La saison terne commença à se colorier. Les vieilles odeurs dansèrent avec la poussière. Le souhait d'une fraîcheur avec une chatoyante lumière, était dorénavant exaucé. Les yeux dorés aux reflets cobalt se perdirent dans ce spectacle du printemps.

Meoweko était toute exaltée. Alors, pour ne pas perdre une minute de plus, ressentant la joie de son familier, Haneko enfila son uniforme scolaire, prit son petit sac bleu cobalt avec Meoweko (s'y camouflant avec quelques taiyakis à l'intérieur, les favoris de la petite bête) pour enfin sortir.

Le jardin, qu'elle avait découvert et traversé pour atteindre l'école Tadakienne, était sa destination. Après tout, ce jardin représentait l'éclosion de sa personne, alors en cette période de renaissance des arbres feuillus, des fleurs, de la verdure... n'était-ce pas l'endroit idéal?

Après avoir ouvert la porte de son dortoir, Meoweko sorti du sac et devança sa maîtresse magicienne. Haneko, ne voulant pas enfreindre les règles du couloir et aussi demeurer discrète, évita de courir mais avait tout de même pris un pas rapide. Cette bête, j'aurais cru qu'elle serait restée avec moi... surtout avec tous ces taiyakis, je dois bien en avoir une dizaine... ahh cette gourmande. Je me demande si tous les familier ont appétit de monstre comme Meoweko, à moins que ce soit simplement son passe-temps favori... Elle va devenir obèse, et moi, pauvre si elle continue ainsi.

Arrivée à la sortie de l'école, la petite boule d'amour bondissait de joie, elle y était presque, et elle pourrait enfin déguster ses taiyakis. Haneko était un peu découragée par le bonheur envahissant de sa partenaire, mais bon, au bout de quelques minutes ses lèvres prirent une direction positive.

En ouvrant cette porte, le soleil lui dit bonjour. Malgré que cela ait été un peu déplaisant pour les yeux d'Haneko, Meoweko ne semblait pas avoir trop de problèmes puisqu'elle était à nouveau en fuite. Le vent dans ses poils, la douce chaleur du soleil étaient probablement les deux éléments de son excitation, supposa sa propriétaire. Ayant prit un peu de retard, Haneko s'élança à la poursuite de son dango en forme de chat. L'énergie était abondante pour Meoweko, mais la jeune Genzou n'était pas si en forme que cela.  Au moins, elle semble se rappeler que c'est au parc qu'on allait. Les souliers de l'étudiante étaient trempés, ses bas aussi. Elle n'avait pas porté attention à la neige se métamorphosant en un liquide transparent.

À son arrivée, sa petite boule d'amour ; Meoweko, avait un taiyaki entre ses deux canines. Haneko regarda dans son sac, tous les taiyakis étaient dans celui-ci. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix. Il n'en manquait pas un seul. Plein d'idées traversaient l'esprit de la jeune fille; Meoweko l'avait trouvé par terre, ou bien dans les déchets, dans son estomac... puis elle observa autour d'elle, les gens semblaient profiter de la bonne température pour déguster leur repas à l'extérieur. Dis-moi qu'elle n'a pas osé voler de la nourriture, non, non, non...

Haneko était en position très embarrassante, elle n'osa pas approcher son familier d'aussitôt. Cette boule d'amour avait attiré l'attention de quelques personnes autour. L'écolière rougit de plus belle. Puis, pour embellir la catastrophe, Meoweko la rejoint toute fière tel un chat qui avait attrapé une souris ou encore un oiseau. Elle l'a définitivement volé! Noooon! Haneko secoua la tête murmurant ❝Meoweko, tu ne devrais pas être fière, c'est... très impoli❞. Meoweko, naïve comprit le message d'une toute autre façon. La boule de poils de la grosseur d'un oreiller alla tout près d'une jeune fille aux longs cheveux lisses, avec un visage allongé.

Le chaton blanc, baissa la tête en signe de vénération envers Shirley, qui était maintenant à ses yeux, la déesse des taiyakis.

Haneko avait perdu ses moyens, elle ne savait plus trop comment réagir. Oser aller voir cette fille, à qui son familier avait été impoli et voler de la nourriture, était impensable. Que dois-je faire ? Elle doit penser que je n'ai aucun contrôle, que je suis une mauvaise magicienne... Sans oublier que voler, c'est criminel, nos familiers sont-ils considérés comme des animaux ? Ils ne sont pas comme... Quoique que c'est vrai que j'ai vu certaine personne avec un chat ou un chien comme familier...

Perdu dans son angoisse, ses pupilles n'avaient pas encore remarqué la présence de la victime à ses côtés jusqu'à celle-ci lui adresse la parole. Je suis cuite !

« Coucou ! J'imagine que cette boule de poils est à toi, non ? D'ailleurs est-ce bien un chat ? C'est ce à quoi elle me fait penser, mais je ne suis pas du tout sûre. »

Est-elle réellement en train de me demander ce qu'est mon familier!? Mais alors le vole... Ai-je mal compris? Haneko fut silencieuse pour au moins deux minutes, triant ses pensées pour finalement répondre à Shirley.

❝P-pardonnez-moi l'attitude de mon familier, elle est plutôt incontrôlable lorsqu'il y a des haricots rouges dans le coin, je vais vous rembourser ne vous inquiétez pas !❞
Dit-elle avec un ton soucieux, en courbant son dos. Les mèches de ses cheveux lui tombèrent devant les yeux. ❝Je me prénomme Haneko, et pour répondre à votre question... C'est...❞ Un monstre engloutissant la terre entière~ Le regard de l'animal, ou plutôt la nourriture dans les mains de Shirley, était empreint d'innocence. Pourquoi suis-je si faible à son côté mignon? Elle détourna le regard de son familier. ❝Lors du rituel Tadakien, je dois avoir fait une bêtise, car comme je peux le constater la majorité des membres de l'école possède un animal, parfois même mythique... Dans mon cas c'est un dango avec des caractéristiques de félin, mais il n'est pas comestible! Je sais que cela est bien étrange...❞

Embarrassée Haneko ne pouvait pas ajouter quoique se soit de plus, ignorant toujours du regard son dango rempli d'innocence.

« Enchantée, moi c'est Shirley. Ne t'inquiètes pas, pour ma part, j'ai eu droit à un attrape rêves vivant. Haneko observa le familier coloré de l'étudiante. Donc je ne suis pas la seule à avoir un familier particulier?  Par contre, tu n... Vous n'aviez absolument pas à me rembourser ! Ce n'était qu'un petit paquet, rien de grave. Je pourrai m'en repayer un. Et puis, j'avais qu'à faire plus attention. Ce n'est pas du tout de votre faute ! »

C'est criminel ! Voler, voler, voler ! Et pas dans le sens... Au moment où Haneko voulait prendre parole pour insister et réparer son 'crime', Shirley complimenta son familier, en ajoutant que rien n'était normal ici.

« Je le trouve très mignon, votre familier. Puis de toute manière, rien dans cette académie est vraiment normale. » Normale ? Cela soulagea Haneko, car après tout, elle s'était toujours sentie comme une anormalité. Elle releva la tête et sourit. Ici, je peux être libre, sans devoir entrer dans un moule qui ne me fait pas. J'ai tendance un peu trop à l'oublier. Ce n'est pas du théâtre, ce n'est pas une performance où tout doit être parfait.

Haneko ferma ses paupières, leva ses mains pour les joindre l'une à l'autre, les doigts s'entrecroisant. ❝N'est-ce pas fantastique de se trouver dans ce monde où la banalité se fait rare ? ❞

Lorsque sa maîtresse posa cette question étant un peu lunatique, Meoweko, saine et sauf sur la verdure, en profita pour saisir une chance unique ; la capture d'un taiyaki! La petite queue de la nourriture vivante se secoua un peu, et tel un félin prit une position de chasse. Elle sauta dans le sac cobalt avec succès, Haneko revint à l'instant présent en tombant sur le sol. La petite bête, fière d'elle, sortie avec, à nouveau, un taiyaki entre ses deux crocs. Haneko oublia son malaise causé par les actions précédentes de Meoweko et éclata de rire. Ce fou rire calma l'atmosphère; c'était bien l'une des capacités de Meoweko.

❝Es.. Êtes-vous certaine que t... Vous ne voulez... Pas un taiyaki, ça l'empêcherait de devenir grosse comme un matelas, ou bien même un village❞ puis une image mentale vînt à l'esprit d'Haneko, lui donnant un léger sentiment d'horreur  ❝Imaginez si elle devient Godzilla à force de manger...❞ Elle laissa par politesse Shirley répondre. Je ne dois pas trop insister, mais je veux m'assurer qu'il n'y a aucun problème ! Et si Meoweko devenait véritablement un Godzilla cela serait problématique... Un bref regard fut lancé à sa partenaire blanche, son innocence donnait l'impression à Haneko d'être un peu trop dramatique, ce qui était peut-être une génétique que son père lui avait généreusement transmis.  Un mew étouffé se fit brièvement entendre, le dango étant occupé à remplir son estomac.

« Pourquoi pas ? Si ça ne vous dérange pas bien entendu, et ni votre familier. » Meoweko dégustait son festin, Haneko l'interrompit la petite bête pour lui enlever un parmi dix des taiyakis. Elle en sélectionna un, qui n'avait pas été touché par son familier. Je devrais peut-être saisir cette occasion pour lui apprendre à partager. Les yeux reluisants de Meoweko confirmaient une grande tristesse de la part de celle-ci.

Avant qu'Haneko saisisse la chance de refiler le taiyaki à Shirley, l'étudiante à Tadakai ayant un familier du nom de Kly, prit la parole.

« Au faite, comment s'appelle-t-il ? Le mien se nomme Kly. » Avec Kly qui accompagna le tout avec un son produit par son cristal, ce qui intrigua Haneko, mais encore plus le chat, enfin ce qui semblait être un chat.

❝Elle s'appelle Meoweko ~❞ Répondit Haneko, pour ensuite continuer la conversation, elle ajouta ❝Est-ce que Kly signifie quelque chose?❞ Le nom du familier de Shirley avait piqué sa curiosité. Kly..? Peut-être, c'est qu'un simple nom qui lui est venu à l'esprit lorsqu'elle a fait connaissance avec celui-ci... Après tout, je suis mal placée pour parler avec Meoweko... Qui est en fait le son d'un chat et neko sans 'n'... Pas très original maintenant que j'y porte plus attention...

Un peu perdue dans ses pensées, elle revint au sujet principal dans son esprit, lorsqu'elle remarqua que le taiyaki était encore dans ses mains. Cependant, la jeune Genzou laissa le temps à Shirley de répondre à la question avant d'en ajouter plus.

Pendant ce temps, elle gloussa aux réactions excessives de Meoweko. Lorsque le taiyaki était plus près d'elle, Meoweko avait des yeux scintillants de bonheur. Lorsque le taiyaki était plus près de Shirley, le dango gagna un regard triste qui supplia la pitié de la part de ses adversaires.  Elle devra apprendre à partager, je crois bien que ce sera la première fois, mais peut-être qu'elle prendra plaisir à être aussi généreuse envers les autres qu'elle l'est envers son estomac.

« Meoweko, c'est mignon. Non, pas vraiment. C'est juste un surnom qui m'est venu à l'esprit comme ça, après le rituel. » Dit Shirley s'adressant à la plus jeune des Genzou, puis ensuite, celle-ci s'accroupit pour s'adresser à Meoweko « Coucou Meoweko ! Dis, tu ne veux vraiment pas partager un de tes taiyakis avec moi ? Si ça te fait autant de peine, je ne vais pas insister non plus. »

Ce qu'avait dit Shirley mélangeait les idées de la petite bête, confuse dorénavant. Lorsqu'elle la câlina, elle était toute heureuse.« Tu es adorable, ceci dit. » Meoweko regarda Haneko, pour ensuite bondir en cercle autour de Shirley. Elle croit toujours qu'elle est une déesse de taiyaki? Sa maîtresse, Haneko, attira l'attention de son familier en nommant son nom, la petite bête cessa de bondir et lança un regard naïf.❝Je crois que tu as mal saisi ce que je t'ai dit plus tôt❞ Le même regard d'incompréhension se lisait sur le visage de la nourriture animée.

❝ Shirley n'est pas une déesse de taiyaki, du moins à ma connaissance..❞ Elle jeta un regard à Shirley, pour confirmer que ce n'était pas le cas Évidemment que ce ne l'est pas ! ❝Alors danser autour, cela ne fera pas tomber du ciel des taiyakis❞ Meoweko bredouilla un mew, avec un visage triste. Elle devait être convaincue que ce serait la meilleure solution pour ne perdre aucun taiyaki qui lui appartient techniquement... et rendre Shirley heureuse.

Haneko eut une idée, puisque Shirley avait mentionné le partage également un peu plus tôt. Pourquoi ne pas diviser un taiyaki en deux? Ensuite, elle voudra peut-être partager la moitié d'un autre. Haneko regarda le taiyaki dans ses mains, regarda Shirley et lui murmura son plan ❝ Peut-être qu'en le divisant, elle découvrira le plaisir de partager. Qu'en penses-tu ?❞ En lui donnant le taiyaki.

Shirley exécuta le plan à perfection ; elle sépara le taiyaki en deux, pour donner une moitié au petit semblant de chat. Elle commenta sur le fait que la petite bête l'ait pris pour une divinité, probablement tirée de son imagination fertile. J'espères que cela fonctionnera. Lorsque la 'déesse des taiyakis' prononça le mot 'mortelle' Meoweko ne saisit pas bien la signification, mais sourit quand même.

Le familier du nom de Kly flottait dans l'air, Shirley avait semblé anxieuse un peu avant de l'avoir aperçu du regard. Elle ne semblait plus savoir quoi dire. Ni Haneko d'ailleurs. Meoweko dégustait sa moitié pendant ce petit silence. Haneko décida de prendre la parole en levant le regard au ciel. C'est impressionnant maintenant que je lui porte attention.

❝Ton familier... peut voler si haut?❞ Dit-elle. Ce n'était pas trop pertinent, mais c'était pour débuter une conversation. Le regard, de la fille des Genzou, était suspendu au familier coloré. Ses pupilles avaient prit une coloration cobalt.

Lorsque Meoweko termina la moitié de taiyaki, elle leva les yeux au ciel elle aussi. Haneko ne portait plus trop attention à celle-ci, mais des roulements de gorges se firent entendre. La queue en l'air, comme si celle-ci voulait jouer avec Kly. Mais bon rien de grave devrait se produire, puisque Kly était évidemment hors de porter, avec cette hauteur. Haneko n'y porta pas trop attention, elle continua d'admirer le familier de Shirley.

Un peu inconsciemment, elle pensa à voix haute  ❝Je me demande comment c'est agréable de voler...❞ En pensant le reste dans sa tête. Sans fils t'attachant comme des chaînes.

Le ciel était d'un azur clair parsemé de nuage blanc. Le vent bousculait légèrement les cheveux longs des deux étudiantes. La source de lumière principale jouait parfois à cache cache avec les formes blanches. C'était une belle journée ensoleillée, avec une température assez agréable.

L'étudiante, Shirley, annonça son départ. Kly la suivit, saluant avec un bruit cristallin. « Bon, j'y vais, à plus ! » Dit Shirley à nouveau. Haneko ne sut pas si elle l'avait entendue, mais elle lui dit ❝ Heureuse d'avoir fait votre connaissance.❞ Puis elle observa l'étudiante partir au loin. Meoweko avait le regard un peu triste, mais elle gardait espoir qu'un jour elle rencontrerait à nouveau sa déesse des taiyakis. Puis une musique gracieuse du vent se leva et se fit plus présente. La température monta vers le positif.

Les yeux d'Haneko se fermèrent. Le noir entier. C'était paisible. Elle restait figer à l'endroit jusqu'à ce que sa bête adorable lui demande de finalement faire le pique-nique qu'elle avait attendu patiemment. Haneko sortit de son sac bleu cobalt un drap noir pour ne pas s'asseoir directement sur la verdure et tâcher ses vêtements. Elle s'installa près d'un arbre qui était en fleur. Puis elle sortit un taiyaki. Un, deux, trois, quatre, cinq. Meoweko avait surement dévalisé quelques taiyakis. La jeune Genzou soupira, mais eut un rire chaleureux au regard innocent de son familier. Elle sépara le taiyaki en deux, heureuse d'apprendre davantage sur le partage à sa petite bête adorable.

Ce fut un après-midi agréable à la chaleur naissante.

~Fin du rp~

HRP: