"Il fait froid, rentre vite !" commanda Suzue à son Phénix.

Une fois le bel oiseau rentré, elle se hâta de refermer la porte et remonta le chauffage à fond. La jeune fille venait de prendre une douche et ne portait qu'une simple serviette comme vêtement, quand son familier décida qu'il fut temps lui rendre une petite visite. Il se posta sur une étagère et regarda sa maîtresse.

"Tu as de la chance que ma coloc ne soit pas là, je ne suis pas sûr qu'elle aurait aimée de voir que tu laisses de la neige un peu partout sur ses affaires !" ajouta t-elle en montrant la poussière blanche sur l'étagère.

Fenikkusu essaya de la balayer à l'aide de ses ailes mais il ne fit qu’aggraver son cas, la neige auparavant accrochée sur ses plumes rejoignit celle sur le meuble, formant un petit tas blanc.

"Laisse je m'en occuperais à notre retour" dit-elle exaspérée.

Elle enfila rapidement ses vêtements de sport chaud et sortit de la chambre, le grand oiseau sur son épaule droite. Elle était toujours étonnée du poids de son familier, il ne paressait même pas lourd sur son épaule, elle le sentait seulement à cause de ses serres qui s'accrochaient à sa veste de jogging. Elle traversa les couloirs en marche rapide, récoltant des regards émerveillés de la part de pensionnaires admirant le bel animal. Elle n'en fit pas attention et fut dehors à peine cinq minutes plus tard. Le phénix se décrocha de sa maîtresse s'envola tout en restant près d'elle dans les airs. Ils prirent la direction du lac et ils constatèrent que se dernier était gelé, une épaisse couche de glace le recouvrait. Comme prévu, elle fit une vingtaine de tours de lac à vitesse correct pour ensuite s'allonger près d'un arbre, essoufflée. Son familier la rejoint quelques minutes plus tard, après avoir survolé les environs, un mulot mort dans son bec. Il lui tendit sa trouvaille comme pour lui offrir, ce qu'elle se hâta de rejeter.

"Euh ... Non, merci ça ira" dit-elle en lui faisant signe de la main d’éloigner le cadavre de son visage.

Fenikkusu haussa les ailes comme pour dire "tu ne sais pas ce que tu rates" et mangea le mulot en quelques bouchées. Suzue fit la grimace et se leva de terre tout en se frottant le derrière pour faire partir la neige collée. Elle s'approcha du lac, prit un caillou et le lança sur la glace. Le caillou percuta le lac gelé et rebondit plusieurs fois pour ensuite glisser quelques mètres et s’arrêter définitivement.

"La glace est solide, on pourrait surement y monter dessus"

Son familier poussa un cri de désapprobation et vola devant la jeune fille pour la stopper. Il bâtait des ailes devant elle pour la faire reculer mais elle ne bougea pas d'un poil, attendant simplement que l'oiseau daigne se calmer.

"C'est bon, je n'irais pas très loin, juste quelques mètres puis je reviens. Ça me rappelle l'année de mes sept ans, quand j'étais allé faire de la patinoire avec maman." avoua t-elle en faisant un pas sur la glace.

Elle glissa légèrement mais se redressa rapidement, Fenikkusu attrapa le derrière de sa veste pour l'aider à se stabiliser. Elle fit encore plusieurs pas. Elle avait l'impression de marcher sur l'eau, même si la glace semblait épaisse on pouvait voir à certains endroits l'eau noir en dessous. Elle avait du mal à ne pas glisser, elle eu l'impression d'être comme un funambule sur un fils.

"Krooik !"

Le cri du Phénix la réveilla de sa torpeur passagère et elle fit alors demi-tour, elle était déjà allé assez loin comme-ça. Lorsqu'elle fut un deux mètres du bord, elle se remit à regarder dessous ses pieds et de cette endroit, elle pouvait voir que même le bord du lac était profond. Et c'est bien sûr à ce moment qu'un craquement retentit, puis un autre et une large fissure se forma sous ses pieds, elle ferma les yeux, apeurée. Son familier essaya de l'aider, en vain. Pourtant, juste au moment où elle commença à tomber dans l'eau glacé, un main la tira en arrière. Elle tomba à terre au bord du lac et rouvrit les yeux sur une jeune fille aux yeux bleus.

Mon corps était plus engourdit par la peur que par le froid, ainsi lorsque Fenikkusu, mon Phénix, posa sa tête contre mes jambes, je réussi sans mal à lui caresser les plumes. L'animal appuya sa tête contre ma main en regardant avec suspections la jeune fille aux yeux bleus. Elle venait quand même de me sauver la vie mais il sentait toujours le besoin d'être sur ses gardes, ce serait un garçon, je comprendrais, mais pas là.

« Est-ce que tu vas bien ? As-tu froid?  »

Je releva la tête dans sa direction. Après quelques secondes pour reprendre complètement mes esprits, je me leva en position assise et dépoussiéra ma veste de jogging recouverte de neige, la moitié avait déjà fondu et l'eau glacée contre ma peau ne m'aida pas à me réveiller de ma torpeur. Je remarqua qu'une autre veste qui ne m'appartenait pas avait glissée sur mes genoux lorsque je m'était redressé.

« Merci beaucoup.  » fut la première chose à dire qui me venue en tête après un tel événement.

Je sentait à présent le besoin de me justifier à propos de mes actes inconscient, quelle idée de monter sur un lac gelé, tout le monde savait à quel point cela pouvait être dangereux, de nombreuses personnes ont perdu la vie en agissant ainsi. Malgré tout, il a fallu que je le fasse, elle devait me prendre pour folle.

« Je... Je sais à quel point c'était inconscient de monter sur ce lac gelé ... Je ne sais vraiment pas ce qu'il m'a prit, j'ai cru que la glace serait assez dure, mais ce n'était définitivement pas le cas ... Encore merci ... Sans toi, je serais en train de me noyer sous la glace en ce moment même ...  »

J'en réprima un frisson, ne savant pas si il était causé par le froid ou par mes pensées sordides. Mais en me rendant compte de ce que je venais d'échapper, je me sentait de plus en plus reconnaissante envers cette belle jeune fille.

« Comment t’appelles-tu ?   »

La jeune fille m'indiqua alors son nom et je fis de même lorsqu'elle demanda le mien. Je remarquait à présent que cette dernière commençais à prendre froid, je pouvais voir qu'elle avait la chair de poule, des frissons couraient le long de ses bras blancs. Je me hâtait de lui tendre la veste qui restait posée sur mes genoux, qu'elle s'empressa d'enfiler. Je me releva complètement et elle fit de même, mon familier secoua ses ailes et se posa sur mon épaule droite, comme à son habitude. Et bien sûr, le bel oiseau était toujours sur ses gardes, quel idiot.

« Je te présente Fenikkusu, mon familier. C'est un Phénix, et comme tu peux le voir il n'aime pas vraiment les humains ... »

L'animal poussa un léger cri comme pour affirmer ma phrase. Je le regarda de travers et il fit en sorte tourner sa tête dans la direction opposé pour ne part voir ma mine désapprobatrice.

« Il est aussi intelligent qu'un homme mais il est très têtu et encore très sauvage. » lui avouais-je.

Finalement, Kusu tourna la tête dans ma direction et me tira doucement une mèche de cheveux, offensé par mes propos. La jeune fille rit légèrement à sa réaction et je l’accompagna. Susceptible comme il est, il tourna de nouveau sa tête et s'envola dans les airs scruter les environs pour, surement, se trouver une autre proie à chasser. Je regarda l'animal partir pour enfin me concentre de nouveau sur elle.

« Cela fera la troisième fois, mais vraiment, merci. Tu veux qu'on rentre au pensionnat ? L'air commence à devenir très froid et avec nos vêtements mouillés, on va attraper un rhume.  »

«Tu es gentille et même si ça n'a pas été dans de très bonne circonstance, je suis contente de t'avoir rencontré, toi ainsi que ton familier même si il se méfie de moi, ça te dit d'aller boire un chocolat chaud ?» me proposa Ashley en me souriant.

« Je suis d'accord, c'est une bonne idée.  »affirmais-je en lui rendant son sourire.

Lorsque nous nous mirent en marche, je remarqua enfin une sorte de peluche lapin sur l'épaule d'Ashley, ce devait être son familier. Il m'observait, caché dans la chevelure de sa maîtresse. Quand il remarqua que je le regardait aussi, il se cacha complètement dans ses cheveux.

« Il est mignon. Comment il s'appelle ?  » lui demandais-je.

Elle me répondit peu après et je découvris donc qu'il s'appelait Black, amusant pour une peluche rose. Ce fut à ce moment que mon Phénix décida de faire son apparition, une nouvelle fois, un cadavre de mulot dans la bouche ... Il voulut se poser sur mon épaule mais je le poussa à temps.

« Ah ça non, éloigne ce truc de moi !  » lui ordonnais-je.

Il se posa alors quelques secondes sur un arbre, mangea sa victime rapidement et revenu près de nous. Je lui jetait un regard de dégoût auquel il ne fit pas attention. Fenikkusu, à son tour, remarqua la présence de Black. Il s'accrocha à mon épaule gauche pour être plus près du familier d'Ashley. Mais ce dernier fut effrayé par la grande bête et s'éloigna sur l'épaule de sa maîtresse dans la direction opposé. Têtu comme il est, Kusu tendit une aile comme pour toucher Black afin de le taquiné.

« Kusu ... Laisse-le tranquille !  »

Il reprima un cri de refus mais finalement arrêta d'embêter la pauvre peluche; il ne faisait que l'observer de côté à présent. Nous marchâmes rapidement jusqu'à l'entrée du pensionnat et je lui demanda alors la marche à suivre.

« Où veux-tu aller pour boire quelque chose de chaud ?  »

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