Il était rare que je vienne au réfectoire, en temps normal, je préférais aller me prendre quelque chose dehors, le brouhaha continuel dans la salle m'exaspérait. Mais, faute d'argent, j'étais contraint de manger ici, bien que cela me dégoûte. Je déteste sincèrement cet établissement, dans lequel, de mon plein gré, je me suis pourtant inscrit. Tadakai est comme nombre d'établissements, un endroit où les faibles sont opprimés, sans que personne n'y fasse rien. Cela me dégoûte.

Et c'est pour ça, quand je vis cette jeune fille, portant sur elle des vêtements de luxe et ornant son corps de nombreux bijoux hors de prix, je me sentais obligé de la sanctionner. On dit que la classe sociale ne fait pas tout, mais cela est faux, justement, la plupart du temps, elle en dit long sur la personne. C'était sûrement le genre de personne à se soucier de son portefeuille, plutôt que son prochain, sans aucun remords.

Mes anciennes manies revenantes au galop, je plaçai discrètement ma main dans son sac. Tâtant un peu partout, je finis par toucher un objet froid, sûrement composé en partie d'un métal, mais aussi de quelques pierres précieuses, vu le changement de texture à certains endroits. La forme rappelait clairement un collier, comme ceux que l'on voit dans les magasins luxueux de Tokyo.

J'attrapai donc l'objet, et fit un bond en arrière, renversant par la même occasion mon plateau-repas sur le sol. En espérant que la jeune femme, si elle décidait de me poursuivre, se prendrait les pieds dedans. Coup de chance, la sortie était grande ouverte, je ne perdrais donc pas de temps avec cela.

Détalant tel un lièvre dans la cour, je pouvais voir la "victime" derrière moi, tentant de me rattraper. Mais mon objectif, elle ne devait pas encore l'imaginer pour le moment. Je savais très bien, que, quoi que je fasse, elle finirait bien par me retrouver, je n'étais pas un professionnel pour me cacher. C'était donc en direction de l'arène que je me dirigeais, pour pouvoir lui imposer un défi qu'elle ne pourrait refuser, avec ce bijou en récompense.

Et il était hors de question que je perde, car, ce collier, j'étais bien déterminé à le revendre une fois tout cela terminé, et en faire profiter tout mon groupe. De toute façon, cette pimbêche devait bien pouvoir s'en payer des dizaines comme cela, en quoi cela la dérangeait d'en perdre un ?

Nous fîmes irruption dans une arène, entourée d'eau, par deux petits passages, qui disparurent dans les secondes qui suivirent, nous laissant sur une zone circulaire assez grande, entourée par l'eau. Une voix nous accueillit, expliquant les règles de cette arène, puis la jeune femme se mit en position de combat, en m'expliquant qu'elle ne se battrait pas d'elle-même.

- Comme tu l'as compris, je te rendrais ton petit bijou si tu gagnes. Et dans le cas contraire, je le garderais pour moi.

Mon but n'était pas de la blesser, mais simplement de la faire tomber à l'eau, sachant qu'elle ne m'avait réellement rien fait.