Seul dans cette pièce, assit derrière mon bureau, dans le silence le plus total je laisse mon regard se perdre sur l'horizon. Sombre paysage qui se dessine de l'autre côté de la vitre froide et humide, donnant un rendu de l'extérieur flou de par la présence d'eau. Le ciel en ce jour si particulier ne souhaite pas nous émerveiller de son bleu azur, préférant se cacher derrière un amas de flocons grisonnant et d'un rideau de pluie. Triste est cette fin de journée, je me surprend à regarder autour de moi pour me rendre à l'évidence qu'il n'y a vraiment personne d'autre, voyant bien là que je suis seul, qu'il n'y a plus âme qui vive. Est-ce que cela a toujours était ainsi depuis que je suis ici, depuis que j'occupe cette place qui est la mienne ? Cette salle connaît par moment des instants de gaieté lorsque le petit monde du comité se réunit, l'animation bat son plein au point d'en devenir agaçante parfois. Des petits moments qui me font élever la voix, qui me font m'énerver, mais je ne les détestes pas, en fait, pour être sincère, j'en viens à les apprécier. Cependant, depuis quelques temps, voilà bien plus de trois mois maintenant que je perçois en moi un changement, une sensation étrange qui m'était jusqu'alors inconnue. Comment pourrais-je décrire ce que j'ai ressentit la première fois que j'ai reçu d'elle un message me demandant si j'avais envie de passer du temps  en sa compagnie, ce frétillement si particulier qui vous surprend et vous arrache un sourire. Elle a posé son regard sur moi alors que je n'étais qu'un petit nouveau, perdu dans un nouvel univers. Elle s'est approchée de moi, moi qui ne venais que rarement dans la cour pour me familiariser avec les autres. Juste pour elle je venais, juste pour lui parler parce qu'elle était déjà mon seul point de repère. Rien que d'y repenser, je me surprend à rire silencieusement dans cette pièce, brisant alors le calme qui s'était installé. Impressionnante, étonnante, se sont les premiers mots qui me sont venu lorsque j'ai commencé à apprendre à la connaître d'avantage. Je dirais d'elle qu'elle est une artiste, qu'elle a de l'imagination à revendre. Je ne m'en plains pas, bien que par moment je la traite d'idiote, mais ce n'est jamais par méchanceté. Je ne sais pas comment m'exprimer, de peur de mal me faire comprendre. L'ombre menaçante du ciel mécontent me paraît plus clair déjà. Est-ce parce que mes pensées sont focalisées sur elle ? Peut-être bien.

Idiot...

C'est ce que je me dis souvent. J'essaie de ne pas trop penser à elle, mais plus j’essaie, plus ça revient à la charge. Ma rencontre avec elle m'a terriblement changé dans mes habitudes, mon quotidien s'est vu perturber rien qu'à l'affiche de son nom. Un torrent, une tornade, je ne sais pas ce qu'elle est exactement mais les effets de son arrivée dans ma vie sont tout aussi semblable. Aussi troublant et dévastateur, elle m'a fait découvrir un monde dans lequel je ne mettais jamais ou alors très rarement les pieds. De la découverte, de l'émerveillement, de la curiosité, elle a fait s'éveiller chacune de ses émotions en moi. Partant d'une simple promenade dans la ville à un voyage à la plage, j'ai pu voir des choses auxquelles je n'aurai jamais songé. Le simple fait de fermer les yeux suffit pour que dans mon esprit différentes images défilent, relatant les différents univers qu'elle a menée jusqu'à moi et qu'elle continue toujours de faire d'ailleurs. Une romancière ou alors une simple fan de l'écriture, je me suis laissé prendre à son jeu, je l'ai suivit. J'ai commencé à tracer avec elle une multitude de lignes, certaines se rejoignant pour donner naissance à des histoires dont nous seul connaissons les moindres secrets. Travaillant notre imagination, maltraitant nos émotion, nous poussant à agir de différentes manières, à nous adapter. Nombreux sont les couples qui se sont formés, démarrant par un albinos médecin et d'une lycéenne amoureuse, d'un samouraï et d'une femme chat, pour terminer pour le moment sur un homme qui s'est vu séparé de sa femme pour venir en aide à une amie. Les situations ne manquent pas, l'imagination est toujours là, nous faisant nous projeter même dans l'avenir pour que viennent au monde les enfants de nos premiers. Je l'avoue, je n'étais pas fan au départ de travailler mes écrits de cette manière, j'y étais totalement étranger, mais maintenant, je ne m'en cache pas,  je ne peux plus m'en passer. Petit à petit, j'ai commencé à m'attacher à elle, je me suis prit d'attention par ses divers expressions, prenant plaisir à la faire réagir. Je n'ai plus eu le temps de me sentir seul, mes soupirs ne sont plus d’ennuis.

Un sourire, oui, c'est ça, quand je pense à elle, je souris maintenant. Au travers ces petits moments nous nous sommes rapprochés au point d'en voir mon corps tout entier réagir pour elle. Quand quelque chose ne va pas, je m’inquiète, quand quelque chose me dérange, je m'énerve. Elle monopolise mon esprit, mes réactions. Il y a chez moi certaines parties de ma personnalité qui en sa présence se sont vu révéler : Ma jalousie et ma possessivité. J'en serre le point rien que d'en parler, rien que d'y penser. Quand de loin, dans les couloirs, dans la salle de classe ou bien même dans la cour j'en vois lui parler, j'en vois lui arracher un rire, j'en vois prendre de son temps, je ne peux m'empêcher de vouloir frapper le mur ou d'adresser un regard noir à ces indésirables. Je me suis attaché à elle à une telle vitesse que j'ai encore parfois du mal à le réaliser. Trois mois seulement et j'en éprouve déjà autant pour elle. Beaucoup l'auront sûrement remarquer, que se soit au sein du Comité qu'en dehors, je ne suis pas de nature à préoccuper des enfantillages, je suis même un peu de nature je-m'en-foutiste j'ai envie de dire. Mais elle, par contre, lorsque ça la concerne, tout de suite je me sens concerné, tout de suite je m'y intéresse.

Je devrais dormir...

Des mots que je laisse souvent filer en me pinçant l'arrête du nez et en me frottant les yeux. Dormir. C'est vrai que depuis que je suis ici, depuis que je l'ai rencontré, mon temps de sommeil s'est vu diminuer. Est-ce un bien ou un mal, cela dépend des fois. Toutefois, je ne le regrette en rien, si pour elle je dois sacrifier mes nuits, je n'hésiterais pas un seul instant, mais je sais très bien qu'elle ne le souhaite pas, pensant très certainement que si je ne dors pas suffisant, quelque chose de grave pourrait m'arriver. Elle est mignonne. Discuter avec elle est un réel plaisir, que se soit sur nos histoire, sur sa vie, sur des banalités, tout devient important à mes yeux même si mon manque de réaction par moment la fait se poser des questions. J'aime ce que nous partageons elle et moi, j'aime cette connexion qu'il y a entre nous. C'est devenu automatique chez moi, répondre à chacun de ses appels. Si je ferme les yeux,  je peux entendre le son de sa voix venir me murmurer des idioties pour  me voir rougir ou bien m'embarrasser. Je sais qu'elle s'en amuse de me voir ainsi. Son sourire, jamais je ne pourrais m'en défaire, je le trouve magnifique, j'aime cette forme que prend ses lèvres. Ses grimaces aussi, quel-qu’elles soient, j'y répond pour continuer de les observer. Nous sommes proches et pourtant si loin l'un de l'autre que s'en est triste par moment. Quand de loin je la sens en proie à la solitude, à la tristesse, j'aimerai être la pour lui sourire et la prendre dans mes bras afin de chasser ces noirceurs qui lui vont mal au teint. Elle n'a pas besoin de ça. J'aimerai être la pour elle quand rien ne va, pour essuyer et boire ses larmes. Mais au fond, est-ce pour elle que je tiens à faire tout cela ou bien pour moi-même ? Dans ce monde de ténèbres j'ai tendu la main plusieurs fois pour qu'on me vienne en aide, mais rien y faisait, il n'y avait personne pour s'en  saisir. Jusqu'au jour ou elle est apparue à moi. Elle a serrée ses doigts autour de mon poignet et m'a tirée de toute ses forces. Je ne la remercierais jamais assez.

Une lumière, c'est ce qu'elle représente pour moi qui perdu dans cette obscurité ai pu retrouver mon chemin grâce à elle. Bien qu'il n'y ait personne dans cette salle, au fond de moi, je perçois cette chaleur qui m'anime, celle-là même qui fait battre mon cœur, ce dernier s'emballant à chaque fois qu'elle est là. Joueur et taquin, en sa présence je ne peux pas m'empêcher de l'être, une manière comme une autre de montrer mon affection pour elle. Le temps à l'extérieur me semble moins pénible quand je pense à elle. Le monde dans lequel je vis n'est plus aussi désagréable depuis qu'elle est là. C'est tel un imbécile que je me prend à sourire lorsqu'elle me regarde, lorsqu'elle me parle. Je m'abandonne à des pulsions que j'aurais préféré ne plus retrouver. L'inquiétude, le questionnement intérieur, la jalousie, la peine, des petites choses qui se manifeste au quotidien, le pire étant ce manque quand l'impossibilité de la joindre se fait sentir. C'est frustrant de ne pas pouvoir la voir quand j'en ai envie, c'est pénible de ne pas pouvoir lui parler, ne pas pouvoir voir son simple nom. Son simple affichage sur l'écran de mon téléphone, sur un morceau de papier suffit pour m'arracher cette boule ventre qui parfois me malmène. En sa présence, je me lâche, je m'ouvre, je laisse sortir au grand jour celui qui se terre. Une nuit, une journée, une heure, une minute, une seconde même, juste voir sa silhouette de loin suffit pour faire danser cette flamme qui prend de l'ampleur au file du temps qui passe. J'adore cette personne, non, en fait je pense que ça va bien au delà de ça. De l'amour alors ?

Humpf.

J'en ricane parce que je viens de sentir une irrégularité dans le rythme des battements de mon cœur, ce dernier semble s'emballer depuis une bonne demi-heure maintenant.  Du coin de l’œil je peux voir sur mon bureau un prospectus sur la saint valentin, une petite fête pour les amoureux. Est-ce que je fais parti de ces gens là ? Qui sait. J'ai envie de dire non, mais pourquoi alors du bout de mes doigts je laisser traîner la pointe de mon stylos sur un bout de papier avec dans la tête tout un tas d'image de cette jeune femme. Je ne parviens pas à me comprendre moi-même, tout en écrivant, dans le creux de ma main, un objet de métal s'est vu créer.  Que dois-je en faire ? La réponse à cette question est pourtant évidente, je dois faire parvenir ce que me tracasse à cette personne. Dans mon dos je peux ressentir une douce chaleur me caresser, un rayon de soleil vient de faire son apparition. S'il est parvenu à se frayer un chemin, il ne reste alors plus qu'à moi d'en faire de même pour trouver celle qui pour moi est mon rayon de soleil : Sayuri Gotô. Laissant devant sa porte l'objet de ma création.

Spoiler:

(En prime, parce que je t'aime trop, deux petites signatures qui vont ensembles. Désolé pour la qualité, c'est loin d'être mon fort, mais j'avais envie de le faire, de montrer que je suis a toi. )

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Et comme le veut la tradition, Je t'offre le cadeau de ton choix dans la boutique, prend ce qu'il te fait plaisir, mes kamas sont tiens tout comme mon cœur ♥