Je sors du lycée, habillé dans ma tenue habituelle, pantacourt marron, tee-shirt bleu sous une veste sans manche blanche et des sandalettes marron. Comment passer inaperçu avec des vêtements pareils ? Je dois avouer que je porte des habits bizarres. Bon alors… comment on se rend au centre-ville de Nara déjà ? Hum… réfléchissons, réfléchissons. Et dire que je n’aurais pas besoin de chercher si la malchance ne m’était pas encore tombée dessus. Parce que la maladresse et moi, ça fait un, je me retrouve à devoir aller acheter des verres. Je courais dans les couloirs tout à l’heure pour ne pas rater mon cours de maths, et bien sûr, il a fallu qu’un carton de nouveaux verres soit posé pile sur ma route. Et comme de par hasard, je me le suis pris et j’ai tout renversé. Les verres dans le bac se sont brisés. Alerté par le raffut, un cuisinier est apparu, tandis que je me frottais la tête pour me remettre du choc. J’étais totalement sonné, mais j’ai réussi à comprendre ce que le cuisinier me disait. Je ne maîtrise pas mon Pouvoir sinon j’aurais remonté un peu le temps pour esquiver la caisse. Enfin, je pense que je ne l’aurais pas fait non plus si je le contrôlais. Voilà, le cuisinier m’a donné de l’argent pour que j’aille en racheter.

Alors… par où ? Flocon remue sur ma tête. Elle est toujours perchée là-haut, cette chipie ! Je saisis délicatement la chatonne et la place devant mon visage, son museau touchant mon nez. Je lui demande silencieusement quelle route dois-je choisir. Pour toute réponse, elle me fait une léchette sur le nez, ses yeux améthyste étincelants. Je sais qu’elle a compris ma question. Elle est intelligente cette petite. Flocon se libère de mon étreinte et, tout en voletant, elle m’indique la direction à suivre avant de se reposer sur ma tête. Je la remercie, lui faisant totalement confiance, et me dirige vers la droite. Plus j’avance, plus il y a de monde dans les rues piétonnes. Il y a quelque chose de spécial aujourd’hui, mise à part le temps ensoleillé qui règne ? C’est les soldes ? Ça ne va pas me faciliter la tâche. Il commence vraiment à y avoir trop de foule, impossible de circuler. Non, ce n’est pas cool ! Je suis sensé rapporter les verres avant 17 heures ! Rooh ! Pourquoi je me retrouve toujours dans les pires situations ? Ça n’arrive qu’à moi, ce genre de problèmes ! À l’aide, Flocon ! Faut que je me fraye un chemin à travers cet attroupement !

J’étudie quelques secondes mon pourcentage de réussite pour atteindre la première boutique de vaissellerie. Hum… Je devrais pouvoir y parvenir avec ma petite taille ! Je peux me faufiler dans cette cohue, mais rapidement car elle ne reste pas stable. Ça serait trop facile ! Ou alors je me montre poli et gentil et je demande aux gens de me laisser passer en souriant jusqu’au magasin. Je suis plutôt doué dans ce domaine, sauf que ça ne fonctionnera pas. Ils n’accepteront jamais, croyant que je leur mens. C’est sûr, mais bon. Ils ont déjà vu beaucoup d’ados se rendre dans une boutique de vaisselles ? Pour moi, je suis le premier, après… il y a des personnes plus âgées. Ils ont peut-être rencontré plus d’inconnus.

Je murmure le nom de mon amie qui descend d’un bond dans mes bras, comme si elle avait compris, ce qui est sans doute le cas. Il faut que je veille sur elle. Et j’entame alors m’a traversé entre les passants. Je circule plus difficilement que je ne le pensais. Les gens sont tous agglutinés ensemble. Qu’est-ce qu’il y a réellement de si extraordinaire par là-bas ? Ho ! Je ne suis jamais au courant de rien, moi ! À cause de toutes les gaffes involontaires que je fais, les cours et les révisions, je n’ai quasiment plus de temps pour lire les nouvelles de chaque jour dans les journaux au CDI. Bon j’essaye quand même, cependant la plupart des jours, comme celui-ci, il m’est impossible d’aller les feuilleter.

Perdu dans mes pensées, c’est de justesse si j’entends la question d’une dame qui vient de s’arrêter près de moi. Elle est grande et blonde aux yeux bleus virant vers le gris pâle. Elle me rappelle quelqu’un, mais qui ? Je farfouille dans ma mémoire, en vain. Je m’en souviendrai sans doute plus tard. Elle cherche son petit chat blanc aux pupilles noires disparu soudainement dans la foule. Avec tout ce monde, c’est normal qu’il se soit égaré. Je baisse la tête vers Flocon qui relève la sienne au même moment pour me regarder en miaulant. Le seul chat blanc que j’ai vu aujourd’hui, c’est elle, mon amie. Et bien que je ne sois pas très grand, je n’ai pas remarqué d’autres chats errants seuls. Flocon miaule de nouveau. Je penche la tête sur le côté, cherchant à traduire le message qu’elle tente de me transmettre. Aussitôt une idée me traverse l’esprit et un sourire éclaire mon visage. Mais oui, bien sûr ! Flocon ronronne et se blottit contre moi. J’hoche de la tête et me tourne vers la dame en prenant un air désolé :


Le visage de cette femme me dit franchement quelque chose. Qui ça peut bien être ? Les images de plusieurs personnes, dont celles que je tente d’oublier, parcourent mon esprit : mes parents, l’Homme, les scientifiques et les enfants de l’orphelinat, la directrice-élève et les employés du pensionnat, mes amis ?, mes professeurs… Et c’est dans cette dernière catégorie que l’apparence de ma professeur d’anglais, Mme Shimazu, me parvient. Elle ressemble fortement à cette dame. Sont-elles la même personne ? Fort probable. Si c’est elle… comment a-t-elle pu perdre son familier ainsi ? Il faut le retrouver et vite !

Spoiler:

Alors que je venais juste de quitter le Pensionnat pour me rendre au centre-ville dans les rues marchandes afin d’acheter des nouveaux verres, je m’aperçois qu’une foule énorme régnait. Bien que le climat soit chaud et que le soleil surplombe toute la ville, je pense qu’il doit se passer quelque chose d’autre. Un événement intéressant sans doute. Lequel ? Je n’en ai pas la moindre idée. En tout cas, je n’arriverais jamais à traverser tout ce monde jusqu’au magasin de vaissellerie. Je devrais peut-être commencer à chercher une excuse pour mon retard auprès du cuisinier ? À coup sûr, il ne me croira pas pour l’histoire de l’attroupement dans le centre-ville… alors… Je le jure, un jour, je me construirai un robot à mon image ! Je suis certain qu’il fera moins de catastrophes que moi ! Enfin bon, pour l’instant, il faut que je me débrouille avec ma maladresse constante…

C’est alors qu’une personne m’interpelle pour me demander si je n’avais pas vu son petit chat blanc, comme Flocon, sauf qu’il n’a pas d’ailes, le sien. Malheureusement non, je ne l’ai pas croisé, mais je lui propose mon aide pour le retrouver. Je mets un peu de temps avant de reconnaître ma Professeur d’Anglais, Mme Shimazu. Je souris et ris légèrement lorsqu’elle me remercie et surtout rectifie sa petite erreur sur le nombre de personnes qui lui apportent son aide. Flocon bondit hors de mes bras et se pose gracieusement et en douceur sur le sol. Comprenant qu’elle souhaite entamer les recherches, je lui demande de rester discrète, car ses ailes ne sont pas invisibles non plus, et le plus important, de ne pas trop s’éloigner. Je ne voudrais pas la perdre à mon tour ! Je serais bien embêté sinon. Je regarde un peu autour de moi également, tandis que ma Professeur restait silencieuse, sûrement dans ses pensées ou bien en train de chercher, elle aussi. Ou les deux. Comme on dit souvent, les filles sont multitâches contrairement aux garçons. Hé ! Il y a des exceptions quand même pour les deux cas aussi ! Je ne prétends pas faire parti de ces exceptions-là. Par contre, la Classe Cinq s’ajouterait à coup sûr dans ce groupe, logique vu qu’ils font constamment autre chose. Tiens, en parlant de la Classe Cinq…

Mme Shimazu vient de m’interroger pour savoir si je suis un élève du Pensionnat Tadakai. Elle a dit ça sur un ton très bas, presque inaudible pour les autres. Il est évident que le Pensionnat ne doit pas être révélé comme ça au grand jour. Si les gens le découvraient, on pourrait bien être traités de monstres, de types inhumains et ils essaieraient de nous tuer, comme à l’époque pour Jeanne d’Arc, en France. Elle a été brûlée vive car elle « entendait » des voix et, par conséquent, les habitants la surnommaient « sorcière ». Les êtres humains haïssent ce qui est différent d’eux. Les anomalies, comme nous, doivent être terrassées, anéanties. Mais je n’aimerais pas mourir dans les mêmes conditions que Jeanne d’Arc, moi ! Et puis, je pressens que le Temps refuserait ma mort. Il se déclenche toujours dans les situations les plus extrêmes. À croire qu’il réagit aux fortes émotions que je ressens. … Et pourquoi je me pose toujours les mêmes questions ? Ça fait débile au bout d’un moment. Surtout que ça ne mènera à rien que je sache ou non, je le posséderai éternellement. Oui donc… Comme je suis arrivé cette année dans l’enceinte du Pensionnat, je comprends qu’elle ne me reconnaisse pas. Je relève et hoche de la tête après avoir farfouillé les environs du regard quelques instants en vain. Souriant toujours, je lui réponds aussi bas qu’elle :


Je penche la tête sur le côté avec un air interrogatif, avant de recouvrer presqu’aussitôt mon sourire habituel. Il faudrait entamer sérieusement les recherches, sinon je ne ramènerai jamais les verres à temps ! Flocon miaule de plus belle. Je baisse les yeux vers elle et sens sa petite patte frotter contre ma jambe. Je m’accroupis à côté d’elle, qu’essaye-t-elle de me dire ? Avec le bout de sa queue touffue, elle désigne une direction. Je tourne la tête vers le lieu indiqué. Cependant, je n’ai pas une vue aussi perçante que mon amie… alors je ne vois rien à partir la pénombre qui domine à cause des gens. Je soupire légèrement et reporte mon attention sur la petite chatte blanche. Est-elle certaine que le Familier de Mme Shimuzi est par là ? Comme d’habitude, je n’ai pas besoin de parler pour qu’elle comprenne ma question. Elle acquiesce vigoureusement de la tête. Mais l’expression de sa petite bouille paraît incertaine. Son flair doit être perturbé avec tout ce monde. Et puis, elle se fie à l’odeur de chat qui traîne sur ma Professeur. Je me redresse, tandis que Flocon escalade mon épaule avant de se reposter sur mes cheveux en ronronnant.

Spoiler:

Je discutais avec Mme Shimazu, ma Professeur d’Anglais, sur le fait que j’appartienne au Pensionnat Tadakai et qu’elle-même était récente en tant que Professeur, elle avait du mal à retenir le nom de tous les élèves. Logique aussi. Elle gère quand même cinq Classes ! Chaque Classe n’a que les noms de leurs Professeurs à retenir, c’est plus facile. Soudain, ma petite Flocon revient joyeusement et m’indique une direction. Ha ! Elle a une piste ! Je le transmets à ma Professeur qui décide qu’on la suive. On verra bien où elle nous mènera ! Mais si elle est mauvaise, on risque de perdre définitivement la trace de la chatonne disparue. Ça sera plus compliqué pour la retrouver. Flocon remonte sur ma tête, fière d’elle et nous guide à travers la foule. Nous avançons lentement à cause de tout ce monde. C’est fichu, j’aurai jamais mes verres à temps ! Bon bah… ça ne fait rien. Je me coltinerai une autre corvée de plus… J’ai l’habitude, même si je suis arrivé il y a peu. J’en faisais déjà avant. Et puis, franchement, je préfère aider ma Professeur qu’acheter des verres ! Donc autre chose à faire… pas vraiment. Heu… je fais un peu élève qui ignore totalement les ordres, là, non ? Ce n’est pourtant pas mon style de faire ça… J’espère qu’on ne dira rien de trop grave sur mon cas au prochain Conseil de Classe… Je me rattraperai sur les contrôles ! Je m’en sortirai avec ça ! Enfin, je pense…

Je suis avec précision les indications de Flocon qui renifle souvent pour être sûre de ce qu’elle donne comme direction. Je remarque qu’on quitte peu à peu la foule. Il y a moins de monde. Ça devient plus respirable d’un coup. Avec tout cet attroupement, et ma petite taille au milieu, non seulement je circulais difficilement, mais l’air n’était pas très pur… c’est de justesse si ça ne sentait pas plus la sueur qu’autre chose. Ça m’énerve… Vivement que je grandisse un peu ! J’ai 14 ans et on dirait que j’en ai 12 ! Ça craint ! À croire que je n’ai pas l’air assez petit comme ça ! Non, il faut que je le paraisse encore plus ! Bouh… ce n’est pas juste ! Le Monde est méchant avec moi… Dire que je pourrais presque remodeler à ma manière… L’Histoire de ce Monde. Mouais bon. Ce n’est pas comme si je le souhaitais aussi. Bref. La foule se dissipe. On y voit plus clair. De bonnes odeurs règnent aux alentours. Miam ! C’est quoi ? Je regarde autour de moi, les yeux brillants, cherchant d’où ça provient. Ho ! Une crêperie et des glaces ! Cool ! Je veux m’en approcher, mais ma Professeur va vers un jeune homme assis sur un banc, caressant une chatonne qui dort sur ses genoux. J’abandonne mon attirance vers la nourriture avec regrets, Flocon miaule tristement. Je la prends dans mes bras et lui murmure un mot d’excuse à l’oreille. Elle comprend et me lèche la joue, malgré tout. Alors je décide de lui en acheter une plus tard. Une promesse ! J’accélère le pas pour rattraper ma Professeur. Elle s’est arrêtée devant le jeune homme et parle à son chat, tandis que celui-ci reste blotti contre le garçon d’assez grande taille.

Je penche la tête sur le côté, souriant quand même, content qu’elle ait retrouvé son chat et félicite discrètement Flocon. Cette dernière ronronne joyeusement. Elle s’extirpe de mes bras et, tout en voletant, elle vient près de la chatonne nommée Shiva, apparemment. Flocon est captivée par ses semblables, c’est normal. Elle aime bien faire connaissance avec d’autres chats. Elle sent soudainement les caresses de ma Professeur, elle tourne la tête vers elle et miaule avant de reporter son attention sur Shiva. Mme Shimazu me remercie, ainsi que Flocon et le garçon, et me demande si elle peut faire quelque chose pour moi en échange. La première idée qui me traverse l’esprit est ‘’ m’aider pour trouver une excuse pour les verres au cuisinier ‘’, mais je vire vite cette pensée. J’aime beaucoup venir en aide aux gens. Et généralement, je sais que si un jour, j’ai vraiment besoin d’aide, ils viendront. Alors pour une broutille comme celle-ci, je m’en passerai !


Je tourne ensuite la tête vers le garçon et l’observe attentivement de la tête aux pieds. Il semble sympa, vu qu’il a gardé la chatonne et attendu que sa maîtresse revienne. À première vue, il paraît assez grand, même s’il n’est qu’assis. Il a un style de vêtements étranges, mais c’est classe ! C’est drôle, c’est la première fois que je vois une personne avec des cheveux argentés ! Mais ce n’est pas ce qui m’étonne le plus… Le plus bizarre, c’est le machin ressemblant à une chaîne qui relie son oreille à sa… bouche ? Qu’est-ce que c’est ? À tous les coups, on va me traiter d’inculte si je pose la question. Je n’y peux rien si j’ai passé deux ans dans un orphelinat sans voir le monde extérieur ! J’ai dû louper pas mal de nouveautés… dont cette chose inconnue… Je souris, comme toujours quand je rencontre quelqu’un, même avec les personnes que je connais depuis longtemps aussi d’ailleurs.

Je suis tombé sur ma Professeur d’Anglais dans les rues marchandes de Nara tandis que je courais difficilement à travers la foule vers une boutique de vaisselleries pour acheter des verres. Celle-ci avait perdu son petit chat nommé Shiva à cause de tout ce monde. Je lui ai donc proposé mon aide et, grâce à ma petite Flocon adorée, nous l’avons retrouvée assise sur les genoux d’un jeune homme à l’apparence très étrange. Je ne connais pas ce style. Il existe peut-être depuis récemment… ou alors, c’est que je n’ai jamais rencontré de personne habillée ainsi. Enfin, je ne juge pas les gens sur ça ! Je remarque alors une crêperie non loin. Je comptais en prendre une, mais c’est à ce moment-là qu’on est tombés sur le jeune homme. Alors j’ai rejoint, un peu à contrecœur, Mme Shimazu qui discutait avec son chat avant d’adresser la parole à l’adolescent pour le remercier. Elle me remercia aussi en demandant par la même occasion si elle pouvait faire quelque chose pour nous. Je refuse poliment. À part m’aider à trouver une excuse pour les verres, je ne désire rien d’important, voire rien du tout.

Tandis que le jeune homme, lui, s’enquit sur l’emplacement d’une boutique d’instruments de musique, ha oui. Il a une basse à côté de lui. Je ne m’en étais pas aperçu. Il faut que je m’achète aussi des lunettes ? Non quand même pas… si ? Enfin, si j’en avais besoin, je ne jetterais pas constamment des petits coups d’œil furtif vers la crêperie. Flocon baisse la tête juste devant moi avec un air suppliant. Je lui souris avant de secouer la tête de gauche à droite, signifiant ‘’ non ‘’. Elle miaule de nouveau tristement. Derrière moi, ma Professeur d’Anglais déclare qu’elle connaissait un magasin. Mais avant d’y aller… elle dut s’apercevoir que je m’intéressais de près à la crêperie car elle propose avec bonne humeur de nous payer une crêpe ou une glace. Je repère que la crêperie offrait aussi des glaces. Ha ! Mais non. Nous, avec Flocon, on veut des crêpes !

Je suis joyeusement Mme Shimazu jusque là-bas en clamant « Des crêpes-euh ! Des crêpes-euh ! » à tue-tête, accompagné par des miaulements enjoués. Toutefois… je dois avouer que… je ne sais pas quel goût ça a. Je connais juste le nom de cette nourriture. Du moins… je m’en souviens. Quoi ? Ce n’est pas vous qui avez passé deux ans dans un orphelinat, coupé du monde extérieur et qui en ressort totalement perdu ! Je ne connais pas une seule des informations récentes, ni les dernières nouveautés, ni les nouveaux chanteurs comme heu… le jeune homme, là ! Ni… ni… ni rien, quoi ! Absolument rien ! Alors je veux redécouvrir ce que c’est. Pour quoi faire ? En quoi est-ce important ? Me dirait-on. Simplement car moi, je souhaite me remettre ‘’ à niveau ‘’. Découvrir et redécouvrir. Voilà, c’est tout. Il n’y a pas besoin de chercher plus loin.

Je m’arrête devant la crêperie. Ce ne sont pas les parfums qui manquent ! Il y en a encore plus de près que de loin ! Flocon se lèche les babines, repliant bien ses ailes pour les dissimuler face à la personne normale. Elle a compris peu de temps après son invocation qu’elle devait rester une chatonne tout à fait banale pour les êtres humains sans magie. J’observe attentivement tout ce que la vendeuse possède. Bien entendu, je me rappelle des noms des ingrédients. C’est seulement le goût que j’ai oublié. Fraise, chocolat, sucre, heu… et d’autres. Seuls les odeurs que je reconnais le plus m’intéressent et m’attirent. Je prends Flocon dans mes bras qui miaule, surprise. Je lui demande silencieusement ce qu’elle aimerait. Elle renifle l’air et tourne la tête vers les aliments pour désigner un pot contenant un liquide rouge paraissant gluant, appelé fraise. La confiture de fraise, donc ! Elle ronronne et se blottit contre moi. Même si Mme Shimazu nous offre les crêpes, moi, je désire acheter celle pour Flocon ! C’est mon amie ! Et je peux payer pour elle ! Quant à moi… et bien… Je penche la tête sur le côté en regardant ma Professeur, avec un air interrogatif.


Je ne réalise qu’après l’étendu de ma question. Elle va paraître surprenante, c’est évident. Ca donne genre ‘’ Mais pourquoi une question pareille ? Il n’a jamais mangé de crêpes de sa vie ou quoi ? ‘’ Si. Il y a deux ans. J’espère qu’un jour quelqu’un comprendra mes réactions étranges, sans sens. Ou plutôt, qu’un jour, je n’aurais plus à les poser ! Si j’avais pu rester normal, j’aurais bien voulu finalement. Je secoue la tête pour chasser mes pensées et me rattrape vite sur ma question.


Bon maintenant, je n’ai plus qu’à prier pour qu’elle y croie. Sinon, je suis parti pour un long interrogatoire ennuyeux, auquel je ne voudrais répondre à aucune question.