Cela n'aurait pas du se passer comme cela. Il n'y avait pas un endroit du jeune garçon qui n'était pas extrêmement endolori. L'adrénaline étant retombée, toutes les brûlures multiples avaient beau avoir été soignées quasiment au moment où elles ont été infligées, la douleur était tout de même présente à chaque endroit qui avait été brûlé. Et bien sur, l'alarme sonnait toujours à fond puisque, au moment même où le jeune garçon avait fait quelque chose pour réparer l'endroit, qu'une nouvelle brûlure prenait sa place. Surtout vers la fin de ce combat. Et ce non stop pour ce qui avait du durer une dizaine, voire une vingtaine de minutes. Il était donc normal que l'alarme soit légèrement déréglée après cela. Et le pouvoir du jeune garçon faisait que maheureusement, tout anti-douleur qu'il avalait, magique ou non, n'avait aucun effet sur lui.

Cependant... Ce n'était rien, ce qu'il ressentait actuellement, par rapport à ce qu'il s'imaginait à propos de sa charmante colocataire responsable de ces brûlures. L'armure enflammée qu'elle portait, le jeune garçon n'avait aucune idée de si cela lui avait causé des dommages ou non. Tout ce qu'il savait, c'était qu'elle était à ce moment inconsciente, qu'elle en avait peut-être un peu trop fait et même si l'infirmerie avait dit qu'elle était hors de danger, Ryusaki ne pouvait tout de même pas s'empêcher de s'inquiéter à son sujet. Ressentait-elle la même douleur que lui, actuellement? Avait-elle souffert autant que lui pendant ce combat? Des questions auxquelles il ne pouvait avoir une réponse tant que la demoiselle demeurait inconsciente.

Après tout, tout était de sa faute. Ryusaki ne pouvait s'empêcher de culpabiliser. C'était lui, après tout, qui l'avait convaincue de s'inscrire à ce combat. Lui qui l'avait convaincue d'utiliser son pouvoir. Lui qui l'avait poussée hors de ses limites. Lui qui n'avait pas su quand l'arrêter et qui l'avait poussé à continuer, par gourmandise et par curiosité, alors que le point de non retour avait été atteint. Lui qui n'avait pas su l'arrêter une fois qu'il était trop tard, ou du moins, qui l'avait arrêtée bien trop tard à son goût. S'il n'était pas là, jamais Ombrage n'aurait montré cette facette d'elle-même, comme contrôlée par ses flammes au lieu de l'inverse. Et c'était pour tout cela que Ryusaki culpabilisait.

D'un geste, le jeune garçon enleva la couverture de son lit avant de serrer les dents afin de réprimer un cri. Le simple fait d'avoir enlevé la couverture avait réveillé les nerfs de sa partie inférieure, qui une fois réveillée lui transmettait des informations. Or, la seule information que ces nerfs étaient actuellement capables de transmettre était de sonner l'alarme de la douleur. Mais bon. Tout cela, ce n'était rien, se disait-il. Il ne devait pas crier pour si peu. Si peu, comparé à ce qu'il imaginait du côté d'Ombrage. C'est ainsi qu'il se leva, serrant les dents, et fit quelques pas tout en se retenant à ce qu'il pouvait. Mais même ses mains semblaient hurler de douleur à chaque fois qu'il tenait un objet. Un pas, deux pas. Et le voilà, tremblant de douleur, au chevet du lit d'Ombrage.

Se mettant à genoux devant ce lit, le jeune garçon prit la main de la demoiselle endormie. Une main si chaude encore. Ce qui lui rappela à nouveau sa culpabilité. Prenant cette main entre ses deux mains, Ryusaki la serra légèrement en la posant sur son front. Quelques larmes commençaient à couler des yeux du jeune garçon. Non, ce n'était pas de la douleur, ou peut-être que si, mais ce n'était pas la principale raison de ses larmes. Non, c'était juste le fait qu'il était...

"Désolé, Ombrage. Je ne sais pas si un jour, tu sauras me pardonner... Ou même, si je mérite ton pardon."

En même temps, il parlait à une demoiselle inconsciente, incapable de lui répondre. Mais ce n'était pas grave. Il resterait là, à son chevet, dans cette position, jusqu'à ce que la demoiselle se réveille. A genoux devant ce lit, tenant cette main dans les siennes contre son front, tête baissée.

Le doute prenait le jeune garçon tandis qu'il serrait la main de sa colocataire. Il s'en voulait beaucoup, se disant qu'il resterait dans cette position, avec elle, tant qu'elle ne serait pas réveillée. Et ce n'était pas la douleur constante qui le saisissait aux mains qui allait le faire changer d'avis. Peut-être se passa-t-il cinq minutes, dix minutes? Ryusaki commença à somnoler légèrement. Une légère pression sur la main du jeune garçon le réveilla et lui fit à la fois serrer brièvement les dents et relever la tête. La respiration d'Ombrage commençait à devenir irrégulière et... Ryusaki n'avait aucune idée de ce qu'il fallait faire à ce moment là, le personnel de l'infirmerie étant absent. La seule chose qu'il pouvait faire actuellement était de serrer la main d'Ombrage, afin de lui indiquer qu'il était là, qu'il la soutenait et qu'il ferait tout ce qu'elle voudrait... Si elle était capable de lui dire ce qu'il fallait faire.

S'agenouiller et prier, tête baissée, était la seule chose qu'il pouvait faire. Enfin, dans sa condition actuelle. N'ayant jamais eu de crise respiratoire de la sorte, Ryusaki n'avait aucune idée de comment il fallait agir, ce qu'il pouvait faire et même si c'était le cas, il lui était impossible de se lever pour courir chercher les médicaments qu'il faudrait. Le jeune garçon regrettait, il ne savait même pas s'il en était responsable, directement ou indirectement. Cependant, au fil du temps, la respiration d'Ombrage semblait se stabiliser, redevenir régulière et calme. Le jeune garçon finit par relever son regard, un petit soupir de soulagement sortit alors. Et tandis qu'Ombrage sortit de son lit, les deux mages croisèrent leur regards.

"Ombrage, je..."

Mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, se faisant réprimander par la demoiselle. Elle avait bien le droit après tout. Se sentant autant coupable qu'elle, même s'il ne savait pas que le sentiment était réciproque. Il était en effet dans un bien triste état. Rien qui ne pouvait nuire à sa vie, ne s'étant pas encore regardé dans un miroir, mais la douleur qu'il ressentait en continu n'était pas négligeable et devait bien laisser quelques marques. Bon, ben. Quelques larmes montaient dans les yeux du petit blondinet, tandis qu'il ne quittait pas les yeux de la demoiselle du feu.

"Ombrage, je suis tellement désolé... De t'avoir mis, de nous avoir mis dans cet état..."

Sentant ses yeux humides, Ryusaki leva le bras et s'essuya le visage avec le haut de son avant-bras. L'ennui, c'est que cet acte faisait tout aussi mal, et le jeune garçon ne put s'empêcher de laisser un petit cri sortir. Serrant tout de suite les dents, jusqu'à ce qu'il puisse de nouveau parler sans que la douleur n'empiète sur sa voix.

"Je me suis beaucoup inquiété pour toi... C'est pour ça que je suis là et non dans mon lit."

C'était une scène plutôt triste. Les deux adolescents étaient tous deux avec des yeux humides. Un sentiment de culpabilité bien étrange, mais quoi qu'il arrivait, le jeune garçon préférait endosser la responsabilité. Dans l'illusion qu'elle avait souffert et qu'elle souffrait plus que lui, Ryusaki ne voulait pas imposer plus à la demoiselle. Il en avait déjà bien trop fait. La preuve, il ne pouvait même pas parler correctement, serrant les dents au moindre mouvement. Et quand soudainement, sans prévenir, Ombrage lui fit un câlin... Ryusaki ne put s'empêcher de laisser s'échapper un petit cri de douleur. Cri qu'il ne voulait absolument pas faire sortir pour ne pas inquiéter davantage sa colocataire, mais qui était tout de même sorti... Et qui prouvait qu'il avait mal. Très mal. Mais la douleur n'était qu'une illusion. Qu'une alarme, qui ne fonctionnait plus. Il ne devrait pas avoir mal. Mais son corps avait ressenti une perturbation si intense que quoi qu'on fasse, il faudrait encore une ou deux journées avant que tout ne disparaisse.

"Pas la peine, je..."

Pas la peine de parler en effet. Sa voix était bien trop petite et Ombrage était déjà partie chercher le matériel adéquat. Enfin, adéquat. Regardant la demoiselle s'affairer devant l'armoire à pharmacie, le jeune garçon s'appuya sur les bords des différents lits pour retourner dans le sien. Se posant et regardant Ombrage s'atteler à sa tache, le petit blond se mit à sourire. C'était très gentil, ce qu'elle faisait, mais ce n'était pas une action adaptée. Bah, il le lui dira quand elle reviendra. Ainsi souriant, le jeune garçon s'assit dans son lit, à regarder le plafond, avant de voir la jolie demoiselle revenir, les bras chargés.

"Tu sais que ça ne me f..."

A peine que le jeune garçon eut commencé sa phrase qu'il reçut une bouteille dans la bouche, l'empêchant ainsi de parler. Son contenu se déversa ainsi dans la gorge du jeune garçon, qui donc buvait tranquillement le médicament, appréciant son goût assez particulier. Certes, pour une personne normale, il n'y avait pas vraiment de goût à apprécier, mais Ryusaki arrivait à sentir cette petite note amère et légèrement acidulée du composant chimique principal de ce médicament. Qui en soi... Ne lui faisait absolument rien, à cause de son pouvoir.

"Gnnnn... Hmpf!"

Et maintenant, la demoiselle s'était mise à l'enduire de crème. Ryusaki ne savait pas ce que c'était, mais la sensation de froid appliqué était plutôt désagréable sur une zone aussi sensible. Etait-elle sure de savoir ce qu'elle faisait? Le jeune garçon, avait à peine enlevé la bouteille qu'il avait dans la bouche qu'une seconde bouteille fut forcée dans sa bouche. Un goût totalement différent, et plutôt étrange. Emettant des petits cris étouffés par le liquide à chaque fois que Ombrage serrait trop fort, Ryusaki finit par se retrouver totalement momifié, de la tête au pieds, avec même ses vêtements à l'intérieur des bandages. Il n'y avait que la bouche qui était libre, mais il fallait qu'elle reste libre pour y enfoncer une autre bouteille de médicament. Mais à quoi pensait-elle?

"Absolument pas."

Si tout allait bien? Cela n'avait rien changé, et Ryusaki n'avait pas eu le temps, pas eu l'occasion de le lui dire. Heureusement qu'l y avait des soigneurs magiques dans le pensionnat, des élèves spécialisés en guérison, car si c'était une infirmerie normale, elle serait hors service pendant un bon moment le temps de restocker.

"Je rends tout comestible, transformant tout principe actif en énergie pure... Donc les trois bouteilles que tu m'as fait avaler n'ont eu aucun effet. Et heureusement. Tu sais que certaines personnes dans les journaux se sont suicidés par overdose en avalant une seule bouteille entière de médicament comme ça d'un coup? Et tu m'as forcé à en avaler trois."

Et Ryusaki se rendit compte soudainement de l'erreur qu'il venait de dire. Car cela ne pourrait que faire s'inquiéter encore plus la demoiselle.

Enrubanné comme il était, Ryusaki ne pouvait plus vraiment bouger. Il vit ainsi la petite fiole qu'Ombrage tenait dans ses mains tomber sans qu'il ne puisse la rattraper. Ce qu'il lui avait dit semblait l'avoir grandement affecté. Cependant, Ryusaki connaissait son propre corps. Il savait que, malgré la douleur presque constante, la seule chose qu'il fallait pour lui était du temps. Du temps, et du repos. Cependant, cette solution ne semblait pas convenir à la demoiselle, qui voulait absolument participer aux soins du jeune garçon. Ryusaki soupira et commença à réfléchir. Il fallait qu'il trouve une solution, et vite, s'il ne voulait pas finir dans un sarcophage après avoir été momifié.

"Ce que tu peux faire? Tout d'abord te calmer. C'est plus facile de faire quelque chose de positif si on réfléchit au calme plutôt que d'essayer d'agir selon son intuition. Après tout, la pauvre table n'a rien fait, c'est pas gentil de la taper sous le coup de l'agitation. Et j'ai beau dire que j'essaierai toujours de te protéger, je ne sais pas si je pourrai faire grand chose si on se prend un procès de la part de la SPTC, Société Protectrice des Tables de Chevet."

Après tout, lui aussi avait besoin de calme pour réfléchir à cette question épineuse. Peut-être trouveraient-ils tous deux une solution? Et à cette réponse, Ombrage se mit le doigt dans l'oeil avant de glisser. Par réflexe, Ryusaki tenta de se jeter sur elle pour la rattraper, ou au moins amortir sa chute, mais saucissonné comme il était, le jeune garçon ne put que se pencher un peu vers l'avant sans plus. S'inquiétant de l'état de sa camarade de chambre, il jeta un coup d'oeil plus calmement. Il semblerait qu'il y avait plus de peur que de mal. Ryusaki laissa s'échapper un petit soupir de soulagement avant de regarder à nouveau son infirmière personnelle novice. Et d'un coup, une idée lumineuse passa dans l'esprit du jeune garçon.

"Je sais! Dans les contes, le prince charmant fait un baiser à la princesse pour la libérer de sa maladie. Donc si tu me faisais un bisou sur le front, je serai surement instantanément guéri! Au moins, ça aura surement plus d'effet qu'un médicament..."

Et aussi vite que l'idée était apparue, Ryusaki se rendit compte de ce qu'il venait de dire. Résultat, son expression se figea d'un coup, et le jeune garçon commença à rougir sans pouvoir désormais parler ou s'excuser. Ce n'est pas gentil de profiter d'une demoiselle en détresse...

Oh. Il semblait qu'Ombrage ait accepté. Tout rouge, tout sourire, Ryusaki se disait juste une chose. Pendant un petit moment, il fallait qu'il serre les dents. Ne montrer aucun signe de douleur, de souffrance ou quoi que ce soit. Après tout, la douleur n'était qu'une illusion, qu'une alarme destinée à prévenir que le corps n'allait pas bien. Et là, cette alarme était totalement détraquée. Pourquoi ne pouvait-il donc pas la couper le temps de réparer? Au moins, Ombrage avait la décence d'esprit de vouloir enlever les bandages qu'elle avait mis sur lui, sur ses vêtements. Enfin bon, cela aurait été le cas si...

Deux familiers étaient entrés. Il apparut qu'il s'agissait du petit renard d'Ombrage et d'Usa-chan, caché derrière qui semblait juste jeter un oeil avant de faire demi-tour. Probablement pour dire qu'il n'y avait pas besoin de s'inquiéter finalement si Ryusaki était dans cet état... Ou juste parce qu'il n'y avait rien d'intéressant à manger à ce moment là. Bon. Sauf que voilà, ce qui fendit légèrement le coeur du jeune garçon était de voir sa charmante colocataire ne plus pouvoir retenir ses larmes et aller pleurer auprès de son familier. Un soupir du jeune mage qui était donc encore bloqué dans cette situation, dans ces bandages. Ce n'était pas aujourd'hui qu'il pourrait bouger, on dirait...

Attention. projectile volant non identifié. Enfin si, l'identification de ce projectile était simple, c'était Ludicra. Sauf qu'il volait vers Ryusaki. En temps normal, le jeune garçon aurait pu facilement éviter le renardeau. Ou l'attraper au vol. Mais ne pouvant pas bouger, Ryusaki ne pouvait que soupirer et attendre l'impact. Et pouf! Le jeune garçon poussa un petit cri de douleur au choc de l'animal tombé sur lui. Et dut se retenir de refermer la bouche d'un coup pour éviter de croquer le museau du pauvre animal. Museau qu'il sentit donc tout mouillé. C'est qu'il s'aventure en territoire dangereux, le petit bestiau.

"Pas comme ça, petit renard."

Bon, Usa-chan semblait être revenu avec son uniforme. Sauf que dans l'état actuel des choses, Ryusaki ne pouvait pas bouger. Pas grave, un petit coup de dents d'Usa-chan par ci par là et pouf! Le petit mage, en grimaçant, enleva le reste de bandages et remit son uniforme. Tentant de garder un sourire rassurant, le jeune garçon se leva de son lit et enlaça doucement sa chère colocataire. Certes, ce contact lui ravivait un peu sa douleur, mais bon, c'était dans la limite du supportable après tout. Et s'il pouvait supporter, il fallait qu'il se montre fort. Plus fort qu'il ne l'a été il y a quelques instants.

"Si tu veux pleurer, pleure, très chère. Mon épaule sera toujours là pour toi en cas de besoin."

Peut-être cinq minutes passèrent. Peut-être dix. Difficile à dire. Mais pendant un bon moment, Ryusaki resta ainsi dans cette position, enlaçant tendrement sa colocataire. Serrant tendrement la demoiselle du feu contre lui, et serrant aussi les dents tout en essayant de lever un bras afin de lui caresser les cheveux. Le jeune garçon se voulait aussi rassurant et consolant que possible, laissant ainsi couler sur son épaule un flux de larmes qui ne semblait pas vraiment s'arrêter. Bon, au bout de quelques minutes, le petit blondinet commençait tout de même à s'inquiéter. Mais les pleurs se turent, l'étreinte qu'il ressentait se desserra. Tiens? A court de larmes? Le bouton Off avait été appuyé? Mais il fallait croire, à en juger par le rythme de respiration de la demoiselle, qu'Ombrage ne s'était pas endormie sur son épaule. Juste... Calmée et reposée. Et apparemment, cela faisait du bien de relâcher toutes ces larmes et toutes ces émotions accumulées depuis longtemps.

"Serai toujours là si tu as besoin d'une épaule."

Et la belle fila. Il fallait croire que ces pleurs, ce petit repos était assez réparateur. Ombrage semblait aller suffisamment bien pour prendre ses affaires, se lever et s'en aller de manière assez pressée. Qu'est ce qui vient de se passer? Au moins, le petit garçon pouvait, à son tour, soupirer. Si elle pouvait faire tout cela, cela voudrait dire qu'elle était suffisamment guérie de ce combat. Lui aussi aurait aimé pouvoir en faire de même mais... Il semblerait que les dégâts qu'il avait subi étaient un poil plus longs à se réparer malgré son pouvoir régénérant. Bon. Usa aida ainsi Ryusaki à se remettre sur son lit, assis, à regarder la porte par laquelle sa colocataire était partie. Il prendrait son temps à dormir, aujourd'hui. Tant pis pour les cours. Ce n'était que du japonais, de toute façon.

A ces mots, Ryusaki enleva son haut. Complètement trempé par les larmes d'Ombrage, le jeune mage prit son haut et l'essora au dessus de sa bouche afin de laisser partir ces larmes là où elles seraient le plus utile, c'est à dire, dans son estomac. Certes, cela n'avait pas beaucoup de qualités nutritives, mais depuis quelques instants, Ryusaki était curieux de savoir quel goût avaient les larmes d'Ombrage. Et il ne pouvait pas vraiment se permettre de lui lécher le visage pendant qu'elle pleurait. C'était à la foix doux et légèrement salé. Il y avait en cela quelque chose de plutôt apaisant, de réconfortant. Qui faisait qu'en remontant sa couverture sur lui, le jeune garçon put rapidement s'endormir, et voler en direction du pays des rêves. Cependant, il n'oubliera pas sa promesse : Ce n'était qu'une petite sieste, ils se reverraient au diner. Même mourant, Ryusaki ne raterait pas un repas. Surtout s'il savait qu'il serait si en bonne compagnie.