quelque chose à aller vérifier, expérimenter, tester. Baisse les yeux Alecto, on ne regarde pas les êtres vivants comme de possibles sujets de dissection!

J'évaluais la situation, les nouvelles données s'offrant à moi. Nous avions trouvé un coin très agréable, isolé des autres humains "normaux". L'eau était à bonne température, mon maillot de bain m'allait très bien même si je surprenais des regards espiègle de Kintaro sur la ficelle de celui ci. Tire dessus petit hybride et j'aurais enfin un motif valable pour examiner ta carcasse. Le seul truc vraiment dérangeant, c'était ces espèces de gros poissons visqueux qui nous frôlaient de temps à autre, à intervalle de plus en plus rapproché. l'homme Loup/chien/Chat/Fennec se moquait de moi, mais non je n'avais pas peur des poissons, mais à ce rythme là nous n'allions plus pouvoir mettre un pied devant l'autre sans marcher sur un de ces animaux marins.

-Bien sûr que non je n'ai pas peur. Mais c'est assez désagréable comme sensa...

En parlantde ne plus pouvoir mettre un pied devant l'autre, Kintaro trébucha sas crier gare et se sentit l'air estival caresser ma poitrine. Je restais un instant sans bouger, cherchant du regard l'hybride qui avait disparut. Il refit surface un instant après, à la recherche d'oxygène et j'eus le reflexe préservateur de mettre mes bras devant ma petite poitrine.  Aussi petite soit elle ce n'était une raison pour l'exhiber. Je n'étais pas effrayée par la nudité car c'était stupide. Nous étions tous nés nus. Ceci dit ce fut un reflexe car on ne sait quelle pensées passaient par la tête des hommes. Ah bah oui le voila déjà en train de parler de gros truc entre les jambes. Allez savoir pourquoi mes joues s'empourprèrent violemment tandis que je repris mon haut de maillot et me tournai pour le remettre.

-Non je ne voit pas ce que tu veux dire. Mais bon quand même tu pourrais faire plus attention! oh...tu entends ça?

Une sorte de mélopée très lointaine émanait d'on ne sait où. Des notes douces et harmonieuse, à la vois mystique et enivrante. Cependant la musique était comme lointaine et proche à la fois. Comme si nous écoutions une chanteuse en collant notre oreille à la porte. Je me pinçai le nez et mit la tête sous l'eau, la mélodie me parut plus audible. Mais qui donc pouvait chanter sous l'eau? Quelle créature pouvait émettre un son si pur sous la surface? J'étais trop curieuse je devais aller voir! Cela faisait un moment que nous étions plus incommodés par les poissons, d'ailleurs je n'en voyait aucun sous l'eau. Même si j'avais la vue trouble, je ne voyais aucun animal.

-Ça te dit qu'on avance pour voir ce que c'est? Et ne retente pas d'arracher mon maillot. J'ai une force incontrôlable qui pourrait t'expédier sur la lune. Ce n'est pas une menace, mais comme l'illustre l'adjectif "incontrôlable", je ne pourrais rien faire si tu pousse mes sentiments à bouts et que ma puissance se manifeste.

J'avançai ensuite vers notre nouvelle quête, impatiente de savoir d'où provenait ce chant mélodieux. Il m'attirait irrésistiblement.

Kintaro espérait peut être une réaction plus poussée de ma part en arrachant mon haut de maillot? Mais je n'étais pas comme une certaine coloc "qui ne nous veut pas du bien". Je n'allais pas m'enrager, tout envoyer balader et hurler ma rage dans un flot vrombissant d'insultes. Insulte impliquant sa famille, ses ancêtres, ses animaux etc. le lot habituel d'horreur bien horrible. Haha. Pléonasme. Ceci dit c'était peut être courant chez les hybrides mâles de chercher à déshabiller les femmes, ça devait être du à sa testostérone. Nous étions dans la saison des amours? Peut être avait il ses chaleurs, où plutôt était il en rût comme on dit pour les mâles? Allez savoir, les hybrides étaient si différents de nous.

Ceci dit, Kintaro semblait lui aussi ressentir les effets du chant envoûtant que l'on pouvait entendre. Je pense qu'il avait la même influence sur nous deux : une irrésistible et incompréhensible attraction.  Cela venait de sous l'eau, un hybride poisson? Je ne pense pas, les hybrides poissons ne chanterait pas aussi bien , et d'où tireraient il leur pouvoir? C'était étrange je percevais à la fois de l'attraction et de l'hostilité, de la haine et de l'amour. C'était comme recevoir deux ondes différentes sur un poste de radio, on ne sait pas trop ce qu'on écoute mais le son émit est étrange. Je continuais d'avancer un peu, mais Kintaro semblait réticent. Son instinct semblait lui interdire de continuer, moi je n'en avait aucun alors je continuais sans trop savoir pourquoi ni même ce que j'allais trouver. C'était ça mon problème je voulais toujours tout trouver, les causes, les effets, les conséquences.

Après tout on ne savais pas ce qu'on allait trouver, et puis quel risque courrait on à aller voir d'ou provenait ce son? Mon colocataire aux cheveux rouges décida de plonger à son tour pour remonter plus tard reprendre de l'air. Une crevasse? Hum...intéressant, et si on rencontrait une ethnie sous marine? ça expliquerait la barrière magique car pour vivre sous l'eau ses créature étaient forcément magiques.  Mais oui c'est ça le soucis! Nous étions au milieu de l'eau et une fois sous la surface nous ne pourrions plus respirer... Je regardais autour de moi mais ne vit rien qui puisse nous aider. Ah si voila, les algues qu'ils nous fallait! je m'en saisit, puis récita une sort. En un tour de main elle étaient devenues des artefacts magiques. J'en tendis une à Kintaro.

-Moi j'y vais, libre à toi de me suivre ou de ressortir de l'eau la queue entre les jambes. Si tu veux me suivre, tu peux prendre cette algue, approche la de ton torse, elle enverra de l'air dans tes poumons. Me demande pas comment ça marche c'est assez long à expliquer. Par contre nous avons à peine plus d'une heure, suite à quoi elle se seront totalement consumées.

Je plaquais le végétal gluant contre ma poitrine et prit une grand inspiration avant de plonger sous l'eau. On y voyait trouble, je n'avais pas pensé à ça... Je nageais jusqu'à l'embouchure et attendit mon collègue. Il fallait faire un sacrée trajet à la nage pour y arriver! Un simple humain en aurait été incapable. Il avait donc une qualité certaine pour la nage, c'était son coté canin je présume. Je lui fit signe d'entrer dans le trou et passais à mon tout.  D'un coup la vue se dégagea, j'y voyais aussi clair qu'à l'extérieur. On aurait dit que quelqu'un essayait de nous simplifier la tâche au maximum. Le but était évident, cette chose ou cette personne voulait qu'on la trouve. Nous fîmes quelque mètre en profondeur et je vis un mur fissuré. Comme si un vestige de l'antiquité avait coulé ici, nous pouvions aisément passer par la fissure pour voir ce qui s'y cachait.

L'atmosphère était étrange, douce et dangereuse à la fois. On était détendu et mal à l'aise. Je regardais autour de moi quand je vit trois silhouette s'approcher. Mi-femme, mi poisson il me semble? Etait ce là un vrai spécimen de sirène? Comme c'était excitant je n'en avait vu en vrai! Elles m'intriguaient presque autant que les hybrides, il m'en fallait une! Je devais l'examiner et avec un peu de chance je pourrais en disséquer une, comprendre leur fonctionnement! Je n'étais pas une filles compliquée je me satisfaisais de plaisir simple. L'une d'elle nous pointais du doigt et je vis ses deux congénères s'approcher de Kintaro d'un air très...intéressé. Je n'étais pas jalouse mais je trouvais leurs dents très pointues tout de même...

Quand j'étais petite on m'a passé une cassette vidéo intitulée "La petite Sirène". Ce film m'avait énormément dérangé et avait soulevé beaucoup de question en moi. Bien sûr, tout soulevait des questions chez moi, mais là c'est plus que d'ordinaire. Après tout j'étais censé visionner le film comme toutes les petites filles de mon âge et passer à autre chose mais non. Quelque chose clochait dans ce film, quelque chose me dérangeait. J'avais réfléchit des nuits entière, lu des ouvrage scientifique à ce sujet, des traités de philosophie (très très ennuyeux), et enfin des contes mythologique. Tout d'abord, il été dit que l'existence des sirènes n'était pas fondé. Ensuite, il y avait diverse théorie sur des accouplements d'homme et de poissons, et sur leur caractère agressif. Si les sirènes n'existaient pas aux yeux des mortels, c'était tout simplement parce que personne n'était revenu vivant pour en parler.  Les sirènes, mi femme, mi poisson, était des créatures séductrices, mais à l'inverse des veuves noires et autres mantes religieuses, elle ne consommait même pas l'acte, elle n'était qu'intéressée par la chair d'homme.

Pour en revenir à ce fameux dessin animé, je ne comprenait pas pourquoi l'héroïne cherchait l'amour du prince humain alors qu'elle pouvait le manger, lui, et tout son équipage? Pourquoi était-ce une hybride poulpe la méchante? A mon sens, la petite sirène aurait du manger le prince, prendre ses richesses, et faire sombrer son château sous les flots, comme n'importe laquelle de ses congénères. Je vous le dit, on prend souvent les enfants pour des idiots. D'un coté j'étais satisfaite car j'avais raison, entièrement raison. Les sirènes étaient des être hostiles attirées par la chair masculine. Cependant leur chant envoûtant m'avait amenée moi aussi jusqu'à cette grotte, je devais être sensible à leur voix et donc être vigilante.

Pendant que je dissertais intérieurement à toute vitesse sur cette nouvelle découverte, Kintaro semblait vouloir lapider ses viles femelles.  Mais à quoi bon? Les effets de ses jets de pierre seraient ralentis sous l'eau et elles avaient l'avantage du terrain et de la rapidité. Quelle poisse d'être née dans une des espèces les plus inintéressante! Les humains ne pouvaient ni voler, ni respirer sous l'eau, ni même nager naturellement. Il fixa un instant mon maillot et je le déconseillais d'y penser d'un simple regard. Je ne savais pas comment il comptait s'en servir mais c'était sûrement stupide.  Soudain, elle sifflèrent entre leurs crocs et foncèrent sur nous à la vitesse de dauphin en pleine course. A ce rythme là nous pouvions difficilement suivre leur mouvement, elle allait nous avoir à l'usure. Ma force me permettrait de taper en infligeant de lourd dommage, même ralentie par l'eau. Mais au fait c'était quoi déjà son pouvoir à Kintaro? Me l'avait il déjà dit? Je ne m'en rappelais même pas, quelle piètre colocataire!

Une de ses harpies croqua dans mon hybride préféré laissant la marque de ses crocs et une trainée de sang dans l'eau. J'étais obnubilée par la vue du liquide rosé au contact de l'eau. Je voulais le sang de Kintaro depuis que je  le connaissais...Non je devais me ressaisir ou nous étions perdu! Allez Alecto regarde devant toi! L'algue me procurant de l'air, me permettais aussi de parler sous l'eau, moins nettement qu'a la surface cependant.

-Pas touche c'est MON colocataire!

...Et mon ami. Soudain la troisième créature qui avait disparut de mon champ de vision fonçais droit sur moi, j'esquivais de justesse son assaut et vit une de ces mains griffue s'abattre rageusement devant moi. Des griffes, des crocs, des queues à nageoires supersoniques, et puis quoi encore?! Mauvaise, je riposta d'un coup de poing contre ses griffes qui se fracassèrent dans un bruit de craquement sinistre. Elle avait des doigts cassées, d'autres broyées et hurlait d'une voix stridente qui faillit me faire perdre connaissance. J'en profitais pour reculer à nouveau et me rapprocher de Kintaro.

-Elles sont rapides, mais faibles physiquement! Notre chance est là. Seulement il faut réussir à les approcher et à les toucher. Ton pouvoir peut nous aider? Même avec ma force, l'eau ralentit mes mouvements...

Elle menèrent une attaque de front nous fonçant dessus toutes griffes dehors, l'une d'elle m'atteignit à la joue et je sentis la balafre s'ouvrir sous mon yeux droit. La filet de sang troubla ma vue un instant tandis que je touchais ma joue l'air hagard. Un rictus malsain déforma mon visage tandis que mon regard restait perdu dans le néant. Je sentais ce sentiments qui me submergeait quand plus rien n'allait, quand je ne pouvais plus réfléchir posément, et alors je sombra loin, très loin dans une sorte d'inconscience morale. Il fallait les détruire. Tuer.

J'attrapais l'une d'elle au passage, agrippant sa chevelure bleu azurée et prit sa tête dans mon autre main. Je serrais, serrais, serrais encore jusqu'a voir un filet de sang s'échapper de ses narines, puis j'écrasai son visage sur la paroi rocheuse. Littéralement. Il me restait qu'un corps inanimé, comme un pantin coupé de ses fils. Je ne savais plus ce que je faisait, je n'étais plus Alecto, je n'étais qu'un simple chiffre à qui on incombait l'ordre de survivre à tout prix.

C'était rouge. Tout autour, c'était rouge. Rouge c'est mal car c'est à l'intérieur, c'est une blessure. Il ne faut jamais voir cette couleur, car c'était la souffrance, le rouge. On lui avait prit beaucoup de rouge quand elle était petite pour en faire une magicienne. Au contact de l'eau, la trainée rouge se changeait en une couleur plus douce : le rose. C'était symbole de bonheur, que tout allait bien. Comme on disait : Voir la vie en rose. Les choses allait s'arranger maintenant? Kintaro était il hors de danger? Kintaro... Un nom qui flottait dans mon esprit, un nom... sans visage. Les morceaux de rochers fusaient autour d'elle dans la direction des sirènes, c'était le chaos qui prenait place, le sang, la terre, tout était sali.

Qu'allait elle faire, qu'allait elle devenir avait elle fait quelque chose de mal ? Ou était le bien dans tout ça? Et qui avait commencé? Nous n'avions pas attaqué en premier, mais nous avions violé leur territoire. Cependant c'était elle qui nous avaient attirées. Je n'arrivais plus à réfléchir, "ça" n'arrivait plus à penser, c'était cassé à nouveau et Alecto s'était perdue. Tu es le chiffre trois, la troisième, Three. Quand une vois vint tirer Alecto de sa cachette pour lui donner un ordre, c'était Kintaro? Il fallait que je vois son visage pour savoir.

-Sortir? Je veux...encore. Laisse moi en prendre un peu.

Après avoir ébauché un semblant de phrase, je tendis la main vers la sirène blessée, elle était proche, j'allais la toucher. J'allais savoir ce de quoi elle était faite, et pouvoir l'étudier, l'analyser, comprendre comment elle se mouvait. Je refermais mes doigts sur une plaie dans ses cheveux et tirer un coup sec arrachant un cri de douleur à la créature marine. Je serrais le poing, gardant précieusement cette échantillon de cheveux, peau, et chair que je venais de récolter. Satisfaite je laissais Kintaro me tirer vers l'arrière afin de regagner la surface. Mon souffle était devenu difficile, l'algue se décollait un peu. Nous n'avions peut être pas vraiment une heure après tout...

L'air gorgea mes poumons à la minute même ou nous atteignîmes la surface. Le soleil caressa ma peau et je me sentit apaisée. J'avais eu ce que je voulais, Kintaro était sain et sauf, tout allait bien. Je me sentais calme, revenant lentement à la réalité. Mes muscles commençaient à me bruler, toujours pas habitués à ces pics de puissances provoqués par mon pouvoir. Je nageais vers la plage jusqu'a avoir pied, puis arrivée sur le sable, j'attrapais mon sac, en sortit un bocal et y plaça mon précieux échantillon de sirène. Quelle chance, un échantillon provenant d'une sirène vivante, je n'en revenait toujours pas. Je serrais les dents, à présent tout mes muscles étaient devenus des plaies, parcourut de centaines de microcoupures, j'avais des courbatures dans tout le corps.

-Pourquoi me fixes tu ainsi ?

Mon colocataire avait l'air de regarder un monstre. Que c'était il passé au juste? Ma mémoire s'effaçait lentement sans que je ne puisse en deviner la raison. C'était comme à chaque fois, mes muscles puisaient trop de force et mon corps devait faire des sacrifices. J'avais été effrayante? Non je suis une fille gentille, je ne fait pas de bruit. Kintaro ne me regarde pas avec ses yeux là, ses yeux pleins de reproches.

Je sentais le regard de Kintaro glisser sur moi comme celui d'un étranger sur une inconnue. Quelque part, son regard était aussi plus terrible, comme celui du maître sur son chiot qui aurait fait une bêtise. Pourtant il m'avait suivie, il m'avait aidée contre les sirènes, alors moi je dit 50-50. Je me levai pour aller me nettoyer les mains dans l'eau. Elles étaient à présent blanchies comme pures et innocentes à nouveau. Quand à moi, j'avais eu ce que je voulais, je lorgnai sur mon échantillon qui contenait tant d'informations. Chaque cheveux, chaque tissu chaque gouttes, tout un organisme contenu dans ces cell...

-oh...

Je touchais ma joue enflammée, que venait il de se passer? Kintaro m'avait frappée? Ce n'était pas possible il était si gentil. Enfin je crois, sinon il n'aurais pas été d'accord pour m'accompagner. Je sentais le sang affluer dans mon visage, je devait rougir en plus de la trace des doigts qui s'imprimait sur la peau. Je me sentais engourdie d'un coup, comme si je me réveillais d'un rêve. Etait ce un cauchemar? ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. J'avais l'impression d'avoir raté quelque chose. Oh non mais que se passait il pour que Kintaro s'énerve comme ça à mon sujet?

Il avait plutôt l'air inquiet en fait, derrière sa colère je lisais surtout de l'inquiétude et un peu de tristesse. De la déception aussi, comme les chercheurs du centre parfois. Je devais avoir fait quelque chose de mal je ne voyais que ça.  Mais je sentais quelque chose de plus qu'auparavant, comme si il tenait à moi. On ne m'avait jamais témoigner ça depuis ma naissance, je crois qu'il aurait été attristé qu'il m'arrive quelque chose. Je me sentais sourire intérieurement.

-Pardon Kintaro, je ne voulais pas t'affecter! Je ne fait pas toujours attention à ce que je fais, je suis distraite et maladroite. Tu sais on me l'a souvent reproché je manque de contrôle sur moi même par moment. C'est pour ça que je reste souvent en retrait et que je ne devait pas beaucoup sortir avant, mais ne le dit pas à la directrice, je veux continuer à enseigner, j'aime beaucoup ça! Et je veux continuer à vivre avec toi et Zero!

J'avais parlé très vite en m'emportant. J'avais peur car je ne me rappelait de quasiment rien. Je ne voulais pas que ma vie soit modifiée. Des flash me revenait, très vague, je voyais les sirènes attaquer Kintaro, nous foncer dessus, et je percevais leur cri. Je vois, nous devions avoir vécu tout ça mais mon cerveau l'a éludé. En revanche la blessure de mon coloc était tout ce qu'il y a de plus réelle!! Et je n'avais pas d'Item de soin sur moi, je les avaient tous utilisés pour mon examen avec mes élèves.

-Kintaro tu saignes!! ça va aller? Tu as besoin de quelque chose? Tu veux rentrer? Aller à l'hôpital?!

Respire Alecto, respire. J'espère que ce n'était pas de ma faute, un accident est vite arrivé avec ma maladresse légendaire. J'avais bien réduit un lit à néant en arrivant dans le studio... Je m'approchais pour voir si la plaie était profonde ou superficielle. Apparemment ça pouvait aller, j'occultait ma curiosité maladive pour son sang. Si je m'y mettais aussi on allait pas s'en sortir. je tamponnais un peu la blessure avec ma serviette qui était propre. Comment ça, "un stratagème pour récupérer son sang"? Mais non voyons. Le sel allait cautériser la plaie le temps qu'on puisse y remédier autrement.

-Je suis désolée pour tout ça, parfois je me lasse emporter et je fais un peu n'importe quoi.

J'étais réellement triste d'avoir fautée, surtout devant lui. Je commençais à ranger mes affaires quand mon ventre je mis à gargouiller. Mes yeux se posèrent malgré moi sur la pastèques posée au pied de Kintaro. On pourrait peut être discuter l'un et l'autre en cassant la croute?

J'étais soulagée de savoir que je m'inquiétais plus pour la blessure de Kintaro que lui même, ça voulais dire que ce n'était pas trop grave. Quelle après midi tout de même! Si toutes mes sorties était aussi fantasque, je comprenais pourquoi je stressais tout le monde au centre. Après tout si je déclenchais un cataclysme ou une guerre magique à chaque fois, on était pas sortis de l'auberge. Je me demandais bien ce que pouvais penser Kintaro maintenant...Peut être regrettait il de m'avoir dit oui au final. Hein? Qui à éteint la lumière?

Une étoffe de tissu recouvrait ma vue et je n'y voyais plus rien, étrange. Qu'est ce que Kintaro voulait faire? Etait ce une expérience? Voulait il tester quelque chose sur moi? Un test d'orientation, de sensibilité? Etrange. Je me laissais guidée par le son de sa voix amusée. Une tradition Japonaise hein? Mais je ne suis pas d'ici moi à la base, je n'y connais rien à leurs étranges coutumes! Ah, si il question de manger alors je veux bien.

-Tu n'as peur de rien toi! Je pourrais tout aussi bien déclencher un tremblement de terre en tapant à coté! Et puis comment un bâton peut t'il éclater une pastèque? Statistiquement elle est ronde alors le bâton n'aura pas de bon point d'attaque, elle glissera au contact de ce dernier. Ta théorie est bien futile je trouve. Tu n'étais pas très bon en physique non?

Je haussais les épaules, après tout si il voulait que je lui prouve, non que la science lui prouve son erreur, alors pourquoi pas? Mais tout le monde savait que la pastèque n'imploserai pas, en plus c'est un fruit très résistant. En plus si ma force était trop puissante, et que par chance, le fruit éclatait, elle serait réduite en compote, en mille morceaux même. Bon c'était le moment de faire parler la science, je suivais fidèlement ses indications et tapait bientôt du bout  de mon bâton sur la surface rebondie du fruit. Adieu pauvre pastèque. Je levais le bâton sacrificiel et l'abattit de toutes mes force sur la victime.

Etrangement la surface était molle, comme pleine d'air, mon bâton s'enfonça encore, encore, encore, et d'une coup une détonation sèche s fit entendre. Au lieu de morceau de fruit et de jus, je reçu des morceaux de caoutchouc. Au lieu d'un bruit sourd, et lourd, un bruit atroce et de l'air. Je ne comprenais rien, depuis quand les pastèques explosaient elles comme des pneus crevés? Toujours est il que la surprise était là, je bondis en arrière et retombai sur les fesses. J'arrachai le foulard pour contempler cette erreur de la nature.

-Qu'est ce que...

Les vestiges d'un ballon de plage. La pastèque, elle, était intacte. Kintaro écroulé de rire. Je sentit alors naître en moi un sentiment que je n'avais pas souvent éprouvé depuis longtemps. Le rouge me montait au joue de façon incontrôlable, une pointe d'agacement injustifiée et un brin de peur. J'étais vexée. En fait vexée d'avoir eut peur, de m'être trompée, de m'être faite avoir par quelqu'un d'autre. Je n'étais tout simplement pas habituée.

-Oh je suis sûre que tu trouve ça drôle! Eh bien débrouille toi pour la casser ta pastèque. Utilise des cailloux!

Je ne savais pas pourquoi ça me vexais autant, d'ordinaire j'étais plus détachée, dénuée de sentiments. Mais plus je fréquentait les autres personnes et plus ils émanaient de moi. La peur, la honte, la tristesse, la joie, l'envie, l'euphorie. J'avais l'impression de découvrir une autre partie de moi, et ça me faisait sourire naïvement. Je regardais Kintaro et lui tirait la langue. Ça, dans tous les pays, on le comprenait au moins!

Malgré ce rire omniprésent en écho dans ma tête, ma colère et mon humiliation se calmaient progressivement. J'avais aussi l'impression que le rouge quittait mes joues, heureusement pour lui car je lui aurait bien mit ma main dans la figure. Je suis contre la violence de toute sorte pourtant. En plus avec ma force j'aurais pu lui décrocher la mâchoire, allez expliquer à l'école pourquoi il leur manquait un prof après ça. Après tout c'était une blague bonne enfant et j'étais tombé dans le panneau. Je n'étais simplement pas habituée à l'humour, encore moins aux blagues. Si Daxter avait été là il se serait moqué de moi lui aussi, pourvu que Kintaro ne lui raconte rien...En même temps il est tellement exaspérant que personne ne va vers lui, moins mes colocataires le voit, mieux ils se portent.

Je portais à mes lèvres le fruit gorgé d'eau et mordit dedans à pleine dent. C'était rafraichissant une bonne pastèque en été, les Japonais en consommaient beaucoup j'avais l'impression. En plus c'était un aliment convivial puisqu'on devait la manger à plusieurs. Au fond Kintaro avait eut une bonne idée, dommage que ça ait mal tourné pour elle, elle avait été le dindon de la farce comme on dit.

Une fois reput, les deux jeunes adultes commencèrent à marcher le long de la plage, Kintaro semblait s'amuser de tout et de rien. Il était plaisant à regarder vivre, tout semblait l'enchanter ou au contraire l'exaspérer, là, il était dans un bon jour. Il ramassait des coquillages ça et là, des coquilles sans importance, parfois son raisonnement me déroutait un peu : Pourquoi ramasser des choses sans intérêt et sans vie? Je me contentai de le suivre et de profiter du soleil. J'étais peu bronzée, mais ma peau s'accoutumait vite au soleil étant donné que j'étais du sud.

Kintaro s'interrogea sur mes goûts pour la science et les raisons de ma venue à Tadakai. Je réfléchissais un instant, pourquoi choisir cette voie? Je ne m'étais jamais vraiment osé la question, cela avait été très naturel chez moi et ce, depuis toujours. La science m'avait toujours passionnée, toutes ces questions sans réponse, chercher à expliquer les choses, à les résoudre. Surtout j'adorais analyser pour savoir comment tournait le monde.

-A bien y réfléchir j'ai toujours été passionnée par a science, la recherche. Je suis de nature très curieuse et j'aime savoir comment tout fonctionne, découvrir de nouvelles choses par moi même. En y repensant, j'ai été élevée par des scientifiques et des chercheurs, dans un centre de recherche. Ce n'était pas mes parents, mais j'ai grandit avec eux, et d'ailleurs c'est eux qui ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Sans eux je ne serais qu'une humaine sans importance. Il m'ont donné de l'importance oui, à une époque ou personne ne voulait de moi. Alors je pense que j'en ai fait des modèles et je leur rends hommage en poursuivant dans cette voie. Je ne sais pas si je répond à ta question.

J'en avait dit beaucoup d'un seul coup. Kintaro était la première personne à qui je parlais de ma passion et de ma vie avant Tadakai. Avais je le droit d'en parler aussi librement? Je l'ignorais en fait, je n'avais jamais eu d'amis avant alors je ne connaissais pas les terrains dangereux. J'allais oublier sa deuxième question!

-Et pourquoi Tadakai? Parce qu'il embauchait je crois! En fait j'a voulut partir du centre après plus de vingt années à vivre avec les chercheurs, j'ai voulut travailler de mon coté moi aussi, et aider les autres. Leur enseigner à mon tour, ce qu'on m'avait apprit, leur apprendre à raisonner, et à se sortir de toutes les situation grâce à la science. Les item magiques me passionnent par dessus tout car avec eux tu peux tout faire : te soigner, respirer sous l'eau ou dans les nuages, te transformer, créer des clés, ils sont infinis et partout. Alors quand j'ai vu qu'ils recrutaient un professeur à Tadakai, j'ai prit mon courage à deux mains, et j'ai postulée en tant que chercheuse!

Je me rendais compte une fois de plus que je ne connaissais rien à la vie de Kintaro, il devait sûrement avoir plein de chose à me dire lui aussi sur sa vie. J'avais hâte de connaitre ses goûts, ses humeurs, sa vie, pour que nous soyons des amis plutôt que de simples colocataires. Au studio nous ne nous parlions pas beaucoup, nous croisions peu, et il y avait toujours cette espèce de gêne à cause du fait que nous étions deux inconnus.

-Et toi? Etant un hybride ta vie doit être très différente de la mienne, c'est comment Hybriland? ça fait aussi peur qu'on le dit? Et pourquoi as tu choisis le Japon, c'est parce que tu as un nom asiatique?

C'est vrai que Kintaro et moi venions de deux mondes différents, j'avais tendance à oublier que les hybrides ne venait dans notre monde que depuis peu. Même si j'avais déjà entendu parler de présence de ces êtres avant l'ouverture du portail. Ma curiosité ne cessait de grandir, à nouveau impatiente de dévorer les détails de la vie du jeune homme.

Je n'était pas très douée en sentiments, je pense que tout le monde avait compris depuis le temps. Mais j'avais l'étrange l'impression que Kintaro venait de passer dans un ascenseur émotif. L'instant d'avant il riait aux éclats et maintenant il semblait s'être un peu assombrit. Je n'aurais peut être pas dû le questionner sur son passé ou son histoire avant Tadakai. Nous nous en étions déjà dit beaucoup et peut être trop vite. J'avais tendance à toujours faire aveuglement confiance aux gens et à ne pas penser à mal. Je ne voyais le mal nulle part et ne pensais pas en faire. Nous n'étions sûrement pas prêt à nous révéler des choses aussi intimes que nos passés.

Après tout, tout le monde appréhende la vie de façon différente. Je me voyais mal lui parler de mon adoptions ou des séances d'expérimentation pour obtenir mon pouvoir. On me disait souvent de ne pas trop en dire pour ne pas éveiller la curiosité ou les soupçons. Si on savait ce que j'étais on me traiterais de monstre, ni humaine, ni mage, je n'étais qu'un fragile entre deux qui ne maitrisait même pas son pouvoir. Je ne devais pas oublier ma condition et me rappeler que je n'étais pas une mage à 100%. Kintaro se sentait il comme ça lui aussi ? Entre Hybride et Mage, entre Animal et Humain? J'avais envie de lui demander, de partager ça avec lui mais c'était trop tôt. Prenons le temps de mieux se connaitre et peut être qu'un jour on pourra en parler sans tabou.

-Je vois, donc toi aussi tu es loin de ta terre natale au final tu vois on se découvre des points en communs!

Je m'étirais et fit une pause pour me rhabiller, un petit vent de bord de mer commençait à jouer les troubles fête. Quelle heure pouvait il bien être? Nous avions vécu une sacrée aventure si bien que j'en avait perdu la notion du temps. En reprenant mon sac à main je le sentit vibrer, j'attrapais mon portable et lu le message perplexe. C'était un message de Ami qui m'avertissais que Zero venait de donner sa démission et avait quitté le studio. Ouah...ça faisait un choc sur le coup, Kintaro devait avoir reçu le même message que moi, je lui montrait mon téléphone ne sachant que penser.

-Au moins, on aura plus de soucis pour les lits mais...wahou...Je savais qu'elle était un peu instable et bizarre mais de là à partir comme ça. Elle n'était peut être pas faite pour vivre en communauté après tout. On dirait que ça va être toi et moi à partir de maintenant!

Je rangeais mon téléphone un peu attristée par la nouvelle. Cependant je me sentais moins stressée de rentrer au studio en sachant que personne ne nous hurlerais dessus. Quoique, j'étais sûre au fond de moi que ça allait me manquer avec le temps. Peut être qu'on allait vite se retrouver avec un troisième colocataire qui sait?