C’était le dernier endroit qu’il avait à voir. Lui-même ne savait pas pourquoi il avait choisi de le visiter en dernier, la seule chose qu’il savait, c’est qu’il avait oublié son existence, que ça lui était passé par-dessus la tête et que du coup, le voilà en face de cette immense bibliothèque. Pourtant, il ne paraissait pas ébahi, se contente de hocher la tête avec satisfaction.
Après tout, Phelan devait bien l’avouer, avec les crèpes, il adorait aussi Shizuka, et les livres. Déjà enfant il se noyait souvent sous une masse de bouquins aussi grand que lui pour le seul plaisir de les toucher sans réussir à pouvoir décrypter quoique ce soit, a part ceux en brailles que ses parents lui offraient.

Et puis, depuis qu’il pouvait voir sans mourir, c’était très important à ses yeux. Il pouvait lire. Voir les mots. Les toucher comme les sentir ne lui suffisaient pas. Il fit quelques pas, observa les rayons, l’agencement…Et les gens.
Il y en avait beaucoup de gens. Et les noms fusaient de toute part, leur groupe sanguin, leur âge, tout ça. Pour éviter le mal de tête, le jeune homme se dirigea vers le rayon le plus solitaire de tout le CDI. Celui que tout le monde avait abandonné, parce qu’il était là sûrement plus par lubie d’un professeur nostalgique que pour autre chose. Devant lui se trouvait les albums.
Sérieusement, c’était des albums. Pour les petits bébés, afin qu’on leur lise. Soit, cela pouvait aussi être une forme de communication pratique dans l’art, et de bons modèles pour les dessinateurs futurs illustrateurs. Phelan alla s’asseoir par terre, car à cet emplacement il n’y avait ni table ni chaise, et attrapa le premier qui venait dans ses mains.

Shizuka n’était pas avec lui, ce jour là elle préférait dormir sur le lit de son maître et profiter de la vie, plutôt que d’être collé à ses baskets. De toute façon, elle se doutait que tout irait bien pour lui et qu’elle n’avait ainsi pas à s’inquiéter.
Bon d’accord….Elle s’inquiétait quand même. Mais actuellement, le sommeil l’avait totalement envouté et c’était tant mieux.
Phelan quant à lui, commença l’album, parlant d’un fermier s’occupant de sa ferme, mais ce n’était pas très intéressant ni original.
Il le reposa bien vite, et prit un autre qui l’interpella pour sa forme. Un manchot. N’importe qui en le voyant aurait dit « ooooh un pingouin » mais c’était un manchot et ça Phelan en était sûr. Peut-être qu’à force de posséder un pouvoir lui permettant de voir les informations sur tout le monde, il avait fini par faire en sorte de ne connaître que la vérité et la stricte vérité. Et cela le rendait parfois perfectionniste.

L’histoire du manchot était bien triste. C’était un petit bébé qui voyait que son père rêvait d’autre chose. Son père voulait aller partout, autre que sa banquise. Mais l’enfant refusait, parce que n’ayant pas de maman, s’il n’avait plus de papa il se retrouverait tout seul.
Phelan trouva cela très triste. Mais vraiment. Et comme il avait tendance à commenter ce qu’il lisait à voix haute quand il oubliait les gens autour de lui, il se mit à parler à voix haute, pas fort, certes, mais quand même :

- Mais non papa manchot, reste, sinon ton bébé y va mourir.

Ce n’était pas attristé qu’il disait ça, juste sur un ton neutre. Phelan n’était pas très sensible, juste que parfois il avait des réactions de gamin. Il se demanda si quand son petit frère ou sa petite sœur naîtrait, il lui lirait cette histoire.

- Et la banquise c’est bien, on peut glisser. Même s’il n’y a pas de crèpes.

Et ça c’était bien dommage, se disait-il très fort intérieurement.
D’ailleurs, c’était aussi le problème d’un CDI, on ne pouvait pas y manger. Phelan n’y resterait donc pas très longtemps, vu que c’était souvent qu’il avait besoin d’une crèpe…Un peu à la façon des fumeurs. Sauf que lui sa vie il y tenait.

- Bébé manchot, faut pas pleurer, je suis sûr que ton papa y va pas partir.

On aurait sérieusement dit un enfant, et pourtant Phelan avait dix huit ans, mais c’était comme ça. Il ne fit même pas attention de voir s’il y avait quelqu’un autour de lui.

Pfffffa ! Ça fait du bien une bonne douche ! Un petit coup d'eau froide avant d'aller chercher un truc à manger pour le quatre heure, il n'y a rien de mieux ! En plus, avec la chaleur qu'il y a dehors, c'est vraiment bienfaisant. Je me sens bien ! Bon, il est vrai que j'ai un peu mis le bazar dans la chambre avant de me jeter dans la douche pour me rafraîchir, mais ce n'est que des petits détails. Quoique...Mon carnet posé sur le sol, le crayon ayant roulé jusqu'au pied de la table. Rajouter à ça mon livre de conte balancé complètement au hasard sur la table de nuit et mes affaires dessins posés dans le tiroir de celle-ci grande ouverte. Et sans oublier mon sac de cour -je trouve qu'il ressemble plus à un sac à main (faut suivre la mode des fois, j'y peux rien moi !)- qui a été jeté sur mon lit, la bouche édentée grande ouverte. Je n'y peux rien, j'étais excité ! Oui bon...C'est sûr que j'ai un peu exagéré pour une simple douche, mais ça fait beaucoup de bien ! Heureusement que je n'ai pas fais autant de bazar avec mon violon, il est fragile ! Il est encore dans sa boite, posé à la verticale, là où je range mes affaires.
Je sors de la douche en sifflotant (Bon, je ne peux pas sortir de son de ma bouche, mais j'ai la mélodie dans la tête alors je peux pas m'empêcher de faire semblant.), ma serviette posé sur ma tête en mode rajouts. Et malgré le fait que celle-ci est vaguement bleue, elle ne va pas du tout avec mes cheveux ! Alors le rajout, dans la poubelle en mode ballon de basket ! On va éviter quand même, j'ai pas encore sortie mon médicament de mon sac. Et pourtant, je risque d'en avoir besoin. J'ai à peine le temps d'enfiler mes vêtements et de mettre la main dans mon sac avant de remarquer qu'il y a quelqu'un sur le lit d'en face. C'est un animal. Moi on m'a pas prévenu ! Alors dès que j'eu mon médoc dans la main, je pars en courant.

Je m'arrête pas loin, essoufflée, prenant un coup d'inhalateur avant que je sois obligé de me rouler par terre. Oh ? Mais j'ai de la chance moi, le CDI n'est pas loin. Je voulais me reposer, je suis un peu fatiguée, mais je crois que je vais plutôt aller lire dans cet endroit. Et peut-être que je m'endormirais dans mon coin sans m'en rendre compte et que je me réveillerais le soir. Et quand j'essayerais de rejoindre ma chambre, je découvrirais une école infestée de zombies ! Brrr, vite, rentrons au lieu de se faire peur tout seul.
C'est un bel endroit pour ceux qui aiment lire. Je suppose qu'il y a pas mal de gens qui aime ça. Peut-être y en a qui, au contraire, n'arrive pas à tenir un livre dans les mains. Ou d'autre qui ont déjà leur bibliothèque dans leur chambre. Moi non. Je n'ai que mon livre de conte, alors j'allais découvrir d'autres histories dans ce CDI. J'aime beaucoup les histoires de chevaliers, tout ça. Alors je cherche un peu partout dans les rayons. Je trouve un livre qui attire rapidement mon attention. La couverture est belle, un garçon portant son épée sur les épaules, marchant en direction d'un château en flamme. Je n'hésite pas à le prendre, me trouver un coin tranquille et lire.
C'est incroyable. Le héros ce tenait là, assis sur son cheval blanc comme la dernière rempart d'un village de paysans. Devant lui chargeait une bande de soldat. Non, ce n'étaient pas des soldats, c'étaient des barbares. Dès qu'il pu les voir, le garçon tira son épée, la tête pointant sur le sol. Un coup de talons fit partir sa monture au galop. Il galopait si vite qu'on pouvait voir le vent passer sur ses côté. Il pensa à la femme qui se trouvait dans le village, la fermière. Il ouvrit brutalement les yeux et heurta la meute. Et à ce moment là....Araignée !

Non Elly ! Je suis en train de lire ! Elle vient de tomber sur le livre, marchant avec ses huit pattes velue jusqu'à la couverture. Je la prends dans ma main, lui faisant ma tête grognon avant de lui sourire. Bon, je suppose qu'elle est venu me dire d'arrêter. Mais pourquoi ? S'inquiète-t-elle pour ma fatigue ? De toute façon je ne peux pas retourner dormir tant qu'il y a...Cette bête sur le lit d'en face. J'ai peur moi ! Même si je dois avouer qu'elle est très belle (Pas plus que mon araignée aux yeux verts !), je pense qu'elle est sauvage alors je fais attention !
Bon, je vais continuer à...Hey, y'a quelqu'un qui lit à haute voix ? C'est pas vraiment conseiller dans un CDI. Bon, je ne vais pas faire ma rabat-joie. Je suis gentille, faut pas oublier ! Mais je veux quand même aller voir ! Il y a peut-être une explication plus logique. Donc je m'approche lentement. Comme la voix l'indiquait, c'est un garçon. Un bien mignon, mais il n'a pas l'air de me voir. Je ne bouge pas, n'osant pas m'approcher plus. Je n'ai pas envie de l'embêter, quoique ce soit d'autre. Et puis comment pourrais-je lui parler ? J'ai laissé mon carnet dans ma chambre. Alala, être muette ce n'est pas facile. Bon, je devrais rentrer dans ma chambre.
Mais quand je compte faire demi-tour, Elly se laisse alors tomber juste devant mon pied pour m'arrêter. Je hausse un sourcil. Q...Qu'est-ce qu'elle fait ? Non ! Pas par ici ! Elle se dirige vers le garçon qui lit à voix haute. Non non ! Je ne peux pas rentrer sans elle, je n'ai pas envie de la perdre de vue, mais j'ai un peu peur de la réaction du garçon. Oh je sais ! Je vais penser très fort à l'araignée dans ma main, et elle commencera à y glisser comme par magie !

J'avance discrètement ma main vers elle, les doigts écartés. Je pense, je pense, j'imagine mon amie se lever seule et glisser jusqu'à ma main. Mais...Ce n'est pas elle qui commence à voler. Ah non ! Je n'ai pas besoin de ce livre ! Surtout que c'est une histoire d'enfant, je n'ai pas envie de lire ç...
Pas le temps de finir de penser, le livre m'arrive dans le bide. Pas dans ma main, pas sur mon pied, et encore heureuse, pas au milieu du front ! Le choc manque de me faire tomber, mais je titube. Aïeu...Ça fait mal !

Phelan ne voyait rien d’autre que les jolis images de son album. Rien d’autre que ses manchots en vadrouille, ce froid, ce blanc, et le bébé manchot.
Ce bébé manchot en manque de son papa. Cela lui serrait même pas le cœur, vu qu’il ne comprenait pas bien comment un père pouvait abandonner son enfant. Ses parents l’avaient toujours chouchouté, été derrière lui au moindre problème, et s’assuraient sans cesse que tout allait bien. Un peu moins depuis qu’ils avaient appris qu’en fait le problème de Phelan était réglé au niveau des yeux, mais bon, ils restaient tout de même toujours là.
Du coup pour Phelan, c’était une certitude : Le papa manchot n’allait pas partir, il allait rester pour son bébé malheureux qui faisait tout pour que son père ne parte pas. En plus, il faisait vraiment tout, pour lui montrer que la banquise était belle et tout…
Mais au moment où papa pingouin allait dire qu’en fait il restait, le livre sauta des mains de Phelan et fonça droit sur quelqu’un d’autre.
Le garçon releva la tête, et vit une jeune fille, et aussi…Une araignée. Les noms lui sautèrent tout de suite aux yeux. Mia Kagachi, seize ans, classe trois, avec un pouvoir de télékinésie, un truc du genre, aimant la musique, le violon et le dessin. Soit.
Mais un détail l’interpella, et cela, était le nom de la jeune fille. Mia Kagachi. Exactement comme la personne qui était dans sa chambre.

Et elle semblait mal maitriser son pouvoir, parce que vu le livre qu’elle c’était pris dans le ventre, ça devait faire mal. Il s’avança vers elle, ignorant l’araignée, mais évitant de l’écraser, parce qu’il n’avait pas besoin de faire ça. Ce serait de la cruauté gratuite, et les insectes ne l’effrayait pas….Après tout il avait un tigre blanc comme familier.

- Il faut faire attention avec un pouvoir comme le tien. Tu voulais lire cet album ? Il est bien. Y a un bébé manchot qui empêche son papa de partir.

Il ne fit aucune remarque sur le fait qu’ils étaient dans la même chambre, et se contenta de regarder la jeune fille. Elle était plutôt petite pour son âge, et toute bleue. C’était assez surprenant. Mais cela n’étonnait même pas Phelan qui en avait déjà vu d’autre.

- J’avais presque fini. Mais tu l’as emmené vers toi. L’araignée est à toi ? Vu qu’elle semble assez étrange… Moi j’ai un tigre blanc.

Toujours ce ton neutre, presque fade, qui faisait pourtant partie commune avec Phelan. Il ne faisait même pas attention au fait qu’on était dans un CDI et qu’il ne fallait pas parler.

Ouille ouille ouille ! Ça fait mal...Et je ne ferais pas de rime ! En tout cas, j'aurais dû éviter d'utiliser mon pouvoir. Peut-être aurais-je dû aller chercher Elly à pieds, quitte à devoir me pencher pour m'excuser du dérangement. Mais je suis gaffeuse. En plus, j'utilise aussi bien mon pouvoir qu'un enfant de deux ans. Là, je dois avouer que question pouvoir, je dois faire peine à voir. J'ai faillit me faire transpercer le front par mon propre crayon la dernière fois et là je viens de pratiquement déformé mon corset en voulant attrapé mon araignée. Je ne suis vraiment pas maline. Et pourtant, aurais-je engagé une discussion plus qu'intéressante ? Je crois que je rêve un peu.
Mon sourire prend un violent coup. Bon, j'essaye de le garder sur mon visage mais...Brrr...Il fait froid d'un coup. Sa voix m'a fait remettre les pieds sur terres aussi vite qu'une autruche capable de courir plus vite qu'une fusée dans le désert. Et c'est plutôt rare, je peux bien l'avouer ça. Je serais presque capable de faire semblant de frissonner, juste pour le plaisir, mais cela ne serait pas vraiment gentil de ma part. Et si je n'ai pas envie d'avoir d'ennemis je vais devoir éviter de froisser quelqu'un. Mais il est vrai que j'ai perdu un peu de mon enthousiasme en entendant cette froideur. Bon, je vais essayer de me convaincre qu'il n'a pas le choix. Q...Qu'il a eu des problèmes ou qu'il est fatigué. O..Oui c'est ça !
Un manchot qui empêche son papa de partir ? Je regarde le livre, la couverture aussi. Comme prévu, c'est un livre pour enfant. Je l'ouvre, regardant quelques pages. Il y a même des dessins, mais cette histoire ne m'enthousiasme pas plus qu'un blizzard verbale. Je n'aime pas beaucoup les histoires pour les enfants, trop peu de rebondissement. D'ailleurs...Pourquoi quelqu'un d'aussi âgé -un adolescent quoi- lit un livre de ce genre ? Je ne vois pas aucune explication. Peut-être la nostalgie. Mais puissante alors...

Étrange ? Elly n'est pas étrange ! Elle a juste un caractère autrement différent des autres insectes. Enfin, ce n'est pas vraiment un insecte, mais je ne vais pas rentrer dans cette polémique stupide. Je n'aime pas vraiment qu'on porte des jugements sur mes amis, et elle est la plus ancienne que je connaisse. Faut dire, je n'ai pas eu le temps de me faire beaucoup d'amis. J'espère que ce garçon pourra en devenir un ! Malgré le froid de sa voix, il a l'air plutôt sympa, et il a de beaux yeux !
Uhm, bref, je ne suis pas vraiment là pour parler de ça. Mes pensées me font détourner le regard, grattant ma joue. Mais je n'ai pas vraiment le temps d'être gênée longtemps, des chatouilles parcoure tout le long de mon dos, m'arrachant presque un rire (enfin, les mimiques seulement, encore une fois). Elly est retourné dans sa cachette bleue. Elle a bien raison, je n'ai pas envie de la voir se faire écraser par quelqu'un de méchant et sans scrupu....Un tigre blanc il m'a dit ?! C...Comme celui qui se trouve sur le lit voisin dans ma chambre ? Oh mon dieu ! Il y a que deux raisons : Soit c'est mon coloc' et je n'ai pas été prévenue, soit son familier squat ma chambre depuis pas mal de temps. La première solution étant la plus plausible, mon visage s'illumine aussitôt.
Un colocataire ? C'est magnifique ! Je ne serais pas tout seul à rien faire au moins ! L'endroit peut devenir vraiment glauque quand le silence y règne. Bon, forcement, il y a des avantages et des inconvénients. Je pourrais passer le temps, discutailler, le découvrir et peut-être même le dessiner dans son sommeil ! Mais je ne pourrais pas jouer du violon à toutes heures, je ne pourrais plus sortir de ma douche sans serviette autour de la taille. Ces petites choses qui animent un peu la journée. Mais tant pis !

Il faudrait bien que je lui réponde...Il ne peut pas savoir que je suis muette et si je reste silencieuse, à sourire bêtement, il va soit me prendre pour une folle, soit croire que je me fiche de lui. Mais qu'est-ce que je peux faire ? J'ai oublié mon carnet dans ma chambre. Et aller jusqu'à l'autre bâtiment pour le reprendre prendrait trop de temps. Je regarde autour de moi, un moyen de discuter, de lui répondre. Oh je sais ! On est dans un CDI non ? La personne qui s'en occupe doit bien avoir de quoi écrire. Je fais signe au garçon d'attendre, tout sourire et vais demander de quoi écrire. Enfin, demander. Je montre juste ce que je veux prendre en penchant la tête et en attendant une réponse. Je reviens aussi vite que je peux.
Je n'ai pas couru cependant. Pas que je n'aime pas courir, j'adore ça au contraire. Mais ce n'est pas bon pour ma santé et je n'ai pas trop envie d'avoir une crise devant ce jeune homme. Je devrais peut-être lui répondre, mais contrairement à mon carnet, il n'y a pas un morceau de carton en-dessous de la feuille. Alors, prenant la main du lecteur d'histoire d'enfant sans vraiment de gêne, je l'emmène jusqu'à une table. Je m'y assois, l'invitant d'un geste de la main avant de me mettre à écrire. Ce n'est vraiment pas facile d'être muette.

Excuse moi pour le livre, je voulais récupérer Elly sans te déranger. Mais on dirait que c'est raté.

"Dis"-je en faisant les mouvements d'un ricanement de fille. Je me demande comment il va réagir ? Va-t-il poser la question ? Va-t-il au contraire faire semblant que ce soit normal ? Ou va-t-il péter de rire en se retirant ? J'espère pas. Oh ! Mais maintenant que j'y pense, je ne me suis pas présenté ! Remarque...Lui non plus. Qu'est-ce que je dois faire ? Jouer la carte de l'insensible et attendre qu'il se dévoile tout seul ou...Jouer la carte de la fille impatiente de faire sa connaissance ? Je crois que je vais choisir la seconde, parce qu'elle me ressemble le plus !

Je m'appelle Mia Kennedy Kagachi, ravi de faire ta connaissance papa pingouin.

Je montre mes messages en faisant glisser la feuille jusqu'à lui. Je ne peux pas la faire tenir dans la largeur de ma main comme avec mon carnet, parce qu'elle est trop grande et trop molle. Je joue avec les doigts, attendant sa réponse. Je me demande si sa voix froide c'était pour faire une première impression défensive, ou parce que je l'avais dérangé. Je verrais bien. En tout cas, elle ne m'a pas laissé indifférente. Elle m'a même un peu chamboulé. Mais j'ai réussi à garder le sourire, et maintenant que j'ai deviné qu'il serait peut-être mon coloc', je suis curieuse d'en apprendre plus !

Phelan attendait patiemment les réponses à ses questions. Ils auraient pu rester là pendant des heures durant que ça ne lui aurait rien fait, il voulait juste savoir, et c’est tout. Il n’avait rien d’autre à faire, à part finir cet album tout mignon que la jeune fille venait de se prendre brusquement sans prévenir.
Elle semblait tout de même étrange, comme si elle n’était pas contente ou effrayée, une chose comme ça, le garçon n’arrivait pas à le déterminer. Dans tous les cas, elle fit aussi un sourire béat puis lui fit signe d’attendre.
Mais pourquoi ? Là, Phelan eut un doute, et se demanda si par hasard, sa colocataire n’était pas en mesure de parler. Cela ne l’étonnerait même pas, vu comment elle avait réagi. Sans répondre à ses questions, elle s’était vraiment contentée de faire des sourires. Bizarre. Donc il penchait pour muette, et avait sûrement raison.
Ils s’entendraient bien, le garçon ne parlait pas beaucoup, sauf quand ça lui prenait d’un coup, comme pour tout à l’heure avec les commentaires qu’il faisait sur l’album, ou alors quand sa curiosité avait soif de savoir et que si elle ne savait pas elle n’était pas satisfaite et exigeait des connaissances……Comme s’il n’en avait pas assez avec toutes les informations qu’il voyait en face de lui chaque fois qu’il croisait quelqu’un.

Il attendit donc sagement, sans bouger, sauf pour lire la fin de cette histoire pour enfant qu’était le papa manchot. C’était mignon, et il fut presque ravi de constater qu’en effet ça se finissait bien, et que le papa ne partait pas, mais restait avec son bébé.
Au moment où il reposa son livre, il sentit le contact de la jeune fille l’entrainer vers une table, et la suivit sans se plaindre. Peut-être que c’était pour avoir plus de place pour écrire ou quelque chose du même genre. Car Phelan avait remarqué que la demoiselle avait en main de quoi écrire, donc ça devait sûrement être ça. Il fit en sorte de ne pas trop regarder les gens, et se concentra surtout sur ce qu’elle écrivait, déchiffrant alors peu à peu les kanjis et hiraganas qui suivaient sous ses yeux.
Elle s’excusait pour le livre, elle voulait récupérer Elly…. L’araignée sûrement, et c’était raté. Il haussa les épaules, et bien tant pis, il avait quand même pu finir sa lecture sans mal et cela lui suffisait. De plus, il se doutait que c’était quelque chose du même genre donc bon.

Puis, elle continua à écrire, comme quoi elle se nommait Mia Kennedy Kagachi, chose que Phelan connaissait déjà, et précisa qu’elle était ravie de le connaître en l’appelant papa pingouin. Le jeune homme comprit que c’était à lui de répondre à sa colocataire, et le fit sans hésitation.

- Je m’appelle Phelan Kuranosuke. Je sais que tu t’appelles Mia. Par contre, je n’avais pas vu que tu étais muette.

Oui, c’était assez étrange, il parlait de son pouvoir comme si tout le monde savait que par un simple regard il pouvait connaître l’identité d’une personne. Mais en somme, il se trouvait dans une école rempli de gens avec des pouvoirs, alors quitte à faire, autant faire comme si tout le monde savait.
Son ton, bien sûr, n’avait toujours pas changé, mais il n’était pas méchant, juste très taciturne, voilà tout.

- Et c’était un manchot. Pas un pingouin. Les gens font souvent l’amalgame. Je ne suis pas papa non plus. Je suis juste en classe deux.

Peut-être paraissait-il un peu rabat-joie, mais il n’y pouvait rien, il le faisait inconsciemment, et il détestait que les gens confondent des choses entre eux.

- Tu aimes les crèpes ? Je sais que tu aimes la musique et le dessin, mais pas plus, du coup comme on est dans la même chambre, je voulais m’assurer que tu ne manges pas mes crèpes.

Sinon ça le mettrais sûrement dans tous ses états.
Il se demanda si Shizuka dormait encore sur son lit, et se demanda également comment elle réagirait en voyant que leur colocataire était une fille. Peut-être qu’elle serait jalouse, peut-être qu’elle tenterait de bouffer celle-ci, ou une chose du même genre. Phelan pensait-tout cela car c’était bien le genre de son familier, sauf qu’il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle faisait toujours ce genre de chose.

- Au fait, mon tigre blanc à moi s’appelle Shizuka. Tu feras attention, je crois qu’elle n’aime pas les filles.

Sans se rendre compte que ça ne rassurait sûrement Mia, il avait dit ça en toute innocence et pour la prévenir.

Tiens, encore quelqu'un qui me connaît avant de m'avoir rencontré. Il y a tellement de monde qui connaissent tout sur tout le monde, je commence à me demander si je devrais pas changer de nom. Comme ça, en moins de deux minutes je les embrouille. "Ah non, vous vous trompez, je ne suis pas Mia Kagachi !" Qu'est-ce que je peux dire comme bêtises. Dans tout les cas, je me fiche un peu de comment il connaît mon nom. Il l'a peut-être vu dans les journaux tellement je suis connue ! Haha !
Bon, je suis heureuse qu'il n'ai pas eu de gêne pour aborder le sujet. Je le vis bien, de toute façon je n'ai pas trop le choix. Bon, il y a beaucoup de gens qui se serait dis quand même "Non mais quel culot !", mais moi je préfère les gens comme lui, direct sur le sujet. Mais quelque chose dans sa phrase me choc légèrement. Il a utilisé le verbe voir, ça c'est étrange. Parce que ne voit pas le mutisme, on ne l'entend même pas haha ! Peut-être a-t-il fait un lapsus. Bah, qu'est-ce que j'en ai à faire ? Je suis là pour discuter, pas pour faire attention a ce qu'il me dit. Je ne devrais pas m'embêter avec ce genre de détails. Ils ne peuvent pas m'avancer à quelque chose. Même si je découvre quoique ce soit. Je n'ai pas vraiment envie de savoir tout sur tout le monde. Je veux juste éviter de me faire des ennemis. Et...Je crois que ça va être un peu moins facile que je ne le pensais. Attention, blizzard en approche, couchez-vous !

Je crois que même au pôle nord je n'aurais pas eu une réflexion aussi glacé. Bon, certes c'était un manchot et non un pingouin, et alors ? Ce ne sont -encore- que des détails sans importances. Peut-être que pour lui ça à un sens précis, une importance quelconque aussi, mais il aurait pu me prévenir un peu moins...Directement. Comme ça, j'ai l'impression d'avoir assommée la maîtresse de maison avec le chandelier dans la cuisine. Non monsieur le policier en planque dans l'établissement, je n'ai rien fais ! Moi qui me réjouissait de trouver quelqu'un qui n'avait pas peur de se jeter dans une discussion sans gêne, je crois que je regrette légèrement ce moment. Mais bon, je fais ce que je peux pour ne pas montrer la gêne qu'il fait peser sur mes épaules.
Et j'espère bien qu'il n'ait pas encore d'enfant ! Ça doit être dure de gérer la nourriture et le logement alors qu'on n'a pas de salaire. Ou pas un très grand vu son jeune âge. Je sais que c'est quelque chose qui touche beaucoup de personnes. C'est très difficile de s'occuper d'un bébé quand on à que seize ans, ou un peu plus des fois. Personnellement, je ne pourrais pas, rien qu'accoucher me fait peur ! Bon, peut-être que j'ai un peu peur de tout, mais je ne pourrais jamais m'occuper d'un môme. Peut-être que ce dénommé Phelan pourrait mais...Sans être méchante, ça m'étonnerait.
Je me gratte la nuque tandis qu'il continue à me demander si j'aime les crêpes. Je vois qu'il aime beaucoup sauter de coq à l'âne mais...Ce n'est pas une raison pour insinuer que je suis une voleuse ! E...Et puis ça m'énerve ! Il sait déjà tout de moi ! C'est pas juste ! Ai-je la tête d'une fille qui aime la musique et le dessin ? Bazar de carabistouille ! Je perds sans vraiment m'en rende compte le sourire qui étirait ma peau. Je ne fronce pas les sourcils, mais je n'ai plus vraiment envie de sourcils. Je sais que j'aime beaucoup sourire, et que même blessée j'ai le sourire sur les lèvres mais...On ne m'a jamais dis que j'étais une voleuse !

Mais je n'ai pas le temps de commencer à écrire pour lui dire que ce qui vient de dire m'a vexé, il me fait sursauter. S...Son tigre blanc...? Oui, j'avais compris qu'elle était avec lui mais...Elle n'aime pas les filles ? Cette pensée me fait déglutir lentement. Génial, maintenant je tremble légèrement. Punaise ! Si son but c'était de me faire peur, il y est arrivé ! Je n'arrive même plus à tenir mon stylo correctement. J...J'ai pris ma douche sans savoir qu'il y avait un tigre blanc qui n'aime pas les fille sur le lit voisin ! J'ai faillit me transformer en steak haché bleu ! (Jeu de mot pourri avec mes cheveux. Faut vraiment que je me repose.)
Je prends une grande inspiration. Je ne sais pas si je pourrais retourner dans ma chambre. J'ai beaucoup trop peur. Je tapote mon carnet avec la pointe de mon stylo, ne savant plus vraiment quoi écrire. J'étais partit pour me mettre en rogne presque pour avoir insinué que je pourrais lui voler ses crêpes. Mais maintenant, j'ai le cœur qui bat presque trop vite. Est-ce qu'il s'amuse à me faire peur ? Si c'est le cas, ce n'est pas drôle. Je ferme les yeux. J'aurais pu retourner dans ma chambre après ce que j'ai vu en sortant de la douche, mais maintenant qu'il m'a dis ça, c'est impossible. De mon point de vue, une fois dans cette chambre, je n'ai plus qu'un seul pour cent de chance de ne pas me faire manger. Et c'est trop peu !!
Je suis perdue. Je n'ai plus envie de rentrer dans ma chambre ! Je vais devoir dormir devant la porte en mode mendiante. Pauvre de moi ! Faire attention ? Je ne suis pas sûre d'être protégée en "faisant attention". Et même si mon pouvoir pourrait m'aider, je ne le contrôle pas ! Il n'arrive pas à faire la différence entre une araignée et un livre ! Et pourtant il y a aucune ressemblance entre les deux ! Oh non, et puis j'ai trop peur d'entrer là-dedans maintenant. Je n'ai plus envie ! Mais faut bien que je réponde à Phelan non ? Je ne vais pas le laisser sans réponse pendant plus d'une minute ? Oups, c'est ce que je viens de faire, bah plus d'une demi-heure ? Plus facile à dire qu'à faire. J'ai beau essayer d'écrire, ma tête est plongé dans autre chose et du coup je ne fais que gribouiller des choses stupides. Bah, ça m'énerve !
J'aurais bien aimé balancer mon feuille à travers la salle, mais c'est une simple feuille, elle ne va pas plus loin que le milieu de la table. Pff, même un peu de papier arrive à me résister. C'est pas juste !

[C'est court, désolé t_t]

Phelan observait la petite fille qui ne disait plus rien.
Il se demandait pourquoi elle se taisais, pourquoi elle gardait le silence sur sa feuille blanche.
Bon, elle ne se taisais pas vraiment, elle ne disais de toute façon rien et sur son bout de papier, elle tentait d’écrire quelque chose.
Phelan n’avait pas compris qu’il avait été blessant, il n’avait jamais été doué avec les humains depuis qu’il était sorti de son année de pause pour découvrir le monde. Ce monde qu’il voyait à présent. Il comprenait presque Mia, qui ne pouvait pas parler. Les difficultés qu’elle ressentait.

Et elle se taisait, semblait mal. Tout maladroit qu’il était pour discuter avec les gens, il restait quelqu’un de très perspicace.
Il la regarda, de très près, en silence, sans lui sourire, sans lui dire rien du tout. Peut-être que Phelan semblait froid aux premiers abords, mais pourtant il ne le souhaitait pas. Il était juste lui-même, quelqu’un de neutre.

- T’as pas l’air bien.

Il sortit une de ses nombreuses crèpes de son sac et le lui tendit.

- Tiens. Ca remonte le moral.

Et il y croyait dur comme faire. Il avait complètement oublié qu’on ne pouvait pas manger dans le CDI et ne remarqua pas le regard méchant d’un des documentalistes du lieu qui se méfiait de ce qui était entrain de se passer, prêt à se jeter sur eux à la moindre faute.

- Et Shizuka, si je lui explique que tu es ma colocataire et que c’est tout, je ne pense pas qu’elle te fera du mal. Et elle fait du mal qu’aux filles qui me touchent, je ne sais pas trop pourquoi.

Peut-être parce que l’aimait un peu trop, mais ça Phelan ne s’en était pas du tout rendu compte.

- Tu sais dessiner et faire de la musique, c’est ça ? Ca doit être bien. Moi je ne sais rien faire.

A part voir les informations sur les gens il ne savait faire que ça….Bon si, il savait aussi obtenir des bonnes notes sans trop de difficulté, et lire assez vite. Mais ça ce n’était pas un réel talent, non plus.

- Si tu as peur de Shizuka, on peut aller la voir ensemble pour faire les présentations.

Il n’arrêtait pas de parler, juste parce qu’il pensait assez vite, et que du coup ça partait dans tous les sens.

Non, je ne suis pas trop bien non. J'ai l'impression d’exagérer un peu mais...Mais je me rends compte que je partage ma chambre avec un tigre blanc qui n'aime pas les filles. Et jusqu'à preuve du contraire, je suis une fille ! Pas comme les autres, mais ça ne change rien. Je n'ai pas envie de me faire croquer, je ne sais pas vraiment qui aurait envie. Je me gratte la nuque, signe d'excuses. Je n'aurais pas dû réagir comme ça, j'ai un peu honte maintenant. Je suppose que tout n'est pas ce qu'il semble être. J'aurais dû lui répondre aussi mais...Je réfléchissais à ce qui aurait pu se passer si j'avais pas décamper rapidement de la chambre. Bon, je devrais rattraper mes erreurs.
Mais tandis que mon stylo glisse sur le papier, quelque chose attire mon regard. Un aliment. Une délicieuse et appétissante crêpe ! Je me serais bien jeté dessus et l'aurais dévoré sans pitié mais...Deux choses m'en empêche. La moins importante, on est dans un CDI et le regard de la personne qui s'en occupe nous attaque comme deux piques plantés dans chacun de nous. Je n'ai pas envie qu'il se fasse punir parce que j'ai fais ma tête de mule ! Et la deuxième raison, celle qui me pousse à pas mordre dedans, c'est ce qu'il m'a dis. Il aime beaucoup ça, il a même insinué que je pourrais les lui voler. Il doit y tenir vraiment, aimer en manger. Me remonter le moral ? Je ne suis pas sûr qu'on ait la même vision des choses.

Je lui pique juste une pincée que j'avale discrètement avant de remettre sa crêpe dans son sac (Là d'où elle vient). Je pointe d'un doigt caché entre nous le documentaliste qui nous dévisage. Puis je lui souris et m'écarte de lui pour retrouver ma place. C'est très gentil de sa part, je ne l'oublierais pas. Je lui dois un morceau de crêpe. La prochaine fois qu'on aura du temps, je lui proposerais de venir en préparer avec moi. Ce sera peut-être plus sympa que toute seule !
J'avoue que je me suis un peu trop fier à l'apparence qu'offre ce garçon. Certes, sa voix est froide et il est peut-être un peu trop direct à mon goût, mais il est gentil au fond. Et c'est quand il m'a donné la crêpe que j'ai regretté ma réaction. Que je suis bête moi ! Je devrais me frapper contre le bord de la table maintenant ! Mais...Rien que de la regarder, j'ai pas vraiment envie. Ça doit faire horriblement mal ! Mais ce n'est pas de ça que je parle. Il a un petit côté touchant au fond. Il dit qu'elle n'aime pas les filles qui le touchent ? Sans même savoir pourquoi ? Mais c'est évident pourtant !

Je n'ai pas le temps d'écrire, il enchaîne trop vite, et ça me fait sourire. Sourire qui se transforme rapidement. Les sourcils courbés, j'agite vaguement les bras. Oh non ! Faut pas penser ça ! Il doit bien savoir faire quelque chose. J'ai appris la musique car j'aime énormément la mélodie, surtout celle du violon, et le dessin car il m'aide à m'évader quand j'en ai marre. Tout ce que je sais faire à un but précis. Donc il doit bien y avoir quelque chose qui sait faire. La cuisine peut-être ? Il à l'air d'aimer les crêpe, il est peut-être bon en cuisine qui sait ? Je devrais lui demander.
Faire les présentations ? Ce serait avec grand plaisir...Si je peux me cacher derrière lui ! Je n'oserais jamais aller dire bonjour de moi-même à un tigre blanc. Déjà que je n'ai pas osé aller voir un garçon pour récupérer mon araignée, alors un fauve, je ne sais même pas si je ne vais pas tomber dans les pommes. J'espère pas. Mais si ça m'aide à rester dans la chambre sans risque de me faire attaquer, ça me va. Et puis peut-être...non !
Je souris. C'est bon ? Je peux écrire cette fois ? Il n'a rien à dire d'autre ? Ce n'est pas méchant ce que je dis ! C'est juste que ça m'aurait fait rire si je pouvais émettre le moindre son. Je ne pense pas que ce soit dû au stresse, mais si c'est le cas, alors il joue très bien son jeu de garçon insensible. Je n'ai pas vraiment eu le temps de continuer une discussion, il en aborde toujours avant que j'ai le temps d'écrire. Je raye souvent quelques morceaux de mots à cause de cela. Mais ce n'est pas un problème, il me reste plus de la moitié de ma feuille et le verso encore. J'ai le temps de dépenser du papier. Je le regarde un moment, regardant s'il a vraiment fini avant de sourire, yeux fermés, et de commencer à écrire :

Excuse moi. J'ai mal réagit. J...Je voulais juste...Non laisse tomber. Tu ne sais vraiment pas pourquoi S...Shizuka -? C'est comme ça que ça s'écrit ?- n'aime pas les filles qui t'approchent ? Vraiment ? Mais c'est parce qu'elle est jalouse.

Ce n'est pas vraiment le pavé qu'il aurait pu attendre après m'avoir dis toutes ces choses, mais je n'ai pas envie de m'éterniser sur des explications. Et puis c'est leur vie privée, à lui et son familier, je n'ai pas le droit de m'y incruster. Je trouvais ça juste un peu dommage qu'il ne se rende pas compte des agissements de sa tigresse. J'espère que ça s'arrangera entre eux-deux. En attendant, je continue d'écrire. J'écris pour lui dire quelques mots, une petite proposition. Je lève de temps en temps la tête pour regarder ce qu'il fait. S'il s'intéresse à ce qui peut y avoir sur mon morceau de papier, ou s'il n'en a rien à faire. Et tandis que je lui passe mon mot, je me met à jouer avec ma manche, me balançant avec le plus beau équilibre sur ma chaise.

Tu dois bien savoir faire quelque chose. Tu aime les crêpes hein ? Que dirais-tu, un de ces jours, d'en faire ? Tous les deux, un jours où tu seras en rupture ?

Dès qu'il aura finit de lire, il pourra me voir faire les mimiques d'un rire. Mais...Il pourra voir autre chose aussi. Les secousses que je fais quand je ris, le fait que je ne me tienne pas à la table, tout ça font glisser la chaise. Je perds rapidement l'équilibre et m'écrase au sol comme une patate qu'on aurait lâché par inadvertance. Je me cogne contre l'un des rayons de livre avant d'atteindre le sol. Aïe aïe aïe ! Je me suis fait mal ! En plus j'ai fais beaucoup de bruit en tombant, et je dois déjà le documentaliste venir pour me remonter les bretelles. Je soupire. Bon, bah finalement je ne pourrais pas me cacher derrière lui en rentrant dans la chambre, vu que je vais y rentrer toute seule...
Raaa ! Si j'étais moins maladroite !

[Plutôt que de faire le rp dans la chambre, je le continue là sinon ça prend la tête xD]

Phelan la regarda manger délicatement sa crèpe. Enfin un petit morceau. Il remarqua quand même le documentaliste qui les fusillait du regard, et se rendit cmpte de cmment il s’appelait et de tout ça. Du coup, comme pleins de gens étaient pas loin, il tourna sa tête afin de ne pas sentir les effets de son pouvoir. Même avec cinq boucles d’oreille il pouvait tout de même avoir un sacré mal de crâne.
Du coup il se concentrait sur Mia Kagachi pour ne pas penser à autre chose.
Il tente de comprendre les réactions qu’à la jeune fille muette qui semble se dépatouiller pour s’exprimer avec son visage et ses bras, mais c’est difficile. Il ne se rend pas compte qu’il parle trop et vite. Phelan n’est pas vraiment égocentrique juste qu’il a tendance à oublier ce que c’est le travail d’équipe… Un peu.

Et la voilà qui parvient à écrire enfin. En s’excusant, en semblant hésiter un peu de toutes les façons, et en précisant pourquoi donc Shizuka était pas content. Cette fois la réponse paru claire à Phelan. Elle était jalouse. C’était donc cela. C’était pour ça qu’elle n’aimait pas les filles. Mais on était jaloux quand on était amoureux généralement non ? Bon pas forcément, mais quand même souvent…. Il verrait ça plus tard, parce que voilà qu’elle réecrivait déjà. Pendant qu’elle écrivait il ne faisait pas grand-chose, à part rien, regarder autour de lui en évitant de croiser les humains et tout. Il se contentait d’admirer le paysage qu’était le CDI et puis c’est tout, il n’avait pas besoin de plus.

Et en même temps il regardait ce qu’elle écrivait, lisant au fur et à mesure les lignes. Elle lui proposait de faire des crèpes. C’est vrai que c’était la seule chose qu’il savait faire en ce monde. Avec les pâtes, mais là encore il préférait faire son plat préféré plutôt que ça.
En tout cas c’était gentil de la part de Mia de lui proposer ça, et il n’hésita pas à accepter. Mais au moment où il voulu dire oui, alors qu’elle riait sans pousser de son, elle glissa et tomba de sa chaise.
Phelan, bien que peu lent, mis du temps avant de réagir et se pencha vers elle, la soulevant devant tout le monde, un peu façon princesse et la mettant sur sa chaise à lui, il releva la chaise qui était tombé, et s’aperçu que des gens commençaient à s’approcher.

- On va aller dans un coin tranquille pour voir ce que tu as. Je ne peux pas rester là. Trop de monde.

A cause des informations.
En plus il commençait à être en manque de crèpe alors bon… Comme elle était légère pour un homme grand et fort comme lui il la porta de nouveau, et même s’il restait tout neutre, il fit attention qu’on ne voit pas ses sous vêtements parce qu’il était très soigneux, et l’emmena dans leur chambre, la trimballant dans tous les couloirs en mode princesse. Certes, cela pouvais porter à confusion, mais Phelan ne savait pas ce que cela signifiait et trouvait ça normal.

- Désolé, tu ne peux pas écrire là, mais je nous ramène dans la chambre. Comme ça tu pourras voir Shizuka. Au fait, je veux bien faire des crèpes avec toi. En vrai, je ne sais que cuisiner ça.

Pas un sourire, pas un sourcil froncé d’inquiétude, juste la neutralité même, mais il n’était pas méchant, loin de ça. Juste….Spécial nous allons dire.
Il ne mit pas longtemps pour rentrer dans leur chambre, et la posa sur son lit à elle

- Voilà. Maintenant on peut voir ou tu as mal. Si on avait regarder au CDI, avec le monde qu’il y aurait eut j’aurais attrapé un mal de crâne.

Phelan, toujours entrain de parler de son pouvoir comme si tout le monde entier était au courant mais que personne ne fait ne le connaît.
Pendant ce temps, Shizuka dormait encore sur le lit à côté, un peu dans la position d’un chat. De toute façon, elle était un tigre assez spécial vu qu’elle ne prenait que la place d’un chat. Toute petite qu’elle était. On aurait presque dit un bébé tigre pourtant ce n’était pas le cas. Son plus grand rêve était de parler humain pour discuter avec Phelan bien qu’ils se comprenaient, et aussi de pouvoir cuisiner. Mais pour ça faudrait-il encore qu’elle soit humaine elle aussi.

Phelan regarda Mia, et sans penser à la pudeur que pourrait avoir une jeune fille et surtout une japonaise, il tâtonna, heureusement à des endroits pas porteur de confusion.

- Tu me dis quand t’as mal. Sauf si tu sais déjà où tu as mal. Après faudra voir comment te soigner…J’aurais du t’emmener à l’infirmerie. Mais j’ai été troublé par les gens du CDI…

Il insistait bien sur ce point, mais ce n’était un peu pas sa faute, mais celle de son pouvoir. Il s’en voulu légèrement de ne pas l’avoir emmené à l’infirmerie, mais en même temps peut-être qu’elle ne s’était pas fait si mal que ça…

J'ai pas assuré sur le coup. Je veux bien l'avouer, j'ai été une vraie boulette cette fois. Non mais sérieusement ! Réussir à glisser de sa chaise en pleine discussion, j'ai honte ! Vraiment trop honte ! Il doit me prendre pour une vraie imbécile maintenant, moi qui ait été si hésitante au début. Sans réfléchir, je veux immédiatement me relever. Je n'ai pas envie d'attirer l'attention : J'étais bien toute seule avec lui ! Et puis voir toutes une salle venir pour se moquer de moi, très peu pour moi ! Mais je n'ai pas le temps de plier le genou pour m'en servir comme support, je sens ses bras s'enrouler autour de moi. Je sursaute presque immédiatement, manquant de rejoindre à nouveau le sol. Je n'ai pas vraiment le temps de rougir, mais quand il me pose sur sa chaise, je détourne le regard.
C...C'est gentil ce qu'il vient de faire. Je me gratte la joue, cachant le léger sourire qui s'affiche sur mon visage sans que je puisse l'en empêcher. Oui, bon, j'ai bien aimé quand il m'a porté ! Je n'espère pas vraiment qu'il recommence, mais ce n'était pas désagréable. C'était bref, mais j'avais eu l'impression d'être une plume. Faut dire que je ne suis pas bien ronde, je ne dois pas peser plus de soixante kilos. Je ne sais pas, ça fait longtemps que je ne suis pas allé à la balance. Mais tout de même. De plus, à cette époque, on ne fait plus vraiment ça. On tire la personne par la main le plus souvent. J'ai vraiment été surprise par son acte. Ça m'a touché, je l'avoue.

Je hausse un sourcil. Trop de monde ? Comment ça ? Ce serait plus un problème pour moi ça. Bah oui, c'est moi qui est tombé, c'est moi qui va recevoir moquerie ou phrases inutiles comme "ça va ?". Mais apparemment, je n'ai pas la même vision de la foule que lui. Il à l'air...Perturbé. Je le regarde en penchant la tête sur le côté. Est-ce qu'il va bien ? Est-il agoraphobe ? Ça lui donnerait un côté insociable contre son gré un peu plus poussé. Mais je peux me tromper. Je n'arrive pas très bien à le cerner. Il est gentil, attentionné à ce que j'ai pu voir - à moins que ce soit qu'avec moi ?!- et il n'a pas l'air d'avoir honte de dire ce qu'il pense. Mais le ton qu'il emploie, on dirait un robot déguisé en humain. La plupart de ses phrases n'ont pas le bon sentiment dans la voix et ça rend ce garçon difficile à cerner.
Mais je n'ai pas le temps de planter mes yeux bleus dans les siens, il me soulève une nouvelle fois. Cette fois, si j'aurais pu, j'aurais crié. Lâche un petit crie de surprise, parce qu'il ne compte pas me laisser descendre. Avant qu'il parte, j'ai le temps de me coller à lui, rouge comme une tomate. Entre le gêne de devoir m'agripper à Phelan et la peur de tomber en allant aux extrémité de ses bras, je préfère la première solution. Je ferme les yeux, me cachant du mieux que je peux dans ses bras en tirant de temps en temps sur ma jupe. Je me demande ce que les gens doivent penser en nous voyant comme ça. Non, finalement je n'ai pas envie ! Et tandis que je n'ose pas bouger, un peu tendue, je me demande où il compte m'emmener. Il avait dit un coin tranquille. Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ?

Je ne tarde pas à le découvrir. La chambre ! C'est une bonne idée ! On sera tranquille là-bas, il n'y a que nous. C'est moi où il vient de s'excuser ? C'est vrai que je n'ai rien pour écrire et, même si j'avais de quoi communiquer, je ne pourrais pas, couchée comme ça dans ses bras. Je dévie son excuse d'un petit sourire. Je pourrais l'arrêter et lui demander de me faire descendre, que je puisse marcher moi-même. Après tout, j'ai mal qu'à la tête et au dos, je peux marcher. Mais....Non j'ai pas envie ! Je suis bien ici. Et puis j'en profite tant que ça dure, les chambres ne sont pas si loin que ça. C'est assez étrange quand on y pense : quand on est seul, le chemin parait très long. Et quand on est accompagné -Bien accompagnée dans mon cas- bah la route semble plus rapide. Et c'est tout à fait ce que je ressens.
Ni une ni deux, nous sommes déjà dans la chambre. La bête que j'ai vu en sortant de la douche est toujours couché sur le lit voisin, et ne semble pas apte à se réveiller. J'ai un peu peur de sa réaction quand elle me verra, ou encore quand elle découvrira que je suis la colocataire de son maître. Je tremble un peu. Ce n'est pas du tout dû au choc que j'ai reçu ! Mais pourtant, le garçon sauveur de damoiselle en détresse me dit qu'il va voir où j'ai mal. Hey hey hey ! Je sais où j'ai mal ! Non non non, rentre ta main dans ta poche !
Je rougis tellement que je pourrais refaire le draps de mon oreiller en collant ma tête dessus. Mais comme je suis sur le dos c'est pas possible pour moi. J...Je sais très bien où j'ai mal ! Je n'ai pas besoin d'être tâté ! Sans m'en rendre compte, tandis que j'essaye d'éviter ses assauts en me tortillant comme une spaghettis à la sauce tomate, mon carnet m'arrive tout seul dans les mains. Incroyable, mon pouvoir n'aime pas du tout que je le contrôle. Je me dépêche d'écris, tant bien que mal :

J...Je sais où j'ai mal, merci. Je n'ai pas besoin d'aller à l'infirmerie, c'est gentil de ta part. Dis moi, pourquoi la foule te dérange autant ? Tu es agoraphobe ?

Et juste avant qu'il ne puisse répondre, toute sourire, je me redresse et avec mes deux index je pousse le bord de ses joues vers le haut pour le faire sourire. Son visage me fait rire. Il devrait le faire plus souvent, sourire.

Phelan ne s’exprimait jamais bien de la façon dont tout le monde pourrais comprendre ce qu’il avait en tête. Mais il avait perdu l’habitude de parler avec les gens du coup ben il était un peu perdu dans ses mots et pouvait parfois dire des choses que les autres ne pouvaient comprendre. Et puis il agissait un peu à sa tête, sans prendre en compte ce que les autres en pensaient. Du coup, quand il s’aperçu qu’elle ne voulait pas qu’on le touche comme ça, il la lâcha, naturellement comme s’il n’avait rien fait de mal alors que son geste n’était pas non plus très poli.

Elle sembla réussir à faire venir vers elle un carnet, dont elle se servait certainement pour écrire comme elle ne pouvait pas parler. Il attendit donc sagement qu’elle lui écrive, et ce en restant planté devant son lit en silence.
En même temps il pense que c’est tant mieux si elle n’avait pas hurlé parce qu’il l’avait porté. Elle aurait pu croire autre chose alors qu’il voulait juste la sauver et se sauver lui-même en vérité.

Puis, il vit qu’elle lui montrait ce qu’elle avait écrit. Qu’elle sait où elle avait mal, qu’elle n’avait pas besoin d’infirmerie, qu’il était gentil et…. Une question sur le pourquoi de la foule.
Phelan repensa à la première fois qu’on lui avait enlevé le bandeau cachant ses yeux, et à la douleur qu’il avait ressentie. Cela ne le blessait plus, ça faisait partie intégrante du passé et maintenant il avait de quoi contrôler son pouvoir. Ca ne l’empêchait pas de considérer celui-ci comme une malédiction. Une bonne grosse malédiction lui pourrissant la vie. Mais c’était toujours mieux que de rester aveugle, non ?

- Non. J’ai juste un pouvoir qui me permet de tout voir.

Ca ne lui faisait rien de le dire, après tout la jeune fille avait le pouvoir de télékinésie, non ?

- J’ai cinq boucles d’oreilles pour le contenir. Quand je regarde quelqu’un, avec toutes ces boucles d’oreilles, je vois son prénom, son nom, son âge, sa date de naissance, son groupe sanguin, son métier, son pouvoir s’il en a un, et le début de ses goûts. Et au fur et à mesure je vois plus de chose.

Phelan disait ça simplement. Sans émotion, et pourtant qu’est ce qu’il en ressentait. Si on était assez doué, on pouvait s’aperçevoir qu’au fur et à mesure ses sourcils se fronçaient

- Seulement, le corps ne supporte pas tout cet amas d’informations. Plus j’enlève de boucle, plus je souffre. Jusqu’à mourir. Certes, je vois tout, mais à quel prix. Et même avec les cinq, si je me retrouve devant trop de monde je peux quand même avoir un mal de crâne.

Il disait tout ça, avec une neutralité puissante cachant une haine si forte.
Shizuka ouvrit les yeux à ce moment là et s’étira un bon coup en baillant. Façon chat mais plus tigre quand même. Puis, elle vit Phelan au chevet d’une fille, et ouvrit grand les yeux en poussant un feulement furieux.
L’homme se retourna :

- Shizuka, ça va aller. C’est ma colocataire. Elle est tombée d’une chaise.

En quelques phrases, Phelan parvint à calmer son tigre. Il se tourna vers Mia :

- Voilà pourquoi je n’aime pas la foule.

Shizuka entendit ça et supposa savoir de quoi était entrain de parler son maitre, elle baissa d’un coup les oreilles.

V...Voir tout ? Comment ça ? Rien qu'en pensant qu'il peut TOUT voir, je deviens toute rouge. Je tire ma couette jusqu'à la moitié de mon visage. Et c'est bien normal, n'importe qui de mon âge aurait fait pareil. Je n'ai pas envie qu'il profite de son pouvoir pour voir des choses qui ne devrait pas ! Non mais oh, ce n'est pas parce qu'il est doté de ce don qu'il est obligé de me regarder ! Mais maintenant que j'y pense, il me regarde depuis que je lui ai piqué son livre ! Oh mon dieeeu ! Puis je découvre que ce n'est pas ce que je pense.
Des informations ? Je comprends maintenant pourquoi il connaissait tout sur moi. Mais quand je dis tout, c'était TOUT. Enfin, presque. Mon nom, mon prénom, mon âge. Et encore, ça c'est facile à trouver. Le truc c'est qu'il savait que j'aime la musique et le dessin. Je pensais que c'était normal. Tout simplement parce que la première personne que j'ai rencontré savait pas mal de chose sur moi. Et même si c'était l'informatrice du pensionnat, en voyant que Phelan savait aussi beaucoup de chose sur moi, je me disais que les informations étaient facile à trouver. Mais en faite c'est bien pire que ça. Je comprends maintenant pourquoi il parle aussi froidement. Ça ne doit pas être facile à gérer, en plus le bruit doit rajouter de l'effet à son mal de crâne. J'aurais vraiment pas dû réagir comme ça, je m'en veux énormément. Il cache bien son jeu aussi. J'ai de la peine pour lui maintenant.

Je voie bien sur son visage ses sourcils se froncer. J'en déduis donc qu'il ne doit pas vraiment apprécier ce don. J'ai toujours trouvé que notre magie est un don et non un fardeau. Le fait que nous agissons différemment, que nous pouvons faire plus de chose que l'humanité est quelque chose de bien. Mais dans son cas, il est très difficile de trouver le bon côté. Pour lui en tout cas, ça n'est pas simple. Je le remarque. Je garde toujours mon oreille à son écoute, n'osant pas détourner le regard ou faire comme si ça ne m'intéresse pas. Déjà parce que ça m'intéresse vraiment. J'ai vraiment envie de l'aider. Et comment faire mieux que de l'écouter et de trouver comment le réconforter ? Je sais que je n'ai jamais été bonne amie dans ces cas là, mais rien que d'en parler c'est un pas vers la guérison. J'ai envie de l'aider, mais j'ai aussi envie d'en savoir plus sur lui.
Je comprends que trop bien ce qu'il ressent. Enfin, je n'ai jamais dû porter des boucles d'oreilles pour me protéger de moi-même ou bien devoir garder les yeux fermés, mais je sais ce qu'on ressent quand notre pouvoir ne nous obéit pas. Je suis sûr qu'à force d'entraînement, il pourra l'utiliser qu'aux bons moments. Comme ça il pourra aller dans la foule. Il doit rater plein de choses : Les fêtes, les feux d'artifices lors des jours spéciaux et tellement d'autres choses. C'est tellement dommage...

Je suis rapidement brusqué dans mes pensées par un bruit venant du tigre qui venait de se réveiller. Sursautant, je me glisse alors au fond de mon lit, toute tremblante, au bord des larmes. Je sais me retenir quand même -j'ai de l'expérience pour ça- mais elle m'a vraiment fait peur et je n'ai pas envie de me faire transformer en lambeaux. Mais tandis que je ferme les yeux, espérant que Shizuka ne saute pas sur mon lit, j'entends la voix de Phelan me dire que c'est pour cela qu'il n'aime pas la foule. Lentement, je sors ma tête de la couette, regardant la bête. Elle comprend son maître, et elle à l'air d'être triste pour lui. Je souris légèrement. C'est bien d'entretenir une telle relation avec son compagnon. Parce qu'après on peut se soutenir.
Tandis que je sors de mon lit pour m'asseoir devant Phelan, Elly sort de mes cheveux et vient bondir sur ma main, faisant un petit tour sur elle-même avant de sauter sur le sol et d'aller gambader un peu partout. Puis elle se met à tourner autour de la tigresse et bondit sur son museau. Je les regarde, un peu amusé avant de tourner mon regard vers le garçon. Il n'aime pas son pouvoir, je le ressens dans son regard. Je perds mon sourire, regardant le sol tandis que mon crayon danse tout seul sur mon carnet. Je regarde ensuite ce que j'ai écris et révèle doucement au garçon la phrase :

Je suis désolé de t'avoir demandé ça...Ma curiosité me fait souvent défaut. Mais tu ne devrais pas détester ce pouvoir. Je sais que je suis mal placer pour dire ça puisque je n'ai pas les même problèmes.

Je le regarde, commençant enfin à sourire. Je ne sais pas vraiment comment faire pour lui remonter le moral, mais je dois continuer à écrire. Je veux lui faire comprendre qu'avec moi, même si on vient de se rencontrer et qu'on risque de se voir assez souvent, il peut tout dire. Parce que je ne peux pas trahir ses secrets, je ne sais pas parler. Mais par-dessus tout, j'ai envie de le voir sourire. Parce que c'est ça que j'aime bien avec les gens qui font une tête de six pieds de long. J'essaye de les faire sourire, parce que c'est toujours touchant de voir quelqu'un qui n'a pas l'habitude sourire.

Notre pouvoir fait partit de nous, on peut pas le nier. Mais Phelan -c'est comme ça que ça s'écrit ?- il te représente. Même s'il est venu d'un seul coup, ou bien depuis notre naissance, il est ta seule arme. Je sais que c'est difficile à accepter, mais il a un bon côté. Ne le prends pas comme un fardeau, mais plus comme un allié.

[Au départ, je ne savais pas que les familiers parlait pas humain, du coup j’ai fait parler Shizuka dès le début. Alors, on va dire que maintenant qu’elle peut vraiment, elle aura toujours su xD]

Shizuka surveillait son maitre, inquiète pour lui, parce qu’elle savait de quoi il parlait et elle n’aimait pas ça. Elle sentait quand celui-ci souffrait, quand il était triste, quand il était autre chose que l’homme calme et juste antipathique de d’habitude.
Elle l’aimait comme il était, parce qu’elle savait que chacun avait le caractère qu’ils voulaient. Que de toute façon, même si ça ne concernait pas son pouvoir, il ne souriait jamais parce qu’il n’en voyait jamais l’utilité, même quand il était heureux, donc même quand il venait de manger une crèpe.
Elle regretta de ne pas savoir lire parce qu’elle ne pu savoir ce que Mia était entrain de dire à son propriétaire qu’elle chérissait plus que tout.

De toute façon elle fut interrompue par une sorte de bestiole moche poilue petite que d’habitude elle chassait quand elle en voyait…Une araignée. Shizuka tenta de lui donner des coups de patte mais celle-ci se retrouva sur son museau et le tigre se mit à grogner fort pas contente. La bestiole avait intérêt à déguerpir si elle ne voulait pas se faire manger ou quelque chose du même genre.

Pendant ce temps, Phelan regardait la jeune fille, qui lui écrivit quelque chose. Qu’elle était désolée de lui avoir demander ça. Il se fit la remarque que c’est souvent ce que les gens faisaient. S’excuser alors qu’ils ne savaient pas. D’ailleurs c’est souvent ce que l’autre personne répondait « tu ne savais pas ». C’était stupide. C’était logique, mais il n’en fit aucune remarque. Elle semblait parler de sa curiosité, et de ne pas détester ce pouvoir. Il le haissait quand même.
Il ne lui servait à rien. En plus c’était assez gênant non ? De tout savoir sur quelqu’un sans lui avoir rien demandé. C’était aller dans la vie intime des humains. Même s’il vivait avec, même si ça ne le gênait plus alors qu’au début ça l’avait perturbé, il n’aimait pas quand même. Pour une bonne raison : C’était mortel.
Ce qui ne l’empêchait pas d’enlever ses boucles au gré de son envie. N’oublions jamais que Phelan ne se prend pas non plus la tête longtemps.

Elle tenta de le rassurer pour son pouvoir, mais il le savait déjà tout ça, et les phrases presque cliché. Cela ne l’atteignait plus, et de toute façon ça y est il s’était remit du fait que son pouvoir l’embêtait. C’était limite si en son for intérieur les choses comme « mon pouvoir c’est nul » passait et voilà.
C’était un type assez fort. Il se lamentait, cinq secondes puis ça allait mieux.

- C’est bon. Je sais tout ça. De toute façon, tant pis, je fais avec. Le tien, tu ne sembles pas pou…
- LACHE MOI LA BESTIOLE !

Phelan se retourna brusquement, et regarda Shizuka qui venait de crier.

- Je crois que ton araignée l’embête. Shizuka, viens voir.

La tigresse pas contente se rapprocha de son maitre qui lui fit des caresses. Pour la calmer, doucement :

- Là, ça va mieux, non ?

Il était tout gentil avec sa tigresse qu’il aimait beaucoup.

Bam. Si j'étais dans un dessin animé, j'aurais les jambes en l'air tellement j'ai l'air stupide. J'ai fais ma petite leçon pour rien. Je détourne le regard, gênée et un peu déçu de ma prestation. Qu'est-ce que j'ai été stupide ! Je pensais bien faire et au final je lui ai fait perdre son temps. Je joue avec mes doigts. Ils s'enroulent les uns avec les autres avant de pincer les trop grandes manches de mon haut. Pff, j'arrive vraiment à rien aujourd'hui. La seule chose que j'ai effectué sans faire de bêtises, c'est d'avoir récupérer mon carnet au moment où il m'avait posé sur le lit.
Il allait me dire quelque chose à cause de mon pouvoir, mais quelque chose l'empêcha de finir sa phrase. C'est sa tigresse. Dès qu'elle eu pousser son cri, je sursaute tellement que je pourrais toucher le plafond et me cache immédiatement derrière Phelan. Elle me fait peur ! Je tremble à nouveau, caché sur mon lit. Il va la caresser pour la calmer. Moi je ne m'attarde pas vraiment sur son pelage, j'ai un peu trop peur. Je passe juste en mode éclair pour récupérer Elly avant qu'elle la pique. Je me rassoit sur mon lit en caressant du bout de l'index le dos de ma petite boule de poil à huit pattes. J'ai toujours eu l'impression que, quand elle me regarde, elle a des magnifiques yeux verts. Même si on dit que ce n'est pas vraiment possible, moi je suis sûr du contraire ! Pourquoi les insectes auraient des yeux différents que nous ? Peut-être qu'il existe des hibou avec des yeux bleus ! Hihi !

Je détourne le regard. Le silence se fait pesant, mais je n'ose rien rajouter d'autres. J'ai déjà fais assez d'erreur comme ça, je n'ai pas envie de l'embêter plus longtemps. Et même si le fait que je ne dise rien lui donne envie de partir, tant pis. Même si j'ai pas vraiment envie. Mais je ne peux pas aller contre son gré, surtout s'il s'ennuie. Je n'ai pas vraiment été très intéressante avec lui. Peut-être est-ce dû au fait qu'il savait déjà tout sur moi avant qu'on ai échangé un mot. Enfin, lui un mot et moi une feuille de papier. Mais qu'importe, j'ai fais beaucoup de bêtises alors je comprendrais s'il décide de partir.
Oh ! Je viens d'avoir une idée ! Mais....J'ai peur qu'elle ne lui plaise pas et, en plus de cela, elle n'est pas vraiment bonne comme idée. Mais j'aimerais bien voir ce que ça donne. Je le regarde furtivement, à plusieurs reprises même. Je me fiche un peu s'il me voit, c'est juste pour regarder les boucles d'oreilles qui limite son pouvoir. Je me demande s'il y a des effets physiques qui apparaissent à force de les retirer. Ou est-ce juste un mal de tête qui empire encore et encore et encore et encore et encore jusqu'à ce qu'il tombe dans le coma et finisse par...*gloups*.
Non ! Je détourne immédiatement le regard vers la fenêtre pour tenter de faire fuir cette idée stupide. Je n'ai pas le droit de faire ça, surtout qu'on vient de se rencontrer. On sait juste qu'on est colocataire. De plus, je ne suis pas sûr que faire ça avec la tigresse à côté est vraiment...Raisonnable. Parce qu'elle risque de venir transformer ma peau en charpie ! Mais je n'arrive pas m'enlever de la tête cette idée complètement folle. Et quand quelque chose ne part pas de ma tête, elle finit presque toujours par arriver (presque !)

Je me lève discrètement, me dirigeant vers la fenêtre. Je regarde dehors pour essayer de faire fuir mes pensées, de vider ma caboche. Mais comme seul signe de bonne ou mauvaise idée, je n'ai qu'un nuage blanc venant cacher le soleil. Il n'a pas l'air d'annoncer la venue de la pluie, mais il empêche le soleil d'été de venir réchauffer l'eau des plages et bronzer les peaux des vacanciers.
Je soupire en retournant tout aussi discrètement à ma place, me tournant les pouces. Maintenant, ce n'est pas parce que je ne sais pas quoi dire, mais parce que je ne sais pas comment aborder le sujet. Sujet qui, apparemment, risque d'en faire bondir plus d'un. Deux pour être exact, lui et sa tigresse. Je ne sais même pas s'il va me laisser faire, s'il va accepter ou...Pire, s'il va me crier dessus, me renier violemment. Ce qui me ferait bien rire, c'est de le voir n'en avoir complètement rien à faire. Et vu son comportement, peut-être que c'est ce qui va arriver. Tant qu'il ne devient pas rancunier envers moi, ça me va.
Je me met alors à écrire sur mon carnet. Assez longtemps parce que je ne trouve pas les mots. Mais ce qui est étrange, c'est qu'une fois fini, je ne lui montre pas ce que j'ai écris. Je le retourne pour qu'il ne puisse pas savoir ce qui est écrit et agite les jambes, regardant le sol, essayant de faire l'innocente. "Mais je sais pas faire l'innocent, j'ai toujours été coupable".
Avec plus ou moins de discrétion, je me rapproche de lui. De temps en temps, je fais un petit bon sur le côté en regardant ailleurs. Puis une fois que je me suis bien rapproché, je le regarde. Je suis un peu rougissante, mais j'essaye de faire comme si de rien n'était. Je tente de sourire, mais il n'est pas très convaincant. Je lui montre mon carnet alors.

Dis....Tu me laisserais t'enlever ces boucles d'oreilles ?

Une fois qu'il aura finit de lire ça, je serais en train de regarder mes pieds, n'osant pas, ne serait-ce qu'imaginer sa réponse. Je préfère faire comme si ce n'était pas moi qui avait écrit ça, roulant des pouces en regardant mon araignée faire sa toile dans un coin, en haut, entre deux murs. Oh, je vais devoir faire le ménage quand elle aura attrapé quelques mouches. Je ne veux pas qu'elle meurt de faim aussi. Mais je ne pense pas que ce soit si gênant que ça. Hein ? J'ai posé une question ? Non, ce n'était pas moi !

[Je suis obligé de contrôler Mia, désolé, si ça correspond pas tu dis (vu qu’il voit ce à quoi elle pense à ce moment là)]

Phelan caressait doucement Shizuka, pour la calmer. Il savait exactement où ça lui faisait du bien, ou elle aimait être touché. Il la connaissait par cœur alors que ça ne faisais pas tellement longtemps qu’il l’avait rencontré. Mais c’était tout. Même s’il n’avait jamais eut de chat, il savait comment marchait ce tigre et puis voilà. Il vit l’araignée rejoindre sa maîtresse puis ensuite sa maîtresse et bien…Bougeait partout.
Si si, sérieusement, si Phelan la regarda faire en caressant son gros chat blanc à rayures noires, il ne dit rien et ne la suiva pas, c’était sa vie…Mais dans tous les cas, Mia bougea énormément. Et la voilà par la fenêtre, puis la voilà qui écrit. Il attendit sagement de voir ce qu’elle écrivait d’ailleurs, Shizuka l’observait avec beaucoup d’attention afin qu’elle ne fasse rien de bizarre.
Phelan lu ce qu’elle venait d’écrire, et comprit son hésitation, bien qu’il s’en moqua. Si son familier avait su lire elle aurait sûrement pu criser et dire un bon gros « non il en est hors de question c’est dangereux »……Mais pas le jeune homme qui avait une certaine compréhension de la curiosité. Car voilà : Il se doutait que c’était juste qu’elle était curieuse de savoir, c’est tout.
Seulement, c’était dangereux. Trop dangereux. Il pouvait en mourir n’est ce pas ? Oui, s’il les enlevait, même si c’est au fur et à mesure, non seulement il verrait sa vie privé, mais en plus il mourrait. Pourtant, il la regarda fixement, et sans regarder autre chose qu’elle – ce qui pouvait être dérangeant – il enleva sa première boucle d’oreille….

- Phelan ?! Qu’est ce que tu fais ?!|
- Je les enlève. Elle me l’a demandé.
- Mais ça va pas la tête ?!
- Si.
- Remet là !

Le jeune homme haussa les épaules, et vit. Enfin, il voyait déjà pas mal de choses. Mia paniquait un peu sûrement à cause de Shizuka. Elle aime la calligraphie. Et bien ça fait beaucoup de talents. Elle aime faire des blagues…..Et bien soit c’est un goût comme un autre. Et puis elle aime ça…Et ça…Et déteste ça…Ah bon tiens. Soit ça arrive. Phelan continuait de la fixer en silence en caressant son tigre blanc qui le disputait en le mordant limite.
Puis le mal de crâne vint.

- J’ai mal à la tête.
- Remet ta boucle.

Phelan enleva sa boucle d’oreille numéro deux. En silence, toujours.

- PHELAN !

Il vit. Quelque chose que sûrement il n’aurait pas du voir. Mais vu que la seconde boucle d’oreille contient le passé, mais surtout les souvenirs les plus forts…
Alors ainsi elle n’était pas muette de naissance…..
Il sentit une douleur se rajouter à son mal de crâne qui continuait de l’envahir plus fort encore, Shizuka plantait ses griffes sur son bras :

- Phelan, ton nez saigne. Tu remets tes boucles ou je te fais vraiment mal.

Alors il remit lentement ses boucles d’oreille, parce qu’il sentit que Shizuka paniquait, et il tomba en même temps. Lui qui était debout, tomba sur Mia un peu brusquement. Certes son mal de crâne allait se calmer, et son nez aussi, mais cela l’avait presque épuisé :

- Désolé si j’avais continué Shizuka s’en serait sûrement pris à toi.

Silence.

- On est pareil, un peu. Avant de connaître mon pouvoir et d’avoir ses boucles, j’étais aveugle. Enfin on me forçait à l’être. En fait tu es l’inverse de moi. J’ai récupéré un sens quand tu en as perdu un.

De nouveau silence. Mais il n’avait pas besoin de dire autre chose. Il savait aussi qu’il ne pourrait pas se redresser, parce qu’il était encore trop faible. Il ne sentait plus ses jambes, mais ça passerait.

I...Il accepte ? Non sérieusement ? Mais c'est génial ! Bien que je ne sais pas quoi dire. Il m'a dit qu'en les enlevant, il risquait la mort. Donc non, finalement ce n'est pas si génial que ça...Mais il n'a pas peur. Il les enlève quand même. La première en tout cas. Je le regarde, les sourcils courbés par l'inquiétude, mais je suis toujours aussi curieuse. Je soutiens faiblement son regard, dans l'obligation de le regarder pour voir ce qu'il se passe. Il enlève lentement la première sans trop d'hésitation. Et c'est cela que j'ai du mal à comprendre.
Pourquoi ne pas, ne serait-ce qu'hésiter, à enlever des choses aussi importe, dans objets qui lui sauve la vie vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? Je veux dire, c'est très dangereux de les enlever, c'est ce que j'ai compris depuis longtemps, mais alors pourquoi le fait-il ? Parce que sa colocataire lui à demander ? Je ne pense pas que ce soit pour ça. Je suppose que, certes, il ne me l'aurait pas proposé. Mais je pense que c'est un défi qu'il s'est lancé à lui-même en voyant ce que j'ai écris. Je ne sais pas si c'est cela, mais je miserais tout sur le fait qu'il cherche à se prouver quelque chose. Je ne sais pas quoi par contre, mais j'ai plusieurs idée. Se prouver que la peur ne lui fait pas peur ? Se prouver qu'il n'a pas besoin de ses boucles d'oreilles ? Ou pour montrer que la douleur n'est rien ? Tant de questions qui resteront sans réponses parce que je n'oserais jamais lui demander. Je préfère garder ça pour moi en plus.

La seconde fini vite par se retrouver dans sa main. Il commence à saigner du nez ! C'est vraiment pas du tout bon ! J'aurais pas du lui demander ! Je dois vite lui dire qu'il faut arrêter ça ! Mais quelqu'un s'en charge pour moi. Shizuka arrive à le convaincre de ne pas continuer. Et dès qu'il eu remit ses boucles d'oreilles, ses jambes flanche. Il me tombe dessus sans que je puisse rien faire, même pas l'esquiver ! Il me tombe dans les bras et, pour éviter qu'il aille se casser la figure sur le sol en glissant, je le soutien. Je passe lentement ma main dans son dos en le regardant. Le pauvre...Maintenant je comprends pourquoi c'est si embêtant. Si deux boucles suffisent à le mettre dans ses états, qu'en est-il du reste ? Je ne veux pas le savoir de toute façon !
Je dois trouver quelque chose pour arrêter son sang. Je ne sais pas si ça crée une blessure ou si c'est psychologique, mais si je le laisse faire, il va peut-être perdre trop de sang et tomber dans les pommes. Et puis il va y en avoir plein sur mon lit et mes habits. Je regarde le paquet de mouchoir posé là, sur la table. Hors de portée. Sauf pour Mia Kagachi ! Je tends la main et visualise le paquet au creux de ma main. Quand je rouvre les yeux, ce n'est pas vraiment ce que je voulais qui se trouver entre mes doigts....Une lampes ? Qu'est-ce que je vais faire d'une lampe ?! Je la pose sur le côté et réessaye le coup du mouchoir. Un coussin ?! Non ! La troisième fois est la bonne.
J'ouvre le paquet, en tire un mouchoir et le pose sur son nez. Je m'occupe pour le nettoyer et, avec un second tout propre, le pose devant pour éviter que ça coule à nouveau. Je lui souris ensuite. J'ai des fourmis dans la main à cause de mon pouvoir, mais ce n'est pas grave.

Je fini, après quelques essais, à le repousser sur son lit. C'est assez difficile avec mes petits bras. Je le met sans trop de facilité sur son lit -je rappelle sans coussin puisque je lui ai piqué sans le vouloir- et je soupire, légèrement inquiète pour lui.
Ce n'est pas stupide ce qu'il a dit. Il a gagné un sens quand moi j'ai perdu le mien. Je lui souris, pas du tout vexé ou triste à cause de sa phrase. Oui, il a raison. Le silence est bon compagnon pour que je réfléchisse. Ça ne doit pas être facile d'être aveugle. Bien plus que d'être muette je pense. Parce que je vois où je vais, ce que je fais. Je n'ai juste qu'à écrire pour pouvoir discuter. Aveugle, c'est beaucoup plus difficile de vivre. Mais les accidents sont plus mortels pour les yeux que pour les cordes vocales. Et pourtant, le sort à décidé de ne pas me laisser la voix. Aurais-je fais quelque chose de mal avec ? Aurais-je levé une armée pour envahir les humains ? Rien qu'avec ma voix de femme fragile ? Si ce n'est pas ça, alors pourquoi me l'avoir enlevé, ce don qu'on donne de l'importance que lorsqu'on l'a perdu ?

Peut-être que je t'ai donné un sens en perdant le mien, hihi. Je fini par écrire, le regardant.

Phelan se laisse faire, de toute façon il n’a pas le choix. Il laisse la demoiselle lui essuyer le nez, le porter à son lit, faire tout quoi. Il la trouve gentille. Il ne dit rien, reste muet comme elle l’est elle-même, jusqu’à ce qu’il lui demande ce qu’il a demandé.
Shizuka, doucement vient à se coucher contre lui, comme un chat le ferait pour son maître. En même temps Mia s’active et commence à écrire et lui montre.
C’est une très jolie phrase qu’elle venait d’écrire là. C’est vrai que c’est un peu vrai, mais ça reste triste non ? Bien qu’il n’était pas triste, il imaginait que ça devait être douloureux d’être muet, autant qu’aveugle, bien que moins embêtant.

- Tu ne pourras plus chanter. C’est peut-être pour ça que tu fais du violon.

Il venait de déclarer ça presque au hasard, comme d’habitude. Il était le genre de personne a déclarer ce qui lui passais par la tête.
Et à faire tout ce qui lui passait par la tête.
Par chance, à ce moment là il ne se mit pas à chanter. Pas qu’il chantait faux, jusque peut-être ça l’aurait mis mal avec le reste. Phelan la regardait, elle était tellement petite et toute bleue. Elle devait se perdre facilement un peu partout. Et dans ces cas là comment elle faisait pour demander son chemin ? En faisant venir à elle du papier et un crayon…Ah c’est vrai, elle avait ce pouvoir. La télékinésie.

- Peut-être qu’un jour tu parviendras à te soigner.

Ca n’avait aucun rapport avec le reste, mais soit.

- Ton pouvoir, tu arriveras à le maîtriser peut-être.

Pas le sien. N’est ce pas ? le sien était impossible à contrôler, et de toute façon c’était une bonne chose sinon il serait invincible…Enfin plutôt incollable sur le monde entier s’il pouvait choisir quelles informations il voulait connaître sur les gens.
Une fois encore Phelan la regarda. Elle était tellement petite.

- Tu ressembles à l’éventuelle petite sœur que j’aurais peut-être.

Ah c’est vrai, sa mère est enceinte. Il l’avait presque oublié.
Shizuka quant à elle restait gentille et sage. Si Mia n’était qu’une petite sœur, alors ça irait.

[Pour nos mps, je réponds là, je pense que Phelan verra toujours Mia plus comme une petite sœur qu’autre chose, si jamais ils arrivent à mieux s’entendre…Donc je suis désolé, je pense pas que ça marchera entre eux :/]

W...Wouah...Il a peut-être raison. Si je ne peux pas parler, je m'exprime avec ma musique. Il en sait des choses, il sait des trucs sur moi que je ne sais même pas. Quand je dis qu'il est pratique son pouvoir, je ne rigole pas. Ce n'est pas à mon habitude en plus. Il me regarde fixement, et, rouge comme une fraise un jour d'été, je détourne le regard. Je préfère regarder le violon dont il m'a parlé. Enfin, je le regarde pas vraiment, je fais que admirer l'étui dans lequel je l'ai posé. Bon, je ne vais plus pouvoir jouer dans ma chambre, je risquerais de déranger Phelan. C'est dommage, mais c'est ça la vie. Je n'ai pas le droit de l'embêter, c'est chez lui aussi. Mais sympa comme il est, je pourrais peut-être jouer en lui demandant ? Ce serait vraiment génial.
Je sais que j'ai un peu l'impression de pousser, mais je ne peux pas m'en empêcher. Ces boucles d'oreilles attirent beaucoup trop mon regard. Il m'a fait une démonstration, c'est pour cela que j'ai du le mettre dans son lit. Mais...Ce n'est que deux boucles d'oreilles qui l'a mis dans cet état. Mais s'il en avait enlevé plus ? Qu'est-ce qui se serait passé ? Il se serait transformé en super guerrier avec des éclairs de partout et un regard rouge comme le feu ? Ou encore mieux, il aurait commencé à avoir des bras en plus dans le dos, se peau se serait craqueler et il aurait commencé à pouvoir détruire la planète en coup de poing ? Oooh, tellement de mystère qui me reste à découvrir. Mais comme nous sommes colocataire, il va bien finir par s'ouvrir à moi. Je ne veux pas qu'il souffre, juste savoir ce qui se passe s'il les enlève toute. Peut-être que ça ne fait rien de différent justement.

Récupérer ma voix ? Oh oui que j'y ai pensé, et oui ça me fait frémir de joie rien que de m'imaginer chanter en faisant glisser mon archet sur mon violon. J'aimerais tellement. Mais j'essaye d'avoir qu'un minimum d'espoir. Le docteur à dis que ça ne se soignera jamais. Mes parents ne voulaient pas me dire qu'est-ce qui à causé mon mutisme, et ça me détruis plus qu'autre chose. Je vis bien le fait de ne pas pouvoir parler, mais ne pas savoir qui m'a fait ça et comment, ça ne m'a pas aidé. Je ne suis pas du genre vendetta sanglante, ni encore harceler quelqu'un pour qu'il paye. J'en ai presque rien à faire qu'il ne soit pas allé en prison. Je veux juste le voir. Et lui demander ce qui m'a rendu muette. Mais...Maintenant je suppose que c'est trop tard.
Le maîtriser ? Oui, je suppose que j'y arriverais, mais je m'en fiche. Je sais que je devrais m'entraîner, les forts sentiments peuvent faire voler quelques affaires, voir même toute la chambre elle-même. Mais je n'ai pas envie de perdre mon temps à ça. Je n'ai pas envie de me lever le matin dans le seul but de pouvoir soulever ce que je veux et ne pas le faire quand je ne veux pas le faire. J'ai envie de me lever de mon lit pour m'amuser avec mes amis, passer du bon temps avec ceux que j'aime et, qui sait, peut-être me balader avec mon futur copain dans les couloirs. Je ne cherche pas à le maîtriser. Il fait partit de moi, et il fera ce que je veux tout seul. Je n'ai pas envie de me prendre la tête avec ça.

Je me mis d'un coup à rougir. U...Une petite sœur ? Je finis par cacher mon menton contre mon cou. Je ne m'en rends pas compte, mais mon oreiller commence à décoller de mon lit. Je ne le regarde pas, c'est pour ça que je m'en rends pas compte. Mais quand je compte m'asseoir sur mon lit, je me rends compte qu'il n'est pas sur le matelas. Je le pousse pour le remettre en place, mais il remonte immédiatement. Je recommence une fois. Il remonte. Deux fois. Il remonte. Trois fois ! Il remonte encore. Puis je laisse tomber et je fait une mine boudeuse. C'est pas juste !
Je finit par reprendre mon sourire, m'approchant encore un peu. Je me mis à écrire. Lentement, sans me dépêcher. De toute façon, je suis sûr qu'il à le temps. Je lève ma tête pour voir ce qu'il fait, mais je n'arrive pas à m'empêcher de regarder ses boucles d'oreilles. Puis je fini par lui montrer mon carnet.

T...Tu vas avoir une petite sœur ? Félicitation.

Puis je me mis à sourire. Je n'ai jamais eu de petite sœur ou de petit frère, je ne sais pas ce que ça fait. Il y en a beaucoup qui disent que c'es chiant, mais un lien se crée entre deux personnes de la même famille, encore plus entre frères et sœur. Je suppose que ça fait du bien de savoir qu'il y a quelqu'un pour garder les secrets, être là en cas de problème, pour jouer avec soit. Mais Phelan est déjà assez grand, il ne pourra peut-être pas avoir ce genre de relation. Je ne sais pas, peut-être que sa sœur viendra aussi ici. Ou même lui rendre visite. Dans tout le cas, je pense qu'il à de la chance.
Je lui souris, écrivant en même temps. Je ne sais pas vraiment quoi écrire. Je fais un je, puis je l'efface. Un tu, puis je l'efface encore. Je ne sais pas quoi écrire, mais j'ai envie de lui parler. Je finis par soupirer et déposer les gribouillis sur la table de nuit. Je m'affale ensuite sur mon lit, les bras croisé sur ma nuque, regardant le plafond. Je commence à dessiner avec mon doigt. Je dessine une chose que seul moi peut comprendre, et peut voir. Enfin, s'il sait à quoi je pense, je suppose qu'il le sait. Un soleil. Un magnifique soleil. Mon doigt glisse, faisant une torsade qui descend jusqu'à moi. Liant le soleil et moi, je souris. Personne ne m'a dis qu'un jour, on me prendrait pour une sœur.

Mes sentiment m'échappent et, sans le vouloir, sans même le contrôler, ma table de nuit glisse jusqu'au mur d'en face. Je sursaute, et celle de mon voisin fait de même. Elle sursaute, comme dans les films d'horreur ou dans un jeu, "Amnesia" si je me rappelle bien. Finalement, je devrais peut-être apprendre à les contrôler, mes pouvoirs. Je souris à Phelan, me grattant la joue, un peu gêné, pour finalement me faire renverser par mon propre lit. Je tombe encore sur le sol. Je retrouve finalement mon carnet juste sous mon nez et écrit. Je lève le bras, lui tendant les papiers sans me relever.

Je devrais éviter de faire ce genre de chose à l'avenir, hein ? Haha.

Phelan regardait la jeune fille qui était décidemment facile à comprendre. Il suffisait de lire son visage pour comprendre ce qu’elle ressentait voir limite ce qu’elle pensait, elle n’avait même pas besoin de parler finalement. Bon d’accord, Phelan aurait aimé quand même entendre sa voix, parce qu’elle devait en avoir une jolie, mais bon.
Mais vu sa tête il semblerait que ce ne soit pas possible. Seulement, depuis que le jeune homme pouvait contrôler son pouvoir à l’aide de boucle d’oreilles, depuis que Yuna l’avait aidé, il se disait que tout était possible avec un peu de magie. Les voix pouvaient être guéris, et le reste avec.
Bref, Mia rougissait pour ce qu’il avait dit pour la petite sœur, mais il la voyait un peu comme ça et c’était sa première impression. A sa façon, le jeune homme était sociable, vu qu’il s’attachait assez rapidement aux personnes. En un sens c’était bien vu que Mia était sa colocataire, donc s’il ne l’appréciait pas l’année aurait été difficile….Sauf s’il aurait trouvé le moyen d’avoir une chambre tout seul mais Phelan ne savait pas si c’était possible et à présent voire même avant il n’y pensait pas.

Apparemment elle le félicita sur le fait qu’il allait avoir une petite sœur, sauf qu’il n’était pas sûr que ça serait une petite sœur mais il ne le précisa pas, pour une fois, et il se contenta d’hausser les épaules, parce que lui il ne savait pas bien ce que c’était d’avoir un petit frère ou une petite sœur. Il était fils unique depuis dix-huit ans donc bon. En plus la différence d’âge serait grande entre eux deux, ça serait un peu bizarre, mais soit.
Certains seraient même parents à l’âge de Phelan donc…

Elle souriait souvent, mais c’était agréable en un sens, même Shizuka le pensait. C’était toujours bien les gens qui ne s’arrêtaient pas de sourire, parce que c’était joli et que ça faisait du bien.
Mia semblait hésiter sur ce qu’elle allait écrire, et au final sembla se mettre à dessiner mais Phelan ne voyait pas bien ce qu’il se passait, alors il se contenta de caresser la tête de Shizuka pas loin de lui. Celle-ci, si elle avait pu être un chat elle se serait mise à ronronner, mais elle n’était qu’un tigre. Et les tigres ne ronronnaient pas forcément.

Elle semblait sans cesse hésitante cette jeune fille bleue. Timide, presque et pourtant si dynamique. C’était assez bizarre, mais Phelan trouvait ça « mignon » dans la mesure du possible ou Phelan trouvait quelque chose mignon.
Puis soudain la table de nuit se mit à bouger, c’était assez étrange mais le jeune homme ne s’affola pas contrairement à son tigre qui fronça les sourcils et les oreilles prêt à bondir sur quelconque fantôme.
Mia ne maitrisait vraiment pas son pouvoir hein. Ils étaient deux. Sauf qu’elle, ce n’était pas aussi dangereux que pour lui. Quoique….
La jeune fille se mit à écrire qu’elle devait sûrement éviter de faire ce genre de truc maintenant et Phelan haussa encore les épaules :

- Tu n’y peux rien je pense. C’est comme si tu me demandais de ne pas voir ce que je sais sur les gens.

Il était franc.
Il tenta de se lever, mais ses jambes le lâchaient toujours, parce qu’il était encore trop faible, il manqua de soupirer puis se retint et fit :

- Finalement, heureusement que je n’ai pas enlevé la troisième. Il n’y aurait pas eut que mon nez qui aurait saigné, là.

Et puis il se tût de nouveau, et regarda Shizuka qui semblait d’accord avec lui. Et il tourna ses yeux noirs vers la jeune fille :

- Je pense qu’on fera de très bons colocataires.

Aucun rapport de nouveau, mais bon.

Je me relève finalement, me grattant le coin de la tête. Je suis un peu gêné. Faut dire, j'ai fais plein de gaffe aujourd'hui. Et je lui ai causé de tord en plus. Je lui ai volé son livre, je l'ai obligé à fuir le CDI parce que je me suis tapé la tête sur le sol -juste parce que je ne sais pas tenir sur une chaise !- j'ai faillis le tuer en lui demandant d'enlever ses boucles d'oreilles et maintenant je mets le bazar dans sa chambre parce que je ne sais pas contrôler mon pouvoir. Ça fait beaucoup de chose mal en faites....Meeeercredi ! Je ne sais pas comment il fait pour être aussi sympathique avec moi...Sérieusement, j'ai faillis le tuer ! Le tuer, c'est grave ça ! Rien qu'en pesant à cela, je baisse les yeux.
Ma curiosité me perdra. J...Je voulais juste savoir comment ça se passait une fois ces trucs retiré. Mais apparemment ce fut une mauvaise idée. C'est pour cela qu'il n'arrive plus à se relever. Je soupire à nouveau, perdant mon sourire. Il va et vient de toute façon, aujourd'hui. Faut dire, il n'y a pas de quoi sourire maintenant que j'y repense. Comment peut-il me considérer comme ça sœur ?! J...Je lui ai fais du mal ! Je l'ai obligé à retirer ses protections. Je l'ai fais saigné ! Non mais je suis complètement folle ma parole. Qui pourrait supporter ça ? Je ne le comprends pas. Celui qui aurait essayé de me tuer, moi, je lui aurais fais effondrer le plafond sur le coin de la tête. Et pourtant, il continue de me parler, d'être gentil avec moi. Je ne le mérite pas, et j'ai beau le savoir, il continue de me traiter comme une amie.

Je sursaute. N...Non ! Il se trompe ! Je pourrais le contrôler, tout autant que lui pourra contrôler le sien ! Je le sais ça, parce que c'est au fond de moi. Nous sommes nés pour pouvoir contrôler ce qui est une partie de nous même. Il ne peut pas dire ça. Il a pas le droit. Je sais qu'un jour, je pourrais éviter de faire tant de bazar, et qu'il arrivera à ne pas voir tout sur tout le monde. Qu'il pourra enlever les cinq boucles de son oreille sans pisser le sang de partout. Et je m'en fiche que lui, ne le croit pas. Quand j'y pense, si ce n'est pas pour apprendre à contrôler son pouvoir, alors pourquoi est-il ici ? Je finis par retrouver ce sourire caractéristique de ma personne. Non, il ne s'en rend pas compte, mais je sais qu'il apprend tout les jours. J'espère, en tout cas, qu'un jour, je le verrais rentrer dans la chambre sans ses boucles d'oreilles. Je serais si heureuse ce jour-là, que je lui ferais une tournée de crêpes, pour fêter ça entre ami. Il l'aura bien mérité.
D'ailleurs, on est toujours pas allé les faire, les crêpes que je lui ai promis. Bon, je suppose que ce n'est pas pour aujourd'hui. Il n'est pas en état de toute façon. En pensant à cela, dès qu'il essaye de se relever, je me précipite sur lui, affolée, l'obligeant à se reposer sur son lit. Mon dieu...Il m'a fait peur ! Tandis qu'il affirme bien mes craintes, je retourne m'asseoir sur mon lit, posant mon coude sur l'oreiller toujours en lévitation. Qu'il ne refasse plus jamais ça.

Je sursaute, rougissant à nouveau. D...De bons colocataires ? Je lui souris tandis que mon oreiller va se coller au plafond.

Moi aussi, je suis sûr qu'on s'entendra bien. Et même si on le voulait pas, on sera bien obligé.

Je ricane...sans faire le moindre son comme d'habitude. Mon coussin retombe normalement, sur mon lit. Il rebondit et manque de tomber. Mais je le rattrape. Je le remet sur mon lit et me couche dessus, toute souriante. Je regarde le plafond. C'est cool d'avoir un coloc', et si en plus on s'entend bien, c'est le paradis.

Phelan restait couché, mais chez lui, quand il restait coucher, ça ne lui donnait qu’une seule envie : Dormir.
Et il y était presque, il commençait simplement à somnoler, en silence, sans rien dire, en regardant Mia qui restait elle-même, très…. Imagière. Dans le sens où elle représentait bien l’expression « on peut lire sur elle comme dans un livre ouvert » .
Elle semblait être sûre qu’ils s’entendraient bien. C’est vrai.
Mais il arrivait parfois que des colocataires s’entendent pas du tout et n’aient qu’une envie : Se taper dessus. Ou bien que l’un d’eux sois le bouc émissaire de l’autre. C’était tellement facile à faire.

Phelan restait silencieux, et doucement il fermait ses yeux. Shizuka s’en rendit compte et doucement elle fit à Mia :

- Il est entrain de s’endormir.

La tigresse en voulait sûrement encore une fois à cette jeune fille d’avoir pas forcé son colocataire d’avoir enlevé ses boucles d’oreilles, mais de lui avoir demander. Elle était rancunière, contrairement à son maître.

- Il ira mieux après. Mais ne lui demande plus pour ses boucles. Si tu veux, je peux assouvir ta curiosité. Comme ça durant toute l’année tu ne te poseras plus la question : Si tu lui retires tout, il saigne de partout, n’a plus de force, et fini certainement par mourir lentement. C’est tout. D’autres questions ?

Shizuka était froide, mais pour de vrai. Pas comme Phelan qui était neutre. Son maître était bien profondément endormi, ou en tout cas commençait à bien plonger dans le monde des rêves. Il avait presque l’air innocent comme ça.

[Désolé c’est court]

Hey ! Ce n'est pas très polie ça !
Je me rends compte, après avoir récupérer le carnet que je lui ai donné, que Phelan s'est endormit. A cause de la fatigue ? Ou parce que je l'embête ? Je ne sais pas, et je suis dans le doute. Mais je ne devrais sûrement pas me plaindre. C'est de ma faute s'il est en si mauvais état, alors je devrais me faire petite et éviter d'attirer l'attention. Je m'en veux, ouais. Je pouvais pas vraiment savoir moi ! Mais voilà...C'est comme s'il me demandait d'utiliser mon pouvoir toute la journée. Au final, je ne pourrais plus bouger.
D'ailleurs, je me sens un peu engourdie au niveau des mains, ce qui m'obligent à faire des mouvements pour faire passer les choses. Je ne contrôle pas mon pouvoir, certes, mais les répercutions sont toujours là, même si je ne l'utilise pas de mon propre chef. Je ne sens plus le bout de mes doigts, et je fronce légèrement les sourcils. Je n'ai pas sentis encore ce qui se passe quand j'utilise trop souvent cette lévitation de malheur...Mais en tout cas, je ne veux pas le savoir. Je veux voir un truc.
Je me lève, me dirigeant vers les douches. Je fais couler l'eau, attendant qu'elle soit bien chaude avant de passer le bout de mon index dessous. Je ne sens pas la chaleur. Et pourtant ! Il y a de la fumée dans la salle. J'éteins l'eau, soupirant. J'espère que ça va, je veux pas devenir un robot.

Quand je retourne dans mon lit, je suis interrompu par la tigresse de mon colocataire. Je sursaute, me cachant derrière mon oreiller. Q...Qu'est-ce qu'elle me veut ? Je lui ai rien fais ! Et elle me parle si méchamment, ce n'est pas gentil ! Mais j'ai trop peur pour faire quoique ce soit. Enfin, jusqu'au moment on Elly tisse sa toile du plafond. En effet, je la voie tourner sur elle-même, en équilibre au-dessus du félin, tenue par la seule force de son fil de toile. Je la regarde, surprise. Elle est très courageuse elle. Je sais très bien que ce n'est pas mon cas. Et pourtant, on se ressemble tellement. Outre le fait qu'elle soit une araignée et pas moi.
Elle n'avait pas peur de se faire croquer. Peut-être est-ce le fait de vivre en sachant que 90% de la planète peut vous écraser qui la rend si courageuse. Normalement, ce serait le contraire. Une bestiole comme ça, j'ai lu ça dans un livre, fuit assez vite.Je devais prendre un peu confiance en moi, faire comme elle ! Et...Ça ne va pas être facile.  
Toute tremblante, je prends mon carnet et commence à écrire. Je me fiche qu'elle sache lire ou non, ou même si je parle à un stupide animal, mais j'écris quand même.

Oui, une seule. T'es toujours aussi méchante avec les autres ?

Puis, laissant tomber mon bloc-note, je passe à côté du félin pour récupérer ma Elly et sortir de la chambre en claquant la porte. Je ne souris pas, je ne pleure pas, je ne fais que marcher dans les couloirs, blessé par tant de froideur.

[J’suis désolé si j’ai endormi Phelan, et si je conclu là, mais finalement, je me suis rendu compte que j’avais trop de rp partout, du coup celui là y avait une échappée pour finir, alors je me suis jeté dessus – même si c’est pas très sympa, pardon, je suis impardonnable -. Par contre, on pourra refaire un petit rp plus tard (j’en ai deux de prévus avant), j’ai même déjà un petit contexte ]

Shizuka ne faisait pas vraiment exprès non plus de parler méchamment. Elle était froide de nature et puis elle surprotégeait Phelan comme une maman poule. Et ses façons de parler étaient assez méchantes, c’est vrai mais elle restait gentille.
Elle ne mangea pas l’araignée, mais eut très envie de le faire parce qu’elle avait horreur de ce genre de bestioles, quelqu’un avait un jour dit que c’était esthétique car symétrique, mais c’était surtout poilu et pas beau du tout quoi.

Mia fini par poser une question. Sauf que la tigresse se souvint au dernier moment d’une chose essentiel : Elle ne savait pas lire.
Elle ne su donc jamais ce qu’avait demandé Mia car celle-ci s’en alla, semblant furieuse ou quelque chose du même genre. La tigresse émit un loooooooooooong soupir et regarda où en était Phelan dans son sommeil.
Seulement il semblait toujours dormir, alors elle en fut rassurée et fit un sourire.

Par égard pour la demoiselle qui allait quand même être colocataire de chambre de son maître, le familier ramassa le carnet, et le tendit à Phelan pour que quand il se réveille il le voit.
Et ça ne rata pas, il le vit, et questionna Shizuka à ce propos. Quand il comprit, il se sentit un peu mal. Juste un peu, mais assez pour tourner une page du carnet et y apposer des excuses, avant de le placer sur sa table de nuit qu’elle verrait en rentrant.
Par la suite, il sortit dehors pour prendre l’air.

[Soit tu réponds pour voir la réaction de Mia, soit on le fera au prochain rp Personnellement, je finis là. Et c’est cout, ah bon sang !]