Nyah? Ryusaki observa les différents murs de feu se condenser et se compresser, pour un point unique qui semblait être son adversaire. Bon, au moins, ça le privait d'avoir à la rechercher. Après tout, le jeune garçon n'avait en ce moment aucune attaque à distance, ses billes de chocolat auraient fondu trop vite pour avoir un impact concret. Donc savoir réellement où était son adversaire était un avantage indéniable pour lui. Continuant à alimenter son fouet en eau, le jeune garçon se mit donc en position, en regardant la boule de feu qui se préparait. Et qui apparemment avait décidé de foncer sur lui. Attendant donc le tout dernier moment pour esquiver, profitant du mur derrière lui pour se donner une petite impulsion. Sauf que Ryusaki ne prévut pas vraiment que les flammes allaient d'un coup s'expandre dans une petite explosion, ce qui fit qu'il ne s'en sortit pas vraiment indemne. En tout cas, sa robe rose avait pris cher, et le jeune garçon s'empressa très vite de manger toutes les flammes dessus.

"J'aime beaucoup le poulet fumé, en effet... Piou."

Réflexion faite, en regardant les murs de flamme en protection qui s'étaient remis autour de la demoiselle, Ryusaki se gratta le menton d'un air dubitatif. Certes, les flammes, et tout ça, c'est plutôt cool. Enfin, non, au contraire, mais bref. Le point est que si cela continuait comme cela, et uniquement comme cela... Il faudrait apprendre une petite leçon à la demoiselle. Après tout, ce n'était pas une ennemie jurée, donc, si elle s'améliorait, ce serait mieux pour elle et pour la réputation de l'école ensuite. Il fallait qu'elle prenne conscience de ses forces et de ses faiblesses... Et que le feu, bien qu'il soit extrêmement destructeur, avait aussi des contre-mesures parfois facile à mettre en place dépendant de l'adversaire. Et cela... Il valait donc mieux le lui dire. Voire même, le lui montrer.

"Piouuuu... Une énorme sphère de feu bien visible, avec de la fumée qui se voit à des kilomètres... Et ça se dit assassine du feu? Je vois très bien le côté feu, mais le côté assassine... Tu es censée être une assassine, pas une combattante. Tu ne combats piou, tu assassines. L'orgueil, le sens du spectacle ou de l'honneur, c'est bien joli. Mais ton but n'est pas de suivre les règles et de donner un beau spectacle au public comme tu le fais actuellement. Tes attaques doivent être précises et minutieuses, mais surtout, décisives et inattendues. Piouuuuu."

S'aspergeant légèrement le visage d'eau par précaution, Ryusaki examina vite fait ce qu'il pouvait faire. Puis, tête la première, Ryusaki plongea son visage dans le dôme de flammes, croquant ces flammes sans arrêt à la fois pour faire un trou et pour soigner les brûlures au moment où elles apparaissaient. Le jeune garçon alla même jusqu'à croquer la pointe de l'épée de l'assassine. Mais le trou servait surtout à mieux voir l'expression du visage de son adversaire. Colère? Peur? En tout cas, tant qu'il y était, remuer le couteau dans la plaie était une idée assez alléchante pour lui, si cela lui permettait de découvrir de nouvelles facettes de son adversaire. Et une fois son expression acquise, Ryusaki recula nonchalamment, éteignant et dévorant les quelques flammèches qui s'étaient à nouveau allumées avant de se réhydrater et se tremper à nouveau.

"Piouuuu. Comme tu peux le voir, les flammes me font pas grand chose. Du moins, maintenant que je m'y suis préparé. Si j'étais un assassin de feu comme tu prétends l'être, je me serais assuré de ne montrer les flammes qu'au tout dernier moment, c'est à dire, lorsque je serais sur que l'efficacité soit maximale et que mon adversaire puisse rien faire contre."

Après tout, le jeune garçon pensait que, malgré sa capacité à se régénérer, s'il était totalement imbibé de combustible avant que la première étincelle ne soit allumée, le résultat aurait certainement été tout autre. Certes, il aurait peut-être pu survivre en mangeant ces flammes, mais en tout cas, il serait dans un bien plus piètre état. Mais là, avec son fouet capable de produire de l'eau (d'où le nombre de pious déclarés), c'était un peu trop tard pour l'effet de surprise.

"Sauf si toutes ces flammes n'étaient que diversions pour révéler autre chose, quelque chose d'encore plus destructeur, une diversion pour des préparatifs? Dans ce cas, je retire ce que j'ai dit, et j'attends de voir avec impatience ce que tu vas sortir. Alors, es-tu réellement une assassine ou était-ce juste pour te donner des airs? Mais..."

Le jeune garçon sourit alors, dans son costume de petite fée rose trempé et légèrement cramé par endroits.

"Moi, de mon côté, les préparatifs sont déjà réalisés."

PV:

La faim commençait tout de même à monter, mine de rien. Ryusaki ne savait pas encore combien de temps il avait passé dans cette arène, mais le simple fait de bouger, de courir et tout dépensait pas mal d'énergie... Et donc, la faim montait en conséquence. Certes, depuis cinq bonnes minutes, le jeune garçon ne faisait que manger. Mais ce sont des flammes qu'il mangeait, et elles ont beau avoir un très fort potentiel énergétique, la consistance était malheureusement nulle. Mais Ryusaki ne pouvait pas vraiment se permettre, dans cette situation, de manger autre chose. Cependant, il fallait qu'il se concentre sur ce qu'il avait mangé d'autre aujourd'hui. Avec la surface de l'arène... Il fallait bien plus en fait, que ce qu'il avait initialement prévu.

C'est pourquoi le jeune garçon, entre deux flammes dévorées, activait la rune de son fouet pour boire directement l'eau ainsi créée. Et ce, pendant un certain moment. L'adversaire maintenait les flammes, Ryusaki faisait sa petite pause casse-croute enflammé et aquatique, il s'agissait d'une bien étrange situation. En tout cas, il y avait tout de même beaucoup de flammes, voire même trop de flammes dans cette arène. Plus vraiment de coins de libre, ou du moins, à sa portée. Bah, le jeune garçon se baignait dedans depuis tout à l'heure, ce n'était pas vraiment ce qui l'inquiétait, il se savait capable de résister pour l'instant, si rien ne change. Sauf que voilà, la situation changea.

Les flammes concentrées sont plus destructrices. Le jeune garçon l'apprit à ses dépens quand une trainée de feu concentré le frappa dans le dos et le traversa, le faisant ainsi voler sur un ou deux mètres. Ryusaki se retourna dans les airs, et croqua à l'intérieur de cet étrange serpent de feu tout en se faisant traverser. La qualité énergétique de ce serpent était bien meilleure, et les brûlures qu'il s'était pris en le traversant semblaient se soigner encore plus vite. Cela ne changeait donc pas grand chose à sn état, si ce n'est qu'il devait manger un peu plus vite pour maintenir le status quo. Enfin, c'est ce que Ryusaki croyait, se relevant comme si rien ne s'était passé, s'époussetant et croquant au passage. C'était une jolie attaque, mais, le jeune garçon restait plutôt de marbre jusqu'à ce qu'il se rende compte d'un détail...

"Mouais. C'est mieux mais c'est pas encore ça. Utiliser le feu pour cacher le feu, c'est bien, c'est comme utiliser une forêt pour cacher un arbre. Mais en définitive, si quelqu'un est résistant au feu, c'est pas en mettant plus de feu que ça changera grand chose, t'as rien d'autre pour attaquer? Là, j'ai absolument rien... AAAAAAAARGH!"

Et, d'un coup, Ryusaki tomba à genoux. Profitant pour manger une flamme un peu plus basse, mais ceci n'était qu'un détail. Le voilà donc d'un coup terrifié, avec un étrange objet à moitié fondu dans les mains.

"Mes aiiiiiiiiiles! Tu as détruit mes aiiiiiiles ! Mes jolies aiiiiiiles ! Je pourrai plus voler maintenant!"

Certes, il ne pouvait pas voler avant avec ces ailes en plastique. Mais ceci n'était qu'un détail. Le service de réparation s'en chargera plus tard, probablement. Se tatant le dos, Ryusaki put sentir un courant d'air chaud passer dessus. Il avait désormais le dos complètement nu. Certes, les dernières brûlures laissaient encore quelques traces sur la couche supérieure de l'épiderme, mais ce qu'il y avait en dessous était constamment brûlé puis soigné. Mais bon. Le jeune garçon vit aussi que le bas de sa robe rose avait aussi pas mal pris cher, et qu'il avait perdu une chaussure dans la dernière attaque. Mais il avait surtout perdu ses jolies ailes. Des flammes s'allumèrent alors dans les yeux du jeune garçon, tandis qu'il réhumidifiait à nouveau son fouet.

"Tu vas me le payer!"

Bon, réflexion faite, la situation n'avait absolument pas changé, mis à part que sa robe avait pris un vilain trou. Dévoilant ainsi une belle ouverture au niveau du haut du dos à la place des ailes. Pas de quoi s'énerver. Cependant, ça avait l'air amusant de faire semblant de perdre tout sang froid. Ryusaki commença donc à fouetter les environs de manière frénétique, aléatoire et désordonnée, mais cela n'était que dans un seul but, trancher vite fait les flammes pour voir où était son adversaire et dégager son angle de vue. Le jeune garçon vit donc la demoiselle dans un coin isolé, plutôt dénué de flammes.

"Technique ultime ! Tu vas goûter à ma botte secrète!"

Puis Ryusaki enleva sa chaussure restante et la lui lança en pleine figure. Enfin, c'est ce qu'il essayait de faire, mais au vu de la trajectoire réelle, cela allait la rater au moins d'une bonne dizaine de centimètres.

PV:

Ryusaki leva un sourcil. Evidemment, comme prévu, sa botte secrète n'avait rien fait, mais qu'importe. Ce n'était pas une petite chaussure qui allait changer l'issue du combat, ceci était une chose sure. Néanmoins, le fait d'attendre avait permis au jeune garçon de remarquer un détail. Certes, le feu était efficace, mais... Le point de départ de toutes ces flammes était la main droite de l'assassine. Ou plutôt, de l'épée tenue dans cette main. Bien que les gestes permettaient de dévier les flammes existantes, c'était de l'épée que ces flammes partaient. La confimation étant le moment où la grande majorité des flammes disparurent, ou plutôt, se concentrèrent dans cette épée. Si cette épée était normale, il était évident qu'elle ne tiendrait pas aussi bien à toutes ces flammes. En tout cas, cela rafraichissait bien le tout.

Regardant ses propres mains, Ryusaki avait en soi deux solutions. Qui correspondait à ses deux mains. La première, la gauche, tenait fermement son fouet aquatique. La seconde, en soi, était vide. Mais le voilà ainsi partagé entre deux solutions, deux voies qui s'offraient à lui. Il y avait après tout deux possibilités pour gagner un combat. La première était la voie de la destruction. Détruire son adversaire, la blesser suffisamment pour l'incapaciter et la rendre inapte à combattre. Cependant, il était évident que cette solution entrainerait douleur et émotions négatives. Qui sait, à maltraiter une élève, Ryusaki risquait d'avoir d'autres inimitiés sur le dos. La seconde était la voie de la persuasion. Convaincre son adversaire de la différence de niveau qu'il y avait entre eux, si bien que l'idée même de continuer ce combat serait ridicule. Mais il fallait un grand écart pour cela... Bien que, peu à peu, l'écart entre la petite fée et l'assassine commençait à se creuser.

Evitant le coup au dernier moment, Ryusaki vit que le mur derrière lui avait bien noirci à l'endroit où il se trouvait. N'ayant évité que de peu, la manche de la robe du jeune garçon avait pris feu, mais un peu d'eau avait suffi à l'éteindre. Bon. Il n'y avait plus beaucoup de feu dans cette arène, plus que quelques petites braises par ci par là. S'il voulait en finir, c'était maintenant. Surtout que le jeune garçon commençait à avoir très faim. Autant donc montrer ce qu'il savait faire, et à son tour, passer à l'offensive. Et donc... Le jeune garçon se mit à courir un peu bêtement vers son adversaire. De manière totalement ouverte, sans avoir peur de la position de garde de son adversaire. Résultat?

"AAAAAAAAARGH!"

Ryusaki hurla de douleur à l'impact. N'ayant pas pu s'arrêter à temps, porté par son élan, et ayant cherché à parer plutôt qu'à esquiver, le petit mage s'était empalé l'avant-bras droit sur l'arme bien tranchante de son adversaire. Cependant, ceci était totalement prévu. Se blesser ainsi permettait après tout de maintenir l'arme de son adversaire en place dans la continuité de son mouvement, permettant ainsi au jeune garçon de se lancer tête la première et de croquer dans l'arme. Brisant donc le katana au niveau de la garde avec cette morsure. Se retirant ainsi, le jeune garçon avait donc une lame brisée bien figée dans son avant-bras, qu'il s'empressa de retirer, d'en croquer encore un petit bout avant de la jeter au loin. Une épée chargée en magie comme cela, c'était idéal pour soigner le trou au bras qu'il s'était fait...

"Ca fait super mal... Mais... J'ai mal partout d'toute façon donc..."

Allez, un dernier petit effort. A nouveau, le jeune mage s'élança vers son adversaire. Mais cette fois, une fois à portée, du chocolat d'un noir très intense sortit à profusion de sa main gauche. Une petite déferlante qui recouvra son adversaire avant de l'enserrer, de l'immobiliser à l'intérieur avant de se durcir totalement. Seule la tête de la demoiselle ressortait désormais de ce chocolat géant. Un chocolat pour l'instant suffisamment solide pour lui empêcher tout mouvement. De son autre main, une rapière en chocolat blanc apparut. Rapière toute fraiche et bien aiguisée dont la pointe était posée entre les deux yeux de l'assassine, lui piquant légèrement le front.

"Echec et mat, Assassine. Voilà l'atout que je gardais en réserve. Ne me force pas à enfoncer ma lame plus profondément."

Une trentaine de secondes. Non, une vingtaine. Avec une chaleur pareille, la main gauche du jeune garçon avait beau durcir ce chocolat, une vingtaine de secondes était tout ce qu'il pouvait tenir avant que cela ne fonde suffisamment pour libérer son adversaire de son étreinte. Cependant, ce temps était largement suffisant pour le jeune garçon pour transformer en gruyère son adversaire. Suffisant aussi pour lui laisser le temps de réfléchir et de répondre. Et de l'assommer si elle refuse d'abandonner. Ainsi à sa merci, de toute façon, ce n'était pas bien difficile...

PV:

"Bien."

Ryusaki eut un petit sourire à l'annonce de l'abandon de son adversaire. Le genre de sourire d'un enfant capricieux qui s'apprêtait à faire une grosse bêtise. Le genre de sourire qu'il valait mieux ne pas voir quand on était prisonnier d'un gamin qui avait sur lui une arme capable d'oter la vie, et qui avait envie d'essayer son joujou. La tentation était grande, très grande. Cependant, la raison ramena le jeune garçon sur terre et lui fit oublier la petite idée qu'il avait en tête. Certes, il avait gagné ce combat. Mais ce n'était pas une raison pour choisir lui même sa récompense, et surtout, en voyant les effets que l'eau avait eu sur elle il y a quelques instants... Il valait donc bien mieux ne pas lui faire un bisou sur le front. Ca pourrait lui faire mal inutilement alors qu'elle avait abandonné, et elle lui en voudrait pour toujours s'il laissait une telle marque d'affection bien visible sur son front. Oui, on parle bien d'une brûlure éventuelle, Ryusaki ne met pas de rouge à lèvres. Pas assez sucré.

Il était donc temps de libérer son adversaire, de retirer sa main et de laisser le chocolat qui la retenait couler vers l'extérieur, afin d'aider à éteindre les quelques petites flammes encore allumées dans l'arène. Au moins, s'il y avait un autre combat qui se passerait après le leur, il n'y aura pas à attendre trop longtemps qu'un aquamancien vienne régler le tout et que les deux futurs combattants ne se brûlent pas les pieds en arrivant. En tout cas, Ryusaki avala son épée avant d'agiter les bras en direction du staff. Afin de prévenir que voilà, le combat était terminé. Qu'ils pouvaient désormais intervenir. Le personnel débarqua donc avec deux brancards en direction de l'infirmerie, mais Ryusaki refusa le sien. La raison était simple : Le jeune garçon refusait tout contact. Non pas par une fierté quelconque ou par prétention arrogante de pouvoir encore librement marcher après un tel combat, mais simplement parce que s'il s'allongeait, il aurait probablement mal partout et crierait non stop.

Marchant donc à côté des infirmiers qui les accompagnaient, Ryusaki regarda son adversaire. Elle avait certes bien combattu, mais il restait encore tant de choses à faire... Le jeune garçon ne savait pas si l'assassine pouvait l'entendre ou non, si même elle était consciente ou non. Mais il commença tout de même à lui parler.

"Tu as fait preuve de beaucoup d'audace. Peut-être qu'en d'autres circonstances, je n'aurais eu aucune chance. Mais tu peux encore progresser. Aurais-tu eu une maîtrise de ton katana, pas de son pouvoir mais bien de l'arme blanche en elle même, je n'aurais pas pu m'approcher."

A bien y réfléchir, Ryusaki n'avait pas tellement besoin de se rapprocher en fait. Son fouet avait une portée bien supérieure... Et il savait parfaitement s'en servir, devant presque une fois tous les deux jours s'en servir pour régler une crise dans le cadre de ses fonctions du comité de discipline. Cependant, il avait déjà rencontré des manieurs d'arme qui pouvaient dévier ses coups, et dans le cas d'une épée, couper son fouet en deux au moment de l'impact. Et là, Ryusaki n'aurait probablement pas eu d'autre choix que de s'approcher... Chose qu'il n'aurait pas pu faire dans ce cas là. En tout cas, le jeune garçon était tout souriant et confiant.

"Tu peux encore progresser. Te suffirait d'un rien pour dépasser mon niveau actuel. Cependant... Je resterai pas au même niveau non plus."

S'étirant les bras en avançant, Ryusaki ne vit pas qu'il s'était un peu trop approché de la porte. Résultat, un petit bout de tissu s'accrocha à la poignée sans qu'il ne s'en rende compte, et en continuant d'avancer, crac! La robe du jeune garçon céda, et le voilà ainsi soudainement uniquement vêtu d'un sous-vêtement. Le voilà donc presque à poil dans les couloirs avec le personnel en direction de l'infirmerie. Certes, ledit personnel se chargera de la réparation de la robe, et de l'épée de l'assassine plus tard, mais quand même. Il ne suffisait donc en effet d'un rien pour que Ryusaki abandonne le combat, rouge de honte d'avoir à nouveau fini en culotte devant plein d'élèves spectateurs...