-La pause est terminée ? dit-elle d’une douce voix teintée de vice et d’une pointe d’ironie.

Cela allait être un duel mental entre lui et ses limites. Il devait en avoir l’habitude maintenant, mais la difficulté et l’effort restaient tous deux de taille à chaque fois. Naoto était de nouveau entraîné dans une session d’entraînement qui allait le mettre à l’épreuve. Sous la direction de sa familière Shiva et de cette entité rôdant en lui et connue sous le nom d’Astaslal, l’entraînement d’aujourd’hui se montrait plus difficile et différent des autres fois. En effet, cette fois-ci le défi était de maintenir, d’immobiliser et de stabiliser son pouvoir sur une longue durée. Quelque chose qui se trouve être déjà d’un niveau avancé, lorsque l’on sait que l’une des particularités de son don, de son pouvoir dénommé le pouvoir des Abysses, est un aspect destructeur.
Un exercice de préparation, d’échauffement avait été réalisé précédemment puis une pause. C’était durant cette pause que ce jeune garçon avait trouvé le temps de répondre à ses messages et de convenir un rendez-vous…


Hein ? Un rendez-vous ?! Non, c’est simplement un rendez-vous avec une amie c-comme une sortie en ville ! Pourquoi est-ce que je commence à avoir ce type de pensée ? Ça doit être à cause de Shiva, elle doit m’influencer à distance.
Je lançai un regard à Shiva qui me répondit promptement :

-Vous grandissez, jeune maître.

Je restai comme une statue brisée face à cette remarque. Je me mis alors à soupirer en m’allongeant contre l’herbe du cimetière… Je-j’étais dans le cimetière simplement parce que mon pouvoir réponde mieux ici, hein !
J’étais habillé d’un T-shirt blanc et d’un jogging, une serviette sur mes épaules et de la sueur perlant de tout mon corps, je regardais le ciel. Je venais tout juste de sortir de cet échauffement… Au moins, je restais en forme et en bonne condition physique mais bon, j’avais toujours ce petit pincement au cœur parce que je me sens seul et écarté des autres à cause de mon pouvoir.
Je me relevai alors en poussant un gémissement tenant plus de la fatigue et mentalement, je me préparai à la suite. Dans tous les cas, si je veux vivre comme les autres malgré le fardeau de mon pouvoir, je devais continuer à travailler.
Shiva sauta alors d’une pierre tombale qui avait servi d’observatoire et elle se posta face à moi, elle me dit alors tandis que je déposai cette serviette quelque part :

-Nous allons commencer.

Je me tenais attentif, elle continua :

-Aujourd’hui, vous allez devoir essayer de faire ça.

Devant moi se forma alors comme à partir de rien, une sphère qui tenait plus d’un tourbillon et qui se mit à grandir suffisamment vite pour être comparable à une pierre tombale. L’orbe était terriblement sombre comme calqué du vide et bordé d’arc qui rappelait l’électricité. Je restai stupéfait devant cette démonstration, je n’avais jamais vu une forme semblable des Abysses. La démonstration se termina alors et l’aspiration s’effaça sur elle-même. Shiva prit alors un peu de distance et s’allongea sur l’herbe pour m’observer. En même temps qu’elle, je pouvais sentir cette présence qui me scrutait…
Je regardai mes mains, puis serrai les poings. Bon, il faut que j’essaie !

[Environ une heure plus tard ~]

Sans contact direct, j’avais rassemblé mes mains pour former au centre une sphère semblable à celle de ma familière mais qui se trouvait être relativement petite, elle ne dépassait même pas la taille de mes paumes.
Maintenant une telle pression depuis une vingtaine de minutes après mes échecs précédents, je finis par lâcher prise et m’effondrer au sol, la respiration alarmée. L’orbe disparut alors comme si elle n’avait jamais existée.
Je n’en pouvais plus, j’avais tout donné… Même si je pense que je commençais à comprendre un mieux mon pouvoir, j’étais décidément loin de la réalité ! J’essayai donc de reprendre lentement mon souffle, restant allongé les yeux fermés. Shiva bondit alors jusqu’à mon encontre et j’entendis :

-Quelle heure est-il à votre avis ?

J’ouvris les yeux avec difficulté, récupérant mon portable de ma poche et l’allumant avant de m’exclamer :

-Mince ! C’est l’heure !

[Environ un quart d’heure plus tard ~]

Une bonne douche, une bouteille de jus fruit but entièrement et ma tenue conventionnelle, c’est-à-dire l’uniforme de Tadakaï et ma casquette marine, je courrai actuellement à travers les couloirs puis les escaliers afin d’arriver au lieu du rendez-vous. Je n’avais strictement aucune connaissance du lieu de rendez-vous alors je me fiais aux indications des lieux et j’avais le souvenir qu’Haruna m’avait dit que c’était au quatrième étage.
Ce n’est finalement que lorsque je l’aperçus que comprit que j’allais dans la bonne direction. Ainsi, je me stoppai devant elle, ma course m’ayant portée jusqu’à être exténuer, j’essayai de reprendre mon souffle :

-Je… Je suis désolé pour mon retard !

Je remarquai d’ailleurs qu’elle avait pris un sac… Mince, j’avais complètement oublié de prendre le nécessaire, comment est-ce que j’allais faire ? Je ne pouvais que compter sur elle… en plus de tout ça, de mon retard.
Je pris du temps à reprendre ma respiration et je m’assis un instant. Demain, c’est les courbatures qui m’attendent !

Ma seule chance devait être à ce qu’elle ne s’énerve pas contre moi ou qu’elle m’assiège de remords. Je continuais à expirer et inspirer comme si je recrachais mes poumons et peu à peu, mes forces me revinrent. Je fermai les yeux pour accentuer ce bref instant de pause et de calme pour moi-même, et je me détendis. Je remarquai que je ne me retrouvais pas en sueur, on dirait que l’entraînement de tout à l’heure avait suffisamment fait bouger mon corps pour que celui-ci se règle tout seul à bonne température. En tout cas, le temps de me reprendre en main était un peu plus long, surtout que le litre entier de jus de fruits avait lui aussi des difficultés à passer.
Je sentis alors une source froide me toucher. J’ouvris doucement les yeux, mon visage témoignant d’une expression penchant entre somnolence et le doux réveil matinal : j’étais en effet en train de récupérer. Ma main approcha ainsi la bouteille d’eau qu’elle me proposait et je la prenais ainsi sans en tirer un mot. Je l’ouvris et bus quelques gorgés avant de refermer celle-ci et la déposer à côté de moi. Je poussai alors un soupir de soulagement, mon rythme cardiaque semblait revenir à une cadence suffisante pour que je puisse sentir une renaissance.

C’est ainsi que lorsqu’elle s’excusa et me remercia par la même occasion, je pris la peine de la rassurer. Je ne savais pas pourquoi mais je la sentais un peu comme une personne qui avait tendance à s’en vouloir pour tout… Je portai un sourire à sa destination et de cette radiance :

-Non, non, c’est une bonne chose que tu m’aies proposé de venir. Sans toi, je n’aurai peut-être jamais su qu’un tel endroit existe, alors c’est moi qui devrais te remercier !

Je poussai alors sur mes jambes lorsqu’elle me tendit la main et je me relevai en attrapant celle-ci et en me tractant. Comme une invitation à un monde merveilleux, elle m’invita par cette occasion à ce que nous franchissions cette porte dont mille et une mystères se voilaient. Je ne savais pas ce qu’il y avait derrière ce pas, mais je sais que c’est sans crainte que j’y irai… Grâce à elle.
Je m’écriai de toute vigueur :

-Allons-y !

Je déposai alors une main sur sa main et nous nous ouvrîmes vers l’inconnu… Une épaisse lumière nous berça corps entier jusqu’à capturer le monde où nous étions. L’autre côté s’ouvrait… Qu’est-ce qui nous attendait ?

… … … Hmm… Hum ? Je commençai à reprendre conscience et mon corps se mit à gigoter légèrement comme si je venais de me réveiller. Mes sens… Ce que je sentais autour de moi… C’était doux et moelleux, un drap… Je me trouvai allonger dans un lit, il faisait sombre alors je suppose qu’il devait peut-être faire nuit mais…
Je remarquai que ma main restait en contact de… d’une autre main. Etant donné que je me trouvais à côté de quelqu’un d’autre et que nous étions tous les deux enrobés dans un long drap cotonneux comme sans fin, je me mis à déplacer légèrement l’excès puis, je me retrouvais nez à nez avec le visage d’Haruna. Mon visage tourna au rouge. Je serrai la mâchoire pour contenir mon exclamation et j’essayai de rester… de rester cohérent avec… euh, la situation. Je murmurai donc le plus discrètement possible à son insu comme tout était parfaitement silencieux autour de nous :

-Tu sais où on est ?

Avec impatience, j’attendis sa réponse. Une fois la négation faite, elle détourna le visage et je fis de même en mimant un geste de recherche tout comme si j’avais été imperméable à la situation précédente. Pourtant, je ne pouvais pas me mentir et mon visage embarrassé me trahissait déjà.
Je me relevai donc en même temps qu’elle pour découvrir les alentours et je quittai ce lit. Replaçant ma casquette marine sur ma tête, je n’hésitai pas à aller explorer les lieux dans l’immédiat. En regardant autour de moi, je me rendis compte qu’il y avait une légère source de lumière sur notre droite, elle semblait obstruée par… par des volets, nous nous trouvions donc actuellement dans une chambre. Je ne savais pas pourquoi, mais me retrouver ici… je me sentais déranger mais je n’avais aucune idée du pourquoi. Je suppose que c’était le petit prix à payer pour avoir emprunté « la porte spatio ». J’essayai d’épier les alentours mais avec une telle obscurité, je ne discernais que de multiples formes variées. Je rejoignis ainsi mon amie qui me tendit alors une lampe-torche que je récupérai. Toujours intrigué, je n’échangeai ni mot ou regard et je me contentai d’allumer l’outil.

La lumière s’ouvrit en direction d’Haruna, sur le lit. Sortant de l’ombre, j’inspectai d’un bref regard ce lit où nous étions tranquillement installés mais, je remarquai que… eh bien… ce lit était resplendissant. Des ornements dorés de pierres précieuses et de lumière encerclaient un grand matelas de coton, de soie… Je restai bouche-bée, nous devions être dans la maison d’une personne riche. Je déplaçai le faisceau de lumière et je découvris des armoires en bois massif, un papier peint tenant comme d’une royauté, des tapis somptueux, des couleurs diverses mélangées à un air qui nous semblait purifié, et encore bien une assemblée d’objet luxueux. Etait-ce la résidence d’un roi ?
Je détournai mon visage stupéfait vers mon amie comme pour partager ce que je ressentais et puis…

-J’ai entendu quelqu’un parler à haute voix, ce n’est pas une voix humaine alors c’est sûrement une créature magique, je vais m’occuper de vérif-

-Dois-je vous rappelez que c’est chez moi ? Et, de ce que je sais, je suis capable de me débrouiller toute seule.

-Mais, madame-

-Nous y allons.

Une question me traversa l’esprit durant un instant… Comment avaient-ils fait pour entendre la voix d’un familier ? Mon regard toucha Locky dont je n’avais pas réellement perçu la présence…
Des personnes montaient les escaliers et semblaient se rapprocher vivement de notre position. Ils devaient être au moins six ! J’éteignis alors la lampe et je me tournai vers Haruna d’un air paniqué :

-Q-qu’est-ce qu’on fait ? chuchotais-je.

Elle me semblait être aussi paniquée que moi ! Je me doutais bien que j’étais le seul garçon de nous deux et que je devais me comporter un peu plus comme un « homme » en trouvant la solution à tout ça, mais ! Mais ! Je n’avais aucune idée !
Haruna balaya la pièce au jugé grâce à sa lampe et s’arrêta devant une armoire entrouverte, mon visage calquait le désespoir. Lorsqu’elle envoya ce regard communicatif, je lui fis un retour des yeux signifiant « Inutile, ça ne marchera jamais ». Et pourtant, c’est par je ne sais quel mécanisme que je suivis mon amie jusqu’à cette cachette improvisée où nous nous enfermions ensemble.
Une garde-robe… Une odeur méconnaissable m’arriva au nez. Je n’étais pas surpris que ces robes étaient parfumées mais, tandis que je m’attendais à une odeur de rose ou autre, là je n’avais strictement aucune idée de ce que cela pouvait être. Où étions-nous, bon sang ??
Un grincement suivit d’un commentaire, ils venaient d’entrer… Je retenus ma respiration, mais sentant quelque chose trembloter jusqu’à me rendre compte que cela venait de mon amie, j’entendis ses inquiétudes alors je me décidai à déposer une main sur sa tête afin de la calmer. Pourtant, je restais moi-même au aguet, j’étais vraiment inquiet quant à la suite des choses…
Une perle de sueur glissa le long de ma joue. Nous entendîmes :

-… Je vous l’avais dit.

-Vous me semblez osé. Il faudrait huiler cette porte par ailleurs. Enfin, nous y sommes.

Après cette voix féminine, un claquement de doigt et la pièce s’alluma comme par magie. Deux personnes semblaient alors se déplacer ici… C’était les deux voix précédentes. Je pus d’ailleurs enfin les distinguer… Une première voix quelque peu délicate et dont la façon de parler ressemblait à celui d’un majordome avec malgré tout quelques touches de familiarité, et une voix hautaine, quelque peu vicieuse mais avec une certaine touche de jeunesse et de laisser-aller ; c’était en effet un étrange mixte.
Les deux personnages marchèrent à travers la pièce :

-Que voulez-vous ? C’est comme chasser les oiseaux. Penser à l’abri derrière les feuillages et pourtant si aisément abattu.

-Mademoiselle, à mon avis vous ne devriez pas…

-Quelqu’un semble avoir été assis ici, devant mon beau miroir, il y a encore des traces.

-Mademoiselle, et… ces traces-ci ?!

-Oui, et c’est pour ça que je sais qu’il m’entend et que sans même qu’il ne s’en rende compte, je vais le surprendre.

Une question résonnait en moi : « Mais de quoi parlent-ils ? ». On ne pouvait en plus rien voir de la scène… Je me demande bien… Hum…
La porte de l’armoire où nous étions cachés s’ouvrit subitement et… nous découvrions à qui appartenait cette voix féminine :

-Bouh ! ~


Je restais sans mot, les yeux écarquillés et figé comme une statue. Elle nous observait avec une légère surprise au visage, nous scrutant alors tous les deux :

-Oh, des voyageurs. dit-elle en chantonnant et en souriant agréablement.

Elle fit un pas sur le côté et j’abaissai la tête d’un air pensif. Une main… Ou plutôt un gant, quelqu’un se dressa devant nous et déposa une main sur l’une de nos épaules comme pour nous rassurer. Il était habillé comme un majordome par ailleurs… Il était grand, comme 190 cm de haut alors que la jeune femme devait mesurer 174 cm. Il nous dit d’un ton formel :

-Ne vous inquiétez pas.

Hein ? Curieux et peut-être… Pourquoi est-ce qu’il disait ça ? Je levai la tête… Mon visage devint subitement blanc. Il-il-il-il- Il n’a pas de tête !
Je me suis alors mit à hurler de peur :

-AAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHH !!

Sentant mon cœur battre à la chamade, je voyais des étoiles partout et je n’arrivais plus à rien distinguer ! Ce-ce-ce- c’était quoi ça ?!!!
De la fumée semblait s’échapper de son uniforme… enfin, là où une tête devait être, mais si ce n’est la tête, il avait un corps parfaitement humain !
En voyant ma réaction, la jeune femme s’était mise sur un léger rire.

Comme sans tête et sans visage, l’homme ne broncha point de mouvement devant vos réactions démesurées, vous aviez au moins le mérite d’avoir provoqué un rire chez la demoiselle qui vous accueillait.
De ce fait, ce n’est qu’à l’écoute du mot « Dullahan » que le sans-tête se pencha sur vous, vous sembliez avoir attiré son attention. A son tour, il commenta à haute voix suite à quelques secondes d’observation, si l’on peut appeler ça ainsi :

-Une hybride ainsi qu’une petite créature, et un être humain profond tout comme les méandres.

Il se pencha en direction du jeune homme qui se compressa immédiatement sur lui-même et qui eut réflexe d’utiliser comme couverture pour se cacher, l’une des robes présentes. Naoto tremblotait comme une feuille, ce n’était pourtant pas la première fois qu’il faisait face à une créature magique ou à une entité alors qu’est-ce qu’il pouvait le toucher à ce point si ce n’est qu’il soit naturellement peureux ?
La jeune femme reprit alors les devant en écartant d’un geste de la main son serviteur et s’approcha de vous. Elle passa alors une main sur vos têtes et les caressa calmement, vous pouviez ressentir comme une immense tendresse venant d’elle, ce n’était pas un masque hypocrite. D’une radiance sans évoque, c’est d’une douce voix comme celle d’une mère qu’elle vous adressa :

-Vous devriez tout d’abord vous calmez.

En admiration, Naoto releva le visage devant cette jeune femme. Il ne semblait plus aussi effrayer qu’un petit animal, mais calmé. Elle continua :

-Nous devrions nous présenter avant tout, ce serait la moindre des choses ?

Elle se détourna de vous en vous faisant dos et au même moment, l’entité sans tête ainsi que les quatre hommes attendant à l’entrée de la chambre, masqués derrière un masque uniforme et blanc ainsi qu’habillés dans un costume, s’agenouillèrent en un seul bruit et en votre direction. La jeune femme se retourna avec fierté, un petit sourire au coin des lèvres, son serviteur la présenta ainsi :

-Montrez mille honneurs et humilités devant notre demoiselle, mademoiselle Shinkalunis.

Le visage de Naoto se modifia. Il eut tout d’abord de nouveaux frissons devant une telle présentation, mais en même temps il n’aurait pas cru entendre ce nom de famille en particulier. Il se rendit compte qu’il ne connaissait rien au sujet du professeur Shinkalunis, mais néanmoins la jeune femme devant eux semblait juvénile. Etait-elle la sœur du professeur ?
Naoto s’inclina alors en symbole de respect puis se présenta à son tour :

-Je m’appelle Yukinojo Naoto.

Il sursauta alors brièvement puis regarda autour de lui. C’était étrange, mais il se sentit comme en danger durant l’espace d’un instant. Il jeta un œil timide à la jeune femme et aux autres, mais rien ne semblait changé. Peut-être était-ce le saut passé avec cette porte qu’il l’avait déstabilisé… Il releva alors les yeux et… les quatre hommes à l’entrée avaient disparu.

L’homme dépourvu de tête plaça ses extrémités derrière lui, se tenant droit comme patientant silencieusement en rythme des déplacements de sa maîtresse. Mademoiselle Shinkalunis conservait le même sourire chaleureux et confiant, elle ne prêta point attention à votre désignation et à votre surprise, elle se contentait de vous observer.
Naoto suivit l’indication de son amie et constata qu’elle avait remarqué la même chose, mais la non-réaction des deux personnages face à lui l’intrigua, quelque chose semblait ne pas aller, on ne sentait pas cette fibre naturelle, il y avait comme anguille sous roche.

Soudain, quelque chose vous fit frissonner, c’était quelque chose que vous seuls semblaient avoir ressenti. La sensation était identique à un regard qui se pose sur vous, qui vous faisait tressaillir de l’intérieur et de toute votre profondeur, comme si un immense danger imminent s’apprêtait à vous faucher la tête. Ce même sentiment brutal semblait faire augmenter la pression autour de vous, comme si cela vous affaiblissait tandis que ce n’était qu’une sensation, qu’un pré-sentiment.
Tout cela, ses impressions… c’était ce qui avait terrifié Naoto précédemment, il y avait quelque chose qui n’allait pas, il y avait quelque chose pas loin, très proche et pourtant… Etrange, comme une longue divagation si réaliste.
Il referma alors ses poings, frustré que son corps réagisse autant sans même qu’il ne sache pourquoi. De cette façon, il se décida alors à refermer les yeux puis inspira lentement et expira… A l’intérieur de lui, il éveilla son pouvoir, les Abysses. Naoto avait appris à utiliser les Abysses à son avantage et connaissait le procéder pour s’en servir tout comme un radar qui lui permettrait de reconnaître l’invisible. Les faisant comme renaître, il ne suffit d’un instant pour que sa concentration soit brutalement brisée. Sa respiration s’accélérait alors, son visage était consterné et terrifié… Bon sang !

Je… J’avais senti que quelque chose n’allait pas. Je m’étais senti bien, comme si les Abysses n’étaient pas présentes… Mais, je n’aurai cru qu’il existait une entité, une personne, une humaine qui… qui était capable d’imposer son autorité aux Abysses. Cette femme ! Les-les Abysses la contournent ! Et, je- Enfin, cette sensation de peur, de terreur… Je la comprenais mieux car… ce… cette jeune femme est extrêmement puissante. Je crois que… elle est même capable de vaincre Astaslal !

Comme un immense Soleil noir alors qu’elle n’avait fait qu’un pas dans votre direction, elle lança un regard à Naoto… Des yeux vicieux, tranchant, accompagnés de paroles intriguant :

-Vous êtes un disciple d’Astaslal, pas vrai ?

Une force écrasante semblait marteler les environs, la sensation de l’ultime terreur renaissait. Etait-ce… la fin… ? Il répondit bégayant :

-C-Comment… ?

Je… Qu’est-ce que je pouvais faire ??!! Shi-Shiva ! Aide-moi !!!

La demoiselle ne semblait pas vous avoir entendu, son regard était concentré sur Naoto qui était tétanisé. Ce n’était pas une surprise pour elle de le voir comme cela bien que c’était leur première rencontre, elle savait d’ores et déjà que tous les disciples des Abysses possédaient une très forte sensibilité à cause de leur propre pouvoir, ce qui impliquait que ce jeune garçon soit capable de voir l’invisible à un certain degré. Ainsi, pour qu’il se retrouve à un tel état à cause d’elle, c’est parce qu’il avait perçu ce qu’elle essayait de cacher, d’où les différences de réaction entre Haruna et lui.
L’homme sans tête détourna son attention sur sa maîtresse en sentant un changement d’humeur chez elle, il était le seul en mesure de remarquer une telle chose tellement cela était indistinct et surtout parce qu’il la connaissait depuis déjà un certain temps.
Mademoiselle Shinkalunis essaya alors d’avancer une main en destination à Naoto mais celui-ci semblait plus effrayer. Elle fit ainsi revenir sa main, serrant le poing par frustration, elle répondit alors d’un ton nonchalant à la jeune hybride :

-Oh ? Vous n’avez aucune idée d’où vous vous trouvez ? Je peux donc supposer que vous veniez d’un autre monde ?

L’homme sans tête continuait à regarder sa maîtresse, il n’appréciait pas ce paradoxe qu’il appelait « la malédiction de la puissance ». La situation était en effet très paradoxale car l’intention de mademoiselle Shinkalunis était bien un accueil chaleureux, elle devait même avoir l’idée de vous inviter à prendre un thé. De ce fait, elle essayait de montrer sa pleine gentillesse mais malheureusement, il y avait comme un problème. Elle possède comme une certaine puissance qui même à force de conservation et de discrétion, influe toujours sur les autres à cause de son trop grand potentiel. En outre, vos sens et même votre âme étaient écrasés par sa force tandis qu’elle essayait de vous en protéger. Cela, elle le remarquait éminemment, et c’est ce qui la frustrait.
Elle avait toujours gardé ce petit sourire sur ses lèvres malgré tout, sa force spirituelle était très grande. D’ailleurs, elle ajouta :

-Peut-être pourriez-vous sortir de cette armoire, sauf si cela est de coutume chez vous ?

Avec une petite touche de sarcasme et de malice au visage, elle les appréciait déjà beaucoup.
Derrière eux, les quatre hommes masqués passèrent brièvement devant la porte. L’un tenait une petite table, un autre tenait des chaises, un autre poussait une charrette duquel vous pouviez voir du thé et comme du jus de fruit ainsi que des verres, et le dernier lui tenait des plateaux où des encas étaient visibles.
Elle vous questionna aussi à son tour avant que vous preniez la parole :

-Et que faîtes-vous chez moi ? C’est bien vous qui vous vous êtes introduit chez moi, et sauf si ce n’est une blague d’Astaslal, j’aimerai en connaître la raison.

Car oui, vous êtes chez elle et vous demandez où vous vous trouvez, c’est bien impoli de votre part de ne pas vous être excusés surtout que vous avez été retrouvés cachés dans une armoire, comme des voleurs.
Quoiqu'il en soit, Naoto semblait être dans un autre monde, il fixait simplement la jeune femme d'un air apeuré. Peut-être devriez-vous lui donner un petit coup de main ?

La jeune femme arqua en sourcil en remarquant que vous étiez rivée sur ce qui se passait derrière elle, elle pouvait donc en déduire que vous aviez hâte pour ce qu’elle vous avait préparé et que vous êtes du genre gourmande. En tout cas, si ce n’est le silence du jeune garçon, elle appréciait néanmoins que vous puissiez parler.
Le visage serein, elle vous écoutait en prêtant aussi bien à votre façon de lutter contre cette tension, que les mots que vous essayiez d’articuler, elle vous trouvait bien mignonne. Vous étiez en plus une hybride croisée avec une lapine, il n’y avait pas mieux. L’homme sans tête quant à lui restait sans broncher et aussi droit qu’un arbre, il regardait le déroulement de la situation.
Jusqu’ici, Naoto s’était laissé mener dans ses actions et semblait même dénuer de vitalité. Alors que son amie essayait de le rassurer, dans son esprit tout se passait autrement, il y avait en premier temps un dialogue entre lui et Astaslal…


-Tu vas continuer à être effrayer longtemps ? Oh bon sang, pourquoi est-ce que sur les cent mille fois où je voulais que ta face de clown se taise, tu as choisi un moment pareil ? C’est juste une femme.

-Je… Je ne sais pas, je me sens bizarre…

-Eh bien… Tu sais quoi ? C’est normal.

-Normal… ?

Une balle apparut dans la main du sorcier et celui-ci commença à faire des dribbles

-Oui. Tu commences tout juste à découvrir la nature de ton pouvoir et, c’est d’ailleurs ce qui est ironique. Tout le monde te fait croire que tu as quelque chose dans le ventre, que tu as atteint les limites de la maîtrise, alors que tout ça, ce n’est que du vent. Le seul conseil que je peux te donner, c’est que ce n’est pas à ton pouvoir de décider d’être toi, c’est toi qui dois le rester.

Naoto restait secoué et… n’était-ce pas l’une des premières fois où il s’adressait à lui de façon normale ?

-En tout cas, tu as gâché ton joker de la semaine, donc à partir de maintenant tu ne m’adresses plus la parole et tu te débrouilles. Je vais piquer un somme !

Astaslal disparut alors de cet endroit éthéré et sans nom, le jeune garçon se retrouvait seul… Il n’y avait que lui-même. C’est rare, mais on dirait que les deux autres entités l’avaient laissé à son sort… Il revint à lui.


Mademoiselle Shinkalunis se sentit néanmoins obligée de le rassurer. Elle se pencha alors à lui, posant ses mains sur genoux et le regard inquiet. Ainsi elle lui demanda, le visage nez à nez :

-Tu es sûr que ça va, Naoto ?

Il écarquilla alors les yeux en voyant ce visage féminin d’aussi prêt, il abaissa donc alors sa casquette marine et se détourna un peu en rougissant :

-Je-je suis désolé… Je crois que c’est le voyage qui m’a fait cet effet-là…

Elle se remit droit en souriant et vous répondit alors :

-La curiosité, hm ? C’est charmant !

Elle se dirigea alors vers l’armoire où vous vous étiez cachés et la rouvrit, y rangeant alors les robes à leur emplacement comme quelque unes s’étaient décrochées, elle vous demanda donc :

-De quelle académie veniez-vous ? La même que celle de Vergil ?

Naoto regardait les alentours d’un air presque naïf, on dirait que c’était à vous de répondre aux questionnements.

Elle eut un regard pour vous et semblait satisfaite que vous ayez des bonnes manières. Elle vous offrit un sourire :

-Merci à toi.

Elle continuait le rangement dans un geste continu tout comme si ses habits dansaient pour elle. Une fois terminée, elle referma l’armoire et se détourna vers vous, posant une main sur sa hanche et avec ce même rayonnement dans le visage :

-Oh, je vois ! Et alors ? Que pensez-vous de mon fils ?

Naoto revint à lui, il crut entendre quelque chose d’étrange et détourna les yeux vers vous. Il scruta la jeune femme plusieurs instants et conclut intérieurement que… elle semblait bien jeune pour être mère. Puis, en se disant peut-être qu’elle pouvait comprendre ses pensées, il se retenu ne serait-ce que de questionner le sujet, l’âge est un sujet sensible chez les filles après tout… Mieux valait même éviter de penser, surtout si elle est aussi forte. Il arqua un sourcil en vous regardant d’une façon dépitée.
Il se retourna alors en entendant des bruits de pas et remarqua que l’homme… eh bien, l’homme sans tête s’écartait d’eux pour aller jusqu’à l’encadrement de la porte, il faisait des signes en direction de personne probablement.
Naoto restait interrogateur, néanmoins il ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu étrange ici. C’était comme si quelque chose qui ne devait pas arriver, était arrivé mais… Qu’était-ce et pourquoi ? En tout cas, il n’aura pas les réponses à des questions aussi abstraites. Il soupira alors, avant de remarquer que mademoiselle Shinkalunis venait de passer à côté de lui.
Tout en s’éloignant de vous, elle vous invitait donc de cette façon :

-Venez avec moi, je vous propose de nous asseoir autour d’une table, vous me semble avoir faim.

Elle s’arrêta à la porte d’entrée de la pièce et vous attendit. Naoto se détourna alors vers vous, un peu inquiet il vous murmurait :

-On est vraiment dans un autre monde à ton avis ?

Plus en retrait, je décidai de suivre mon amie. J’étais un peu confus avec tous ses éléments et il y avait quelque chose qui résonnait en moi et qui me mettait sur une piste… Pourquoi est-ce que j’avais autant cette impression qu’il y avait encore d’autres surprises nous attendant ?

La jeune demoiselle emprunta le pas et à vos côtés, l’homme sans tête vous suivait. Arrivant dans le couloir, vous pouviez remarquer qu’il y a bien une dizaine de portes portant des ornements dorés : les mêmes de la pièce d’où vous êtes sortis. Le couloir était spacieux et recouvert d’un long tapis blanc, des fenêtres présentes faisaient entrées les lumières solaires du jour et il semblait y avoir plusieurs étages ici. Personne d’autre ne semblait être dans les parages par contre…
La demoiselle traversa avec vous le couloir qui vous prouvait déjà qu’elle possédait une grande fortune et qu’ainsi, la famille Shinkalunis avait du prestige. Elle vous menait à un grand escalier menant au rez-de-chaussée, vous pouviez apercevoir ici et là des plantes que vous êtes certains de n’avoir jamais vu, des statuettes diverses représentants des symboles qui vous sont parfaitement inconnues et ne parlons même pas de certains objets aux formes étranges et dont la nécessité vous semble invisible au premier abord. Peut-être est-ce un catalyseur, et ça, est-ce le symbole Delta ? Vous sembliez voyager dans un monde tout à fait extraordinaire.

Mademoiselle Shinkalunis retint alors un rire puis tourna le visage vers vous tandis que vous descendiez les marches de cet escalier, elle partagea avec vous :

-J’apprécie que l’on considère Vergil comme un professeur, mais même s’il a remporté quelques trophées pour notre famille, il n’a que 18 ans. Il est trop jeune.

Au même instant, Naoto vous attrapa la main et resserra son emprise de façon très nerveuse, vous sentiez trembler. Il continua à regarder devant lui comme si de rien n’était mais ce geste était clair : il fallait éviter de trop en dire ou de trop réagir et découvrir plutôt où ils sont, les choses sont si étranges qu’il vaut mieux ne prendre aucun risque.
Vous finissiez de descendre les escaliers et un nouveau couloir s’ouvrait à vous… Mais cette fois-ci, tout comme une salle aux trésors, c’était éblouissant. En effet, de tous les côtés et sur le long de chaque angle, il y avait au moins un trophée ornée elle-aussi de symbole incompréhensible. Ce qui était malgré tout clair, c’est que chacun des trophées étaient bien une récompense et il y avait bien plus d’une centaine. Peut-être y en avait-il des milliers, mais chacune portait l’inscription de votre professeur « Vergil Shinkalunis, 1ère place ».
Plus loin, vous pouviez voir que le couloir se séparait en plusieurs chemins et que dans chacune d’entre elle, il y avait le même chemin victorieux qu’ici.
Vous tourniez donc sur votre gauche et vous firent face à une salle très spacieuse et pourtant vide. Devant vous il y avait quelques marches menant jusqu’à une grande terrasse où les quatre hommes précédents vous attendaient aussi droit que des statues. Tout avait été disposé, il y avait une dizaine d’assiettes d’encas différentes mais… leur forme était pour vous, du jamais vu. Ils avaient tous comme une forme artistique plus ou moins abstraite : l’un ressemblait à une rose, l’autre à une gélatine dorée et d’autres, tout aussi fantaisiste. Des tasses étaient disposées pour trois personnes ainsi qu’un… peut-être était-ce pour vous un jet d’eau comme ceux visible dans les parcs mais il y avait comme un étrange conduit d’une forme complètement méconnaissable au milieu de la table ronde. Il n’y avait pas conteneur notable pour la boisson aussi…
Ainsi, elle vint s’assoir avec toute l’attention et le soin de ses serviteurs à une place où vous alliez devoir tous les deux faire face à elle, deux sièges étaient disposés en devant elle et n’attendant plus que vous.
La terrasse était aménagée et encerclée d’une verdure ahurissante, abondante et complètement éclatante d’une beauté sans égale, les formes étaient prenantes et l’endroit extrêmement agréable par ses odeurs et même son aura : un léger vent chaud soufflait par ailleurs ici… Mais un lieu encerclé ? Derrière-vous, les serviteurs refermèrent les portes de la terrasse et se postèrent autour de vous en utilisant tout le périmètre où la végétation le permettait, ils n’essayaient pas de vous gêner on dirait. Cette végétation était par ailleurs si forte que vous n’aviez aucun repère pour savoir si vous étiez en hauteur, plus bas… ou même… ailleurs.

Naoto fit le premier pas et se décida à prendre siège à vos côtés. La demoiselle face à vous disait alors toujours avec ce ton séduisant :

-Depuis combien de temps êtes-vous ensemble, dîtes-moi ?

Ajustant ses mains sous son menton sans s’y appuyer, son visage se penchait légèrement et un léger sourire se dessina sur ses lèvres.

Elle sourit agréablement devant votre geste. Naoto avait quant à lui dévié son regard autre part, les joues légèrement pourpres. Ce n’était pas la première fois qu’on lui avait fait ce commentaire, donc il commençait à s’y accoutumer. Par-dessus tout, il restait pensif et plus à l’écart vis-à-vis de ce qu’il se passait, les évènements l’avaient tellement chamboulé qu’il se retrouvait lui-même perdu parmi ses émotions. Il ne fit aucun commentaire et baissa la tête comme pour se cacher derrière sa casquette marine… Mais releva le visage quant ceci se passa.
Sans crier gare, un liquide mielleux et orangé sortit de cet étrange instrument en milieu de table. L’étrange solution flottait et mouvait, dansant dans une forme hélicoïdale qui atteignant une certaine hauteur, vint s’entrechoquer en un même point ce qui dispersa trois arcs remplissant alors vos tasses en toute finesse.
Le jeune garçon stupéfait, pencha légèrement la tête en direction aussi bien l’objet, que de sa tasse. C’était majestueux, artistique et si cela était de la magie, il devait y avoir une immense expérience pour qu’en plus, elle n’exécute aucun mouvement de commandement. Mais était-ce cette femme qui avait fait tout ça d’ailleurs ? Naoto restait de nouveau pensif et goûta alors… Ses yeux s’illuminèrent. Un mélange sucré comme une explosion de saveurs. Il devait peut-être y avoir de la mangue, du miel, même du jus de cactus ou du litchi ? Mais la saveur était unique. Unique à un tel point quel ne devait probablement pas exister dans notre monde… Il resta de nouveau pensif mais garda un petit soupçon naturel et s’écriant :

-C’est délicieux ! Merci !

La demoiselle offrit un sourire à ce jeune garçon si enfantin. Tout comme elle le pensait, le comportement de Yukinojo Naoto concordait bien avec le fait qu’il soit un disciple d’Astaslal, ou plus particulièrement des Abysses.
Elle tourna le visage vers vous et vous questionna de nouveau :

-Chacune des choses ici est pour vous une découverte, je l’observe bien. Seulement voyez-vous… D’où connaissez-vous mon fils ? De Tadakaï ? Qu’est-ce que Tadakaï ? Une école où il serait devenu professeur ? Répondez-moi.

Naoto vous envoya alors un regard inquiet… Que fallait-il répondre à cela ?

Elle s’accouda et gracieusement, elle vous écouta avec ce sourire bienveillant. Lorsque vous eûtes fini de parler, finement et doucement elle répondit :

-Intéressant.

Naoto se tourna vers vous sans plus ni moins, en fait il ne savait plus quoi penser de la situation. Elle but une gorgée de la boisson et continua :

-Eh bien, vous me semblez jeunes et si j’ai bien compris jusqu’ici, vous aviez donc emprunté un portail connu pour vous transporter dans un autre monde mais bien incertain car la destination l’est, maintenant vous ne pensiez pas vous retrouver dans un autre monde et vous m’apprenez que vous veniez aussi d’une autre époque qui peut-être être le futur.

Le jeune garçon intervint alors en se levant subitement, sentant la situation dégénérée :

-Je… ! Nous-nous sommes désolés mais, si seulement nous savions ce qu’il se passe…

-Ne vous inquiétez pas, profitez simplement de votre séjour ici.

Il s’assit alors en abaissant la tête par la même occasion. Elle continua néanmoins :

-Méfiez-vous néanmoins, vous ne semblez pas savoir par la même occasion à qui vous pourriez avoir à faire. Peut-être allez-vous rencontrer des personnages intéressants ?

Elle conserva ce petit sourire tout au long de son discours… Naoto se sentait bizarre, il n’aimait pas cette impression et préférait peut-être rentrer au pensionnat. Tout semblait si compliqué… En plus, la demoiselle semblait particulièrement perspicace, on ne pouvait rien cacher comme si elle lisait en nous. Il but alors sa tasse d’une seule traite et la déposa.
Mademoiselle Shinkalunis se leva alors en vous questionnant :

-Peut-être aimeriez-vous vous promenez ?