Le dos adossé sur l'écorce rugueux de l'arbre, bras croisé sur sa poitrine. Sa lente respiration laissait échapper de petits nuages blancs rejoignant le ciel immaculé tout comme sa chevelure résistant à ce petit vent glacial. Il n'était pas le seul à en ressentir la fraicheur. Linna le ressentait bien plus qu'il ne pouvait le penser. En effet, la blancheur de sa peau portait les marques de la baisse de température. Parcourue par la chair de poule incontrôlable et permanent, petit corps grelotant sous le regard impassible du jeune homme.

Malgré le calme apparent dont il faisait preuve, le mage noir bouillonnait comme un volcan. Tardant de perdre sa patience légendaire face à ce temps qui passait sans que rien ne se passe. L'étudiant se redressa dans un long étirement digne d'un chat sortant de sa sieste. A nouveau son regard acier se posa sur la jeune fille, compagne de chambre et petite amie ouvertement déclarée. le long voile qui recouvrait ses jambes n'étaient qu'apparence, on pouvait que trop bien voir celle-ci à travers. Le fin tissu cachant son intimité manquait de se défaire, simple nœud retenant une rougeur plus importante qu'elle avait auparavant montrée. Tout aussi fin, le soutien gorge laissait paraitre la couleur de ses roses parties.
Les yeux bleus de Chojiro tardaient à se détacher de certaines endroits alléchants que son esprits voyaient déjà dans d'autres contextes. Une langue passa sur ses lèvres. Une chaleur tout autre brulait dans cet être alors que son attention sur la personne de l'étudiante s'accentuait. Les chaines qui la maintenait, bras écartés, aux deux poteaux fixés par ses soins renforçaient son imagination débordante. Sans défense, fragile, toute abandonnée au prédateur la scrutant. Pas le moment pour cela.
La prisonnière était posée en plein milieu d'un pentacle à cinq branches tracé dans le sang, chaque pointes trônaient une bougie de cire rouge sombre. Loin, bien loin des regards indiscrets. Profondément installés dans le jardin du pensionnat. Peu d'élèves ne passaient dans les parages, moins en connaissaient l'existence.
Les conditions furent remplis et toujours rien. Son plan était en place, l'appât assez intéressante pour attirer l'objectif d'autant de préparatif. Il se faisait bien désiré.

Chojiro remettait sa veste sur les épaules. Posée comme une cape sur lui, une simple chainette retenait le tout. Sa chemise blanche contrastait avec sa sombre tenue, ouverte de deux boutons laissant la fraicheur frapper sa peau. Une autre chaine se suspendait en dessous de sa poche alors que l'emblème de la classe, le loup, flottait dans le vent. Cousue dans le dos de sa veste.  

Il ne comptait plus le temps qu'il avait passé à attendre que le démon fasse son apparition, ne comptait plus le nombre de fois que sa prisonnière se plaignait de son traitement, mais n'avait elle pas dit ce jour là qu'elle ferait tout ce qu'il voulait le temps d'une journée ?
Alors qu'il allait pour la énième fois faire taire sa compagne de chambre que les flammes des bougie changeaient de couleur virant à un bleu sombre.
le démon venait enfin de mordre à l'hameçon.

Les flammes de petites tailles innocentes montaient au dans le ciel, tels des geysers. Le pentacle luisait d'une belle lumière rouge alors que la neige fondait rapidement aux alentours. La température si fraîche devenait rapidement tropical. Une forme aussi noir que la nuit marqua le sol, le brûlant au simple contact, puis, s’agrandissait à vue d’œil. L'odeur de souffre emplissait l'air.  En effet, la neige avait complètement fondue sur plusieurs centaines de mètres. La sueur apparaissait sur le front du mage noir, attentif. Sa respiration accélérait, un léger sourire sur le visage. Il décrocha sa veste qui tombait sur le sol verdoyant. Sa patience venait d’être récompenser ainsi que le calvaire de Linna. Le plus gros restait encore à faire, le capturer. Le familier démoniaque apparaissait dans l'ombre de Linna, fin filet remontant le long de son corps. Continuant son ascension jusqu'à ses poignets. Cliquetis. Il tentait de délivrer la prisonnière avant que le démon de feu ne soit sur elle et la consume de son aura.

Chojiro restait invisible derrière l'arbre, remontant les manche de sa chemise. Ses avants bras portaient des symboles rouges sang. Inscription complexe, mais d'une utilité primordiale. Un coup d’œil vers cercle, il avait atteint une bonne taille. Une crinière blanchâtre en sortait. Lentement son futur familier s'invitait dans le monde des hommes. Il savait que cela ne serait pas une partie de plaisir. Il comptait sur sa compagne pour en venir à bout. Même s'il ne lui avouera jamais directement le besoin de sa présence à ses côtés et le changement qu'elle apportée en lui.

GOUKI, nom du monstre de feu aux muscles saillants devant le couple. Des boules d'énergies tournaient autour de lui. Il transpirait la puissance. Son regard alla immédiatement sur la jeune fille encore prisonnière. La peur se lisait dans son regard, n’échappant au mastodonte qui avançait d'un pas lent vers elle. Dégustant du regard son futur repas à venir.  Le passage par lequel il était arrivé se referma lentement. Plus aucun retour en arrière n'était permis. Le démon ne semblait guère s'en soucier, son attention sur l'offrande face à lui. Chacun de ses pas marquaient profondément la terre vitrifiée par sa température. Proche, assez pour être malade de ces émanations de souffre, le démon de feu lorgnait l'étudiante sans vraiment savoir comment apprécier le plus ce met délicat. Les humains restaient le plat préféré de ces congénères. Et le sien.
Déclic de la liberté ! Ses liens tombaient pour la grande surprise de l'être maléfique.