Une dure journée de cours venait de s'achever pour moi... J'avais passé ma dernière heure, comme la plupart du temps, à fixer l'horloge. Peut-être même plus que le professeur lui-même. Pas que j'étais pressée, je n'avais rien à faire par la suite. Mais parce que je m’ennuyais terriblement.
Quand la sonnerie eut enfin retentit, un sourire un peu niais s'était dessiné involontairement sur mon visage, comme il est rare que j'en face.
Je passais par ma chambre pour y déposer mes quelques affaires. Je m'assis à côté Nairod, un peu fatiguée.

« Nairod... Je ne sais pas quoi faire...Trouve quelque chose... » Lui demandais-je d'un air désespérait.

Probablement que les cours n'étaient pas si mal que ça, en fin de compte... Après tout ils avaient moyen de m'occuper. Là je n'avais pas la moindre idée pour chasser cet ennuis qui ne voulait plus me lâcher... Je n'avais même pas de devoirs.

« Ben... on n'a cas allé se balader au Lac ! Moi j'ai bien envie de sortir un peu. » Me rectorat-il très enthousiaste, en me regardant avec ses grands yeux violets.

Il n'avait pas une si mauvaise idée en fait. Le lac était un endroit tranquille comme je les aime. Je pris un livre avec moi au cas ou nous nous assiérons ce qui me permettrais de tuer ce temps qui me semblais défiler au ralenti.
Nairod avait l'air tout content, il marchait à mes côtés. On aurait pu penser que nous marchions de manière synchronisée, mais de plus près on pouvait réaliser que  le lionceau avait tendance à accélérer le pas pour rattraper le petit écart qu'il y aurait pu se faire entre nous. Ce jour-là il ne semblait pas vouloir faire usage de ses ailes.
Après avoir un peu marché au bord du lac, nous avons prit la décision de nous asseoir sur l'herbe, je m'étais mise en tailleur et Nairod se collait contre moi. Je sortie par la suite mon livre que j'avais emporté dans un petit sac à dos. Comme prévus j'allais en lire une petite partie.
Ce n'était pas le genre de livre que j'aimais, à vrai dire, je l'avais pris  comme les quelques autres qui se trouvaient dans ma chambre à Tadakaï, de la bibliothèque de chez moi, à Hybriland. Hybriland... ça me manque énormément... En particulier ma mère. Là-bas au moins je m'ennuyais déjà beaucoup moins qu'ici...

Je lisais continuellement dans le vide, étant plus nostalgique qu'autre chose, je ne retenais rien de ma lecture. Le bon point dans tout ça et sûrement le seul, c'était que j'étais au moins en ataraxie. Seul ce vent d'automne sifflet dans mes oreilles et aurait pu troubler mon calme.
Sauf peut-être l'arrivée d'un curieux inconnu, ce genre de personnes qui sont de simple parasite de la tranquillité. Ce genre de personne qui vienne vous aborder au moment ou vous en avez le moins besoin... Ce genre de personne là, venait de m'adresser la parole. J'avais entendu venir ses pas, mais n'y avait pas vraiment prêté attention. J'étais trop perdue dans mes souvenirs pour ça, de plus il aurait pu s'agir d'un simple promeneur. Pourtant, il venait m'aborder de manière brutal, ne voulant pas répondre à son appel je fis mine de ne rien, continuant ma lecture. J'espérais un peu avec naïveté, que ça lui ait eu fait comprendre que je ne voulais pas converser avec lui ou bien même quoi que ce soit d'autre. Seule mes oreilles me trahissaient, changeant de sens pour se diriger vers lui, afin d'écouter ce qu'il faisait. Pas de chance pour moi celui-ci s'adressa de nouveau à moi, me montrant bien que j'étais sensée être le destinataire de ses paroles.
Oui j'étais une hybride, oui je l'avais entendue et oui je le prenais pour un crétin. Mais qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Je ne le connaissais pas après tout et je n'en avais pas la moindre envie.
Lorsqu'il dirigea ma tête en face de la sienne je fus plus ou moins étonnée. Cet individu venait de rompre, définitivement, mon repos...Je plongeais maintenant mon regard dans le sien. Il me fit un sourire que je ne lui rendis pas. Ce certain Akio comme il venait de s'en nommer avait une balafre sur l’œil du moins une sorte de cicatrice en tout cas. Son physique était peu commun. J'aimais beaucoup ses cheveux, mais en aucun cas je ne lui aurais fait remarquer.

Le jeune homme m'avait posé une question à laquelle je n'avais pas eu le temps de répondre, puisque celui-ci avait enchaîné sur un compliment de mon physique avant de continuer sur son identité. En quelques phrases je ne pouvais déjà plus le qualifier d'inconnu. Je retirais sa main dotée d'un gant de mon menton et par pur courtoisie je laissais enfin échapper quelques mots de ma bouche jusqu'à présent restée fermée.

« Bonjour, il ne me semble pas t'avoir aperçu avant non plus. Mais je tiens à te dire que je ne tiens pas à me présenter à toi Akio, et que je me moque bien de qui que tu puisses être. Tu viens d'abord m'accoster sans raison apparente, alors que tu as bien des yeux pour te rendre compte que je suis occupée, n'est-ce pas ? Deuxièmement, me couper dans ma lecture de manière que je qualifierais de sauvage n'est pas la bienvenue chez moi … D'autant plus que tu n'as pas à me toucher de quels façons qu'il soit. Surtout si c'est pour me raconter ta vie, ta psychologie... Je ne suis pas un psychologue je te signale. Sûr ce je me permet de reprendre ma lecture ou j'en étais, bonne journée à toi. »

Je me retournais dans l'espoir de mettre bien fait comprendre, mais bizarrement j'avais la mauvaise impression que je n'étais pas totalement débarrassée de lui..

Comme je l'avais sentie, ce gamin ne voulait partir il restait planté là. Au tout début je l'entendais étouffé son rire et c'est seulement par la suite qu'il se mit à me rire au nez.
Je l'ignorais toujours, l'ignorance, m'a t'on dit souvent, est le meilleur des mépris. En l’occurrence
il n'avait pas vraiment l'air de l'être pour cet individu, qui me retira mon bouquin des mains par surprise. Avant de le relâchait quelques secondes après...

« Je me moque bien de ton avis, vu le gamin que tu m'as l'air d'être, je me demande quelle lecture tu pourrais apprécier... » Lui rétorquai-je doucement afin qu'il ne prenne pas plaisir à voir mon agacement envers lui.

Je le fixais d'un regard sombre. Pourquoi avais-je décidé de venir me promener au lac ? Cela m'apprendra à l'avenir d'écouter Nairod... Je me tournai vers ce dernier qui était toujours en train de dormir à côté de moi. Puis lorsque que le présumé Akio prit la parole je me retournais de nouveau vers lui.
Sa question me laissais perplexe, vu qu'il s'agissait plutôt d'une affirmation qu'autre chose. Je connaissais son intention. Et je trouvais ça pitoyable qu'il essaye d'attirer mon attention sur lui.

« Je n'aime que personne ne me touche et surtout pas si cette personne c'est toi... » Lui dis-je en me levant d'un bon.
Il se mit, avec ses doigts à me pincer les joues , qui commençaient à rougir.

*Non mais pour qui il se prend celui-là ! Personne ne me touche sans mon accord ! *
J'essayais de lui lâcher un ''lâche moi'' mais le fait qu'il me tienne la joue rendait mes dires incompréhensibles ce qui donnait alors un: « Laeuchne-meoi ! Teum fait mal ! ». Je retirais sa main de ma joue avec un léger recule. Sous le pincement de celui-ci elle était devenue rosâtre, je me l'a frotté par réflexe comme si j'essayais de la repositionner.
C'est alors qu'il me fit qu'il m'avait prévenu.

« Ma perception sur toi est belle et bien fondé tu n'es vraiment qu'un môme qui essaye d'attirer l'attention sur toi, mais autant te prévenir je ne céderais pas à tes gamineries et quoi que tu puisses faire je resterais calme, mais une chose que je veux savoir que me veux-tu il y a plein de gens à Tadakai avec qui tu t'amuserais plus que moi tu ne crois pas ? »

Je répondis alors à son sourire malsains, par un minuscule sourire en coin pour ma part. Je n'allais sûrement pas le laisser gagner comme ça … Je ne suis et ne serais jamais une petite joueuse de bas niveau comme lui! Peut-être aurais-je du finalement retourner à mon livre comme je l'avais fait auparavant, mais il me semblerais que cela n'aurait fait qu'accentuer mon impatience... .

Je lui avais posé une question puérile sur les lectures auxquelles il s'intéressait sans vraiment y attendre de réponse. Mais il prit tout de même la peine de m'en  faire une. Son style de lecture était plutôt intéressante, mais il n'était pas là le moment de sympathiser avec lui.
Lorsque que je lui avais révélé mon point de vue sur lui, Akio me reprit. Dans la façon qu'il avait à me répondre j’eus l'impression de l'avoir un peu vexé. Puis de toute façon c'était bien fait pour lui, après tout je n'avais strictement rien demandé, et il l'avait bien cherché. Comment pouvoir un autre jugement que celui-ci face à un être je m'en foutiste comme lui ?
De plus il disait que je ne le connaissais pas, hors lui-même m'avait fait sa présentation... Je n'osais pas lui faire une réflexion de plus. Pas que je ne voulais pas le vexer ou quoi que ce soit... Non tout simplement que je ne trouvais intéressant de surenchérir là-dessus. Je ne souhaitais qu'une chose... Qu'il parte et ce n'est pas en le retenant et en n'en rajoutant qu'il partirait, bien au contraire. Ce jeune garçon faisait partie de la catégorie que je considère de têtu, autrement dit, il voudrait avoir le dernier mot. Il levait les yeux vers le ciel en croisant ses bras, cela m'indiquait son renfermement face à moi. Et alors qu'il prenait cette attitude absente, il me posait à son tour une question que j'eus qualifié de pertinente. Si j'étais mieux que lui ? Assurément ! Du moins c'est ce que je me disais sans avoir la moindre réflexion. Mais ma réponse bien que mentale elle était pour l'instant, ne me semblait pas complète. Je me la reposais en boucle. A vrai dire probablement que mon comportement à moi aussi était la même que ce gamin. Si je m'étais présentée à lui en temps voulu peut-être que tout ceci ne ce serait pas produit. Après quelques instants de réflexion qui ne durait en réalité que quelques secondes, je lui répondais oralement.

« Il est vrai que je ne peux pas te juger pour l'instant, il ne s'agit là que de ce que tu laisses paraître en t'étant adressé à moi de la sorte. Donc pour le coup, probablement que je ne suis pas mieux que toi comme j'ai pu le penser il y a quelques minutes... Ma réaction va probablement te sembler soudaine et tu risques de me trouver intense soit peu lunatique, mais je voudrais repartir à zéro. »

Sur ces paroles je tandis ma main fermement vers lui et je le regardais cette fois-ci avec un sourire amical. S'il ne me serrait pas la main, il n'aurait aucunement besoin de rester et me laisserait tranquille et s'il me la serrait, il n'y aurait plus de problèmes. Dans les deux cas j'étais gagnante.

« Vu que je n'eus pas encore eu l'occasion de me présenter à toi, je le fait maintenant. Je me nomme Aki, Aki Endô. Je viens d'Hybriland où je vivais avec ma mère. C'est une personne admirable et que j'aime beaucoup. Comme tu as pu le remarquer je suis une personne plutôt froide avec les gens que je ne connais pas. Pour le reste je suis une grande solitaire, après je ne suis pas réellement une personne que je nommerais intéressante. »

A la suite de ma présentation abrégée je lui déclarais que j'aimais beaucoup ses cheveux, histoire de détendre l’atmosphère. Néanmoins, mon propre commentaire me fit doucement rougir, à vrai dire il était très rare que je fasse des compliments comme ça. Surtout à un homme. Là la suite de la conversation et sa tournure ne dépendait plus que de lui, j'avais fait un effort c'était à son tour d'en faire. Et qui sait, autant ça se passerait mieux !
Pour l'instant je ne faisais que de le fixer, une mèche de ma chevelure me tombait sur le visage et cachait une partie de ma vision. Pour vu qu'il ne pense pas que je lui face des avances ! Car il n'en était pas là mon intention. La peur qu'il comprenne la chose de travers, déclencha chez moi un stress minime, mais incommode.

Pendant qu'il réfléchissait à ma proposition, je devais me contenter de rester figée comme une statue, tel était le coup de ma minime victoire. Il saisit donc ma main tendu, avec la sienne à présent dégantée. Maintenant les présentations peut commune achevées, Akio confirma oralement, se qu'il avait déjà fait en acceptant ma poignet de main. Nous repartions donc du début, et pour le moment d'un bon départ.

Il me balbutia quelques mots dans sa barbe, ressemblant à de légers grognements et me disait alors qu'il était enchanté. Cette phrase sortait-elle de force de sa bouche ? Probablement, mais si il ne la pensait pas, il n'aurait probablement pas accepté ma proposition.
Je lui répondit alors par un simple sourire en rajoutant que je l'étais de même, le rougissement sur mes joues ne s’atténue nullement, bien au contraire il ne faisait que s’amplifier, mais ce n'était pas pour autant que j’arrêtais de fixait l'individu. Pour essayer de faire passer ce rougissement grotesque, je lui demandais dans quelle classe il se trouvait. Il faut dire que j'avais une grande peur que la discussion ce finisse comme ça. Je veux dire sur un blanc... Je m'assit par terre, le regardant maintenant d'en bas. Pourquoi je m'étais assise par terre ? Je ne savais pas... Enfin... Si j'avais légèrement la bougeotte et je n'avais pas envie que cela ce laisse apparaître. Ce garçon m’intriguait.  J'avais à la fois envie maintenant de le harceler de question et à la fois de me taire et reprendre mon livre.
Je tournais enfin ma tête en direction du lac trouvant celui-ci magnifique et lâchais un légers soupir, non pas d'agacement, mais un soupir de détente, j' humais l'air un instant en fermant les paupières et me redirigeais vers Akio cette fois plus détendu.

Avait-il remarqué la légère sensation de stress que je ressentais ? Je n'avais vraiment pas l'habitude de parler de façon amical à des adolescents de ma fourchette d'âges. Je les trouvais si … si ennuyeux. Celui-ci ne m'avait pas l'air si différent des autres, pourtant, j'allais peut-être me lier d'amitier avec lui... Mais c'était qu'un simple peut-être et rien n'étant encore fait.

Akio avait pris conscience du calme que j'avais ressenti quand je m'étais tournée vers le lac, puisqu'il me posa une question à ce sujet.

« Je n'ai pas besoin d'être calmé, je suis tout à fait calme... Juste que j'aime bien la nature. Pas très étonnant pour une hybride tu vois. » Lui répondis-je à moitié faussement, bien que je déteste mentir... Mais mon corps et mes yeux disaient la vérité pour moi...

Bien-sure que oui que ça me calmé et que j'avais grand besoin d'être calmé ! J’avais l'impression de passer un examen sur lequel j'étais jugée sans arrêt. Néanmoins une chose m'interpella sur le fait. Le jeune homme avait bien changé de comportement à mon égard. Comme si il s'était transformé en quelqu'un d'autre. Ce n'était pas si mal que ça en fin de compte. Du moins je pense ?

Il déposa sa main sur mon crâne, mes oreilles s'étaient tournées vers l'arrière de peur que celui-ci eut envie de me taquiner de quelques manières que ce soit, mais il n'en fut pas le cas. Au contraire il s'agissait d'un signe très amicale, et j'hésitais même à grogner après lui sur le fait qu'il est de-nouveaux mis la main sur moi. Mais pour ne pas qu'il ne se fasse de film dans sa petite tête blanche, je le reposa en insérant la phrase suivante :
« Bas les pattes ! Ce n'est pas parce que l'on reprend à zéro que tu dois me toucher, je t'ai fait la réflexion tout à l'heure ce n'est pas pour que tu l'oublies deux secondes plus tard. Personne ne me touche sans mon autorisation. » Lui avais-je alors rajouter avec un sourire en coin pour ne pas qu'il soit totalement offensé par ce que je venais de lui dire ou qu'il ne se sente agressé.

Akio avait l'air pensif et je me demandais bien ce qui pouvais cogiter dans sa cervelle. Moi personnellement, je me demandais bien dans quelle situation pathétique j'avais mis les pieds...C'est alors qu'il pris soin d'enfin répondre à ma question. Il était donc en troisième année, tout comme je l'étais. Il me posa également la question à la quelle je décidais de ne répondre que part un « devine » inutile.
Mon attitude me donnait pitié, mais je n'avais pas envie de lui répondre aussi facilement.