Il n'y a pas meilleur moment dans la journée que celui de la fraîche au petit matin. Bien que la saison veuille qu'on adopte une tenue plus couverte, l'air froid -tout comme chaud d'ailleurs- n'a jamais fait obstacle à la jeune étudiante quand elle a envie de lire à l'extérieur. Bien que les murs de sa chambre ainsi que son épaisse couette soient d'une nature accueillante, rester renfermée quand le temps se prête à un bel éclairci n'est vraiment pas son genre. Préférant de loin profiter des rayons de l'astre solaire que d'une chaleur artificiel. Akane n'est vraiment pas le genre de fille a être difficile du moment qu'elle a entre ses mains un peu de lecture. Sac de cours, sac à mains ou même une simple poche, toujours un livre l'accompagnera quelque soit sa nature. Sa curiosité n'a pas de limite, ce qui par ailleurs lui apporte une certaine maladresse d’après les dires de ses quelques camarades. Bien heureux sont ceux qui ont eu droit d'y faire face. Enfin, pour en revenir à ce froid hivernal, la température ambiante n'est pas pour lui déplaire et aujourd'hui encore son quotidien n'a pas le loisir de connaître un changement. Comme à son habitude, si elle n'est pas de sortie avec des amies, c'est dans l'univers de la littérature qu'elle se plonge. C'est à ce demander parfois si elle n'a pas d'autre centre d’intérêt en dehors des études. Pourtant, ce qu'elle fait actuellement n'a rien avoir avec tout cela. Elle ne travaille mais se détend simplement en se nourrissant d'une histoire Chinoise qui met en avant ce qui se trouve aprés la mort. Bien que captivée et curieuse, ce n'est toutefois pas pour autant qu'elle se risquera à tenter l'expérience. Tête en l'air mais pas idiote pour autant la guêpe.

C'est dans un coin de la cours de l'établissement qu'elle est venue se réfugier. À l'abri de la population étudiante, c'est loin du bruit qu'elle a tout le loisir de laisser libre courts à ses rêveries. Oubliant alors comme à chaque fois ce qui peut l'entourer, ne prenant aucunement garde aux rares âmes qui vagabondent dans les alentours. Sa longue chevelure se laisse prendre par les assauts du vent, l'obligeant alors à lever son bras pour venir remettre adroitement à sa place une mèche devenue rebelle et envahissante. Une présence indésirable dans son champ de vision qui ne voit que des formes et des lettres. Un doux rayons de soleil vint réchauffer sa peau en proie aux agressions de la saison, la faisant alors se redresser pour mieux lui faire face. Relevant alors le visage pour laisser se dévoiler à son entourage la profondeur de ses deux Citrines. Elle ne put s'empêcher de sourire à l'observation de cette vaste étendue qu'est le ciel, ne pouvant que se sentir libre et leste. « C'est vraiment une belle journée » ce dit-elle en retournant à sa distraction. Du moins, c'est ce qu'elle voulait faire jusqu'à ce que son fidèle compagnon et coussin vivant attire son attention d'un simple mouvement de tête. Fièrement dressait sur ses larges pattes félines, la raideur de ses traits ainsi que son grondement roque força l'étudiante à braquer son regard dans la même direction.

Au pied d'un arbre, la forme d'un canidé se dessine. Ce dernier semble intrigué voir même excité par quelque chose. Mais quoi ? Il ne lui suffit que de regarder un peu plus haut pour avoir une réponse à sa question. Parmi les branches, une silhouette humanoïde donne l'impression de se débattre avec les feuilles ; et si les muscles de son gros doudou ne s'étaient pas braqués soudainement, la jeune femme n'aurait pas vu cette lute comme un début de chute. L'instinct animal me direz-vous. Le fait est que Raja avait bien pressentit le danger,  amenant alors Akane à sortir de sa monotonie dans un bond. Hélas, elle ne possède en rien les capacités physiques nécessaire pour lui permettre de parcourir une telle distance en si peu de temps. Ne lui restant alors plus qu'une seule chose à faire pour éviter le pire : L'usage de son don qu'elle a durement apprivoisée au cours de ses années passées au sein de cette école. Il ne lui fallut pas plus d'une paire de seconde pour tendre la main en direction de l'individu et laisser faire son pouvoir. Comme s'il s'agissait d'une prolongation de son bras, faisant trembler et virevolter feuilles et branches à son soulèvement – ébouriffant peut-être même à l'occasion l'animal présent à côté de l'arbre- la brise que se faisait douce se montre maintenant plus présente, plus puissante. Effilée à la manière des phalanges de son invocatrice, l'ampleur du souffle se fait tendre, donnant certainement l'impression d'être prit dans une douce étreinte qui lentement le fait atterrir sur son postérieur sans violence. Elle put exprimer son soulagement lorsque sa course prit fin une fois à quelques pas de l'étudiant.

-Tu n'as rien ? Vint-elle demander à son attention, le buste légèrement basculé vers l'avant et une main maintenant sa langue chevelure pour que cette dernière ne vienne pas plus la perturber. -L'infirmerie doit-être ouverte. Peut-être devrions nous aller te faire examiner. Laissa-t-elle partir dans une inquiétude qui se fait percevoir dans le timbre de sa voix alors que machinalement sa main se tend pour l'aider à se relever. -Tu ne devrais pas grimper dans les arbres comme ça. C'est Dangereux. Y en a qui se sont retrouver à l'hôpital pour moins haut que ça ! Ne peut-elle pas s'empêcher de le gronder, comme prit d'une nature maternelle, la ramenant loin en arrière. Se souvenant alors des pitreries de sa petite Aiko. -Idiot!

Sa main vint donner une tape sur le sommet du crâne de son camarade dans un mécanisme datant de cette période. La bougresse n'a encore pas fait attention à l'identité de son interlocuteur.

Non mais vraiment, quelle idée que de grimper comme ça dans les hauteurs avec rien pour se sécuriser. L'imbécile a bien faillit se faire mal et qui sait ce qui aurait pu lui arriver si elle n'avait pas été là pour amortir sa chute. Cette tape sur la tête est bien mérité. C'est du moins ainsi qu'elle pense et quand bien même sa raison fut honorable et courageuse, il n'avait pas à prendre de tel risque quelque soit la confiance qu'il peut avoir en ses propres capacités. Ce genre d'individus a le don de faire hérisser les poils de l'étudiante qui en elle fulmine d'une coléreuse inquiétude. Sa petite plainte lui fit desserrer la mâchoire, bien heureuse de constater qu'il se remet bien vite de la chute mais aussi de la peur qu'il a dû ressentir durant ces quelques secondes qui auraient très bien pu être ses dernières. Sa langue claquant sur son palais quand elle l'entendit dévoiler son identité, manquant de la faire s'écrouler d'un rire maintenue sous silence. La larme presque à l’œil pour le coup.

-Je me doute bien oui que tu dois être un étudiant d'ici. Après tout, il ne peut en être autrement si je ne m'abuse.

En effet, à part les élèves et le personnel, personnes d'autres ne peut se trouver dans l'enceinte de cet établissement si ce n'est peut-être d'anciens étudiants en visite ou de futurs même. En somme, il ne pouvait y avoir que des êtres ayant un don surnaturel. D'un petit pas leste et virevoltant, elle se mit à tourner autour de lui pour mieux l'identifier, souriant malicieusement en coin alors que son regard se pose sur le canidé venu le rejoindre. Curieuse, telle est la nature de l'étudiante qu'est Akane Kagura, elle ne put s'empêcher de tendre la main en direction de l'animal aux effluves fantaisistes afin d'avoir un aperçut de sa température humide du bout de ses doigts. Le contact la ravis étrangement et elle perdit un instant le fil de la situation. Ce jeune homme n'a pas l'air de s'en rendre compte on dirait bien, mais, il a en face de lui sa colocataire ! Comment fait-il pour ne pas la reconnaître ? Elle même se le demande alors qu'elle ne remarque que maintenant ce détail à l'entente de son nom. Sa surprise se manifestant alors par un petit onomatopée bien distinctif par la forme en forme de « o » que vient de prendre sa bouche. Sa main vint se glisser devant ses lèvres comme pour en masquer le semblant de gêne qu'elle vient d'éprouver devant bourde. A croire qu'elle est également aussi idiote que lui. Peut-être qu'elle devrait passer moins de temps dans ses lèvres et d'avantage faire attention à ceux qui partagent sa chambre. Il est aussi vrai que ce garçons n'a pas vraiment donné signe de sociabilité non plus de son côté. De lui elle n'a toujours connu qu'une forme mouvante sous une épaisse couette.

-Tu peux me tutoyer tu sais. Nous sommes dans la même tranche d'âge tout les deux.

Ne put-elle pas s'empêcher de lui faire remarquer alors qu'en coin, ses sphères dorées scrute avec curiosité la prolongation touffue de sa colonne vertébrale, désireuse d'en connaître la sensation au toucher. Serait-il aussi doux que le pelage de Raja ?

-Akane Kagura. Je suis ta colocataire, Monsieur le paresseux. répondit-elle en tendant la main pour s'emparer de la sienne afin de conclure cette présentation qui pourtant aurait dû avoir eu lieu il y a un bout de temps. -Tu es sûr de ne pas vouloir te rendre à l'infirmerie ? Tu n'a mal nulle part ? Demanda-t-elle tout de même inquiète alors que son bon gros matou fini par les rejoindre à son tour d'une démarche lente et reposé tandis que l'étudiante n'arrête pas d'observer avec attention les oreilles pointues se situant au dessus de la tête de son camarade. Elle ne peut le nier, mais les hybrides la fascine curieusement.

-Comment se fait-il que nous n'ayons jamais pu nous parler jusqu'à maintenant alors que nous logions dans la même chambre....Il est vrai que je suis souvent à la bibliothèque, mais toi, où passes-tu tout ton temps ? Questionna-t-elle sans quitter des yeux l'objet de sa convoitise.